Accès rapide : Aller au contenu de l'article |  Aller au menu |  Aller au plan simplifié  |  Aide  |  Contact |
bandeau

Accueil > Histoire > Quelques lieux > Histoire du Grand Auverné (4)

Histoire du Grand Auverné (4)

 Le Grand Auverné, de 1945 à 1960

Château-Gaillard

La commune du Grand Auverné a gardé ses archives du Conseil Municipal. Le 18 mai 1945, au lendemain de la Libération, Jacques de Kerangat est élu maire (10 voix sur 11) avec Francis Guyot comme adjoint. Une de ses premières tâches fut la répartition des bons de pneus et chaussures, et l’imposition des céréales, bois de chauffage, bovins, veaux et porcs.

Par la suite, la quasi-totalité des Conseils Municipaux fut consacrée à la réfection des chemins ruraux pour laquelle des emprunts furent réalisés, et au paiement des rares employés communaux.

Le 7 juillet 1945, l’ancienne voie ferrée qui reliait le bourg du Grand Auverné à la Forge de Moisdon est déclassée et deviendra un chemin rural.

 Départ du juge de paix

Schiste sculpté au Moulin de Rochemort

Le 17 décembre 1945, le Conseil Municipal du Grand Auverné proteste contre la suppression projetée de la justice de paix et son remplacement « par une justice de paix située dans un centre important et éloigné ». Le maire expose alors les difficultés sans nombre qu’entrainera cette modification : « Le juge de paix est un magistrat essentiellement conciliateur qu’il importe de maintenir (…) en raison des conseils judicieux et éclairés qu’il peut donner aux justiciables, tant à son poste actuel qu’à son poste de binage, en leur évitant un long et quelquefois pénible déplacement » .

[Ndlr : on parle de binage et même de trinage lorsqu’un magistrat est juge de paix pour deux ou trois cantons. On parle aussi de binage et de trinage lorsqu’un prêtre doit dire deux ou trois messes dans la journée].

Le 18 juillet 1946, Félix Cheray, minotier, est nommé gestionnaire chargé de tout ce qui concerne le Kommando de prisonniers allemands restés sur la commune pendant 2 ans environ. [Ndlr : Les prisonniers résidaient dans la maison où se trouve actuellement la mairie du Grand Auverné. Ils étaient chargés de la construction de la route de La Haluchère puis de la route de La Chauvinière. La commune n’avait pas d’argent pour les nourrir et le maire a dû avancer l’argent. Un prisonnier est resté vivre dans la commune. Il a travaillé comme ouvrier agricole et s’est fait naturaliser plus tard].

Le 3 septembre 1946 le Conseil Municipal projette la construction d’un urinoir attenant à la bascule publique, en plein centre de la place de l’église. Le tambour-afficheur a un salaire de 1000 frs par an, le secrétaire de mairie émarge à 36 000 frs (avec des indemnités en plus) et il est question de créer un poste de porteur de télégrammes, rémunéré 7000 frs/an. La sœur-infirmière reçoit une indemnité d’entretien de sa bicyclette pour 2000 frs/an.

Le 16 février 1947, le Conseil Municipal rétablit la prime communale à la natalité : 100 frs par naissance à partir du quatrième enfant. Des familles sollicitent la location des locaux (bâtiment et jardin) de l’ancienne école publique des filles. [Ndlr : ce bâtiment, qui servit aussi de mairie, est actuellement occupé par le Relais Accueil Proximité, au 8 rue des Rochers du Val].

27 octobre 1947, après les élections municipales, Jacques de Kerangat est de nouveau élu maire, avec Francis Guyot comme adjoint.

24 janvier 1948 : le Conseil Municipal demande à l’administration des PTT l’installation de boites aux lettres dans les villages du Porche, Villechoux, La Coudrecière (voir aussi au 1er juillet 1951)

Chapelle de l’Auvay

26 août 1948 : il existe déjà des foires le 15 février, 15 avril, 15 mai, 15 juillet « très fréquentées et qui donnent lieu à d’importantes transactions ». Le Conseil Municipal décide d’une nouvelle foire le deuxième mardi d’octobre « qui aurait sans doute le même succès ».

