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1792 - Valmy - l’an I de la République

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Date de mise en ligne : lundi 24 octobre 2005

La victoire de Valmy

20 septembre 1792. C’est la victoire de Valmy. Face à une armée forte de 34 000 Prussiens, Autrichiens et émigrés de France (dont Louis Joseph de Bourbon-Condé, ci-devant baron de Châteaubriant), les volontaires de « La Patrie en danger » sont établis non loin du moulin dominant la vallée. Brunswick les fait bombarder en prenant ce moulin comme point de mire, mais lorsque les troupes ennemies attaquent, elles trouvent « des soldats déterminés criant Vive la Nation ».

L’affrontement qui aurait dû tourner à la catastrophe, est une miraculeuse victoire donnant lieu à de nombreux points d’interrogation : On raconta que Danton aurait acheté la défaite de Brunswick avec une partie des bijoux de la Couronne pillés au garde-meuble de la Concorde quelques temps auparavant. On évoqua une histoire de fantôme fomentée par un révolutionnaire éminent, l’acteur Fleury qui, apparaissant sous les traits de Frédéric-le-Grand aurait donné ordre à son neveu le duc Frédéric-Guillaume « d’arrêter la chevauchée ».

La courante

Les chansons populaires de l’époque avancent une raison plus prosaïque : « Savez-vous la belle histoire de ces
fameux prussiens ? Ils marchaient à la victoire avec les Autrichiens. Au lieu de palme et de gloire, ils ont cueilli des raisins. Les raisins donnent la foire quand on les mange sans pain ». Bref ce serait une crise de dysenterie qui aurait empêché les ennemis de livrer bataille.

Ce 20 septembre 1792, l’Assemblée Législative cesse ses travaux.
Le 21 septembre 1792, lors de sa première réunion, la Convention Nationale, sur proposition de Collot d’Herbois et de Grégoire, décrète que « La Royauté est abolie en France » mais elle n’ose pas prononcer le nom de République. Ce même jour, le Club des Jacobins change de nom pour s’appeler désormais « Société des Jacobins, Amis de la Liberté et de l’Egalité ».

22 septembre 1792, sur proposition de Billaud-Varenne, la Convention décrète que tous les actes publics serontdésormais datés de « l’an un de la République française ».

25 septembre 1792, sur proposition de Couthon, et contre les tendances fédéralistes de ceux qu’on appelait « LesGirondins », la Convention décrète que « La République française est UNE et INDIVISIBLE »

A Châteaubriant

A Châteaubriant le Cahier des Amis de la Constitution n’est rouvert que le 26 septembre 1792 de « l’an 1er de la république » et explique ainsi son changement de nom : « Nous ne pouvons plus exister sous le titre des Amis de la Constitution qui est équivoque en ce moment puisque celle que nous avait donné l’assemblée nationale constituante avait pour base la monarchie et que la monarchie annonce des rangs et des degrés, et puisque celle que nous donne la Convention Nationale est fondée sur la liberté et l’égalité saintes, qui sont les principes de la république. Sous le titre d’Amis de la Constitution, nous pourrions recevoir parmi nous des gens amis des rangs et des dignités et ennemis de la liberté et de l’égalité. Pour éviter cette erreur funeste, il faut nous déclarer Amis de la république, de la liberté et de l’égalité » Ce qui fut fait sur le champ.

28 septembre 1792, un membre de cette société patriotique castelbriantaise, signale que souvent les paquets
adressés à l’assemblée sont décachetés hors de la salle de ses séances. Il est décidé de créer un « Comité de
correspondance », chargé d’ouvrir les lettres et les paquets (mais pas avant 5 heures du soir à moins que
l’assemblée ne soit suffisamment composée) et d’y répondre.

30 septembre 1792, à Koenigsberg, le philosophe Kant, apprenant la proclamation de la République en France, écrit : « Maintenant je puis m’exprimer comme Siméon : Seigneur laissez votre serviteur mourir en paix car j’ai vécu ce jour mémorable ».

4-7 octobre 1792 : Danton propose sans succès à la Convention de déclarer que la Patrie n’est plus en danger. Le général français Custine prend Worms en Allemagne Occidentale. Les bourgeois de la ville voisine de Mayence refusent de servir aux remparts et arborent la cocarde tricolore. Les Autrichiens lèvent le siège de Lille et se replient en Belgique.

