UNE REVOLUTION BOURGEOISE
Dans l’idée de nos concitoyens, la Révolution de 1789 fut une révolution populaire, dans la mesure où elle a mis fin aux privilèges de deux classes sociales : la Noblesse et le Clergé .
Mais il faut bien voir que LE TIERS ETAT ce n’est pas seulement le peuple, mais aussi tous les bourgeois et grands bourgeois, avocats, notaires et autres hommes de loi, propriétaires fonciers, grands et petits commerçants, etc ., qui cherchaient avant tout à avoir leur part du pouvoir .
Le caractère bourgeois de la Révolution se montre en particulier dans la LOI LE CHAPELIER. Le Chapelier, un Rennais, ami du "patriote" Jean Nicolas MEAULLE, a fait voter une loi le 14 juin 1791, interdisant lescorporations ouvrières, déclarant illégale toute association de travailleurs, punissant la grève de peines de prison, laissant ainsi la classe ouvrière désarmée devant le capitalisme, au nom de la liberté du commerce et de l’industrie. Cette loi ne fut abrogée qu’en 1884 avec la reconnaissance officielle des syndicats.
1789 n’a pas été une révolution sociale
JEAN NICOLAS MÉAULLE
Député de Châteaubriant
Marcel Buffé, dans son livre “Châteaubriant, une cité dans l’histoire" (Ed. CID) le décrit ainsi : Originaire de St Aubin des Cormiers, Jean Nicolas MEAULLE avait un peu plus de 20 ans quand il fut reçu avocat. C’est alors qu’il se fit inscrire au barreau de Châteaubriant. D’humeur enjouée, Méaulle s’acquit vite l’estime des Castelbriantais d’autant qu’il était doué d’un beau talent oratoire.
Son épouse, Félicité Peuriot, était la cousine du directeur de la Poste aux Chevaux de Châteaubriant, lequel était aussi le propriétaire du principal hôtel de la ville (Le Lion d’Or). Il est vraisemblable que le foyer n’habitait pas Châteaubriant mais peut-être à La Moisserie en St Vincent des Landes .
Le cabinet de Méaulle était situé dans une maison qui donnait sur la Rue Basse (au Sud) et et l’autre au nord sur cour et jardin.
Méaulle n’était pas un exalté contre la monarchie, ni un excité contre la religion. S’il prit le parti opposé à celui de son collègue Jean René GUIBOURG, aristocrate qu’il combattit, c’est qu’il jugeait urgent de faire des réformes pour faire respecter la justice en matière d’impôts et permettre l’accès aux carrières publiques.
Commandant de la Garde Nationale à Châteaubriant, juge puis président du Tribunal, il fut l’un des administrateurs du Département de Loire-Inférieure ; il ne siégea pas à la Constituante (n’ayant été élu que suppléant), mais il fut nommé premier sur la liste de son département à la Convention. Lors du procès de Louis XVI , il se prononça ainsi : “je ne puis soustraire le plus grand des coupables à la peine qu’il a méritée : je vote la mort".
Plus tard, Méaulle s’écarta de l’Empire et fut éloigné par les Bourbons. Il mourra à Gand en 1826
Jean Nicolas MEAULLE était un ami personnel de Guy LE CHAPELIER, avocat au Parlement de Rennes, fondateur du Club des Bretons (futur Club des Jacobins), président de l’Assemblée Constituante lors de la Nuit du 4 Août 1789, rédacteur de la loi portant abolition de la noblesse et des titres féodaux, et de la loi interdisant les corporations ouvrières et la grève .
Quelques maires de Châteaubriant
1759 - De Fermon des Chapellières
1769 - Ernoul de la Chenellière
1773 - Luette de la Pilorgerie
1776 - Maujouan du Gasset
177. - Fresnais de Lévin
1782 - Vissault des Penthières
1785 - Brossays de Louvrinays
1787 - François Louard
1790 - Fresnais de Lévin (le 18 janvier)
1790 - Louis Joseph Margat
1795 - Benjamin Lejeune
FRESNAY de BEAUMONT
Il est le frère de Fresnay de Lévin, maire de Chäteaubriant) et élu Procureur du Roi en 1790 à St Julien de Vouvantes .
Chouan, il guillotiné en 1794 place de la Motte à Châteaubriant
Le Père Gérard
(source : Wikipédia - et le livre de Charles Tilon : le laboureur et la République)
Michel Gérard dit « le père Gérard », né le 2 juillet 1737 à Rennes - paroisse de Saint-Martin-des-Vignes - et mort le 6 décembre 1815 à Montgermont, était un laboureur breton, réputé pour avoir été presque le seul paysan de France, avec le député de Chaumont Martin Gombert, élu aux États généraux de 1789.
Laboureur, il fut élu en 1789 député du Tiers-état de la sénéchaussée de Rennes aux États généraux, avec Jacques-Marie Glezen, Jean-Denis Lanjuinais, Étienne Huard, Mathurin Hardy de La Largère et Isaac Le Chapelier. Figure pittoresque de la Révolution française, il se rendit à la convocation des États généraux de 1789 dans son habit de cultivateur, et devint une figure populaire de la Constituante. Lors de la procession d’ouverture des États à Versailles le 5 mai 1789, le roi le remarque et lui adresse une formule de salutation. Imitant sa simplicité vestimentaire, les jacobins décidèrent de porter une veste et d’abandonner la perruque .
Il demanda la suppression des droits sur les alcools (décembre 1789) et des banalités (mars 1790) et plaida pour l’augmentation du salaire des curés de campagne.
Le 3 septembre 1791, le président de la Constituante, Théodore Vernier, le nomme membre de la députation chargée de présenter, dans le jour et sans discours, la Constitution à Louis XVI. Après la Constituante, il se retire de la vie politique.
Jean-Marie Collot d’Herbois emprunta son nom pour créer l’Almanach du père Gérard.
Michel Gérard figure dans le tableau inachevé de Jacques-Louis David, Le Serment du Jeu de Paume, aux côtés de Mirabeau et de Barnave. Une pièce de théâtre sur Le Retour du père Gérard à sa ferme fut représentée à Paris en octobre 1791.
Sources :
-* « Michel Gérard - Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny) », sur assemblee-nationale.fr (consulté le 6 août 2022).
-* Liste des soixante membres de la députation, dans Archives parlementaires de 1787 à 1860, tome XXXe : du 28 août au 17 septembre 1791, p. 190.
- Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, notice « Michel Gérard » dans le Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, tome III.
- Charles Tillon, Le Laboureur et la République : Michel Gérard, député paysan sous la Révolution française, Paris, Fayard, 1983, 310 p.
- Fiche "Michel Gérard" sur le site de l’Assemblée Nationale.