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La Baronnie de Châteaubriant

Sommaire de la partie histoire

Ecrit le 12 août 2015

 La Baronnie

Un très beau livre, signé Antoine Pacault, est paru aux éditions de l’HIPPAC. « La Baronnie de Châteaubriant aux XVIe et XVIIe siècle ». On y relève la puissance de Jean de Laval, en raison de ses nombreuses propriétés à 25-30 km autour de Châteaubriant, mais surtout en raison de la faveur royale, dans les années 1520-1530, ’’qu’explique peut-être en partie la liaison de Francois 1er et de Françoise de Foix’’, mais en partie seulement car c’est après la fin de cette liaison que Jean de Laval eut les responsabilités les plus importantes. Après la mort de Jean de Laval, Anne de Montmorency hérite d’une partie de la Baronnie, ce qui suscite des procès … qu’Antoine Pacault détaille.

 Serviteurs

Manoir de Guinret

L’auteur s’intéresse particulièrement à la vie des serviteurs : les receveurs, les simples officiers de justice et les autres. Le receveur, appelé aussi châtelain, était chargé de la perception des rentes (grains poules, chapons et deniers) et en rendait un compte annuel au seigneur ou à ses représentants. Tâche très complexe, s’aggravant même au XVIIIe siècle par la ’’multiplication de nouvelles baillées et afféagements’’. L’étude d’Antoine Pacault explique les modes de perception et donne les noms des receveurs et fermiers de l’époque, ’’des notables ordinaires. Les charges de châtelains qu’ils exercèrent ne leur ouvrirent aucune carrière au-delà’’.

Les serviteurs du seigneur de Châteaubriant recevaient souvent de faibles gages, mais ’’il s’y ajoutait des dons, des pensions, des faveurs diverses’’ ce qui explique que le service de Jean de Laval avait des raisons solides d’être recherché, attirant des notables ruraux du voisinage de Châteaubriant mais aussi, parfois de loin, ’’des gentilshommes depuis longtemps habitués, eux ou leur famille, à ce genre de carrière’’.

 Eloignement

A partir d’Anne de Montmorency, les serviteurs du seigneur pour beaucoup d’entre eux, n’avaient à Châteaubriant qu’une résidence de fonction, préférant se rapprocher de Nantes ou Rennes. Anne de Montmorency se préoccupait surtout de voir ses intérêts bien défendus en justice à Rennes et à Nantes, et de faire rentrer ses revenus bretons. Il s’en remettait pas, sur ces deux points, à des notables locaux ! ’’La baronnie voyait surtout passer des secrétaires et maîtres d’hôtel, qui restaient sur place quelques semaines ou quelques mois’’

A noter l’existence d’un pamphlet « Dialogue de Maître Adrien Jacquelot » dirigé contre le président Jacques Barrin, responsable de l’ensemble des affaires de Montmorency en Bretagne, qui fut, entre autres, seigneur de la Galissonnière en Saint-Jean-de-Béré et de la terre de La Haye en Derval. ’’Son origine aurait été ignoble : fils bâtard de maître Toussaint Barrin, chanoine de la Sainte-Chapelle et d’une lingère du palais’’ - ses débuts peu brillants et déshonorants les moyens qu’il aurait pris pour se pousser ’’L’on rapporte en ce pays qu’il aurait eu la vérole, et que pour avoir servi de macquereau à un Grand, il avait eu l’état de juge criminel à Angoulême’’. On disait de lui qu’il ne savait rien et que sa suffisance était insupportable …

Antoine Pacault raconte les difficultés financières des Montmorency, la peste à Châteaubriant dans les années 1583-1584, l’influence des guerres de la Ligue et de la Fronde et les variations de positions de la noblesse. S’il ne parle guère des gens ’’ordinaires’’ c’est faute d’avoir trouvé des documents à ce sujet.

 Affaiblissement

’’Dans cette administration seigneuriale, la baronnie souffrit de l’éloignement du maître, des talents variables de ses serviteurs locaux, et de la difficulté à trouver sur place, ou même plus loin, un responsable à la fois sûr, dévoué, et capable d’avoir l’oeil à tout’’. Dans les campagnes c’était l’affaiblissement de la propriété paysanne tandis que des notables ruraux accumulaient des terres… et s’en allaient vivre vers Châteaubriant, mais surtout Nantes ou Rennes. ’’La baronnie fut incapable de retenir ses élites. Le service du seigneur ne put attirer à Châteaubriant que des talents de deuxième ou de troisième plan’’.

De nombreux arrêts, plaidoyers, lettres et criailleries, un lexique important, des indications sur les monnaies, et mesures de superficie et de capacité, enrichissent le livre ce qui en fait un document remarquable, passionnant, très ’’enraciné’’ à Châteaubriant et dans les environs (Rougé, Ruffigné, Derval, Soudan, Sion, Erbray etc).

Manoir de Guinret

La terre de Guinret était une terre noble sans justice appartenant à la famille Bahelot. Cette famille de petits gentilshommes des champs disparut totalement de la région au début du XVIIe siècle où elle était poursuivie par de nombreux créanciers

Hippac - 02 40 81 34 95 - Le livre : 29 €

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