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Livre - Partout, des foyers de Résistance

 

 M. et Mme HUARD et le réseau F2

Des actions de Résistance plus connues : M. et Mme HUARD appartiennent au réseau de renseignement, appelé F2 (Famille 2), auquel participent aussi Annie Gautier-Grosdoy et Marie Thérèse Auffray). « Nous servions de boite aux lettres, entre les agents de la région de Saint Nazaire et le responsable de Rennes qui transmettait à Londres. Il nous fallait être prudents et surtout ne jamais aider aucun Anglais ou se disant Anglais ». Les différents réseaux de Résistance sont responsables de tâches précises et vouloir tout accomplir est risquer de ne rien pouvoir faire.

« Un jour, est arrivé chez nous un homme qui s’appelait M. JUNO. Il se disait poursuivi par des Allemands, et nous demandait de lui indiquer une filière pour passer en zone libre.. Il avait des vêtements déchirés et l’air traqué mais nous nous sommes méfiés ».

« Nous l’avons gardé à dormir chez nous et le lendemain matin, nous nous sommes aperçus qu’il avait une arme. C’était un provocateur à la solde des Allemands, et nous en avons eu confirmation au moment de son procès à la Libération. Il percevait de l’argent pour chaque résistant qu’il avait fait prendre. Nous y avons échappé cette fois-là ». Ce M. Juno s’appelait en réalité Vasseur, responsable, entre autres, du massacre de Bout-de-Forêt, (voir pages 53 et 170)

M. et Mme HUARD, ont aussi beaucoup aidé à l’évasion de prisonniers de guerre au début de l’Occupation ; ils seront arrêtés le 13 mai 44 et transférés à Angers. Mme HUARD fut déportée (Ravensbrück notamment) et ne reviendra qu’en réussissant à s’évader au dernier moment des colonnes d’internées que les Allemands mènent à la mort.

 Aide aux réfractaires du STO

Michel de PONTBRIAND lui, en dehors de sa participation au groupe Letertre (recherche de terrains de parachutage, cache de postes-émetteurs), permet aux jeunes d’échapper au STO (Service du Travail Obligatoire, qui prétend envoyer les jeunes Français en Allemagne pour remplacer les Allemands occupés sur le front ou à l’Occupation).

En tant que maire d’Erbray, M. de Pontbriand est bien obligé de transmettre aux jeunes de sa commune les ordres de réquisition du STO. Mais, en même temps qu’il fait poster le courrier, il envoie un émissaire chargé de les prévenir et de les inciter à fuir et à se cacher. « Je n’ai pas eu un seul gars d’Erbray à partir » dit-il. M. de Pontbriand cache aussi un émetteur radio dans sa propriété : l’un des motifs retenus contre lui par les Allemands au moment de son arrestation. Il sera déporté et notament « Déporté Tatoué » (avec Roger AULNETTE, Ernest BELLANGER, Célestin DEROCHE, François LAGUILLIEZ, Georges LEFEUVRE, Louis LEFEUVRE, Marcel LETERTRE-père, Emile LETORT, André MAIGNAN, André MALIN, Auguste MORANTIN, Marcel PIGREE, Maurice PLAUD) qui quitteront Compiègne le 27 avril 1944 vers Auschwitz, Buchenwald, Flossenbürg ....

Les jeunes Français voulant échapper au STO (Service du Travail Obligatoire en Allemagne) se « planquent » dans la campagne. Le propriétaire de la forêt de Juigné, M. Maillard, qui emploie théoriquement 30 gars à fabriquer du charbon de bois, en cache jusqu’à 100 dans ses forêts. La carrière d’extraction et de traitement du minerai de fer à Soulvache et Rougé, sert de même de « planque » pour les réfractaires au STO : Georges LAURENT se charge de trouver une cache. C’est ainsi que se constituent les maquis (Teillay, Saffré, ....).

Tout le monde n’a pas le courage de Michel de Pontbriand. Dans certaines communes où le maire est un froussard, les habitants voient bien que les jeunes de milieu très populaire, ou sans famille, sont les premiers requis pour le STO.

