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Du 1er janvier au 30 avril 1872

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 Le Boulevard St Luc en projet

2 janvier 1872 lettre au Préfet : Monsieur Béchu du Moulin Roul, maire de Châteaubriant (depuis la démission de M. Delourmel de la Picardière) écrit : « j’ai l’honneur de vous transmettre pour être remise par votre puissant intermédiaire à M. le Directeur du Télégraphe, une demande d’employé formée par M.Boulo. M. Boulo est un tout jeune homme n’ayant pas encore 21 ans. Depuis 4 ans il sert dans la marine. Il était parvenu au grade de fourrier, mais il est question de réduire les cadres (1) et on l’a mis en congé renouvelable, sans emploi, sans solde, sans ressources. M. Boulo a besoin pour vivre de se créer une carrière, il pense qu’il ne sera pas rappelé dans la marine. En cas de rappel il fournirait un remplaçant et conserverait la position obtenue. Il sollicite son entrée dans les lignes télégraphiques ».
(1) déjà à l’époque !

 Interventions

« Je suis en rapport avec ce jeune homme, il serait assurément un excellent employé, capable, de bonne conduite et discipliné. La famille Boulo originaire de Lorient mérite la faveur du gouvernement. Le père qui occupait une position dans la marine a été massacré en Chine pendant la campagne de 1861. Mme Boulo, malheureuse restée veuve avec quatre enfants, est venue à Châteaubriant. Elle demeure avec son fils aîné dont le traitement est la principale ressource de la famille. Les deux jeunes filles encore enfant sont élevées dans des conditions que je crois gratuites à l’établissement de Châteaubriant des dames religieuses Ursulines de Chavagnes. Le second fils est l’engagé marin fourrier en malencontreux congé renouvelable qui le laisse sans ressources et pour lequel une position est impérieusement nécessaire. Ce serait une oeuvre charitable, M. le Préfet, d’obtenir une position à ce jeune homme et je sollicite en sa faveur la bonté de votre coeur qui m’est bien connue »,

5 janvier 1872 le maire transmet au Préfet des renseignements sur le jeune Damy qui vient d’être admis à l’école normale avec une demi-bourse du département. « Pour les avoir précis et certains, je me suis adressé à son oncle M. Damy inspecteur primaire à Châteaubriant, de la plus grande honorabilité. La famille du jeune homme habite la commune du Vieux Vy, Ille et Vilaine. Le père jouissant de l’estime publique est petit propriétaire cultivateur ayant beaucoup d’enfants et ne pouvant soutenir le futur instituteur. Il y a lieu de favoriser ce jeune homme et de lui faciliter l’entrée dans l’utile carrière qu’il se propose de parcourir »,

5 janvier 1872 : à l’hospice civil de Châteaubriant la fourniture de la viande pour 1872 a été adjugée mais aucun soumissionnaire ne s’est présenté pour les fournitures de grains, farine, bois.
La Commission administrative demande au Préfet d’être autorisée à « faire l’achat par voie d’économie des trois articles non adjugés ».[autorisation sera donnée le 10 janvier],

11 janvier 1872 : pour faire suite à un circulaire du Préfet du 30 décembre, le maire réclame « 25 à 30 imprimés pour établir les états individuels réclamés par M. le Grand Chancelier de la Légion d’Honneur ». Il s’agit de « reconstitution des matricules de la Légion d’Honneur »

12 janvier 1872, le maire fait publier « un avis invitant les propriétaires et les fermiers dont les arbres ou haies bordent les chemins vicinaux à les élaguer ».

16 et 22 janvier 1872 : le maire expédie les déclarations faites à la mairie par les possesseurs de voitures à chevaux ; et les états des sommes payées à titre de secours aux indigents et condamnés libérés munis de passeports et de feuille de route, pendant le 2e semestre de 1871.

 Etalons

30 janvier 1872 : Installation d’une station d’étalon. Lettre au directeur du dépôt d’étalons de La Roche sur Yon. « Nous avons trouvé une écurie qui nous semble très convenable pour la station d’étalons. Elle a déjà servi à cette destination, elle est située dans un quartier indépendant à la Trinité. Les saillies pourront se faire à couvert si l’on veut, ou dans un lieu attenant et hors des passages publics. Si vous ne vous y opposez pas, nous allons le faire installer immédiatement, selon vos prescriptions, pour être prêts avant le 1er mars.