8 octobre 1792, « Les Amis de la République » à Châteaubriant s’adressent aux citoyens de la ville pour leur dire que les réunions de la société sont publiques et les inviter à y venir.

14-19 octobre 1792 : les Prussiens évacuent Verdun puis Longwy.

19 octobre 1792 à Châteaubriant, les Amis de la République s’inquiétent : le citoyen Errien, instituteur public, a bien du mal à vivre, étant donné le peu d’élèves qu’il a. Pour eux, ceci est dû au fait qu’il s’est conformé à la loi en prêtant le serment des fonctionnaires publics. « les autres personnes qui s’occupent des mêmes fonctions, n’ont pas prêté ce serment et continuent cependant à les remplir ; les gens mal-intentionnés mettent de préférence leurs enfants chez ces réfractaires pour dégoûter les bons citoyens dont ils ne réussiront pas à détruire le civisme ; mais pour déjouer cette manoeuvre la loi présente un moyen qui est de défendre aux maîtres et maîtresses d’école de continuer leurs fonctions qui sont publiques, jusqu’à ce qu’ils n’ayent prêté le serment requis ». La société demandedonc à la municipalité de faire appliquer la loi.

22 octobre 1792 : un membre de l’assemblée de la municipalité de Châteaubriant rappelle que celle-ci est parvenue à expulser les Religieuses de St Thomas dont l’Ordre gouvernait l’hôpital depuis 1690, qu’elle a mis fin à l’agitation autour des prêtres réfractaires, il demande donc l’expulsion de Madeleine Préau qui régit « l’Ecole dite Charitable de la ville ».

22 octobre 1792, la société des Amis de la République demande à la municipalité si elle adhère au décret
supprimant la Royauté et à celui qui établit la République. (La municipalité répondit oui quelques jours plus tard).

La grande misère de l’hôpital

26 octobre : grande misère de l’hôpital de Châteaubriant : « il n’y a ni pain, ni beurre, ni bois, ni boisson, ni chandelle » dit la citoyenne Galloüïne directrice de l’Hôpital. Il y a pourtant 60 pauvres dans cet hôpital et moins de ressources qu’avant 1789 où « les grands faisaient l’aumône par ostentation, pour forcer les uns au respect et à l’obéissance, pour vexer les autres et les écraser même s’ils ne pliaient pas sous le joug. ». ésormais « ils ont fermé leurs bourses et se sont retirés, ils ont privé de leur superflu les journaliers et les infirmes ». Le Conseil Général de la ville s’adresse à la Convention Nationale et au Ministre de l’Intérieur avec prière de faire payer à l’hôpital les arrérages de rentes qui lui sont dues par les anciens Etats de Bretagne, la Compagnie des Indes, etc.

26 octobre 1792 : un membre des Amis de la République propose que l’hymne des marseillais (La Marseillaise) soit chanté publiquement le dimanche suivant à Châteaubriant, « cette fête sera une occasion de réjouissance pour les citoyens, mais pour que tous puissent se réjouir, il est nécessaire de donner des rafraîchissements ».
Deux barriques de cidre sont achetées et mises en perce. C’est sans doute le début des « vins d’honneur » devenus classiques lors des cérémonies officielles.

Ce mois d’octobre 1792, à Bonn, Ludwig van Beethoven forme le projet de mettre en musique l’Ode à la Joie de Schiller. Pour saisir la portée de ce projet qu’il ne réalisera qu’en 1824, il faut savoir que les révolutionnaires rhénans avaient alors coutume de chanter dans leurs réunions, sur l’air de La Marseillaise, alternativement une strophe de La Marseillaise et une strophe de l’Ode à la Joie.

