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Du 1er mai au 30 juin 1872

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 L’école, l’église et les deux ponts

1er mai 1872 : le jeune Louis Flamont, soldat « ouvrier au bois au premier régiment du train des équipages militaires », classe 1870, a été renvoyé dans ses foyers comme soutien de famille en vertu de la loi du 5 septembre 1871 et classé dans la réserve. Mais il ne sait pas où il en est « sous le rapport du recrutement ». Le maire interroge le commandant du dépôt de recrutement de Loire-Inférieure : « Pourrait-il se marier avec ou sans autorisation ? Est-il libre de voyager sans demander l’autorisation de changer de résidence ? »

1er mai 1872 : les communes de Lusanger, Moisdon, La Chapelle Glain, La Meilleraye, Treffieux, Erbray, demandent à créer une foire.

7 mai 1872 : la coupe des herbes des promenades de Châteaubriant a été attribuée par adjudication au sieur Julliard moyennant 36 francs.

10 mai 1872 : le 29 avril dernier Françoise Marie Aulnette, journalière, demeurant à Châteaubriant a contracté mariage dans les conditions déterminées par l’art 331 du code civil avec le sieur Degré René, journalier demeurant aussi en cette ville. Sans doute cette femme a-t-elle un enfant « naturel » car le maire adresse le livret de secours de cette fille, et ampliation de son acte de mariage, au Préfet, pour obtenir l’allocation de 60 frs « fixée par l’art 21 de l’arrêté préfectoral du 21 août 1861 »

11 mai 1872 transmission au Sous-préfet de deux actes de concession consentis pour 30 ans, l’un en faveur de M. Augeard et l’autre en faveur de M. Buron.

14 mai 1872 – Si on a bien compris ; il semble qu’un sieur Alizon habite Châteaubriant et a remis 80 frs à la mairie. Celle -ci a dépensé 14,35 frs pour délivrance d’acte de naissance, timbres pour affiches, droits de légalisation, timbres pour demander l’acte de baptême, et « consentement au mariage » (ce dernier coûte 9,45 frs). Il reste alors la somme de 65,65 frs « somme remise au sieur Alizon lors du consentement au mariage ». Le maire de Châteaubriant envoie ce décompte au maire de Coesmes où, vraisemblablement, le jeune Alizon épouse la demoiselle Lolliot. Et précise : « M. Alizon me prie de faire connaître à son fils que dans le cas où ce dernier viendrait à changer de résidence, il veuille bien l’en informer pour que ces mandats lui soient adressés directement ».

19 mai 1872 : le Conseil a désigné une commission de 5 membres pour étudier la situation financière de Châteaubriant. Celle-ci rendra son rapport le 26 mai. On peut dire que c’est un modèle du genre car le travail en commission a été très approfondi, conduisant à des avis motivés et financés !

20 mai 1872 – état des amputés. Lettre au Préfet : « En réponse à votre circulaire du 17 courant, je vous informe qu’il n’existe pas, dans la commune, d’individus amputés à la suite de la dernière guerre ».

26 mai 1872, au Conseil Municipal, la commission nommé le 19 mai rend son rapport et fait de multiples propositions :

 L’école

Elle propose d’ajouter au budget additionnel de 1872 une somme de 12 000 frs pour agrandissement de l’école communale. « ce qui manque en effet à notre école ce sont des salles d’étude suffisamment grandes, bien éclairées et aérées. il est certain que dans l’état actuel si les inspecteurs d’académie se montraient sévères et appliquaient dans toute leur étendue les règlements destinés à assurer la salubrité des écoles, le nombre des élèves admis dans la nôtre serait limité dans une proportion considérable. L’exiguïté du local s’oppose à l’établissement de divisions convenables entre les classes ainsi qu’à l’adoption des bonnes méthodes. Insalubrité, confusion, obstacles aux projets des élèves, tels sont les inconvénients de l’état actuel de notre école communale ».

Et la commission poursuit : « Sur quel. point principal devrait se fixer l’attention de l’architecte chargé de dresser le plan des améliorations à apporter à l’édifice si peu commode et si peu gracieux qu’il s’agit de compléter ? De l’aveu même de Monsieur l’instituteur, la partie de l’édifice affectée à son logement personnel et à celui de sa famille est suffisant. il reçoit à la vérité un certain nombre de pensionnaires mais il trouve le moyen quand ils sont trop nombreux de les placer à l’extérieur sous la surveillance du sous-maître payé par la commune. Les profits fort légitimes qu’il retire de ces élèves, pour la plupart étrangers à la commune, couvrent facilement ses frais de logement. Ce n’est pas de cette partie secondaire de la question dont nous devons nous occuper avant tout.

