Ecrit le 20 janvier 2016
Histoire municipale du 1er juin au 31 octobre 1869
1er juin 1869 : le 4 novembre dernier le jeune Giboire Jean-Marie a obtenu une prolongation de six mois de son congé. Le maire de Châteaubriant, M. Béchu du Moulin Roul, demande pour lui une autre prolongation pour le même laps de temps.
6 juin 1869 : réunion du Conseil Municipal de Châteaubriant. Le maire lit une lettre de M. Simon Geslin qui, atteint d’une maladie regardée comme incurable, prie le maire et les conseillers d’accepter sa démission de secrétaire de mairie, fonction qu’il a remplie pendant 48 ans. Il demande qu’on récompense un si long service et que le conseil daigne lui venir en aide pour lui assurer une vieillesse exempte de tout besoin. Le Conseil accepte la démission et vote une pension de retraite de 400 fr. à partir du 1er janvier 1869 [son salaire était antérieurement de 900 fr. par an bien entendu].
Le conseil lit une lettre de M. Lucas Delaunay, instituteur communal, appelant l’attention du conseil sur la nécessité de la troisième classe et demandant en outre, pour la récréation des élèves, un préau couvert permettant d’y dresser un petit gymnase « où les enfants se livreraient de temps en temps aux exercices reconnus indispensables au développement de leur forme physique ».
Le conseil est convaincu de la nécessité d’agrandir la maison de l’école communale et regrette vivement que la situation financière de la commune ne lui ait pas permis jusqu’ici de disposer d’un crédit suffisant pour réaliser ce projet. En attendant, il vote une somme de 1500 fr. pour l’installation d’un préau couvert. Quelques membres observent qu’au-dessus de ce préau il serait peut-être possible d’établir une troisième classe. En reconnaissant n’être pas courant des dépenses qu’entraînerait la construction de cette classe, le conseil municipal nomme une commission de cinq membres.
Le conseil municipal vote un crédit de 50 fr. pour l’entretien du costume du garde de ville et 100 fr. pour l’achet de blouses pour les pompiers.
Chemin de fer vers Rennes
Lecture d’une lettre du président de la chambre de commerce de Rennes sollicitant le concours du conseil municipal au moment de renouveler la demande de construction d’un chemin de fer se dirigeant de Rennes sur Angers et par Châteaubriant.
« Le conseil municipal tient à se réunir à ceux de Nantes et de Rennes et aux chambres de commerce de ces deux villes pour appuyer la demande des chemins de fer de Châteaubriant à Rennes ».
« Le grand quadrilatère formé par Nantes, Rennes, Laval, Angers va se trouver divisé en deux parties par la ligne de Nantes à Laval et à Château-Gontier concédée par la loi de 1868 et dont l’exécution commencera en 1870 ». dit-il.
« Au moment où cette ligne fut votée, le voeu de relier Châteaubriant à Rennes fut universellement émis, il fut même l’objet d’un amendement dont le gouvernement voulut bien prendre note. Depuis ce moment, les conseils locaux n’ont pas cessé de solliciter une étude de cette ligne ».
« Il suffit de jeter un coup d’oeil sur la carte des chemins de l’Ouest pour comprendre la haute importance de ce raccordement pour les deux grandes lignes de la Bretagne, il unirait intimement par la voie la plus directe, Rennes à Nantes et relierait la première de ces villes avec Angers et par la suite avec le centre et le midi de la France ».
- 10 mai 1869, le premier train traversant les Etats-Unis est terminé.