24 décembre 1948 : le Conseil Municipal prend un arrêté défendant d’uriner contre l’église « en raison de la construction d’urinoirs sur la place de l’église ». Il interdit aussi le stationnement des nomades et forains sur tout le territoire de la commune.

12 janvier 1950 : deux pains de 3 kgs seront donnés par mois aux familles indigentes.

4 mai 1950 : l’immeuble où se trouve La Poste doit être vendu prochainement. L’administration des PTT refuse d’acheter et met en demeure la commune de le faire, sinon le bureau sera fermé. [voir au 7 juillet 1955]

9 décembre 1950 : par mesure d’hygiène le Conseil Municipal envisage d’établir un réseau de canalisations pour évacuer les eaux usées de la partie sud du bourg.

1er juillet 1951 : le Conseil Municipal consent à dépenser 23 000 frs pour acquérir des boites à lettres.

20 septembre 1951 : le Conseil Municipal désigne un « préposé-marqueur » pour l’inspection des tueries particulières et des viandes foraines.

27 mai 1952 : il y a la fièvre aphteuse dans la commune. Il est interdit de laisser les chiens errer sur la voie et dans les champs « car ils sont les principaux propagateurs de cette maladie ». Les chiens tenus en laisse devront être empêchés de pénétrer dans les exploitations infectées ou dans les cours, enclos, herbages et pâturages en dépendant. Les chiens devront être tenus à l’attache la nuit. Les chiens des exploitations infectées seront tenus à l’attache pendant la durée de l’infection. La foire du 15 juillet est interdite en ce qui concerne les animaux.

21 août 1952 : des feux d’artifice sont achetés pour la fête nationale de Jeanne d’Arc - pour 6137 frs. Le Conseil Municipal verse une subvention à la commission de sauvegarde du château de Versailles.

21 septembre 1952 : les exploitations agricoles du bourg déversent leur purin sur la voie publique depuis de nombreuses années et cela nuit à l’état sanitaire du bourg. De plus un puits communal, (analyse effectuée), offre « une eau polluée, dangereuse à boire, à proscrire absolument ». Il ne reste alors qu’un puits communal en eau potable mais il est vide le tiers de l’année. Le Conseil Municipal demande au Préfet d’obliger les intéressés à construire des fosses à purin pour éviter les épidémies de fièvre typhoïde.

 La taxe remplace les prestations

16 janvier 1953 : des ateliers publics de distillation ont été autorisés par l’administration dans les villages de La Bouve, Le Porche et Launay. « Dès maintenant les bouilleurs ambulants peuvent y distiller »

4 mai 1953 : le Conseil Municipal verse une subvention à l’orphelinat de la gendarmerie et de la garde républicaine à Paris.

11 juillet 1953 : le Conseil Municipal rappelle les pratiques ancestrales : les habitants doivent des prestations aux communes pour les chemins vicinaux : « prestations individuelles et prestations d’animaux et véhicules ». Mais la loi de finances du 31 mars 1903 donne la faculté aux communes de remplacer ces journées de prestation par une taxe vicinale. Le Conseil Municipal établit cette taxe pour qu’elle corresponde à trois journées de prestations.

Cette même année : adoption, pour le personnel communal, du régime mixte de Sécurité Sociale

 La loi Cordonnier

22 avril 1954 : trois personnes de la commune bénéficieront de la « Loi Cordonnier » [Ndlr : loi qui assure un minimum vital aux aveugles et aux grands infirmes]

7 décembre 1954 : le Conseil Municipal demande l’installation du téléphone à la mairie. Frais : 11 000 frs.