Les divers avant-projets qui à différentes époques ont passé sous les yeux du conseil municipal ne nous paraissent en aucune façon inspirés par les véritables besoins de notre école. En développant la façade actuelle de l’édifice sur un plan uniforme ils donnaient à l’instituteur un logement plus considérable qu’il n’est nécessaire en assurant à l’école proprement dite, au rez-de-chaussée, qu’un agrandissement très restreint et insuffisant. La dépense était considérable et l’amélioration réelle des classes était loin d’y être proportionnelle.

Le problème nous l’avouons, présente des difficultés mais il est loin d’être insoluble pour un architecte habile. Celui qui, par exemple pour 18000 ou 20000 francs , a construit le nouveau corps de bâtiment de l’Hospice, nous semblerait très propre, moyennant une dépense modérée, à étudier l’agrandissement de notre école en modifiant peut-être heureusement la façade disgracieuse de l’édifice et en se préoccupant avant tout de compléter la portion de l’établissement essentiellement affectée aux études des enfants de la commune.

C’est à ces conditions que nous mettons à la disposition de l’administration une somme de 12000 francs et comme confirmation du vœu que nous exprimons de voir un architecte chargé de l’étude du projet, nous vous proposons d’inscrire au budget additionnel une somme de 100 francs pour rémunérer M. Morin des avant-projets dressés par lui. »

 L’église

La commission poursuit : Après avoir satisfait au devoir de premier ordre qui consiste à assurer aux enfants les bienfaits de l’instruction, notre pensée s’est naturellement portée, mais par prévision seulement sur une autre nécessité qui pèse sur l’avenir immédiat de Châteaubriant. La construction de l’école entamera le capital qu’il nous est loisible d’emprunter. Devons-nous dès aujourd’hui nous demander à quelle destination probable pourrait être affecté le reste ou une partie du reste du capital disponible ? Nous avons pensé qu’il était sage de le faire.

La Fabrique, assure-t-on, a réuni des fonds assez considérables pour songer à construire une nouvelle église plus vaste et et plus commode que l’église Saint-Nicolas. Le terrain nécessaire à la nouvelle construction lui appartient si la commune consent à la démolition de l’ancien presbytère.

En 1872,Eglise St Nicolas {JPEG}
l’église est encore
celle de Jean de Laval

Le projet de la Fabrique est, on ne saurait le nier, conforme au vœu de l’immense majorité des habitants. Il est passé en principe, et la loi, elle-même, les y oblige, que les communes doivent dans une certaine limite pourvoir aux besoins religieux de leurs habitants. Chez un peuple libre, aux États-Unis, quand une ville, une commune, s’établit, on commence par réserver des portions de terrain suffisant pour y construire le temple et l’école. Nous aimons à citer cet exemple qui sert de transition à votre commission qui, après s’être occupée de notre établissement scolaire, a cru naturel de porter sa pensée sur les besoins religieux de la plus grande partie des habitants de Châteaubriant ».

 La commission émet deux conditions principales :

1 – la première condition consisterait dans la cession complète et entière à la commune de la maison léguée par M. le Pays de La Riboisière à la Fabrique à titre de maison presbytérale, en remplacement du presbytère actuel appartenant à la commune. L’accomplissement préalable de cette condition devrait précéder tout commencement d’exécution. [Ndlr, de nos jours le presbytère est bien dans cette maison appartenant à M. le Pays de la Riboisière].

2 - la seconde condition serait l’établissement et l’adoption d’un plan qui laisserait à peu près entière l’actuelle église de Saint-Nicolas. Nous disons à peu près entière car le clocher bâti il y a environ 30 ans et l’allongement de la nef exécuté à la même époque, pourraient être démolis pour élargir le passage entre la nouvelle église et l’ancienne.

 Marché Couvert et services publics

La commission poursuit : L’édifice de St Nicolas, bâti par Jean de Laval au commencement du XVIe siècle, en supprimant le dôme et le transept en saillie sur la place et qu’on remplacerait au moyen des mêmes beaux matériaux par un mur de façade percé dans le même style, deviendrait un édifice extrêmement utile à la ville si mal dotée de marché couvert et de locaux propres à des services publics.