Les juments de notre pays étant en général de petite taille, nous vous serions bien reconnaissants de nous envoyer des étalons près de terre (sic !), bien membrés. Un étalon percheron serait le préféré »

31 janvier 1872 le maire envoie au directeur des contributions directes à Nantes les déclarations faites à la mairie par les possesseurs de billards et par les gérants de cercles.

7 février 1872 le maire réclame au général de brigade commandant le département de la Loire Inférieure une prolongation de 6 mois du congé de semestre des jeunes Houizot Victor et Gripay Louis. Ce dernier « excellent travailleur est d’une grande utilité à sa famille »

 Les propositions de M. de Saint Luc

11 février 1872 : le Conseil Municipal se réunit sous la présidence de M. Béchu du Moulin Roul, maire.

Monsieur le comte de Saint-Luc est un grand propriétaire foncier à Châteaubriant. Il offre de donner à la ville tous les terrains nécessaires pour la construction d’une avenue de 960 m de long sur 12 m de large y compris les fossés, qui partirait du chemin n°34 et aboutirait à la grande route de Nantes. Il s’engage de plus à faire les clôtures sur tout le parcours ; la commune se chargerait du nivellement des terrains mais M. de St Luc lui abandonnerait à cet effet les 1045,80 francs qui lui sont dus comme indemnité de terrain pour la construction du chemin de Paluel à Béré. En compensation M. de Saint-Luc demande la rétrocession du vieux chemin du Bourgérard à la fonderie sur une superficie de 13 ares environ.

[Avant de poursuivre le Conseil, re-situons les lieux :

Le Bourgérard est situé à l’ouest de la Place de la Motte. Il y reste une très vieille maison – Le chemin de Paluel à Béré s’appelle de nos jours : rue Amand Franco – Le chemin n°34 est la route de St Aubin.

Propriété St Luc

[La grande voie à construire est l’actuelle Rue Alsace Lorraine qui, précédemment, s’appelait : Boulevard St Luc]

Le Conseil Municipal commente :

L’idée d’ouvrir une avenue entre la route de Nantes et le chemin de Saint-Aubin serait abandonnée et, pour faire profiter la ville d’un embellissement plus grand, M. de Saint-Luc propose de concéder un emplacement plus large sur la route de Saint-Aubin pour faire une vaste place de 40 m de large et un boulevard jusqu’à la rencontre du nouveau chemin de Béré à Paluel. Il se réserve les arbres qui seront abattus pour ces agrandissements et ne demande à la commune outre les terrassements et les nivellements que de replanter avec soin la haie d’épines qui limite la propriété.

Le conseil municipal considère que la proposition de M. de Saint-Luc paraît très avantageuse pour la ville et que la défense à faire est peu élevée, qu’un nouveau quartier presque central pourrait être construit et agrandir considérablement la superficie de la ville. Une commission de trois membres est nommée pour étudier les projets de M. de Saint-Luc, s’entendre avec lui et faire un rapport au Conseil qui statuera alors en connaissance de cause,

 Timbres

Toujours le 11 février 1872, Madame Legrand, buraliste, demande la concession d’un bureau auxiliaire pour la vente des papiers timbrés et surtout des « timbres mobiles pour quittance » employés en grande quantité. Le conseil municipal approuve cette demande à l’unanimité et en recommande l’adoption à la meilleure attention de l’enregistrement et des domaines

[Revenons sur l’histoire : Il existait en France trois sortes de timbres fiscaux :
- Les écritures appelées à être juridiquement valides devaient être faites sur « le papier timbré de la débite », vendu chez le buraliste,
- Les actes écrits sur papier libre ou pré-imprimés (actes sous seing privé, etc.) ou les actes provenant d’un pays étranger étaient soumis au timbrage à «  l’extraordinaire  », un tampon apposé par l’atelier du timbrage, un par département.
- les timbres mobiles suppléaient à ce timbrage et désengorgeaient l’activité de cet atelier. L’émission de timbres fiscaux mobiles, devait permettre à chaque négociant, à la seule condition qu’il en ait préalablement acheté une quantité suffisante, de taxer lui-même ses traites de l’étranger, sans plus devoir, pour chacune d’elles, courir au bureau d’enregistrement. Les premiers timbres mobiles d’Effets de commerce furent émis en 1860. ]