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Plaidoyer économique
« En nous plaçant comme nous devons le faire, au point de vue de l’intérêt local, nous dirons hardiment que les relations existantes entre Châteaubriant et Rennes auraient à elles seules assez d’importance pour fournir à cette courte ligne un trafic considérable. Les produits de nos agricultures, nos bois, nos ardoises, les chaux que nous fabriquons et dont manque l’Ille-et-Vilaine, les productions de toute espèce dont abondent les riches cantons qui nous séparent de Rennes, alimenteraient la ligne que nous sollicitons »
« La plupart des forges et hauts fourneaux de notre pays ont, sous l’influence du traité de commerce, éteint leurs feux. [Ndlr, il s’agit du traité de commerce franco-anglais de 1860 mettant en concurrence la production locale avec celle de Grande-Bretagne, venant aggraver la concurrence déjà existante au niveau national]. Les nombreux ouvriers qu’ils employaient restent sans ouvrage ; l’espoir de tous est placé dans les chemins de fer qui doivent, en assurant les moyens de transport économique, rendre l’existence à ces importants établissements et du travail à une population nombreuse ».
« Une étude faite par les soins de Messieurs les ingénieurs mettrait en évidence la haute utilité de cette ligne et nous aimons à penser que, conformément à l’espérance que M. le ministre du commerce et des travaux publics a bien voulu donner le 26 janvier dernier, à Messieurs les délégués de la chambre de commerce de Rennes, l’État ne tardera pas à ordonner ce travail ».
Enfant non-déclaré
15 juin 1869 : lettre au Procureur Impérial expliquant que Vitré Jean-Marie, ouvrier demeurant faubourg Saint Michel à Châteaubriant, a omis de déclarer dans les trois jours de l’accouchement la naissance de son enfant [l’enfant est né le 1er juin]
Le 8 juin, Vitré s’est présenté à la mairie. L’employé l’a engagé tout d’abord à aller chercher deux témoins et à revenir de suite pour la rédaction de l’acte en leur présence. L’employé n’avait pas demandé à Vitré son nom et la date de la naissance, persuadé qu’il allait revenir immédiatement et ne présumant pas que le délai accordé par la loi pour les déclarations était expiré. Il avait commencé l’acte. Mais Vitré ne revint ni le jour ni le lendemain.
L’acte commencé restait inachevé et d’autres actes étaient à inscrire. « Alors nous fîmes des recherches, notamment à la cure de Saint-Nicolas et de Béré pour découvrir l’enfant baptisé depuis peu de jours. Les recherches n’ayant pas remonté jusqu’à la date éloignée du 1er juin n’ont pas produit de résultats. Nous nous proposions de les continuer et en attendant nous avons dû, malgré nous, enregistrer d’autres actes et constituer par suite Vitré en délit de déclaration tardive, plus tardive que nous ne pensions ».
« C’est aujourd’hui seulement 14 juin que Vitré s’est présenté avec deux témoins à la mairie et qu’il nous a déclaré que son enfant était né le 1er juin.
Nous lui avons donné lecture de la loi, nous lui avons reproché son incurie et le délit qu’il avait ainsi commis et nous lui avons déclaré que l’acte de naissance de son enfant ne pourrait être enregistré sur les registres de l’État civil que par l’effet d’un jugement que nous allions demander à M. le procureur impérial ».
« Voulez-vous me permettre, Monsieur le Procureur Impérial, de recommander à votre indulgence, à la clémence du tribunal, ce jeune ouvrier sans intelligence des sages prescriptions de la loi, ayant fait mal sans intérêt, sans le savoir par négligence à remplir dans les délais prescrits les obligations d’un père de famille ».
16 juin 1869 : à St Etienne, des mineurs en grève sont emmenés par les soldats. La foule jette des pierres sur les soldats, ceux-ci ouvrent le feu. 13 morts, journée dite du « massacre de la Ricamarie ».
- (Photo : Jean-Philibert Quentin, Musée d’Arras)
En octobre, à Aubin, dans l’Aveyron, les soldats tireront sur les mineurs en grève, laissant sur place 14 morts -dont un enfant de 7 ans et deux femmes- et 22 blessés, dont 3 ne survivront pas.
