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La mendicité à Châteaubriant en 1790

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La mendicité à Châteaubriant en 1790

Cela se passait il y a … plus de 200 ans. A l’époque Châteaubriant comptait :

  • 3623 habitants
  • 815 feux
  • 295 individus ne payant aucune taxe
  • 358 individus ne payant qu’un ou deux jours de travail
  • 48 infirmes
  • 541 enfants des pauvres en dessus de 14 ans ou hors d’état de gagner leur vie
  • 1367 individus ayant besoin d’assistance.

Le montant des fonds de charité de la municipalité ? Rien ! « La municipalité n’a point de fonds pour cet objet et son revenu est très modique et peut à peine pourvoir aux besoins de la ville » est-il écrit dans ce document de 1790.

La ville comptait 300 à 400 mendiants, ’’non compris ceux des communes voisines’’.
Les causes de la mendicité, selon le même document :

  • 1 - la stérilité du sol
  • 2 - le grand nombre de maladies
  • 3 - la cherté des denrées
  • 4 - la surcharge des redevances féodales arriérées
  • 5 - l’indigence du laboureur
  • 6 - le voisinage de beaucoup de forges qui fournissent beaucoup d’infirmes
  • 7 - le défaut de commerce
  • 8 - la rareté du numéraire ou son défaut de circulation
  • 9 - le défaut de travail que procuraient autrefois de riches propriétaires
  • 10 - enfin la misère générale ….

Victor Hugo écrivit en décembre 1854 le poème : LE MENDIANT

Un pauvre homme passait dans le givre et le vent.
Je cognai sur ma vitre ; il s’arrêta devant ma porte, que j’ouvris d’une façon civile. (…)
C’était le vieux qui vit dans une niche au bas de la montée, et rêve,
attendant, solitaire, un rayon du ciel triste, un liard de la terre.
Tendant les mains pour l’homme et les joignant pour Dieu, je lui criai :
 Venez vous réchauffer un peu. Comment vous nommez-vous ?
 Il me dit : Je me nomme le pauvre.
 Je lui pris la main : Entrez, brave homme. Et je lui fis donner une jatte de lait.

Le vieillard grelottait de froid ; il me parlait et je lui répondais, pensif et sans l’entendre.
 Vos habits sont mouillés, dis-je, il faut les étendre devant la cheminée.
Il s’approcha du feu. Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu,
Étalé largement sur la chaude fournaise, piqué de mille trous par la lueur de braise,
Couvrait l’âtre, et semblait un ciel noir étoilé.
Et, pendant qu’il séchait ce haillon désolé
D’où ruisselait la pluie et l’eau des fondrières,
Je songeais que cet homme était plein de prières,
Et je regardais, sourd à ce que nous disions, sa bure où je voyais des constellations

(V.Hugo)

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