La guerre de 1870-1871 qui opposa la France à la Prusse aboutit à une cinglante défaite pour notre pays. La possibilité du siège de Paris par une puissance étrangère n’avait jamais été considérée sérieusement dans les pires scénarios imaginés par les généraux d’opérette de l’entourage de Napoléon III. Mais quand l’ennemi fut aux portes de Paris, il était trop tard pour déménager les machines de l’Atelier du Timbre en province. La plupart des ouvriers avaient été appelés sous les drapeaux  : la production des timbres fiscaux tomba à zéro à la fin de 1870. Un quart de la France était occupé, mais dans tout le pays la vie continuait, avec son cortège d’actes officiels de la vie courante qui ne pouvaient être rédigés que sur papier timbré venant de cet atelier. Malgré quelques stocks ici et là, vite absorbés, une pénurie totale de timbres fiscaux sévit en France à partir de mars 1871.

 Foires et ateliers de charité

Toujours le 11 février 1872, des foires nouvelles sont demandées par les communes de Meilleraye, la Chapelle-Glain, Moisdon, Lusanger. Le conseil municipal de Châteaubriant considère que les foires se sont multipliées outre mesure depuis quelques temps, qu’elles sont très préjudiciables à l’agriculture lorsqu’elles ne répondent pas à un besoin réel, qu’elles excitent sans raison les déplacements des cultivateurs et leur donnent des occasions continuelles de dépenses faites dans les cabarets. Il est donc d’avis que la création des foires indiquées ci-dessus ne soit pas autorisée.

Atelier de charité : Le Maire expose que les travaux faits jusqu’ici par les ouvriers des ateliers de charité ont été payés sur les ressources ordinaires du budget et à l’aide des 2000 francs votés en 1871. Mais les ressources sont épuisées et les ouvriers sans ouvrage sont encore nombreux. "Il importe que la générosité du conseil municipal ne se lasse pas d’autant plus que les travaux faits sont utiles et servent à la prospérité de la ville",

Le maire cite par exemple le chemin de Béré à la mare Guérin qui a été très avancé, et celui du Moulin Neuf aux Landes du Bois Hamon, devenu impraticable, qui a été réparé. Le chemin de Paluel à Béré et celui des Vozelles ont été ouverts et sont en bonne voie d’achèvement. En conséquence le maire demande au conseil municipal de lui allouer une somme de 2000 francs à prendre sur l’exercice 1872 pour continuer les ateliers de charité. Vote à l’unanimité

 Ferme ta gueule

18 février 1872, nouveau conseil municipal. M. de la Picardière propose de concéder gratuitement à M. Bain, dans le cimetière communal, « l’emplacement nécessaire à l’inhumation de son fils tué glorieusement devant l’ennemi à Yvré-l’Évêque » [Ndlr : lors de la charge du plateau d’Auvours par la division de l’armée de Bretagne du général Auguste Gougeard le 11 janvier 1871, pendant la guerre franco-allemande de 1870].

Plusieurs membres du Conseil font observer « que la conduite héroïque de ce jeune homme, mort en défendant sa patrie contre l’envahissement de l’ennemi, mérite certainement ce témoignage d’estime et de reconnaissance de la part du conseil et qu’ils étaient tout disposés à accorder pareille dispense à ceux qui ont donné leur vie pour la défense de la France ;
... mais que, dans cette circonstances, le peu de convenance apporté par M. Bain envers l’administration municipale, tant par ses écrits que par ses paroles dans cette affaire, devait empêcher le conseil municipal de donner un avis favorable ».

« L’administration a partagé ces idées et a fait remarquer qu’agir autrement serait un blâme de sa conduite et une atteinte à sa dignité ». Le conseil municipal est donc passé à l’ordre du jour. [Ndlr : de l’utilité de fermer sa gueule !]