Ces épisodes inspirèrent Zola dans Germinal, et Victor Hugo écrit :
Partout la faim, Roubaix, Aubin, Ricamarie,
La France est d’indigence et de honte maigrie,
Si quelque humble ouvrier réclame un sort meilleur
Le canon sort de l’ombre et parle au travailleur."(source : Forez-info) -
voir le site Ricamarie
18 juin 1869 au général (sans dire lequel) : le sieur Pauvert Louis jeune soldat de la classe de 1862, affecté au 18e bataillon de Chasseurs à pied, demande la permission de contracter mariage avec Jeanne Françoise de Narbonne domestique demeurant à Treffieux. « Cette jeune fille est de bonne vie et bonnes moeurs ainsi que l’atteste le certificat suivant ».
21 juin 1869 : montant de la rétribution scolaire, école publique communale :
élèves de la commune : 352 frs
élèves étrangers : 128 frs
élèves gratuits : 68 frs
Total : 548 frs.
22 juin 1869 : pour équilibrer ses recettes et ses dépenses, pour augmenter ses ressources trop peu considérables, le bureau de bienfaisance a inscrit à son budget le produit éventuel d’une loterie évaluée à 1000 fr. La recette est ordinairement supérieure, le nombre des billets placés à 0,50 francs s’élève à 3 à 4000.
Cette loterie de charité est faite tous les ans pour les besoins du bureau de bienfaisance avec l’autorisation de M. le Préfet. « Si M. le Préfet a la bonté de l’accorder, le tirage aura lieu le 20 décembre et une pétition sera adressée à l’Impératrice pour obtenir de sa munificence la faveur d’un premier lot ». [l’autorisation fut donnée le 23 juin pour la loterie « dont le produit sera affecté au soulagement des pauvres de la commune »]
24 juin 1869 : Isidore Phelippeau, soumis à la surveillance de la haute police, est ouvrier à Châteaubriant mais Victor Grégoire, « réclusionnaire libéré en surveillance » n’a point encore paru.
28 juin 1869 : Jules Leroux demande l’autorisation de tenir un débit de boissons à Paris. Le maire de Châteaubriant explique qu’il est né en 1842 et est rentré au service de madame la Comtesse de BoisPéan à Châteaubriant à 17 ans comme valet de chambre et ne l’a quitté qu’au mois de mai dernier. « Sa conduite a toujours été très régulière, sa moralité et sa probité n’ont jamais donné lieu à aucun reproche et son séjour de 10 années dans la même maison prouve en faveur de ses qualités »
1er juillet 1869 : le maire écrit à M. Denis Bitout, terrassier à Châteaubriant qui sollicite un emploi de cantonnier dans le service des Ponts et Chaussées.
« M. le Sous-Préfet par sa lettre du 30 juin, m’informe que votre demande a été prise en considération mais que, n’ayant jamais travaillé sur les routes, vous devrez le faire pendant un an ou deux hivers pour que l’on puisse juger de votre aptitude au poste que vous demandez et que M. le Préfet vous nomme, s’il y a lieu, à l’emploi de cantonnier quand les circonstances le permettront ».
3 juillet 1869 : les individus soumis à la surveillance de la haute police pendant le deuxième trimestre 1869 sont toujours au nombre de trois, leur conduite n’a donné lieu à aucun reproche.
3 juillet 1869 : M. de Rozières, inspecteur général des archives, commencera son inspection dans le département de Loire-Inférieure le 5 de ce mois.
24 juillet 1869 : M. Texier François est entré au service en 1811, incorporé dans le 11e léger aux chasseurs. Parti pour la Russie, division du Duc de Raguse, il assista à plusieurs batailles et a été blessé d’un coup de sabre au doigt et d’un coup de lance dans les intestins, blessures occasionnant des coliques journalières. Il a quitté le service en 1815. Il ne possède aucun papier ni état de service.