28 octobre 1792, le Conseil Général de la Commune de Châteaubriant envoie un courrier à la Convention et au
Député Méaulle disant ceci : « Citoyens législateurs, la France était menacée d’un horrible complot. Le parjure Louis XVI creusait le tombeau de la Liberté française. Le triomphe de la Coalition tyrannicide était assuré mais les Sans-Culottes étaient là et la France est sauvée. Les législateurs étaient à leur poste et les tirans sont anéantis. Déjà deux-cents républicains interprètes du voeu de notre cité soutiennent les armes à la main l’immortel décret qui nous délivre d’un Monstre dont le souvenir fait frémir d’horreur. Soutiens, citoyenne assemblée, ce caractère fier et libre qui t’a guidée dans la journée du 22, environne-toi de toute la puissance nationale et frappe indistinctement sur les têtes coupables, foudroys les tirans épouvantés, et la République décrétera à son tour que tu as bien mérité de la Patrie »

Le 4 novembre 1792, l’Assemblée du Conseil Général de la commune, en prévision de l’hiver, se préoccupe des
pauvres. « Quelles ressources avons-nous ? Aucune. Loin de diminuer, l’émigration n’a fait qu’augmenter à
Châteaubriant dont les riches habitants ont été demeurer dans les grandes villes (...) pour se soustraire aux Loix et emporter la subsistance de l’ouvrier et du journalier. Le recensement de la population apprend qu’il y a à Châteaubriant plus de 1500 pauvres. L’ouvrier, le journalier manquent de pain aussitôt qu’ils manquent de travail. Il est certain que si la ville de Châteaubriant n’est pas secourue, plus de la moitié de ses habitants sera réduite à périr de misère ». Il est donc à nouveau question de parachever le déblaiement des Terrasses et le remblaiement de la douve, de curer le canal obstrué qui traverse Châteaubriant « dont les eaux refluent dans la ville et nuisent aux habitants », et de raccommoder les chemins vicinaux qui permettent d’aller à Auverné, Derval, Saint-Aubin-des-Châteaux, Bain, Pouancé. Il manque simplement des fonds « pour salarier les citoyens indigents, prévenir l’excès de leur misère et les crimes auxquels il peut les porter ». Le maire chiffre la dépense à 6000 livres qui, distribuées par tête entre deux cents travailleurs, ne feront que 30 livres avec lesquelles chacun « devrait vivre avec sa famille pendant environ 3 mois » ce qui ne procurerait « qu’un peu de pain pour les empêcher de mourir d’inanition ». La ville de Châteaubriant demande ces 6000 livres au Département et fait valoir qu’elle fournit à l’armée plus de 200 hommes dans la Ligue et dans les volontaires.

6 novembre 1792 : victoire de Jemmapes remportée au son de La Marseillaise par les « carmagnoles » de
Dumouriez sur les Autrichiens, après deux jours de combat. Sur le plan politique, comme sur le plan militaire, bien plus que Valmy, c’est la démonstration que l’Armée de la Révolution peut battre en rase campagne une armée de l’Ancien Régime.

Ce 6 novembre aussi la Convention évoque le procès du Roi, Louis XVI, (qu’on n’appelle plus que Louis Capet), pour haute trahison envers le pays.

7 novembre : l’hôpital de Châteaubriant se trouve sans de pain, n’ayant « pas de quoi donner à souper ce soir auxpauvres ». Des citoyens de la commune acceptent de déposer en urgence plusieurs boisseaux de blé noir (en échange d’un remboursement). Une lettre urgente est envoyée au député Méaulle, à la Convention, pour faire accélérer les demandes relatives à l’hôpital. Une quête est organisée dans la ville de Châteaubriant au profit des pauvres de l’hôpital et deux citoyennes sont désignées pour s’en occuper.

13 novembre 1792, un membre des Amis de la République à Châteaubriant explique qu’il est « odieux de voir sur les murs de la salle du tribunal les armes de Joseph Louis Bourbon, qu’on doit faire disparaître pour jamais ces signes de féodalité qui sont en horreur à tous les Républicains ; qu’il est de notoriété publique que les mêmes armes subsistent encore sur les murs du château, repaire de l’aristocratie ». Il lui est répondu que la municipalité a prévenu ses désirs et a fait mettre une première couche sur ces armes, et qu’elle attend qu’elle soit sèche pour en mettre une seconde.

Ce même jour, « Le citoyen Charrette commandant de la gendarmerie nationale déclare à l’assemblée qu’il a retiré les fleurs de lis qui existoient sur son habit et que les gendarmes de cette brigade suiveroient son exemple ».