 Le soutien actif de la population

M. GUERIF, maire de Ruffigné, est torturé pour n’avoir pas voulu révéler où se cachent les BESNARD (père et fils) qui ont échappé à la Gestapo. Il faudrait parler aussi du père DOUCET (Fermier du Pas du Houx, Saffré), rappeler les noms des Castelbriantais Pierre BERNOU (dentiste), Maurice FOURIER, Auguste MOUSSON, Jean LE GOUHIR (Cheminots), le dentiste Roger PUYBOUFFAT, l’avocat Max VEPER, les instituteurs Anna et Marcel VIAUD (Châteaubriant), Jeanne et Joseph AUTRET (Louisfert), BARETEAU (Lusanger) sans oublier Lucien LEMASSON et le boulanger Jean TROVALET (à Treffieux), Jean CIVEL et l’abbé BERSIHAND et Annick ROLAND (à Guémené), Jean TERRAS, Alexandre TEMPLE et son frère Jean, Olivier MARCEL (La Meilleraye), Henri RICHARD (Blain), l’abbé PLOCQUIN (Bouvron), Mme Angèle MISERIAUX (Martigné) et Madame LIZE (Guémené), le docteur DAGUIN (Sion les Mines), BEZARD à St Aubin des Châteaux, etc ...

Un exemple : Jeanne et Joseph AUTRET organisent en fin d’avril 1944 l’hébergement d’un groupe de femmes évadées du camp de Rouillé (près de Poitiers) avec l’aide financière et matérielle du Vicomte de CAMBOURG, propriétaire du château de Caratel à Louisfert. Auguste CHAPLAIS, qui habite le Clos Potier à l’orée de la Forêt Pavée, prend la lourde responsabilité de les accueillir pendant plusieurs mois, malgré les risques encourus. (cité par Michel Prodeau dans « Itinéraires clandestins »)

 Partout des foyers de Résistance

On peut évoquer encore l’existence d’un groupe FTP (Franc-Tireurs-Partisans) autour du communiste DEBRAY (marchand de charbon) et d’un groupe CND-Castille à Ruffigné. Châteaubriant et sa région ont été un nid de Résistants, organisés ou individuels.

Tous ces groupes, individus ou réseaux ont entendu parler les uns des autres. Là réside le danger. Le manque de clandestinité peut conduire à des indiscrétions involontaires et à des hasards malheureux. Pourtant beaucoup de Résistants redoublent de précautions. Par exemple, c’est sur une machine à écrire de l’entreprise que dirige Modeste LEROY (Grand Rue) qu’ont été frappées, par deux fois, des listes pour le réseau Buckmaster-Oscar. Cette vieille machine, aux défauts caractéristiques, est cachée au grenier pour éviter qu’on ne la découvre. De même, à l’hôtel de la Bothelière à Châteaubriant, une amie du capitaine Leclerc de Hautecloque [il n’était pas encore général] ayant reçu de celui-ci une lettre relatant son évasion, s’empresse de lui trouver une cachette sûre : au cours d’une perquisition dans la maison, la police allemande ne réussit pas à la trouver.

Malheureusement on trouve dans la région de Châteaubriant, comme ailleurs, des indicateurs de la Gestapo, des « infiltrés », des délateurs, des mouchards, et de jeunes « fêtards » que l’alcool rend bavards, et même une famille d’autonomistes bretons partisans de la Collaboration. Volontairement, nous ne révélerons pas certains noms et certains faits dont il reste trace dans les mémoires.

Ce tableau de la Résistance à Châteaubriant brossé à grands traits, laissons maintenant la place aux témoignages. Chacun raconte ce qu’il a connu, sans chercher à broder et enjoliver les faits. Ces témoignages sont dignes de figurer dans l’histoire de Châteaubriant, même s’ils peuvent prêter à critiques : il est si facile de critiquer, quand on n’a soi-même rien fait.


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Texte du livre "Telles furent nos jeunes annees", telechargeable ici : http://www.journal-la-mee.fr/IMG/pdf/LivreMee.pdf

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