La justice de paix est fort mal logée, les pompes occupent un local de louage, le commissariat de police est presque inabordable. Si l’on songeait à instituer une bibliothèque publique on ne saurait pas où la mettre ! Réservez Saint-Nicolas, faites la faible dépense d’un plancher à mi-hauteur, vous aurez un marché couvert pour les industries qui s’établissent chaque mercredi sur la place et qui menacent de déborder jusque sur les remparts.

Vous pourriez louer des emplacements pour toute l’année s’il est certain que les revenus en provenance dépasseraient de beaucoup l’intérêt de la somme que la commune consacrerait, sous forme de concours à la construction de l’église nouvelle.

Nous ne pouvons jeter qu’un rapide coup d’œil sur la question mais il nous suffit pour poser au concours de la commune, dans un avenir plus ou moins rapproché, la condition de respecter la plus grande partie de l’église actuelle. Cette condition ne peut gêner en rien le construction de l’église nouvelle, attendu qu’un empiètement suffisant au développement de cet édifice peut se faire sur le boulevard sans nuire en aucune façon à la circulation qui s’opère toujours sur la chaussée, dut-il même en résulter un léger surcroît de dépenses dans les fondations de l’édifice,
(Ndlr : désolés pour le langage un peu compliqué : les membres de cette commission savaient parler !).

 Deux ponts sur le chemin

La commission s’est intéressée aussi à la petite vicinalité, « Le projet qui nous a été soumis indique la construction de deux ponts sur le chemin de Paluel à Béré pour une dépense de 6000 frs »

« L’agent voyer pense que la construction de ces ponts n’exigera pas une somme supérieure à 5000 frs.. D’un autre côté, il est accordé à la commune pour 1872 sur les chemins de petite vicinalité une subvention de 1314 francs qui peut être employée à la construction de ces ponts et aux travaux de terrassement reconnus nécessaires. En effet le conseil municipal dans la séance du 1er novembre 1871 a demandé le déclassement du chemin numéro 2 de Châteaubriant au Pont de Dix Heures sur une longueur de 700 m et a demandé en revanche le classement, parmi les chemins subventionnés, du chemin de Paluel à Béré sur lequel se trouvent les ponts à construire.

Cette demande a été appuyée par les agents voyers et il suffit actuellement d’une décision approbative du préfet et de la Commission de permanence. Votre commission pense qu’avec cette ressource un crédit de 4000 francs est largement suffisant pour exécuter les travaux. En tout cas si nos prévisions étaient quelque peu dépassées, il y serait pourvu au budget additionnel de 1873,

Il est à désirer que ces ponts se fassent le plus tôt possible pour permettre de se servir d’une route toujours utile et surtout nécessaire à la Foire de Béré et qui sans cela n’aurait d’utilité que pour les piétons.

Il est également à désirer que ces ponts situés presque en ville sur un boulevard très passager soient construits solidement, qu’ils présentent un aspect agréable et qu’ils soient un embellissement pour la ville

Chemin de Béré à Paluel

[ndlr : le chemin de Béré à Paluel est actuellement la rue Amand Franco et celle-ci comporte deux ponts sur la Chère, assez étroits, comme cela se faisait à cette époque de moindre circulation]

 Une route droite

Toujours le 26 mai 1872, la même commission remarque que : « le conseil municipal à plusieurs reprises a manifesté sa volonté de voir le chemin de Béré à Paluel construit exactement suivant le plan approuvé par Monsieur le Préfet d’après une ligne parfaitement droite. Jusqu’ici la volonté du Conseil n’a pas été exécutée et M. le Maire en attribue la raison au refus de Madame de Boispéan de céder à l’amiable un terrain. Il importe cependant beaucoup à la dignité du conseil municipal que cette affaire reçoive une prompte solution et que sa volonté finisse enfin par prévaloir. Aussi, dans ce but, votre commission vous propose d’inscrire parmi les dépenses la somme de 1364,10 frs avec laquelle M. le Maire pourra faire des offres sérieuses d’acquisition et, dans le cas où elles seraient rejetées, poursuivre l’expropriation pour cause d’utilité publique.

