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Guy Môquet

Le livre qu’on attendait : Pierre Louis Basse vient de publier « Guy Môquet, une enfance fusillée » aux Editions Stock.

Guy Môquet à 16 ans

Pierre-Louis Basse, dans cette histoire, n’est pas n’importe qui : il est le petit fils de Pierre Gaudin, qui fut interné au Camp de Choisel, évadé, repris, envoyé à Dachau et Mauthausen. Sa mère, Esther Gaudin, alors collégienne, eut la lourde responsabilité de venir à Châteaubriant, récupérer les planches de la baraque 6, soigneusement découpées par des camarades, où les 27 otages avaient gravé leurs dernières paroles. Ces morceaux de bois avaient été sortis en cachette par le dentiste castelbriantais Roger Puybouffat et la jeune Résistante, Esther, était venue de Nantes pour emporter avec elle ces « derniers messages d’amour » alors que les corps des 27 fusillés étaient encore entassés pêle-mêle dans une salle basse située au Château (sous la salle des Gardes)

Le livre de Pierre-Louis Basse apporte de nombreux détails sur la vie de Guy Môquet, le fils de cheminot, qui dût arracher le droit d’aller étudier au Lycée Carnot, l’institution intellectuelle et pédagogique du XVIIe arrondissement, « dans cet endroit où les bourgeois s’imaginent chez eux, pendant que les fils de cheminot ou de plombier grattent à la porte »

Quand son père, député communiste, fut déporté en Algérie au bagne de Maison-Carrée, en 1939, par la police française, Guy dit tout de suite à sa mère « ils ont arrêté Papa ; Bon, c’est à moi de prendre la relève ». Le lycée Carnot oublié, Guy, le gamin de Paris, gouailleur et tombeur de filles, poète à ses heures, (en alexandrins s’il vous plaît), commença les premières actions clandestines : les tracts antinazis distribués à la volée dans les marchés et les cinémas, les slogans écrits à la craie sur les murs ...

Et puis une dénonciation, l’arrestation, le jugement, l’adolescent acquitté le 23 janvier 1941, mais jamais libéré, transféré à la prison de la Santé, puis au camp de Châteaubriant en mai 1941. Jusqu’à ce 22 octobre 1941 « Soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ».

Guy Môquet à 17 ans

Le livre de Pierre-Louis Basse se lit d’une seule traite. A côté de Guy Môquet on découvre des noms connus, le dentiste Roger Puybouffat de Châteaubriant, revenu de Dachau le corps encore déformé par les dizaines de coups de nerf de bœuf que les SS lui avaient assénés dans un réduit de Dachau, le garagiste Marcel Charron, qui accepta de transporter le fils du fusillé Henri Barthélémy, sur les tombes des 27 otages dispersés sur 9 communes et puis Odette (qui est devenue Odette Nilès, femme de l’actuel Président de l’association Châteaubriant-Voves) et Georges Abbachi, compagnons de Guy Môquet au Camp de Choisel et qu’on revoit chaque année lors des cérémonies de la Sablière.

On y redécouvre la vie des « politiques » au camp de Choisel, ouvriers des arsenaux, marins, syndicalistes et élus, hommes, femmes, opposants au nazisme. Puis l’évasion de Fernand Grenier.

Et puis la carrière de sable rouge et ces 27 hommes qui chantent la Marseillaise et le Chant du Départ. Trois séries de salves : dix soldats pour chaque fusillé ...

« Dix-sept ans et demi, ma vie a été courte ... »

Guy Môquet, une enfance fusillée
Par Pierre Louis Basse
Ed Stock

 La Sablière

Les 27 otages sont enfermés dans la barque 6. On leur donne du papier à lettres et des crayons pour un dernier témoignage à leur famille et à leurs amis. Lettres de dignité, de foi en l’avenir, lettres d’hommes qui meurent pour la France, en toute conscience. Sur les murs en bois de la baraque, Jean GRANDEL écrit : « Nous vaincrons quand même ».

 Le plus jeune, Guy Môquet, 17 ans et demi, écrit à ses parents

"Ma petite maman chérie,
mon tout petit frère adoré
mon petit papa aimé"

"Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’être courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi.

Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que ma mort serve à quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas !

J’espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l’escompte sera fier de les porter un jour.

A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée. Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j’aime beaucoup. Qu’il étudie bien pour être plus tard un homme.

17 ans 1/2, ma vie a été courte !
Je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous.

Je vais mourir avec Tintin, Michels.

Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d’enfant.

Courage ! Votre Guy qui vous aime

GUY

Dernières pensées : "Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"

Note :

(Jean, Roger et Rino, sont des « frères » de combat militant.

Tintin désigne Jean-Pierre Timbaud . Michels, c’est Charles Michels. Ces deux hommes seront exécutés aussi le 22 octobre 1941)

Le souvenir de Simone Robert

La réplique de Pierre Louis Basse à Nicolas Sarkozy

L’article de Libération

L’article de Pierre Louis Basse

La mémoire bafouée de Guy Môquet

Un peu de rigueur SVP

Voir aussi page 522


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Texte du livre "Telles furent nos jeunes années", telechargeable ici : http://www.journal-la-mee.fr/bp/LivreMee.pdf

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Jeunes en Résistance, document pdf - 1,1 Mo