13 novembre 1792 : déclaration de Saint-Just à La Convention, à propos de Louis XVI : « Les mêmes hommes qui vont juger Louis ont une république à fonder (...). Pour moi je ne vois point de milieu, cet homme doit régner ou mourir. On ne peut point régner innocemment : la folie en est trop évidente. Tout roi est un rebelle et un usurpateur ».

13 novembre 1792 : prise de la ville de Mons et victoire remportée sur les Autrichiens. Les citoyens de
Châteaubriant sont invités à un feu de joie sur la place St Nicolas, et sont incités à illuminer leurs maisons pour
prendre part à l’allégresse publique.

18 novembre 1792, à Châteaubriant « il existe encore des armoiries à l’église paroissiale » « non, elles ont disparu » « je demande que le drapeau actuel de la garde nationale soit brûlé et que les armes qui existent encore soient biffées » : le débat agite les Amis de la République jusque ce qu’un membre déclare avec bon sens « On a peut-être assez parlé de ces armoiries de Châteaubriant, il peut être bon de parler de celles qui existent à la cathédrale et au château de Nantes » -. « Je crois que la question des armoiries est assez débattue, elle paraît dégénérer plutôt dans une dispute que dans une discussion intéressante, je demande qu’on passe à l’ordre du jour ». C’est qu’il y a urgence : la société patriotique n’a plus les moyens de payer le loyer du local qu’elle occupe chez le citoyen Baguet . Elle décide de fixer ses séances à la salle publique du tribunal.

19 novembre 1792 : faisant suite à une forte reprise de l’agitation populaire un peu partout en France, un député demande à la Convention de taxer les grains et d’établir une administration centrale des subsistances . « La liberté du commerce des grains est incompatible avec l’existence de notre République qui est composée d’un petit nombre de capitalistes et d’un grand nombre de pauvres ». L’Assemblée décide de ne rien décider .

26 novembre 1792 la société des Amis de la République s’avise de ce que la loi sur les naissances, mariages et
décès n’est pas encore appliquée à Châteaubriant . Elle propose : « le maire ou le premier officier municipal
descendra dans le lieu où sont déposés les registres, en rapportera procès-verbal, arrêtera les registres courants et les fera déposer au secrétariat de la municipalité », parce que, si cette loi est négligée « l’état-civil d’une partie des citoyens ne sera pas constaté ».

22-29 novembre 1792 : aggravation en France des troubles paysans réclamant la taxation des subsistances.
Saint-Just prend la parole à la Convention : « La misère a fait naître la Révolution, la misère peut la détruire ».

18 novembre encore, au Conseil Général de Châteaubriant, il est décidé de faire, dans les 24 heures, l’inventaire de tous les meubles et ustensiles en or et en argent se trouvant dans les églises et chapelles, sauf les ciboires, calices et autres vases sacrés. Par ailleurs, le procureur de la commune demande que les tombes sur lesquelles existent des armoiries soient enlevées, que les pierres soient « enmoncelées » dans un lieu particulier, les ossements déposés « dans un relicaire de la chapelle St Vincent » ou enterrés incessamment.

18 novembre 1792, sur demande du Ministre de l’Intérieur, le Conseil Général de la Commune précise que l’hôpital de Châteaubriant peut « dans un service forcé recevoir 150, 200 à 300 malades et militaires, mais il faudrait alors réparer les lits et faire quelques dépenses ». Quant au château il peut servir de caserne et « loger en cavalerie 150 à 200 chevaux et en infanterie 1000 à 1200 hommes »

La Croix de Saint Louis

22 novembre 1792 : l’assemblée de la municipalité de Châteaubriant est avisée que la Convention a supprimé le port de la « Croix de St Louis comme décoration militaire » - et que par ailleurs elle interdit « à tout ecclésiastique séculier ou régulier de l’un et l’autre sexe, de porter le costume religieux hors de l’exercice actuel et public de leurs fonctions et hors du lieu de ces fonctions, sans pouvoir s’en dispenser sous les spécieux motifs d’aller confesser des malades ». Enfin la Convention demande le recensement des grains : froment, seigle, blé noir, orge, avoine et menace, si cela ne se fait pas, « d’envoïer des commissaires accompagnés de force armée pour faire ce tableau ».

