Manoirs et châteaux : La Haie, le Val, la Rivière
Il existe encore des vieilles maisons au lieu-dit « La Grand Haie » (siège de l’ancienne châtellenie de la Haye). La toponymie des environs évoque l’existence d’une résidence importante (chemin des Princes, chemin du Palais, chemin du Verger). Cette résidence fut abandonnée au moyen-âge, on ne sait pourquoi et la famille noble s’installa un peu plus haut au lieu-dit La Haye (ainsi nommé parce que le domaine était ceinturé d’une haie d’épines).
Le manoir de « La Petite Haie », entouré de hauts murs, manifeste la puissance de ceux qui l’habitaient par la présence d’un imposant châtelet d’entrée constitué de deux hautes tours, percées de meurtrières et reliées par une vaste voûte. Le châtelet est fermé d’un fort portail à deux battants. La voûte est surmontée d’une jolie toiture abattue en doucines (moulure composée dont le profil dessine un S) comme en portent beaucoup de pavillons du XVIe siècle. L’entrée franchie, on se trouve dans une large cour. Un escalier extérieur, couvert d’un toit supporté par une colonne, donne accès aux chambres seigneuriales. On voit aussi un four à pain, un pigeonnier et une petite maison, des communs et une chapelle privée.
La seigneurie de La Haye était alliée à la famille de Rougé par le mariage de Guillaume de Rougé, seigneur de Rougé et de Derval, avec Macé de la Haye. La grande verrière de l’ancienne église du Grand Auverné s’ornait d’ailleurs d’un écusson des Rougé. A 200 m de La Grande Haie figurait un « patis » avec un calvaire, grand emplacement où aboutissaient sept chemins vers 1785. On y venait en pèlerinage des environs et des départements limitrophes.
Le manoir du Val, magnifiquement construit en pierres de schiste, (XVIIe siècle). fut notamment la propriété de la famille Hamel, appelée ensuite « Duhamel de La Bothelière » qui conserva les lieux jusqu’au XXe siècle. Les Duhamel de la Bothelière avaient une demeure dans le quartier riche de la Rue du Pélican, à Châteaubriant. Une demoiselle Duhamel de La Bothelière épousa Picot de Plédran, Conseiller Général et adjoint au maire de Châteaubriant.
Le manoir du Val, situé dans la vallée du Petit Don, était protégé par un vaste fossé toujours rempli d’eau, et par un amoncellement impressionnant de rochers. (sur la route du Grand Auverné à La Meilleraye) Dans le creux du roc, une statue de Notre Dame de Lourdes. A proximité : les restes de l’ancien « Moulin du Val » moulin à vent à cinq vergues.
La statue Notre Dame de Lourdes fut offerte par la famille Durandière qui en avait fait le vœu si ses deux fils Jean et Baptiste revenaient de la guerre 14/18. Il y eut une procession depuis le bourg jusqu’au Val pour l’inauguration vers 1920.
L’ancien manoir de La Rivière, appelé encore "La Rivière des Hauts Bois", était situé jadis en bordure du Nilan dont les eaux alimentaient les douves. Il y avait une chapelle et une fuie (petite volière pour les pigeons domestiques).
Situé actuellement sur le territoire de la commune du Petit-Auverné, il en subsiste une belle tour ronde et un simple oratoire avec une statue de Saint René et une piéta. Thibaud de la Rivière s’illustra avec Duguesclin en 1363 à la Bataille de Cocherel, Guillaume de la Rivière, époux de Jeanne de Rohan, fut nommé « arbitre » en 1380 et 1384 entre le Duc de Bretagne Jean IV et l’évêque Josselin de Rohan. En 1447 Guillaume de la Rivière était évêque à Rennes, En 1450 Jean de la Rivière était Chancelier de Bretagne.
La Nantaie et château Gaillard
Au cœur d’une ancienne carrière de schiste se dresse « La Nantaie », petite métairie du XVIe siècle avec la maison d’habitation au centre d’un jardin clos de hauts murs, auquel on accède par un très beau porche à grand cintre. La maison, aux murs très épais, comporte huit pièces gigantesques de 40 à 50 m2 chacune, desservies par un escalier à vis en schiste et éclairées par des baies chanfreinées. A proximité, un pavillon carré, très élégant, appelé « Château Gaillard »
Près du Grand Moulin du Val, se trouve la Butte du Trésor, où l’on voit des restes de retranchements romains et d’une voie romaine (la légende veut qu’un trésor y ait été caché) et des vestiges d’un ancien cimetière avec cercueils en schistes ardoisiers. On fait remonter ce cimetière à l’époque gallo-romaine.