Il est médaillé de Sainte-Hélène et inscrit à la grande chancellerie de la Légion d’honneur sous le numéro 249 801. Le maire demande pour lui la pension des anciens militaires de la République et du Premier Empire et joint : « un certificat de moralité et d’insuffisance de ses ressources personnelles ». Même chose pour M. Yvon Frédéric, Elie Chatelain, Nicolas Cadorel, Pierre Chailleux et René Robert.
Nicolas Cadorel a été appelé une première fois à 18-19 ans mais à défaut de taille et en raison des services de son frère, il fut laissé dans ses foyers. Il fut rappelé à 25-26 ans, il partit et resta six mois au service puis il entra comme grenadier dans la garde de l’impératrice Marie-Louise. Il a combattu à Orléans, Compiègne. Il dit que les batailles étaient continuelles et qu’il a été blessé à Compiègne d’une balle dans la jambe. Il a trois cicatrices de la blessure. Absent de Châteaubriant lors de la distribution des médailles de Sainte-Hélène il n’en a pas obtenu.
28 juillet 1869 : le maire envoie au sous-préfet l’inventaire des archives communales et précise : « il est impossible d’analyser les registres dont il est question attendu qu’ils ne sont visibles que par un habile élève de l’Ecole des Chartes »
Bourse et foires
25 juillet 1869 : M. Béchu du Moulin-Roul, maire et M. Picot de Plédran, premier adjoint, sont absents. C’est M. Prodhomme, deuxième adjoint, qui préside la séance. Il lit une lettre du sous-préfet en date du 22 juillet au sujet de la demande de M. Leray greffier du tribunal de première instance de Châteaubriant qui sollicite une bourse et un trousseau en faveur de son jeune fils candidat à l’école du service de santé militaire de Strasbourg.
Le conseil municipal considère que les motifs de M. Leray, « greffier d’une honnêteté incontestable » sont l’expression de la vérité, qu’il a six enfants à sa charge, qu’il est de notoriété publique qu’il n’a d’autre ressouces que les produits de son greffe. À l’unanimité le conseil municipal dit qu’il mérite que sa demande soit favorablement accueillie par son excellence M. le maréchal ministre de la guerre. Dans ce but, le conseil le recommande de tout son pouvoir auprès de l’autorité supérieure.
Par lettre du 13 juillet le préfet demande l’avis du conseil municipal sur la création de deux foires qui se tiendraient à Issé les 3 mai et 8 septembre de chaque année. Le Conseil, persistant dans l’opinion qu’il a émises plusieurs fois à ce sujet, pense que les foires qui existent dans l’arrondissement de Châteaubriant et les communes limitrophes suffisent amplement aux besoins du commerce, que les foires trop multipliées ont pour effet d’une part de favoriser la démoralisation et de l’autre de faire négliger l’agriculture. Il est d’avis qu’il ne soit pas donné suite à la demande du conseil municipal d’Issé. … mais ….
30 juillet 1869 : le maire écrit au Sous-Préfet que le Conseil Municipal a émis un avis favorable à la création de deux foires à Issé. Comprenne qui pourra !
3 août 1869 : Jeanne Marie Leroux, lingère, demeurant à Châteaubriant a obtenu un livret de secours pour l’aider à nourrir son enfant Henri Marie né le 18 juin 1867. Le 17 juillet dernier cette fille a contracté mariage à la mairie de Châteaubriant avec Jean-Baptiste Ferron tailleur d’habits. Par l’acte de mariage, l’enfant sus-nommé a été reconnu et légitimé.
Aux termes de l’article 21 de l’arrêté préfectoral du 21 octobre 1861, la fille Leroux maintenant femme Ferron, remplit les conditions nécessaires pour obtenir l’allocation de 60 frs. qui peut être accordée par M. le Préfet dans le but de favoriser la légitimation des enfants naturels aux mères qui, pendant la durée des secours, auront contracté mariage.
« Dans l’intérêt des jeunes époux qui sont loin d’être dans l’aisance et pour lesquels cette gratification serait bien précieuse, je vous prie M. le Sous-Préfet de donner un avis favorable afin que M. le Préfet veuille bien l’accorder », écrit le maire.
