Savez-vous ci, savez-vous ça, savez-vous (...)
LA RUMEUR, AH LA RUMEUR
Bien travaillée, bien lancée, bien entretenue, on peut le dire mon bon monsieur, c’est une arme de guerre comme il en existe peu. La propagande, peut être, confine au même niveau mais la rumeur -même si on dit qu’elle se propage- est toutefois et sans doute aucun très nettement supérieure. Qu’elle soit plus sournoise, plus vicieuse (comme transportée sous les pèlerines et les manteaux ou confessée et susurrée à voix basse entre deux portes) ou plus ouvertement poissonnière (dans les cabas des ménagères le mercredi jour de marché), elle est et elle demeure, en effet, plus permanente, plus déstabilisante et beaucoup plus salissante, plus efficace en sorte et en fin de compte et, ma foi, c’est tout ce qu’on lui demande à la rumeur.
Bref, la rumeur salit plus noir que noir et ce, sans fatiguer et en un temps record.
Savez-vous ci, savez-vous ça, savez-vous qu’à Châteaubriant...
LA RUMEUR, AH LA RUMEUR Elle se promène dans le bourg depuis des années et elle est montée en puissance (un horrible fait divers aidant) il y a peu. Elle se pavane et se répète, insistante et bornée, avec pour toile de fond (de commerce plus ou moins politique -mais plutôt plus que moins-) l’insécurité, énorme cheval de bataille électorale hardiment enfourché par certains et consorts afin d’entortiller un max le moyen citoyen qui, en Pays de la Mée comme ailleurs, n’a pas besoin de se forcer pour être un peu plus beauf, un peu plus obtus, un peu plus franchouillard, un peu plus raciste. en un mot un peu plus con et un peu moins réfléchi à défaut d’être légèrement futé
L’insécurité, voilà qui par les temps qui courent, marche du tonnerre et fait un véritable malheur. L’insécurité, c’est comme à la Foire de Béré, aux stands de tir à la carabine à tous les coups l’on gagne, on joue vingt francs, on tire cinq coups et hop ! Si on est un tantinet adroit et pas trop bourré, on est sûr de décrocher ta timbale ou la bouteille de mousseux Saint Yves et même plus (j’te l’donne en mille Emile), on peut aussi attraper la queue du Mickey
Bref si j’en crois ma concierge, mes copains de boulot et les habitués du saloon de la rue principale, Châteaubriant ressemble à Chicago ou à OK Corral et les rues n’y sont plus sûres, les habitants -terrorisés- vivent dans la peur depuis que quelques despérados plus ou moins étrangers y font la loi, traversant la ville à bride abattue et surtout roulant, dans leurs grosses et belles bagnoles, comme des fous, musique techno à fond les baffles, rangeant leurs montures et stationnant leurs caisses n’importe où, et même qu’ON ne leur dit rien, pire mon cher, ON les défend, ON les protège, et ON, et ON, et ON
Savez-vous ci, savez-vous ça, savez-vous qu’à Châteaubriant
Allez, regardons courageusement le film et risquons-nous à faire un gros plan sur l’ambiance locale. Il en est, en effet, quelques-uns -despérados ou pas, jeunes ou moins jeunes, nés ici ou ailleurs, bien de chez nous ou étrangers et issus, par exemple, de la communauté turque - à présenter des comportements (et principalement lorsqu’ils sont au volant) à la con. Cette fâcheuse tendance à la provocation répétée voire à l’agressivité la plus gratuite ont fini par lasser les uns, les autres et les observateurs les mieux disposés, et nombreux sont aujourd’hui ceux qui déplorent que ces jeunes gens (ne jouant pas le jeu de la citoyenneté et encore moins celui de l’intégration) aient tendance à faire -parfois- des rues de Châteaubriant, une grande salle de jeux automobiles. Apparemment sans plus d’observations de la maréchaussée et sans coups de sifflet autoritaires les enjoignant de stopper les figures diverses et autres cascades.
Mais que diable, dans ces moments-là, quand les pneus crissent, que le rodéo prend tournure et que les dérapages contrôlés fusent, quand les stationnements au milieu de la chaussée (pour tailler tranquille Bill une petite bavette) s’éternisent, bloquant la circulation alors que deux, trois, cinq ou même un seul automobilistes attendent en donnant des signes évidents et légitimes d’énervement et d’exaspération, oui dans ces moments-là, n’est-il pas du ressort de ceux qui sont chargés du maintien de l’ordre, de faire cesser les provocs, respecter le code de la route et plus simplement la loi ?
Or ....
Sachons-le tous et répétons-le à l’envi à tous nos concitoyens, dans le quartier, au boulot, au bistrot, sur les parkings des grandes surfaces et derrière les mains-courantes des stades : c’est aux gendarmes de la Gendarmerie et à eux seuls qu’il revient d’intervenir, de prévenir, de contrôler, de châtier et de sanctionner s’il le faut ou de faire circuler, et plus vite que ça, s’il n’ y a rien de rien à voir.
Alors la loi sera respectée, alors, il sera mis un POINT FINAL A LA RUMEUR !
Savez-vous ci, savez-vous ça, savez-vous que...
JE VOUS EN FOUTRAI, MOI, DES RUMEURS . Vous en voulez, chers camarades lecteurs, j’en ai des pleins paniers, j’en ai des valises entières, des bien grasses et des dégoulinantes, des passibles de correctionnelle, j’en ai des vieilles édentées, des anciennes datant de la guerre 39/45 où, c’est bien connu, le pays tout entier n’était peuplé que de Résistants, j’en ai aussi, panoplie complète oblige, des qui ont dix ans ou vingt ans, des qui expliquent facilement la réussite et l’ascension sociale de tel ou tel quidam, j’en ai des rouges, des vertes et des pas mûres, des qui sentent les ballets roses ou bleus et les détournements en tous genres, de mineur(e)s ou de fonds, des passibles de cour d’assise, j’ai des voyages en Suisse avec des petites mallettes, j’ai souvenance des belles manières en vigueur dans le grand et beau monde, j’ai des objets volés et des trucs incroyables réalisés (sans filet) par des hommes et des femmes en vue, qui ont réussi, fait du fric et perdu la mémoire, j’en ai aussi des plus récentes, des toutes nouvelles, des qui valent leur pesant d’or ou de cacahuètes et qui pourraient faire mal
Sans compter toutes celles que -le temps de le dire- je suis capable d’inventer. Non mais des fois !
DERNIERE MINUTE Savez-vous ci, savez-vous ça, savez-vous que ...
La rumeur fait état du fait que le sieur Léopold, non content d’écrire de païennes et anarchiques insanités dans la Mée, se poste régulièrement à la sortie des écoles primaires -Si, Si ON l’a aperçu, dans son grand imperméable, pensez s’il est reconnaissable et, de toute façon, avec ses 1 m 90, et ses oreilles largement décollées (mais c’est là tout son charme), il ne peut pas passer inaperçu, puisqu’ON vous dit qu’ON l’a vu, et qu’ON l’a reconnu, et que c’est lui, c’est sûr, sans doute, sans aucun doute-, mâtant de ses yeux fièvreux, glauques, globuleux et exorbités les petites filles enrubannées. Puisqu’ON vous le dit ....
Léopold