Sur cette « Butte du Trésor » a été construit le Moulin de Rochemort, sans fondations, directement sur la vaste plaque de schiste. Et un calvaire curieusement orné de pierres de schiste sommairement sculptées. Non loin de là, après la guerre de 39/45, l’abbé Le Huédé a édifié un calvaire qui servait naguère de lieu de procession pour la commune.
Le château de Launay
Le Château de Launay est une gentilhommière dépendant autrefois de la Seigneurie de Maupiron (Mont-Piron) qui s’étendait sur Auverné et Moisdon-la-Rivière. Le premier château, construit au XIII ou XIVe siècle a disparu. Le château actuel fut construit au XVIIe siècle par la famille Simon comme rendez-vous de chasse. Il fut agrandi au XIXe siècle par Jules de La Pilorgerie et différentes familles.
Le château tire son nom d’un ancien lieu planté d’aulnes (L’Aulnay) qui appartint au XIVe s à une famille « Hazard ». Le ruisseau de Launay, qui passe à proximité, est rejoint, après le château, par le ruisseau de « La Vallée » (qui vient de Mont-Piron) pour former le ruisseau des Rinais qui se jette dans la rivière du Poisson pour former à son tour le « Petit Don ».
Le château de Launay est constitué de deux bâtiments d’habitation disposés parallèlement dans le sens est-ouest, flanqués de quatre grosses tours carrées à toit quatre pans et échauguettes. L’ensemble délimite une cour intérieure qu’agrémente un bassin circulaire et deux petites tourelles-pigeonnier. L’accès à la cour se fait par une grille et deux poternes de pierres. La porte d’entrée sud est protégée par un perron surmonté d’un porche en pierres soutenu par deux colonnes d’ardoise. A l’intérieur le grand salon est décoré d’une monumentale cheminée reproduisant les boiseries de la chambre dite de Françoise de Foix du château de Châteaubriant .
Le domaine s’étendait autrefois sur deux cents hectares et comprenait les métairies de Launay, La Feuvrais, La Sablonnière, Gaudin, Lambrun, la Roulière et l’ancien Moulin de la Haute-Lande. Ce territoire correspond, à notre époque, à celui qui est occupé par les carrières de sable.
Mme de Saint-Georges, dernière descendante de la famille, fit don du Château de Launay et de 12 ha de terres à la commune du Grand Auverné en 1974 pour y installer une résidence pour les Anciens de la commune. Mais la situation en pleine campagne, loin du bourg, et les importants travaux à faire, firent renoncer à ce projet. Le maire, Jacques de Kérangat, organisa une journée Portes Ouvertes, un dimanche, pour que ses administrés évaluent bien les lieux. Et Le Conseil Municipal du 2 octobre 1975 refusa le legs.
D’autres vieilles demeures, bien restaurées, se trouvent à la Basse Rinais, La Tertrais. la Grée du Gué (XVIe s). Le nom actuel de cette maison vient de sa situation dominant le gué du Poisson, petit affluent du Don. Avec des murs de près d’un mètre d‘épaisseur à la base, elle fait 28 mètres de long sur 6,50 m de large, avec un étage et un comble. Elle comporte en façade, un « trou d’arquebuse », (ou trou de visée) dans toute l’épaisseur du mur, permettant aux occupants de la maison de repérer d’éventuels assaillants arrivant par le gué et de tirer sur eux .
Au sud de la commune, la route allant des Communs aux Huttes porte le nom de Chemin de St Bernard car, selon une légende locale, St Bernard serait passé par là pour aller fonder l’Abbaye de Melleray. Cette route fait le partage des eaux entre le bassin de la Loire au Sud et le bassin de la Vilaine au Nord. A 100 m à l’est du village des Communs se trouve le point culminant de Grand Auverné : 88 m.