6 août 1869 : François Fredouet, brigadier au régiment d’artillerie de la marine et des colonies, libérable le 31 août, désirerait contracter mariage avec Belet Jeanne Marie native de Louisfert et domiciliée à Châteaubriant. Jean-Marie Cornu, jeune soldate de la classe 1862, désire, lui, épouser Belet Anne. Le maire demande pour eux une autorisation au général de brigade commandant le département de la Loire-Inférieure.
10 août 1869 : concessions de 30 ans dans le cimetière pour M. Lemaître (cafetier), et pour M. Genêt (menuisier) et pour M. Yvon (cafetier).
12 août 1869 à M. le commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers
« la France entière célébrera dimanche prochain la fête de Sa Majesté l’Empereur. Vous voudrez bien donner des ordres afin que la compagnie de sapeurs-pompiers avec la musique qui en fait partie soit réunie sur la place de l’hôtel de ville à 11:30 précises du matin le 15 août pour assister au Te Deum qui sera chanté dans l’église Saint-Nicolas et donner à cette fête le plus d’éclat possible ». Le maire envoie aussi une invitation à M. Guibert (Chevalier de la Légion d’honneur, officier de la marine impériale) et à M. d’Abo (officier dans l’armée française).
- (livret d’Hector Berlioz)
14 août 1869 : du terrain a été cédé à l’État par les époux Denieul, pour la route impériale n°163. Le maire précise les origines de propriété de ce terrain.
14 août 1869, le maire écrit au Sous-Préfet : « dimanche 15 août à 8:00 du soir nous ferons sur les Terrasses un feu de joie à l’occasion de la fête de Sa Majesté l’Empereur. J’ai l’honneur de vous inviter M. le Sous-Préfet à vouloir bien y mettre le feu. Nous nous présenterons à la sous-préfecture avec la musique des pompiers ».
23 août 1869 : adjudication d’urgence pour déblayer la voie publique :
un pied d’arbre brisé par le vent,
des herbes des promenades,
du vieux bois débris du pont du Moulin Neuf,
et des pierres de la carrière du Moulin Neuf,
enfin plusieurs lots de pierres provenant du nivellement de la place des Terrasses.
Pour un total de 596,40 frs.
29 août 1869 : le conseil municipal approuve les plans d’alignement de la place des Halles (actuelle place E.Bréant), il insiste pour la vente immédiate de la parcelle de terrain communal portée sur le plan de la place des Halles.
Quelques membres font observer que le Conseil devrait avant tout aviser au moyen d’agrandir la maison d’école. Monsieur le maire répond que c’est son plus vif désir et qu’il a déjà précédemment proposé pour cet objet de recourir à la création de ressources extraordinaires mais que ce moyen n’a pu aboutir. Cependant si M. Boutruche et Mme de la Touche à qui la commune doit payer 4000 fr. à chacun en 1870, voulaient bien ajourner le remboursement de cette somme, il en résulterait un disponible de 8000 frs. qui joint au prix de vente d’un terrain communal situé près de la mairie et estimé 6000 frs permettrait de faire face aux travaux d’agrandissement projetés.
Le conseil municipal partage cet avis et incite le maire à faire dresser les plans et devis nécessaires. Dans son état de pénurie et avec ses ressources restreintes, le Conseil est d’avis de faire économiquement l’agrandissement projeté et de prolonger sur le même plan la construction actuelle, sans dépassér 10 000 frs. [Ndlr : pour percer l’actuelle rue A.Briand, la maison Boutruche et la maison Thuau ont été acquises en 1864, 12000 frs et 6000 frs, payables en quatre fois les 24 juin 1866, 1868, 1870 et 1872)
Lecture d’une pétition des habitants du quartier des Loges (côté ouest de la Place de la Motte), qui se plaignent de manquer d’eau potable et demandent qu’il soit établi une pompe à l’extérieur des bâtiments de M. de la Pilorgerie pour une prise d’eau claire dans le puits situé à l’intérieur des mêmes bâtiments. Mais M. de la Pilorgerie ne veut pas concéder le terrain pour la pose du corps de pompe et dit qu’il se réserve le droit d’exiger la suppression de la pompe et de la prise d’eau s’il était dans son intérêt de le faire, par exemple en cas de construction. Dans ces conditions, le Conseil ajourne cette question.