2 décembre 1792 : discours de Robespierre à la Convention : « les aliments nécessaires à l’homme sont aussi
sacrés que sa vie elle-même. Tout ce qui est indispensable pour la conserver est une propriété commune à la
société entière. Il n’y a que l’excédent qui soit une propriété individuelle ».

3 décembre : discours de Robespierre sur le jugement de Louis Capet : « Le droit de punir le tyran et celui de le
détrôner, c’est la même chose. Le procès du tyran, c’est l’insurrection. Son jugement c’est la chute de sa puissance. Sa peine, celle qu’exige la liberté du peuple. Je prononce à regret cette fatale vérité, mais Louis doit mourir parce qu’il faut que la patrie vive ». Marat, lui, au contraire de Saint-Just et Robespierre, demande un procès en bonne et due forme pour que la culpabilité de Louis XVI éclate à tous les yeux.

Les enfants admis aux séances de la société

10 décembre 1792 : la société des Amis de la République à Châteaubriant a besoin d’argent pour fonctionner : elle demande 3 livres à chaque membre. Sur le cahier des délibérations on découvre qu’il vient beaucoup d’enfants assister aux séances de la société, ce qui dérange certains membres qui disent que leur présence peut « empescher des citoyens de s’y trouver ne pouvant être commodément, que cette raison pouvait éloigner certains membres de contribuer aux dépenses de cette société, état d’autant plus funeste que la dissolution de la société pourrait en résulter ».

Le Président rétorque que « les enfants doivent être accueillis parmi nous, c’est le moyen de les élever de bonne heure dans les bons principes et d’en faire par la suite de bons patriotes ».

14 décembre 1792 : il est donné lecture d’une lettre du citoyen Méaulle, député à la Convention et relatif au
jugement de Louis Capet.

17 décembre 1792 : on s’avise qu’il y avait dans la campagne castelbriantaise des « brûleries d’eau de vie à cidre »« ce qui a déjà occasionné une augmentation considérable sur le prix de cette liqueur d’autant plus nécessaire cetteannée que le vin est plus cher et de mauvaise qualité ». Il est décidé d’y mettre bon ordre.

21 décembre 1792 : il est fait lecture d’une pétition des Amis de la liberté et de l’égalité de la ville de Saintes qui dénoncent à la Convention « de nouveaux crimes du traître Louis Capet qui du fond de sa prison fait d’inutiles efforts pour soulever le peuple, de concert avec le séditieux Marat. Ils demandent que la tête des deux coupables tombe sous le Glaive de la Loi ». L’assemblée de Châteaubriant applaudit vivement à ces propos.

23 décembre 1792, élections à Châteaubriant pour élire 8 officiers municipaux, un procureur de la commune et 18 notables. Margat est réélu Maire.

26 décembre 1792 : Le Roi se présente à la Convention assisté de ses défenseurs. On lui rappelle ses actes : la
fermeture momentanée des Etats-Généraux obligeant le Tiers à se réunir au Jeu de Paume, le veto concernant les émigrés, la fuite à Varennes, les appels à l’étranger ... la trahison.

Et le 30 décembre, sur la Place St Nicolas, devant la commune assemblée, les nouveaux élus de Châteaubriant
prêtent le serment de « maintenir la liberté et l’égalité ou de mourir à leur poste ».

Ainsi se termine cette année 1792, qui fut celle de l’an 4 de la liberté et de l’an 1 de la République. Nul ne se doutait encore que le mois suivant verrait tomber la tête de Louis XVI sur l’échafaud.

Sources :
Archives municipales, séries 1 D et S1
Almanach de la Révolution Française par Jean Massin, Ed Encyclopaedia universalis
Dictionnaire des chansons de la révolution par G. Marty, Ed Taillandier
Guide de la Révolution Française (lieux, monuments, hommes) par Jean-Jacques Lévêque et Victor Belot, Ed Horay

(1) District : on dirait aujourd’hui arrondissement
1) La commune est administrée par un « Conseil Général »
2) le rédacteur hésite sur l’orthographe, il parle aussi bien d’un « hautel » ou d’un « hôtel » pour désigner l’autel de la patrie

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