 Avis sur les propositions de M. de St Luc

M. Béchu, maire, au nom de la commission désignée le 11 février dernier pour étudier les propositions de M. de Saint-Luc et de M. de la Pilorgerie, présente un rapport verbal, Il en résulte que les propositions faites sont très avantageuses pour la ville et le Conseil adopte la résolution suivante :

◙ le chemin vicinal N°34 de Châteaubriant à Saint-Aubin dans la partie qui sert actuellement de marché aux chevaux sur une longueur de 16 mètres, sera élargi de 4 mètres dont 2 mètres donnés par M. de Saint-Luc et 2 mètres donnés par M. de la Pilorgerie.

◙ à la suite du marché aux chevaux, le chemin n°34 traversant le grand champ du Bourgérard, sera élargi de15 m de chaque côté de manière à lui donner une largeur totale de 40 m

◙ à la suite de ce large boulevard et jusqu’au chemin de Paluel à Béré, le chemin n°34 sera élargi de chaque côté de manière à lui donner une largeur de 20 m

◙ Ces deux derniers élargissements destinés à former place et boulevard plantés sont donnés entièrement par M. de Saint-Luc à condition que les haies d’épines actuellement existantes seront replantées aux frais de la ville dans le nouvel alignement adopté.

◙ La ville se charge des nivellements et terrassements et, pour faciliter ce travail, M. de Saint-Luc abandonne à la commune la somme de 1041,80 francs qu’elle lui doit pour indemnité de terrain entré dans la construction du chemin de Béré à Paluel,

◙ la ville concède gratuitement à M. de Saint-Luc la partie du vieux chemin de Saint-Aubin depuis la ferme du Bourgérard jusqu’à la limite de la propriété de M. Bazile et un petit terrain qui restera en dehors du marché aux chevaux agrandi et régularisé par les dons de M. de Saint-Luc et de M. de la Pilorgeie.

Le Conseil vote à l’unanimité des remerciements à M. de St Luc et à M. de la Pilorgerie, « pour leur œuvre généreuse ».

19 février 1872 le maire transmet au Sous-préfet une délibération du Conseil Municipal votant additionnellement à son budget une somme de 2000 frs « pour continuer de faire travailler les ouvriers inoccupés » - « Dès la fin de la quinzaine où nous entrons j’en aurai besoin pour mandater le paiement des ouvriers qui auront travaillé »

20 février 1872 en réponse au sous-intendant militaire à Nantes : « M. Chérel choisi comme préposé par l’entrepreneur du service des convois militaires pour Châteaubriant est entrepreneur des diligences pour Rennes, Laval, Angers et Nantes. De plus du service des dépêches pour ces villes. Il est encore entrepreneur de roulages importants. C’est un homme actif, capable, et qui réunit à mon avis toutes les conditions voulues pour assurer d’une manière très satisfaisante le service dont il est chargé »

20 février 1872 au commissaire central, Le Mans : « Le nommé Gourhand Paul, ouvrier maçon natif de Châteaubriant, travaillait au mois d’avril 1871 au Mans. Il prenait pension chez Mme Catrouillet avenue de St Aubin. Depuis cette époque ses parents ignorent ce qu’il est devenu. Est-il mort ? Sa présence serait utile en ce moment pour le règlement d’une succession ».

23 février 1872 : le maire répond à M. Louis Orain, terrassier « M. le Sous-préfet a pris bonne note de votre candidature mais toutefois vous ne pourrez être nommé cantonnier d’ici longtemps, vu le grand nombre de candidats inscrits avant vous »

23 février 1872 : en réponse à une lettre de M. Portier coutelier à Châteaubriant : « Vous auriez l’intention , et je vous en félicite, d’abandonner au profit de la souscription nationale la solde de 36 frs qui vous serait due par la commune de Châteaubriant comme clairon de la Garde Nationale.

J’ai fait rechercher sur le budget communal, il n’y existe que les allocations en faveur des deux tambours et des deux clairons de la Compagnie de Pompiers »

26 février 1872  : une enquête a été prescrite au sujet du chemin de fer de Châteaubriant à St Nazaire et de Châteaubriant à Redon.