- Quartier des loges
Lecture d’une lettre de Mme la supérieure des religieuses de Chavagnes demandant la destruction de trois arbres les plus rapprochés d’un local destiné aux petites filles pauvres qui font partie de l’école communale. « Ces arbres nuisent essentiellement à la clarté de la classe ainsi qu’à sa salubrité par l’humidité qu’ils y entretiennent ». Le Conseil propose de visiter les lieux et de se prononcer ultérieurement.
Le conseil municipal accorde au maire l’autorisation de vendre le produit de la répurgation de la ville.
Enfin le maire rappelle au conseil municipal que le 7 juin 1868 il a décidé d’acheter 31,50 m2 à M. Crespin pour 157,50 frs. Le Conseil prie le préfet d’exempter la commune des formalités de la purge légale attendu que la dépense est minime et que la responsabilité du sieur Crespin ne laisse rien à désirer.
M. Gandi supérieur du collège se propose de publier l’histoire de Châteaubriant qui remonterait à l’an 1040 et qui ne contiendrait « pas moins de 700 pages In 8 ». Le Conseil, que cette proposition intéresse au plus haut point, décide de souscrire pour 20 exemplaires au prix de 7,50 l’un .
30 août 1869 : M. Daniel-Lacombe n’habitue plus à Châteaubriant. Pour le remplacer au bureau de bienfaisance le maire propose au Préfet :
M. le Cocononnier ancien négociant « qui a des loisirs et est capable d’affaires. Ses relations de parenté sont nombreuses et influentes »,
M. Hervé, « de caractère sympathique serait bien accueilli par les membres du bureau et très capable, il rendrait de grands services à l’administration »,
enfin M. Voiton, « homme de bien, qui jouit d’une très grande réputation et a l’habitude des affaires administratives ».
[le 17 septembre, on apprendra que M. Le Coconnier a été retenu].
10 septembre 1869 le maire détaille au Sous-Préfet les arrangements prévus avec M. de Villemorge pour le quartier de Belêtre (revoir au 14 février). Il demande l’approbation du Préfet : « M. le Préfet satisfera l’opinion en accordant une prompte autorisation. Tout porte à penser qu’il se présentera des acquéreurs et d’avance le Conseil compte sur cette ressource importante pour se mettre en mesure d’opérer enfin l’agrandissement de la maison d’école ».
15 septembre 1869 : à M. Davy inspecteur de l’instruction primaire. Le montant de la rétribution scolaire pour le 3e trimestre de 1869 est :
élèves de la commune : 132 frs.
élèves étrangers : 76 frs
élèves gratuits : 43 frs
Total 351 frs
17 septembre 1869 : M. l’Abbé Goudé se propose de faire paraître une histoire de Châteaubriant. Le Conseil "très sympathique à cette œuvre" (sic !) souscrit 20 exemplaires et vote à cet effet 150 frs. additionnellement au budget de 1869. Il demande l’approbation du préfet.
