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Accueil > La Résistance à Châteaubriant > b - Commémorations > Marcel Guibert, Déporté Résistant

Marcel Guibert, Déporté Résistant

Marcel Guibert, originaire de Fercé, est né en mars 1921. Il avait donc 18 ans au moment de la déclaration de guerre en 1939. Artisan forgeron, il appartenait au réseau Buckmaster-Oscar dans lequel il avait signé un engagement, en application du décret 366 pris à Alger le 25 juillet 1942. Il appartenait à La France Combattante de l’Intérieur sous le numéro 43979. Il a participé notamment au parachutage de Fercé (à l’appel des messages : Les fruits passeront la promesse des fleurs, et La nichée de petits lapins se porte bien)

1939-1945
Marcel Guibert
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Le 11 novembre 1994, en lui remettant la Légion d’Honneur, Michel de Pontbriand déclarait à son sujet :

En 1943, recruté par notre camarade Marcel LETERTRE père, agent de la résistance dans le secteur de CHATEAUBRIANT, tu as été, si je puis dire, incorporé dans le réseau OSCAR-BUCKMASTER et c’est ainsi que tu as participé, entre autres, aux parachutages des 13 octobre et 11 novembre 1943. En pleine occupation allemande, tu étais de ceux qui, dans la nuit, au lieu dit “Les Landes” en SOULVACHE, réceptionnaient les armes qu’un avion venant d’Angleterre laissait tomber.

Tu n’as pas été arrêté fin 1943, ni le 21 janvier 1944 comme beaucoup d’entre nous dans la région, mais le 28 mars 1944, tu avais alors 23 ans, tu étais marié, père d’un enfant. Tu as connu les interrogatoires avec de terribles sévices puis “l’Hôtel peu confortable du PRE PIGEON” qu’était la prison d’ANGERS ensuite le camp de COMPIEGNE que j’appellerai “Caserne de détente après les nombreux jours de cellule”.

Enfin, le 10 mai 1944, tu as fait l’affreux voyage, à 120 par wagons à bestiaux, qui te conduisit au camp de BUCHENWALD le 12 mai 1944, où nous aurions pu nous rencontrer puisque c’est le 15 mai que je quittais ce camp pour celui de FLOSSENBURG.

Ton séjour à BUCHENWALD fut d’un peu plus de 2 mois et demi car le sort a voulu que tu sois envoyé, le 29 juillet 1944, au sinistre camp de DORA.

Dora : l’enfer



DORA, “l’enfer de tous les camps de concentration” de l’aveu même d’un criminel de guerre (Dr Edwin Katzenellenbogen). C’était une immense usine souterraine aménagée par des déportés de toutes nationalités, destinée à produire du matériel d’armement. Elle comportait de nombreux tunnels, à l’abri des bombardements alliés, devant permettre la construction et le stockage des fameuses fusées VI et VII, armes secrètes d’une efficacité sans précédent, destinées à pulvériser l’ennemi mais qui, fort heureusement, n’ont pas permis à HITLER de gagner la guerre.

Faut-il savoir cependant que l’esclavage des déportés, les sommes inouïes de souffrances, de misère et de mort qui furent mises à DORA au service des fusées ont rendu possible, plus tard, la conquête de l’espace, les Russes et Américains ayant récupéré les savants du Reich qui, eux, n’ont jamais été exécutés, bien au contraire : les compétences, comme on le sait, sont toujours récompensées.

A DORA, le travail était toujours au-delà du concevable. Dans le tunnel, le froid et l’humidité étaient intenses, à cela s’ajoutaient le manque d’air, les coups, les privations, l’absence d’hygiène. Aussi, sur les 60 000 déportés de ce camp, 30 000 n’en revinrent pas.

Le 5 avril 1945, devant l’avance des troupes américaines, les S.S. évacuèrent DORA en catastrophe, n’y laissant que les malades intransportables. C’est dans ce chaos indescriptible que tu te retrouves alors, Marcel, au camp de Ravensbrück où tu connaîtras la libération et la joie du retour. »

Marcel Guibert est donc de retour le 23 mai 1945 à Fercé. Il est parti jeune homme, il revient mutilé de guerre, grand invalide, à la suite des privations et des sévices subis. « Vous étiez de ceux qui ont lutté pour que notre patrie soit libérée. C’est au courage de ses combattants que la France a dû de retrouver honneur et dignité et de participer à la victoire finale » lui écrit André Bord, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants en lui témoignant sa reconnaissance pour « la permanence des valeurs que tout un peuple qui ne veut pas mourir doit toujours rester prêt à défendre »

Une précision : la décoration de Chevalier de la Légion d’Honneur a été attribuée à Marcel Guibert le 7 janvier 1964, mais n’a été remise que 30 ans plus tard. Michel de Pontbriand explique « C’est animé par un grand sentiment de modestie que Marcel avait gardé pour lui seul jusqu’à ce jour ses titres de guerre, à savoir la Croix du Combattant Volontaire et la nomination à l’ordre de la Légion d’Honneur ; le port de cette dernière ne pouvant se faire qu’après la remise officielle de la décoration par un délégué du Grand Chancelier de la Légion d’Honneur ».

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Texte du livre "Telles furent nos jeunes années", téléchargeable ici : http://www.journal-la-mee.fr/IMG/pdf/LivreMee.pdf

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