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Livre - Comment Villepôt a failli sauter

 

 Comment Villepôt a failli sauter

En ce temps-là les Allemands décident de planquer des armes dans la forêt d’Araize : ils prévoient de protéger leurs arrières dans l’hypothèse d’un éventuel débarquement des Alliés. Des Sénégalais, prisonniers, creusent des caches. Les Allemands réquisitionnent pour cela un roulier, des chevaux et une charrette à la mairie de Villepôt. Des hommes du bourg sont requis pour creuser des trous d’une certaine profondeur. Plus « malins » les anciens donnent aux jeunes de bons conseils : « disposez donc la terre que vous avez remuée, convenablement sur les bords du trou : celui-ci semblera plus vite avoir atteint la profondeur prescrite ».

Dans les caches sont dissimulées armes et munitions. Les Allemands prévoient la possibilité de faire sauter tous les dépôts si nécessaire. Pour cela, un réseau électrifié relie les caches entre elles.

Mais les Sénégalais, qui parlent souvent avec la population locale, comprennent que, dans ce cas, Villepôt, Noyal et Martigné sauteraient aussi. Sur la suggestion de Germaine COTTREL ils acceptent donc de couper certains fils .

Au moment du Débarquement, l’un de ces Sénégalais se réfugie dans la famille COTTREL, et se cache au centre du tas de foin au sommet de la grange : la petite Marie-Françoise se faufile pour lui apporter à manger.

Mais voilà que les Allemands investissent la ferme . « Des prisonniers se sont évadés » - « Ah bon ? Perquisitionnez si vous voulez » répond Mme COTTREL sans se démonter . Sa tranquillité réussit à abuser les Allemands qui ne poursuivent pas la fouille de la maison : le fugitif est sauvé.

Quelques jours plus tard les Allemands allument des mèches en forêt d’Araize. Ca ne saute pas comme cela aurait dû ....

 Comment Nozay a failli brûler

La commune de Nozay est considérée, par les Allemands, comme un nid de résistants. L’avancée des Américains remplit d’espoir les habitants mais hélas, cette avancée s’arrête à Derval et Treffieux. Les Allemands refluent alors vers Nozay avec l’intention d’incendier la ville. Or, à l’hôpital de Nozay, il y a deux soldats allemands en cours de traitement. Le chirurgien, M. MERAND, qui parle très bien la langue de Goethe, fait passer un message aux Allemands : Venez récupérer vos deux soldats. Mais aucun d’eux ne veut partir, c’est le cas en particulier de celui qui, blessé aux parties génitales, craint d’être abattu puisqu’il n’est plus apte à la reproduction de la « race aryenne ». (voir aussi le livre page 214)

Le temps de parlementer, il est trop tard.

Nozay est libérée le 12 août 1944.

 Notre-Dame de Boulogne

Dès la fin de l’année 1943 et en particulier après le débarquement allié du 6 juin 1944, les Français commencent à retrouver l’espoir. « Le scoutisme s’était reconstitué vers la fin de 1943 dans la région de Châteaubriant, raconte Jean GAUCHET. Nous allions camper dans les environs, et nous faisions même un lever aux couleurs, ce qui, à cette époque, n’était pas sans danger ».

Un événement marque les Castelbriantais en juillet 1944 : le passage de la statue de Notre-Dame de Boulogne (traînée sur un char) qui provoque de vastes mouvements de foule. Quelle signification lui donner ?

Le Courrier de Châteaubriant, en date du 23 juin 1944 annonce "sa" couleur : « Notre-Dame de Boulogne nous adresse ce message du Ciel (...) : "Le péché est la cause des guerres". N’allons-nous pas tous répondre en faisant pénitence, en rejetant nos erreurs nationales, en vomissant le virus communiste, source de tous nos maux ? ».

Des jeunes, entre autres de la JOC, montrent une autre couleur : sur la place de l’église Saint Nicolas, ils ont peint, bien imprudemment, une immense carte de France, aux couleurs de la Patrie.

« Le rapport de forces Allemands/Français, occupants/occupés, avait commencé à changer avec le débarquement » raconte un « vieux » castelbriantais. En ce mois de juillet 1944 l’espérance de la Libération souffle, malgré les drames qui continuent à s’abattre (bombardements de Châteaubriant et d’Issé, attaque du Maquis de Saffré). La statue de « Notre-Dame de Boulogne » provoque des manifestations importantes : 15 000 personnes à Guérande, 3000 à Carquefou, 8000 à Nozay.

A Châteaubriant, des jeunes et des moins jeunes l’accueillent à la Coquerie. Le cortège emprunte la rue Vieille Voie encore non goudronnée. Certains fidèles marchent pieds nus sur les pierres du chemin, d’autres font une partie du trajet à genoux. Des gens viennent de très loin, émus, vivant l’espérance.

Sur la place de l’église Saint Nicolas les autorités civiles sont présentes : Sous-Préfet en uniforme, Maire et conseillers municipaux chantant « Reine de France, Venez et sauvez-nous », mêlant ainsi la foi et le patriotisme sous les yeux de l’Occupant médusé. [De cette foi mariale se réclamait celui qu’on appelle « le colonel Rémy » qui a monté le réseau CND auquel se rattachaient des Résistants de Ruffigné].

La statue passe ensuite la nuit à l’hôpital de Châteaubriant. Des jeunes la veillent toute la nuit.

Après Châteaubriant la statue de Notre-Dame de Boulogne prend la direction de Rennes en passant par Rougé : « Une gigantesque procession d’une quasi-impunité. Une patrouille allemande doit rebrousser chemin et subir les quolibets de la foule et d’un moine capucin qui l’encourageait. Provocations impensables avant le Débarquement » raconte Emile Letertre.

Il fait beau cet été- là, la carte tricolore reste de longues semaines sur la place de l’église de Châteaubriant, réchauffant le cœur des Castelbriantais qui en ont bien besoin car les drames continuent : bombardement de la ville le 6 juillet 1944, exécutions de La Brosse le 11 juillet 1944, et de Bout-de-Forêt le 21 juillet 1944


 Objectif : forêt de La Guerche

La forêt de la Guerche est très proche de la forêt d’Araize.

Le groupe Toponymie Histoire et Patrimoine du Syndicat d’Initiative de Martigné-Ferchaud présentera le 3 décembre 2011, le diaporama intitulé "OBJECTIF FORET DE LA GUERCHE" déjà diffusé à Eancé le 11 novembre dernier. Le thème central se rapporte aux bombardements aériens des 16 et 31 juillet 1944 orchestrés par l’US Air Force ciblant l’important dépôt de carburant dissimulé dans la forêt de La Guerche en Rannée. Sont également évoqués : l’occupation de la forêt d’Araize en Martigné-Ferchaud et son dépôt de munitions, les parachutages d’armes à Drouges au profit de la Résistance et de deux commandos du "Special Air Service" en lisière de la forêt de La Guerche.

Le récit s’appuie sur de nombreux témoignages et sur des archives militaires américaines et britanniques inédites. Il est prudent de réserver au 02 99 47 87 18.

Une seule séance, samedi 3 décembre 2011 à 14h30 salle Sévigné, rue St Thomas à Martigné-Ferchaud.


Plan general du site Resistance

Texte du livre "Telles furent nos jeunes annees", telechargeable ici : http://www.journal-la-mee.fr/IMG/pdf/LivreMee.pdf

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