De plus, il y a lieu de faire remarquer qu’une partie du terrain nécessaire à la construction du chemin, et possédée en ce moment par Madame de Boispéan, faisait autrefois partie de la voie publique et a été réunie à la propriété de Madame de Boispéan par un envahissement et sans qu’aucun titre d’acquisition n’ait eu lieu. Cela résulte évidemment de l’état de choses actuel comparé avec le cadastre dressé antérieurement à l’acquisition du champ de foire par Mme de Boispéan.
M. le maire devra donc étudier cette affaire pour diminuer les charges de la commune et ne payer à Mme de Boispéan que le terrain qui lui appartient réellement.

Questions diverses : la commission note que le marché aux chevaux a besoin de lisses auxquelles on puisse attacher les animaux mis en vente et propose de voter une somme de 100 frs.

Il est encore dû une somme de 160 francs pour payer les travaux de la place de la pompe et des rues adjacentes.

Les dépenses inscrites au budget supplémentaire de 1872 sont ainsi portées à la somme de 24 539,07 frs, les recettes étant évaluées à 24 897,80 il en résulte un excédent de 358,73 frs.

 Le commissaire de police

La même commission, dans son rapport très fouillé, s’est aussi intéressée au budget de 1873 proposé par l’administration municipale ce qui a donné lieu à quelques modifications.

D’abord sur les recettes : « L’administration porte en recettes 9500 francs pour le produit brut de l’octroi. Cette évaluation a paru trop élevée à votre commission d’autant plus que les produits constatés pour l’exercice 1871 ne se sont élevés qu’à 9001,35 francs.

Nous vous proposons en conséquence de réduire à 9000 francs la recette présumée de l’octroi. Le montant total des recettes pour 1873 se trouvera ainsi ramené à 37059,13 francs »

Puis la commission relève certaines dépenses, par exemple le salaire du commissaire de police.

« Le traitement du commissaire de police a été porté pour 1873 à 1800 francs au lieu de 1400 francs, somme qui jusqu’à ce jour figurait au budget. Il est vrai qu’antérieurement à 1871, le commissaire de police de Châteaubriant avait le titre de commissaire cantonal et que sa juridiction s’étendait sur le canton de Rougé et sur les communes de Saint-Aubin, Soudan, Ruffigné. Ces communes pour les services que leur rendait ce fonctionnaire lui donnaient ensemble une indemnité de 400 frs qui jointe aux 1400 francs payés par la commune de Châteaubriant formait un traitement de 1800 francs.

Les commissaires cantonaux ayant été supprimés, celui de Châteaubriant n’a plus à s’occuper que de la commune de Châteaubriant et son traitement s’est trouvé réduit ainsi à la somme de 1400 francs. Cette somme est-elle suffisante et permet-elle à un fonctionnaire de vivre honorablement ? Nous ne le pensons pas, mais la commune doit-elle s’imposer une charge plus lourde pour des services qui sont les mêmes qu’autrefois ? Non sans doute.

Le commissaire de police n’est pas exclusivement l’employé de la commune, il est sous les ordres du Procureur de la République et du Sous-préfet et il est obligé à leur requête de s’occuper de toutes les affaires de police et même dans certains cas d’enquêtes judiciaires. il est donc juste que l’État paie une rémunération pour les services qu’il reçoit et c’est à lui que doit incomber la charge des 400 francs qui manquent. C’est en vertu de ces considérations que votre commission vous propose de réduire ce crédit à 1400 francs. »

 Pompes et fêtes

La commission poursuit : « nous vous proposons sur les demandes de messieurs les officiers de pompiers de porter de 250 francs à 300 francs le crédit pour l’entretien des pompes à incendie. Cela leur semble nécessaire pour satisfaire aux besoins de ce service.

Les fêtes publiques sont un peu près supprimées et on peut sans inconvénient réduire à 200 francs le crédit demandé pour cet objet et qui était autrefois de 400 francs. Cette somme de 200 francs permettra cependant de pourvoir aux cas imprévus qui pourraient se présenter.