26 février 1872 au directeur des Haras de la Roche sur Yon : « l’écurie destinée aux étalons sera prête et convenablement aménagée le 1er mars prochain ».Le maire demande de lui faire parvenir plusieurs affiches.

 Sauvetage

27 février 1872 le maire envoie au Sous-préfet un rapport du commissaire de police constatant le sauvetage d’un enfant tombé dans la Chère le 10 novembre 1871 par Marie Hudhomme femme Hougron facteur rural de la poste aux lettres de Châteaubriant. Il demande une médaille d’honneur pour cette femme.

1ér mars 1872 : le maire envoie au Préfet des renseignements concernant le nommé Jean Pierre Lucas, dit « Ally », né à Châteaubriant, ayant demeuré à Moisdon et venant de l’asile Ste Gemmes comme atteint d’aliénation mentale.

17 mars 1872 – Réunion extraordinaire du Conseil Municipal à la demande du Préfet qui souhaite une consultation du conseil au sujet « de l’opportunité de fractionnement de la commune en sections chargées d’élire chacune un nombre de conseillers municipaux déterminé ». L’avis unanime du conseil est que ce fractionnement paraît sans utilité,

[Ndlr : Les sections de commune sont des portions de territoire organisées autour d’un village et possédant des biens appelés biens sectionaux (mobiliers ou immobiliers) ou des droits (affouage, pâturage, cueillette, chasse) distincts de ceux de la commune. Ils sont nés au 12è siècle de terres soit données par les seigneurs aux paysans pour y fixer une main d’œuvre ou avoir des soldats pour défendre des places fortes, soit arrachées de force par des groupes d’habitants à leurs seigneurs. Le quartier de Béré, avec son église aurait pu souhaiter être une section de Châteaubriant.]

Le conseil municipal a ensuite autorisé l’administration à procéder à la vente des boues provenant de la répurgation de la ville depuis la dernière vente effectuée dans le courant de l’année dernière.

Au sujet de la création d’une nouvelle foire demandée à Erbray le troisième lundi du mois, « le Conseil a déclaré ne pas être pas d’avis de cette création, la propagation d’un nombre de petites foires étant plus nuisible qu’utile aux intérêts bien entendus des habitants de la campagne ».

Le conseil municipal a nommé M. Orion, banquier, comme directeur de la Caisse d’épargne et Monsieur Couchot, banquier et membre du conseil municipal comme vice-président.

Monsieur le Président c’est-à-dire le maire soumet au Conseil la question de l’éclairage public de la ville en faisant remarquer que le marché intervenu entre l’administration et Monsieur Bessin a pris fin le 1er janvier 1870 mais qu’en conséquence des votes émis par le Conseil, ce traité a continué depuis. Le Conseil Municipal est d’avis de le prolonger encore dans les mêmes conditions, sans engagement à long terme, la question de l’éclairage au gaz de la ville n’étant pas abandonnée et étant au contraire recommandée à toutes les sollicitudes de l’administration municipale,

Enfin le Conseil municipal a entendu les explications de M. le Comte de Saint-Luc au sujet de ses propositions ; Le conseil municipal a approuvé en principe comme avantageux à la ville et a prié monsieur le maire de s’entendre avec M. de Saint-Luc pour qu’elles soient formulées et approuvées de part et d’autre d’une manière définitive.

 Le mort est vivant

18 mars 1872 – au sujet de Louis Rouesné – à M. l’officier principal comptable de l’hôpital St Martin à Paris. « M. Louis Rouesné décédé (dites-vous) à l’hôpital militaire St Martin, demeure actuellement à Châteaubriant avec sa mère. Ce jeune homme était engagé volontaire pour la durée de la guerre et a été renvoyé dans ses foyers lors de la paix.

Sur mon invitation, Rouesné s’est présenté à la mairie et m’a donné les renseignements suivants qui nous permettent de rectifier l’erreur commise sur les registres de l’hôpital.

Celui-ci appartenait bien au régiment et au bataillon que vous indiquez dans votre lettre mais il faisait partie de la première compagnie.