17 septembre 1869 : le conseil municipal vote 40 frs. additionnellement au budget de 1869 : « cette somme jointe à l’allocation de M. le Préfet suffit pour décerner des prix convenables aux élèves des écoles du canton qui, au Concours Général, obtiennent les premières places dans les différentes parties de l’enseignement »
22 septembre 1869 à M. le président du comice agricole de Châteaubriant. « Je m’empresse de mettre à votre disposition pour la tenue du comice et du banquet les promenades des Terrasses et les halles de la ville. Je suis très reconnaissant de l’invitation d’assister au banquet que vous avez eu la bonté de m’adresser. La santé, mauvaise en ce moment, qui m’a mis dans l’impossibilité de faire partie du banquet de [la foire de] Béré me donne encore le regret de ne pouvoir être l’un de vos convives. »
23 septembre 1869 : d’après les documents recueillis pour établir la mercuriale
le froment a coûté de 12,25 à 12,50 frs les 50 kilos
l’avoine 9 frs
27 septembre 1869 : pour la loterie du bureau de Bienfaisance, le lot promis par l’Impératrice est arrivé. « En le recevant avec une vive reconnaissance, l’expérience des années précédentes nous apprend combien l’attrait du don impérial exerce d’influence pour le succès de la loterie ».
29 septembre 1869 : « à monsieur de la Provoté à Béré. « Pour le chemin de petite communication numéro 1 je vais faire retirer de la pierre dans votre champ portant au cadastre le numéro 274 de la section G. Puisque vous l’exigez, je prends l’engagement de vous payer les 0,15 € par mètre que vous m’avez demandés pour indemnité de toutes espèces ».
Incendie aux Landelles
2 octobre 1869 à M. le Gall capitaine commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Châteaubriant. « J’ai reçu le rapport circonstancié que vous m’avez adressé concernant les incendies au visage des Landelles, commune d’Erbray. Vous avez soin d’y constater le dévouement des autres. Permettez-moi monsieur le capitaine de vous féliciter et de vous remercier au nom de tous du zèle charitable que vous avez déployé pour les malheurs d’une commune voisine » [le rapport attribue ce sinistre à la malveillance].
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9 octobre 1869 : au recteur de l’académie de Rennes. J’ai remis hier à M. Georges de Carfort le diplôme de bachelier es- lettres que vous m’avez adressé le 7 de ce mois.
15 octobre 1869 : à M. le Gall « je vous prie d’acheter les garnitures et les seaux dont vous n’avez parlé. Dans ces circonstances malheureuses et alarmantes, il importe que notre service des pompes soit abondamment pourvu ».
15 octobre 1869 : Giboire Jean-Marie matelot de 3e classe libérable le 31 décembre 1869 désire contracter mariage avec Faribault Cécile, domestique, demeurant à Availles (Ille-et-Vilaine). Le maire sollicite l’autorisation du général et joint un certificat du maire d’Availles constatant que cette jeune fille est de bonne vie et moeurs.
15 octobre 1869 : le maire a pris un arrêté concernant la salubrité publique. « les meules de foin et de paille, les barges de fagots et de bourrées situées à moins de 10 m des maisons seront reportées à cette distance dans les cinq jours qui suivent la publication de cet arrêté ». Il ajoute : « plus tard, il y aura lieu d’examiner si la distance de 10 m est suffisante entre les barges et les maisons. Provisoirement j’ai fixé ce chiffre de 10 m adopté par les assurances qui, en-dessous, considèrent qu’il y a risque »
28 octobre 1869 : le maire remet à M. Leray Henri et à M. Lenepvou de Carfort, leurs diplômes de Bacheliers es-sciences.
29 octobre 1869 au sous-préfet. « Les malades nécessiteux de la commune sont traités gratuitement par Messieurs les médecins de la localité. Le bureau de bienfaisance fournit les remèdes des ordonnances du médecin, ils sont délivrés par la soeur employée à la pharmacie et chargée de la visite des malades. Le paiement des remèdes est une lourde charge pour le bureau de bienfaisance, elle augmente d’année en année et ne s’élève pas à moins de 800 frs par an. 359 familles pauvres sont portées sur la liste approuvée par la commission administrative sans compter plusieurs familiers assistées temporairement ».