12 juin 1955 : à la suite d’une circulaire du Sous-Préfet de Châteaubriant, un bureau d’aide sociale est mis en place dans la commune, avec 9 membres, pour remplacer le bureau d’assistance.

7 juillet 1955 : le bureau de Poste a été restauré entièrement et aux frais de l’administration des PTT dans un bâtiment appartenant à cette administration. Les PTT demandent cependant à la commune de prendre en charge les frais d’une clôture en bordure de la route.

Au champ de foire, situé sur la place de l’église, à la demande des habitants, le Conseil Municipal décide d’augmenter le nombre des attaches (chaines, poteaux, etc). Il décide par ailleurs de poser des plaques indicatrices des directions notamment au bourg, au carrefour de Basse-Lande et du bourg.

22 septembre 1955 : à la demande des habitants du village d’Auvais, le Conseil Municipal décide la réfection de la fontaine communale et la pose d’une pompe sur cette fontaine.

15 décembre 1955 : suppression des droits de place « en raison du peu d’importance du produit »

2 mars 1957 : de nouveau la fièvre aphteuse. L’arrêté du 27 mai 1952 est réactivé.

 Une 2 CV pour la sœur infirmière

4 août 1957 : le Conseil Municipal achète une voiture 2 CV pour la sœur infirmière « surtout ici où il n’y a ni médecin ni pharmacien ». Les frais d’entretien et d’assurance seront à la charge de la commune.

 Tout se délabre

Chapelle de l’Auvay : le coq

4 août 1957 : Le toit de la mairie n’est plus réparable, il est urgent de refaire entièrement la couverture.

10 janvier 1958 : le plafond de la mairie menace de tomber. A refaire complètement.

14 octobre 1958 : la baie du transept nord ouest de l’église doit être refaite en partie. Il faut prévoir aussi des réparations du vitrail.

11 décembre 1959 : des travaux d’adduction en eau potable sont lancés pour Grand Auverné, Moisdon, La Meilleraye, Issé. Pour un total de 317 000 000 frs dont 18,4 % à la charge de la commune du Grand Auverné.

23 février 1960 : le Conseil Municipal demande le remembrement de la commune. La majorité des propriétaires des exploitations agricoles est d’accord.

 Pas d’école publique, Pas de chômage

12 mai 1960 : le Conseil Municipal proteste contre la façon dont s’est faite la pétition en faveur de la réouverture d’une école publique…

19 octobre 1960 : le Conseil Municipal décide de procéder à la construction de canalisations destinées à l’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales dans la partie centrale du bourg et vote pour cela 16 700 « nouveaux francs »

6 février 1961 : le Préfet invite le Conseil Municipal à adhérer à un organisme départemental d’aide aux travailleurs sans emploi, en vue de secourir les chômeurs isolés. « Le Conseil Municipal ne croit pas utile d’adhérer à cet organisme étant donné que le chômage n’existe pas encore en milieu agricole ».

Sources :

- les précieuses notes de Jacques de Kerangat - et de l’abbé Trochu.

- Wikipedia et info-bretagne.

- Monographie de Robert Mainguy sur le Château de Launay

- Archives numérisées du Conseil Général de Loire-Atlantique

Divers sites internet
- http://grand-auverne.a3w.fr/
- http://grand-auverne.org/1.html
- http://perso.wanadoo.fr/r.boiteau/

La famille de la Pilorgerie ou Luette de la Pilorgerie a donné à Châteaubriant plusieurs maires, Conseiller Général et Sous-Préfet. On peut imaginer Lucile de Châteaubriant se promenant en 1788 dans les bois taillis des Emondières, au sud du Château de Launay, par exemple lors du mariage d’Anne Luette de la Pilorgerie avec Gilles Le Pays de la Riboisière, officier de l’armée royale.

La famille Le Pays de la Riboisière avait encore des possessions en Grand Auverné à la fin du XIXe s d’après le registre des contributions directes en mairie. (d’après Robert Mainguy ).