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1869, de janvier à mai

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Ecrit le 20 janvier 2016

 Histoire municipale –1869 Du 1er janvier au 31 mai 1869

5 janvier 1869 : le maire de Châteaubriant M. Béchu du Moulin Roul, envoie au Sous-Préfet les noms de trois individus soumis à la surveillance de la haute police « leur conduite n’a donné lieu à aucune plainte ». Une quatrième personne, le sieur Brot Auguste, arrivé à Châteaubriant le 14 décembre 1868 en est reparti le jour même. Quant au sieur Briant Jean, signalé le 21 décembre 1868, il n’est pas encore arrivé.

 Talus et Clôtures

6 janvier 1869 : le maire écrit à M. le Comte de Saint Luc à Rennes pour une histoire de barrières. En effet, pour l’ouverture de la route de St Aubin des Châteaux, M. de Saint-Luc a cédé du terrain au Bourgérard, à l’ouest de la Place de la Motte. « Il serait bien difficile de faire faire à votre gré les clôtures du champ du Bourgérard. Je ne veux pas entrer en discussion avec vous relativement aux prétentions que vous émettez.

Je n’admets pas plus les reproches que vous m’adressez, ils ne sont pas justes » écrit le maire. « Pour conserver les bons rapports qui sont toujours désirables, il vaut mieux que vous soyez à même d’exécuter vos intentions et d’adopter le genre de clôture qui vous conviendra. A cet effet, je mets à votre disposition la somme de 110 frs qui, à raison de 0,20 fr le mètre courant, forme, sauf erreur ou omission, le solde des talus à faire ». (150 frs avaient été prévus en juin 1868).

« Si vous exigez que je les fasse construire, ce que le contrat ne stipule pas, ils seront faits selon l’usage et la possibilité, avec des matériaux pris sur le lieu, sur votre propriété, à terre battue, ce qui est préférable, et sans gazon parce que vos terres labourées n’en fournissent pas.Dans ces terres d’un prix élevé et que la commune a payées un franc le mètre pour ouvrir un chemin qui en triple la valeur, vous pouvez avec raison préférer une clôture de chemin de fer prenant moins de place. Dans ce cas il est juste que vous supportiez le supplément de dépense. Vous en aurez le profit et la commune ne peut être obligée à payer au-delà du prix ordinaire ».

« Dans le cas où vous n’adopteriez pas mes propositions, veuillez me l’écrire sous huitaine. Le moment est venu de faire les plantations et les clôtures pour protéger les récoltes. Si nous ne pouvons parvenir à nous entendre, il y aurait lieu de faire statuer à votre requête sur les différends qui nous divisent. Ils sont si minimes que je regretterais de n’avoir pas dans ma position la liberté de transiger ».

Le Bourgerard se trouve à l’ouest de la Place de la Motte. La route de St Aubin vient d’être réalisée, toute droite. Il reste à faire les talus

7 janvier 1869 : l’adjudication des constructions à faire à l’hospice de Châteaubriant a eu lieu le 28 décembre dernier et a procuré « un rabais de dix francs cinq centimes pour cent ». Le maire demande l’approbation du Préfet, celui-ci l’accordera le 14 janvier.

 Médailles

7 janvier 1869  : des médailles d’honneur ont été accordées à MM. Chapeau et Roué, sapeurs-pompiers à Châteaubriant avec diplôme à l’appui. La remise n’a pu être faite aux titulaires en raison du mauvais temps et de l’absence du commandant de compagnie. Sans plus de retard, cette cérémonie aura lieu dimanche prochain à 2 h de l’après-midi, soit sur la place des Terrasses si le temps le permet, soit à la mairie. Le maire souhaite la présence du Sous-Préfet : « votre honorable présence ajouterait un nouveau prix aux faveurs accordées et nous serions tous reconnaissants de cette haute preuve d’intérêt pour notre compagnie de sapeurs-pompiers animés du meilleur esprit, pleins de zèle et de dévouement ».

19 janvier 1869  : le Sous-Préfet autorise l’ouverture d’un crédit de 500 frs au budget additionnel du Bureau de Bienfaisance, à titre de secours en aliments.

20 janvier 1869 : le sieur Gérard Pierre, matelot de 2e classe, fusilier breveté appartenant à la division de Toulon, jeune soldat de la classe 1861 et par conséquent libérable le 1er janvier 1869 [Ndlr, oui, 1869], « désire contracter mariage à Châteaubriant avec Mademoiselle Chazé Marie-Perrine, jeune personne appartenant à une très honnête famille de notre ville. Son congé définitif ne lui étant pas encore parvenu, j’ai l’honneur de vous prier, M. le Général de Brigade, de bien vouloir m’adresser dans le plus bref délai l’autorisation de mariage qui lui est nécessaire ».

 Tirage

23 janvier 1869  : le maire adresse au Sous-Préfet un double du tableau de recensement des jeunes gens de la commune qui doivent participer au tirage de la classe 1868. Il y a 48 jeunes de Châteaubriant dont le jeune Chopin Jules, né en cette ville et dont la famille réside au Mexique. Il est le neveu du Général Orianne résidant Boulevard de la Ville aux Roses à Nantes. Un général, ça se ménage !

25 janvier 1869  : le maire écrit au général Orianne : « le tirage au sort aura lieu jeudi prochain à 8 h du matin. Je désire que vous vous présentiez vous-même pour cette opération qui intéresse votre famille et à laquelle il me sera désagréable de prendre part si le sort n’est pas favorable ».