Il se trouvait en effet en janvier 1871 à l’hôpital St Martin en compagnie d’un autre soldat portant les mêmes noms et prénoms mais appartenant à la 4e compagnie du 3e bataillon du même régiment.

Plusieurs fois, par similitude de nom, ils décachetaient des lettres qu’ils se remettaient ensuite après avoir reconnu celui auquel elles étaient destinées. Cet homonyme était domicilié à Fougères et est mort de la variole »,

1872, le premier aérostat

L’aérostat dirigeable Dupuy de Lôme est un dirigeable à propulsion humaine construit et expérimenté sous la direction d’Henri Dupuy de Lôme à partir de la guerre franco-allemande de 1870. Le Gouvernement de la Défense nationale lui confie le 29 octobre 1870 dans Paris assiégé, la réalisation d’un ballon dirigeable pour rétablir les relations avec le territoire encore sous contrôle français. La difficulté fut de trouver à Paris la qualité et quantité de tissu indispensable. Il fallait un taffetas de soie résistant, doublé de nansouk prenant en sandwich sept couches de caoutchouc tous collés. Travail qui fut contrarié par un hiver exceptionnel avec des températures de -20°C. Les ouvrières ne pouvaient être maintenues à leur poste, faute de chauffage. La rigueur de l’hiver puis la Commune empêchèrent la réalisation de cet objectif, qui est néanmoins poursuivi à Vincennes.
L’aérostat est parti du cirque des artilleurs de Vincennes le 2 février 1872. Huit matelots manœuvraient le treuil à bras, activant l’hélice par équipe de quatre, se relayant toutes les demi-heures.

23 mars 1872 – Le maire écrit à M. le comte de St Luc « Le Conseil Municipal du 17 mars a accepté vos propositions, La délibération n’est pas rédigée et avant qu’elle le soit je vais vous donner le résumé de vos propositions et des acceptations du Conseil. Si vous avez des arrangements à faire ou des oublis à réparer vous me le direz. Si c’est bien nos conventions vous me donnerez votre approbation ».

Le boulevard à créer, « il commence à l’ouest à l’ancien chemin de St Aubin, à l’extrémité du jardin du Bourgérard et vis à vis la propriété de M. Bazile. Il traversera le chemin n°34 et se prolongera en ligne droite jusqu’à la grand route de Nantes sur laquelle il débouchera à peu de distance de l’avenue de l’Aubinais. Ou bien : il se prolongera en ligne droite jusqu’à une parcelle de la succession de M. le Pays [de la Riboisière] et de là par une ligne traversant le pré de M. Maximin Guérin et débouchera sur la route de Nantes vis-à-vis le nouveau chemin des Vozelles. Tous les terrains de ce boulevard sont donnés et fournis par M. de St Luc . Sur le parcours il existe quelques parcelles qui n’appartiennent pas à M. de St Luc. Dans le cas où il n’en ferait pas l’acquisition ou l’échange et s’il fallait recourir à une expropriation pour cause d’utilité publique, elle serait poursuivie par la commune et les terrains ainsi acquis seraient payés par M. de St Luc ».

"La ville entend ne contracter aucun engagement pour les travaux à faire sur les terrains concédés, elle exécutera ceux qui lui conviendront quand et comme bon lui semblera".

26 mars 1872 au sous-intendant militaire à Nantes - « J’ai l’honneur de vous adresser un titre de gratification de réforme de 180 frs délivré au nommé Ollivier Prudent ex-soldat au 64e régiment de ligne. Je vous prie de vouloir bien lui faire délivrer le mandat dont il a besoin pour toucher cette somme ».

Le même jour le maire répond qu’un dénommé Clabault Henri n’habite plus Châteaubriant et qu’on peut le trouver à Marcillé Robert.