31 octobre 1869 : lettre du sous-préfet en date du 30 octobre autorisant le Conseil à se réunir extraordinairement pour délibérer sur les moyens tendant compléter le matériel des pompes. Le maire explique que les incendies qui se multiplient d’une manière déplorable rendent peut-être nécessaire l’achat d’une troisième pompe pour parer autant que possible à toutes les éventualités. Ensuite il donne connaissance d’une lettre faisant remarquer qu’à plusieurs incendies qui ont eu lieu à la campagne et souvent à des distances assez éloignées, il a jugé prudent, dans la crainte de quelques sinistres, soit à l’intérieur de la ville soit sur un autre point, de ne se dessaisir que d’une subdivision et de la moitié du matériel de pompe.
Le Conseil est d’avis qu’une troisième pompe est nécessaire « mais d’un autre côté la situation financière de la commune et la dépense projetée pour l’agrandissement urgent de la maison d’école, nous font hésiter à voter pour cet objet un crédit qui est au moins de 1500 fr ».
M. Guimené fait observer qu’il serait à propos de faire, à l’exemple d’autres communes, un appel à la générosité du public au moyen d’une souscription. Il pense que dans la situation actuelle des esprits, chacun s’imposerait de souscrire dans la mesure de ses moyens. Le conseil partage cet avis et dresse une liste de propriétaires à qui l’on pourrait s’adresser. Il invite M. le maire à la faire présenter à domicile.
Salubrité publique
Dans le registre D3 des archives de Châteaubriant, on trouve trace de quelques arrêtés du maire.
Salubrité
7 octobre 1854 : considérant qu’on ne saurait trop prendre de précautions pour prévenir les incendies, il est expressément interdit à tout particulier de construire dans la ville et faubourgs aucun hangar couvert en paille ou chaume. Tous bâtiments quels qu’ils soient, doivent être souverts en ardoises.
Considérant également que des forgerons, cloutiers, ou serruries, établissent des forges dans des chambres sans cheminée, ce qui peut entraîner les plus graves inconvénients, leur enjoint de faire pratiquer des cheminées, les prévenant qu’il sera fait sous huitaine une visite par les adjoints et qu’il sera rapporté procès-verbal contre les délinquants.
11 novembre 1859 : il est enjoint aux propriétaires de construire dans un délai de deux mois des fosses mortes closes et bien fermées pour recevoir les égouts de leurs latrines, de manière que les matières fécales et les urines ne s’écoulent plus dans le ruisseau du Rollard et de ses affluents et qu’il ne s’évapore aucune nuisance, aucune exhalaison infecte ou malsaine.
10 septembre 1865 : « les bouchers charcutiers ou autres ne pourront laver ou nettoyer les tripes des animaux qu’ils abattent dans les abreuvoirs ou lavoirs publics.
Il sera aussi défendu de laisser-aller des oies, des canards comme aussi de les laisser errer et courir dans les rues, sur les places et faubourgs. Cet article s’applique également aux volailles.
Consommation
30 août 1855 : la chandelle et la bougie ne pourront être vendues qu’au poids net. Les paquets de chandelles et de bougies doivent porter sur l’enveloppe en caractères d’un centimètre au moins de hauteur, une inscription indicative de leur poids net, enveloppe non comprise, précédée des mots : Poids net
Arrêté du 16 décembre 1861 : « le pain métail sera composée de quatre cinquièmes en farine second de froment avec un cinquième en fleur de seigle. Ou bien en entier de farine de froment dite bise ou troisième pure.
[Ndlr : selon la méthode du sieur Malisset, artisan boulanger à Paris en 1761, avec deux setiers de blé, soit 480 livres, on produit 170 livres de farine pure (fleur de farine) avec laquelle on fait du pain blanc, 155 livres de farine de premier grain et de farine de second grain, qu’on mélange pour faire du pain gris-blanc et 15 livres de farine de troisième grain "qui fait du pain trop bis et trop médiocre, ne pouvant être consommé à Paris"].