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La presse collabo à Châteaubriant - 1941

La presse collabo à Châteaubriant - 1941

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Le Courrier du 24 janvier 1941

Le Courrier du 24 janvier 1941 publie un extrait d’une circulaire adressée par le Préfet aux maires du Département, exposant que l’Oeuvre du Secours National, placée sous la haute autorité du Maréchal, a conçu l’idée de vendre l’effigie du Chef de l’Etat en cartes postales vendues un franc. Ainsi « chaque souscripteur aura versé l’obole nécessaire et pensé à ceux qui souffrent, selon l’appel du Maréchal dans son message du Jour de l’An ».

Par ailleurs, à la demande de la Kreiskommandantur, la Sous-Préfecture de Châteaubriant communique : « les sources lumineuses qui sont indispensables même pendant l’obscurcissement, pour le maintien de la vie économique et pour la circulation, provoquent des clartés intolérables qui constituent pour l’aviation ennemie des possibilités d’orientation et qui lui facilitent des bombardements précis ». Aussi, désormais, la lumière bleue est indispensable partout : corridors, antichambres, salles d’hôpitaux, éclairage intérieur des autobus, voitures, wagons de chemin de fer, signaux de sens unique sur les routes, signalisation des chantiers de construction, affiches lumineuses des magasins, hôtels, cinémas, etc. Pour les salles d’hôpitaux et les trains il est précisé que l’éclairage normal peut être maintenu à condition qu’il y ait un éclairage bleu « qui doit être allumé à la place de l’éclairage normal avant l’ouverture des portes ou des fenêtres ». Et puis, il arrive qu’à la suite de bombardements l’éclairage des rues s’allume inopinément, parce que « les lignes du réseau électrique et celles de l’éclairage des voies publiques étaient superposées et que, par sa rupture, l’un des réseaux était rentré en contact avec l’autre ». La Kreiskommandantur précise que « la plupart du temps il suffirait de dévisser les ampoules électriques ».

Le Courrier publie aussi des « Communiqués allemands » faisant état de bombardements allemands efficaces « sur les objectifs militaires de Londres et du Sud-Est de la Grande Bretagne » et sur des navires de commerce.

Lait et charbon

Pour les habitants de Châteaubriant, il est délivré les cartes de lait et les coupons de charbon.

  • - Les enfants de 0 à 6 ans ont droit à trois-quarts de litre de lait par jour et reçoivent une carte rose.
  • - Les enfants de 6 à 14 ans ont droit à un quart de litre de lait par jour (carte bleue).
  • - Les femmes enceintes et les malades ont droit à un demi-litre de lait par jour (carte verte) sur présentation d’un certificat médical.
  • - Les malades peuvent recevoir plusieurs cartes vertes suivant les prescriptions du certificat médical. Les cartes de lait seront remises en échange du coupon n°10 de janvier de la carte d’alimentation et sur présentation du livret de famille. A partir du 1er février 1941, le litre de lait est à 2 fr 20.

Pour la répartition du charbon, les tickets numéros 1 et 2 afférents aux mensualités de septembre et octobre [1940] sont périmés. Aucune commande à valoir sur les dits tickets ne peut désormais être notée ni exécutée. Seuls restent en vigueur les tickets n°3 (novembre 1940), n°4 (décembre 1940), n°5 (ménage sans gaz), n°9 (janvier 1941) dont la valeur est fixée à 12 kilos 500 (…) « Il sera attribué deux tickets supplémentaires, au titre des familles nombreuses, par groupe de 3 personnes, au dessus de sept personnes. Pour les consommateurs autres que le Foyer domestique, des bons d’approvisionnement seront établis (…) en tenant compte de la pénurie actuelle de combustible et de l’état d’urgence des besoins ».

En ce qui concerne les farines, toutes les expéditions en dehors du département ou les réceptions d’autres départements, non prévues au plan de ravitaillement établi par le ministère du ravitaillement, sont interdites.

Le football reste une activité appréciée mais, le 19 janvier 1941, « le dégel réduisit à néant toute possibilité de faire du bon et beau football ». L’équipe 3 des Voltigeurs fut défaite par l’équipe de l’Amicale Cheminote (score de 5 à 4) . Les Vieilles Tiges des Cheminots ont battu le Cours Complémentaire des Voltigeurs (score 3 à 2)

En ce mois de janvier 1941, les prisonniers de guerre, parqués à Châteaubriant, ont quitté la ville. Avant son départ du camp l’adjudant-chef Villot « remercie la population castelbriantaise du magnifique dévouement avec lequel elle s’est empressée de soulager la situation des prisonniers de guerre des camps de Châteaubriant. Tous en conserveront un inaltérable souvenir, ému et reconnaissant ».

Le Courrier du 24 janvier 1941

De son côté le journal « Le Mercure Segréen » raconte : « Un train de prisonniers français venant du Camp de Châteaubriant était de passage en gare de Segré, le lundi 13 janvier. En quelques minutes, des secours furent organisés par la Croix Rouge et de nombreux cœurs charitables se sont levés spontanément, les uns pour donner, les autres pour apporter un peu de réconfort à ces braves et courageux Français. Ils partaient pour une destination inconnue. Contents de l’accueil de la population, ils la remercièrent chaleureusement »

A Jans, Mme Gétin avait confectionné un colis pour son fils prisonnier en Allemagne : chandail, chaussettes de laine, des pantoufles et quelques gâteaux. Un jeune serviteur fut chargé de porter l’objet au bureau de poste de Treffieux. Mais il ne put résister à la tentation : il ouvrit le colis et mangea les gâteaux. Chandail, chaussettes et pantoufles furent jetés dans une haie et l’emballage dans un champ.

Ça ne se passe pas toujours bien avec les troupes d’occupation.
Le Courrier publie un communiqué du maire de Châteaubriant : « Nous avons reçu de nombreuses réclamations au sujet des dommages causés par les troupes allemandes, soit aux personnes, soit aux biens. La préfecture nous fait savoir que le problème de la réparation des dommages a été porté devant la Commission d’Armistice de Wiesbaden en vue d’une procédure s’appliquant à ces dédommagements »

(hélas nous n’avons pas d’autres journaux de 1941-1942-1943, passons à 1944)

P.-S.

NB : Les extraits du « Courrier » publiés ci-dessus complètent le livre « Telles furent nos jeunes années » (300 pages) racontant la vie à Châteaubriant, la Résistance, la Déportation et la Libération. Disponible encore dans les librairies de Châteaubriant ou téléchargeable ici : http://www.journal-la-mee.fr/IMG/pdf/LivreMee.pdf

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L’article de La Mée sur la Presse Collabo