Parmi les dépenses extraordinaires portées au budget de 1873 figure une somme de 1200 francs destinée à payer à la Fabrique de Béré le terrain qui lui a été pris pour la construction du chemin de Béré à Paluel. il résulte des déclarations de M. le Maire que la Fabrique de Béré n’a fait aucune demande pour obtenir le paiement de cette somme. Cependant, comme elle est légitimement due, et que tôt ou tard la commune devra payer, votre Commission a pensé, eu égard aux charges qui pèsent cette année sur le budget, qu’on pouvait diviser le paiement de cette somme sur deux exercices et ne porter au budget que 600 €

 Une bascule publique

Une autre dépense de 2600 francs est encore inscrite pour installer une bascule publique. Votre commission a d’abord reconnu l’utilité de cette mesure mais l’étude de la question ne lui a pas paru assez avancée pour lui permettre de vous proposer de voter cette année une somme aussi importante.

En effet aucun devis n’a été présenté établissant exactement la dépense, l’emplacement n’a pas été indiqué ni discuté publiquement. L’ajournement de cette dépense, dans une année où le budget se trouve si obéré, où la construction de la maison d’école va entraîner pour la commune des dépenses si importantes, nous a paru une mesure sage.

Du reste si l’abattoir doit un jour être construit, ne sera-t-il pas plus convenable et plus commode d’installer la bascule dans cet établissement ? Les bestiaux pourraient y être pesés à leur arrivée et le même individu chargé de la surveillance de l’abattoir pourrait sans frais être préposé au service de la bascule, tandis que maintenant un employé spécial serait nécessaire et le peu de recettes qu’il y a lieu d’espérer ne serait pas suffisant pour le payer. Nous vous proposons de mettre à nouveau cette question à l’étude.

 Une idée des chiffres …

1871 – compte principal :
Recettes : 38 533 frs
Dépenses : 36 255 frs

1871 – compte de l’hospice :
Recettes : 20 475 frs
Dépenses : 12 124 frs
(situation financière confortable !)

1871 – Bureau de bienfaisance :
Recettes : 3 542 frs
Dépenses : 2 105 frs

Budget principal 1873

  • Recettes : 37 059 frs
    dont :
    Droit d’octroi : 9 000 frs
    (taxes perçues à l’entrée de la ville sur certaines denrées)
    Droits de location de places, aux halles, foires, marchés : 6 500 frs
    Rôle des prestations : 5 056 frs
    Concessions au cimetière : 1 200 frs
    Vente des boues de la ville : 1 000 frs
    Rétribution scolaire : 1 800 frs
    Taxe sur les chiens : 850 frs

Budget principal 1873

  • Dépenses : 33 622 frs
    dont :
    Traitement secrétaire de mairie : 900 frs
    Commissaire police : 1400 frs
    Instituteur communal : 2300 frs
    Sous maitre : 500 frs
    Garde ville : 300 frs
    Publicateur-afficheur : 150 frs
    Cantonnier communal : 450 frs
    Concierge de la mairie : 100 frs
    Tambours et clairons : 144 frs
    Dépenses éclairage public : 1500 frs
    Entretien des enfants assistés : 174 frs
    Entretien des aliénés indigents : 215 frs
    Remboursement d’emprunts : 4338 frs

 Suites de la guerre

29 mai 1872 : lettre au président du dépôt central pour la reconstitution des actes de l’état civil de Paris : « j’ai l’honneur de vous adresser, conformément aux dispositions de la circulaire ministérielle du 19 avril dernier, les extraits déposés et les réclamations reçues à la mairie de Châteaubriant. Un bordereau accompagne les pièces au nombre de quinze ».

[Ndlr : Détruit lors des incendies de la Commune en mai 1871, l’état civil parisien antérieur à 1860, a été reconstitué, en partie seulement. Sur les 8 millions d’actes perdus, seul un tiers a en effet été rétabli]

31 mai 1872 au Capitaine des Pompiers : « je vous invite et au besoin vous autorise à donner les ordres nécessaires pour que la compagnie de sapeurs-pompiers prenne les armes dimanche prochain 2 juin pour assister à la procession de la Fête-Dieu. Elle devra donc être réunie sur la place de l’hôtel de ville à 11 heures du matin ».