27 mars 1872 – Le jeune Marsollier Pierre-Alexandre, matelot de 2e classe, inscrit à Brest, est porteur d’un congé de semestre renouvelable. Le maire demande pour lui l’autorisation de « contracter mariage avec une honorable jeune fille du pays » [Le 30 mars le chef de bataillon commandant le dépôt de recrutement de la Loire-Inférieure répond que le mariage n’est possible que dans la dernière année de service. Par exception M. le Ministre s’est réservé la faculté d’autoriser des militaires à se marier dans les 18 mois qui précèdent la libération. Donc, après le 1er juillet prochain la demande pourra être renouvelée par exception]

28 mars 1872 : Pour les élèves qui ont été présents pendant le premier trimestre de 1872, à l’école primaire communale dirigée par M. Delaunay, il a été constaté :
le rôle des élèves de la commune s’élevait à : 294 frs
celui des élèves étrangers à la commune : 84 frs
et celui des élèves gratuits : 42 frs
Total : 420 frs

3 avril 1872, le maire envoie au Sous-préfet « pour être soumis à l’examen de M. le Préfet », deux actes de concessions de terrains dans le cimetière et un état de recouvrement d’un droit d’inhumation dans un terrain déjà concédé.

7 avril 1872 – M. de Saint Luc a fait des propositions définitives, disant notamment que le futur boulevard « sera ouvert immédiatement dans toute sa longueur, c’est-à-dire le sol sera dressé, les talus démolis et les fossés remblayés de manière à permettre le passage des chevaux et charrettes ». Le Conseil Municipal a donc émis un vote formel d’approbation, autorisant l’administration municipale à agir en conséquence. Les travaux vont pouvoir commencer.

Monsieur le maire a ensuite exposé que les crédits alloués pour procurer de l’ouvrage aux ouvriers sans travail sont à peu près épuisés. Il demande si le Conseil est d’avis que les travaux de l’atelier de charité soient encore continués. Le Conseil municipal considérant que le moment est très proche où cet atelier destiné à soulager les souffrances qu’apporte la morte-saison doit cesser de fonctionner, mais reconnaissant néanmoins que quelques ouvriers dignes d’intérêt n’ont encore pu se procurer du travail, vote un nouveau crédit de 300 francs pour l’atelier de charité

8 avril 1872 : Le maire demande l’approbation immédiate du Préfet « pour pouvoir payer samedi prochain les ouvriers de la quinzaine ». « Cette année il n’y a encore que peu de travaux ouverts et nous sommes encombrés d’ouvriers inoccupés que par humanité et dans l’intérêt de l’ordre nous devons mettre à même de gagner leur pain ».

A Châteaubriant, le plan actuel garde les traces de l’histoire

Plan actuel

12 avril 1872 : le maire avise M. Roussel charpentier à Châteaubriant qu’il a reçu l’extrait d’acte mortuaire de Henry-Joseph son fils, décédé le 15 février 1871 « par suite d’amputation du bras droit »,

14 avril 1872 le maire demande cinq imprimés « pour les déclarations à faire par les sujets originaires de l’Alsace-Lorraine et qui veulent conserver la nationalité française ».[Ndlr : L’Alsace-Lorraine (en allemand Elsaß-Lothringen) est le territoire cédé par la France à l’Empire allemand en application du traité de Francfort, signé le 10 mai 1871 après la défaite française. Il ampute la France des trois quarts du département de la Moselle, d’un quart de celui de la Meurthe, de quelques communes situées dans l’est du département des Vosges, de cinq sixièmes du département du Haut-Rhin et de l’intégralité du Bas-Rhin (divisions administratives de l’époque)].

20 avril 1872 le maire soumet à l’examen du Préfet « l’acte établi en double minute » portant concession pour 15 ans en faveur de M. Gendry.

22 avril 1872 en France : ouverture de la session parlementaire qui marque l’apogée du gouvernement de Thiers puisqu’elle réalisera la libération du territoire, l’équilibre des finances publiques et la réorganisation de l’armée.

25 avril 1872 le maire demande remboursement des sommes payées par le Receveur municipal de Châteaubriant aux condamnés libérés : pour le deuxième semestre de 1869, le premier semestre de 1871. « Ces états ont été transmis dans les délais prescrits mais le Receveur n’a pas encore été remboursé »- « Le paiement a sans doute été retardé par les événements ».

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Sources - Archives de la mairie de Châteaubriant, 1 D 19 (Conseil Municipal) et 2 D 12 (courriers)
- Internet et notamment Wikipédia