6 juin 1872  : Pendant la guerre de 1870, des Castelbriantais ont été réquisitionnés pour fournir des havresacs, c’est à dire des sortes de sac à dos portés par les militaires et contenant ce dont ils ont besoin.Le maire de Châteaubriant écrit à M. le sous-intendant militaire à Nantes « Par une note en date du 14 novembre 1871 vous me priiez de légaliser les signatures des dix habitants de Châteaubriant apposées au pied de factures produites pour constater la fourniture de havresacs. Vous ajoutiez que sans cette formalité, l’ordonnancement de ces fournitures ne pouvait être fait. Le même jour de la réception c’est-à-dire le 15 novembre 1871 je vous ai envoyé toutes les pièces régularisées et par ma lettre n°964 je vous priais, M. le sous-intendant, de hâter l’ordonnancement des dites fournitures. Depuis cette époque je n’ai plus entendu parler de cette affaire. A chaque instant les fournisseurs réclament paiement, plusieurs sont dans l’indigence et ont bien besoin de ce qui peut leur revenir »

Femme du monde en 1872

femme 1872

9 juin 1872, conseil municipal sous la présidence de M. Béchu, maire. M. Davost suggère l’achat par la commune d’un petit terrain sur le chemin des Vozelles pour y établir un lavoir et un abreuvoir. Ce terrain appartient à M. de Villemorge qui s’engage à le céder à la commune au prix de 1 franc le mètre carré. Accord du Conseil.

Le chemin de petit vicinalité numéro 5 entre le faubourg de la Barre et le chemin de grande communication numéro 41 est traversé par le ruisseau « Le Rollard », il est nécessaire qu’un pont soit construit pour que ce chemin puisse servir à la circulation. Le maire présente un plan et demande 300 francs pour faire exécuter les travaux. Vote à l’unanimité. [Ndlr : c’est le petit pont de l’actuelle Rue Baptiste Marcet].

M.Gasnier par une lettre en date du 6 juin, 1872 prie le maire de lui faire connaître si
le chemin de la chaussée de l’étang de Choisel est un chemin communal ou particulier. Le Conseil déclare que le chemin du Moulin à eau de Choisel est un chemin appartenant à la commune et se trouve classé dans l’état général des chemins ruraux sur le numéro 36

M.Hardy conseiller municipal demande l’établissement d’un réverbère à l’entrée du faubourg de la Barre. Accordé.

M.le Maire donne lecture d’une lettre duSous-préfet de Châteaubriant en date du 23 avril disant que le Préfet a prononcé l’admission à l’asile des aliénés de Nantes du nommé Lucas Pierre dit Ally, que cet individu né à Châteaubriant habitait plus particulièrement Moisdon, bien qu’il parcourut souvent les communes voisines en mendiant. La commune de Moisdon a été imposée d’office pour participer à la pension de cet aliéné mais elle proteste et demande que les frais soient mis à la charge de la commune de Châteaubriant de naissance du nommé Lucas et dans laquelle il a demeuré pendant plus de 30 ans. Le conseil municipal après examen de cette affaire déclare que le nommé Lucas n’habitait plus à Châteaubriant depuis plus de 20 ans, que son domicile dernier était Moisdon et qu’en conséquence la charge de l’entretien de cet aliéné doit incomber à Moisdon et non à Châteaubriant.

La commune de Saint-Aubin-des-Châteaux demande l’autorisation d’établir une deuxième foire le 1er mardi d’avril. Considérant que le nombre des foires est déjà fort suffisant, que celle-ci ne représente aucune utilité, le Conseil est d’avis que l’autorisation ne soit pas accordée.

La commune de Thourie, Ille-et-Vilaine, demande que la foire annuelle qui se tenait le 1er juillet soit reportée au 1er jeudi de septembre. Le Conseil n’ayant aucune objection à faire est d’avis qu’elle reçoive un accueil favorable.

Enfin Monsieur le Maire présente au conseil la demande de classement parmi les chemins de petite vicinalité, d’un chemin qui partirait du Moulin Neuf pour aller aboutir sur la chemin n°34 de Châteaubriant à St Aubin. Pour le tracé à adopter le Conseil désigne une commission de cinq membres.

 Recensement

17 juin 1872 : le maire adresse au Sous-préfet un tableau faisant connaître le dénombrement quinquennal de la population de Châteaubriant.

On y relève :
population agglomérée : 3972 habitants
population éparse : 977 habitants — Total 4949
soit : hommes 2288 , et femmes 2661
Pour les hommes : 1293 sont nés dans le département, 987 nés dans un autre département, 2 Alsaciens ayant opté, 1 Américain, 1 Polonais, 4 Suisses.

Pour les femmes : 2387 nées dans le département, 269 nées dans un autre département, 1 étranger naturalisé français, 1 Anglais, 2 Suisses et 1 divers.

Religion : 4938 se sont déclarés catholiques, 6 calvinistes, 2 ont déclaré ne suivre aucun culte et enfin, pour 3 d’entre eux, « le culte n’a pu être constaté ».

Degré d’instruction :

  • 1510 ne savent ni lire ni écrire : 517 hommes et 993 femmes
  • 914 sachant lire seulement : 303 hommes et 611 femmes
  • 2503 sachant lire et écrire : 1459 hommes et 1044 femmes
  • 22 dont on n’a pu vérifier l’instruction : 9 hommes et 13 femmes

Ages

  • De 0 à 6 ans : 260 hommes, 275 femmes, Total 535
  • De 6 à 20 ans  : 583 hommes, 775 femmes , total 1358
  • 20 ans et plus  : 1445 hommes , 1611 femmes, total 3056
    On note avec étonnement que 35 enfants de moins de 6 ans sont indiqués comme sachant lire !

Professions :

  • Agriculture :
    ◘ 180 personnes (152 H et 28 F) qui font vivre leurs parents (à des degrés divers) 370 H et 361 F et qui emploient des domestiques (57 H et 76 F)
    soit en tout : 1044 personnes (579 H et 465 F)
  • Industrie :
    ◘ 602 personnes (453 H et 149 F) qui font vivre leurs parents (à des degrés divers) : 1008 H et 1388 F et qui emploient des domestiques (7 H et 29 F)
    soit en tout : 3034 personnes (1468 H et 1566 F)
  • Commerce :
    ◘ 204 personnes (30 H et 174 F) qui font vivre leurs parents (à des degrés divers) : 59 H et 150 F et qui emploient des domestiques (2 H et 89 F)
    soit en tout : 504 personnes (91 H et 413 F)

Il y a aussi 4 personnes de professions diverses (3 propriétaires d’hôtels meublés ou logement garnis) qui font vivre 28 personnes (8 H et 20 F) . et puis 3 banquiers et 3 entrepreneurs de transports et 3 autres entrepreneurs (sans précision) (tous hommes) qui font vivre leurs parents (à des degrés divers) : 8 H et 12 F et emploient des domestiques (8 F) soit en tout : 37 personnes (17 H et 20 F)

21 juin 1872  : le maire demande de rendre exécutoire, d’urgence, l’acte d’adjudication de la vente de pierres à M. Philoche, propriétaire à Châteaubriant

Même jour : le bureau de bienfaisance renonce à la succession de Mlle Houizot. « La famille Chirade a dû adresser une requête à M. le ministre de l’Intérieur et je vous envoie ci-joint un certificat constatant son degré de parenté et son indigence » écrit le maire au Sous-préfet

22 juin 1872 : affaire St Luc, le maire écrit au Sous-préfet que le comte de St Luc, propriétaire de la ferme du Bourgérard contiguë de la ville de Châteaubriant a fait des propositions, « Cette affaire importante a donné lieu à plusieurs délibérations du Conseil et à des négociations auprès de M. de St Luc, dans une lettre en date du 26 mars et dans une délibération du 7 avril ». Le maire transmet ces documents, les plans et autres pièces relatives à cette affaire en souhaitant obtenir l’autorisation de M. le Préfet.

28 juin 1872 – Rétribution scolaire due par les élèves présents à l’école primaire communale lors du 2e trimestre de 1872
Elèves de la commune : 292 frs
Elèves étrangers  : 86 frs
Elèves gratuits 43,50 frs.


 Karl, Arthur et Jules

Karl Marx en mars 1872 publie en russe à Saint-Pétersbourg le premier volume du Capital où il explique que la marchandise dispose d’une double valeur, l’une qui est due à son utilité, et l’autre qui est due à la quantité de travail qu’elle contient.

Arthur Rimbaud passe Une saison en enfer : « Je parvins à faire s’évanouir dans mon esprit toute l’espérance humaine. Sur toute joie pour l’étrangler j’ai fait le bond sourd de la bête féroce ».

Jules Verne, fait Le Tour du monde en quatre-vingts jours

Le Tour du monde en quatre-vingts jours

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Sources - Archives de la mairie de Châteaubriant, 1 D 20 (Conseil Municipal) et 2 D 12 (courriers)
- Internet et notamment Wikipédia