Rappel : la loi Niel du 1er février1868 institue un service d’une durée de 5 ans pour la moitié du contingent par tirage au sort et de 6 mois pour l’autre moitié.

Loi de recrutement de l'Armée

31 janvier 1869 : le maire écrit à Poton Louis : « je vous adresse le numéro 86 qui vous est échu au tirage. Il y avait 108 jeunes inscrits [dont 48 de Châteaubriant] et suivant toute probabilité vous ne serez pas appelé à faire partie du contingent de l’armée active ».

Au sujet du jeune Chopin, qui a tiré le numéro 21, le maire écrit au général Orianne : « Je suis désolé qu’il ne soit pas plus élevé et que par suite votre neveu soit appelé à faire partie du contingent »

 Teigne

1er février 1869, au Sous-Préfet : « M. Denieul Jean Marie, demeurant à Châteaubriant au Chêne au Borgne, père de famille, cantonnier des Ponts et Chaussées et sans autres ressources que son traitement, a un fils de 12 ans atteint de la teigne. M. Delourmel de la Picardière, médecin, a constaté que la maladie a résisté à tous les traitements employés jusqu’à ce jour. La guérison ne pourra être obtenue que dans un établissement spécial et par un traitement régulier et suivi ». L’hospice de Châteaubriant ne traitant pas la teigne, le maire sollicite l’admission à l’hôpital de Nantes du nommé Denieul Gustave, « jeune homme intéressant, fort et bien constitué.

Par cet acte d’humanité, M. Le Préfet en favorisant la guérison, sauvegardera un homme capable de servir son pays ». [Le préfet autorisera son admission gratuite à l’hôtel-Dieu de Nantes, « pour guérir de cette maladie qui ferait le malheur de sa vie ». [Ndlr : La teigne est une infection des cheveux ou des poils. C’est une mycose provoquée par un champignon microscopique atta-quant le cuir chevelu. La teigne n’est pas une maladie grave mais elle est particulièrement humiliante, irritante et inesthétique].

7 février 1869 : le Conseil Municipal se réunit sous la présidence de M. Béchu. La musique des pompiers a le projet de se rendre au concours d’Angers. Le Conseil alloue 100 frs pour contribuer aux frais de voyage— Le Préfet a communiqué le montant des ressources ordinaires pour la petite vicinalité en 1869 : 1784 frs — Le Conseil est d’avis d’appliquer la totalité du crédit à la construction du chemin de Béré à la mare Guérin, avec embranchement sur le Moulin Neuf.

 Et revoici les clôtures !

De la correspondance entre le Comte de St Luc et le maire, il résulte que le Comte exige que les talus de clôture de ses terrains bordant la route n°34 soient faits en triples rangs de gazon et en terres prises en dehors de sa propriété. « M. le Maire lui a proposé de le faire avec des matériaux pris à pied d’oeuvre et sur ses terrains suivant l’axiome : ‘’la douve pour le talus’’ et sans mettre du gazon, au moins dans la plus grande partie, le champ dit ’’du Bourgérard’’ n’en fournissant pas dans l’état de labour où il se trouve ».

Le Conseil municipal s’exprime ainsi :
- attendu que les talus en terre battue sont dans l’usage du pays préférables peut-être et en tout cas toujours adaptés quand il n’y a pas de gazon sur place,
- attendu que le système insolite de M. de Saint-Luc conduirait à une grande augmentation de dépense, à impossibilité et à prendre pour faire des clôtures des terrains faisant partie du chemin de grande communication auquel ils sont incorporés
Le Conseil municipal repousse les prétentions émises et demande au Conseil de Préfecture de résister aux attaques de M. de Saint-Luc si tant est qu’il persiste ».

Continuant la séance, le maire communique au Conseil une lettre de M. le Marquis de Préaulx, propriétaire des carrières des Cohardières, qui déclare renoncer au paiement de ce que la commune lui doit pour les pierres qu’elle a fait extraire en 1868 et qu’elle fera tirer en 1869 par les ateliers de charité. « Le Conseil municipal témoigne sa reconnaissance à M. le Marquis de Préaulx et le remercie de bien vouloir s’associer à son œuvre charitable ».

Le château de Tressé, propriété de M. le Comte de Préaulx

13 février 1869 : la ville de Châteaubriant a obtenu une deuxième boîte à lettres. Le maire envoie un mandat de 27,25 fr, pour prix de cette boîte supplémentaire, à M. Thiéry fournisseur de l’administration des Postes, 70 rue de Bondy à Paris.

 L’excessive modicité

14 février 1869 : le conseil municipal se réunit à nouveau pour continuer la séance du 7 février. Il prend connaissance d’une lettre de M. le Comte de Villemorge au sujet des terrains de Belestre. [La Rue de Belêtre, de nos jours, figure toujours au nord de la mairie].
« J’ai l’honneur de vous adresser le projet d’une convention à intervenir entre la ville et ma mère pour les terrains de Belestre. Ma mère a la conviction que ce projet sera accepté en entier à cause des avantages considérables qu’en doit retirer la ville. S’il en était autrement, elle se verrait bien à regret forcée de réclamer le paiement des terrains pris par les deux routes de la Trinité à La Torche et de Châteaubriant à Soulvache ».

M. le Comte de Villemorge poursuit : « L’estimation de l’agent voyer évaluait la contenance du terrain absorbé par les routes à la valeur de 3203 frs mais des modifications dans les nivellements ont augmenté la contenance dans une proportion sensible. Quant à l’estimation de la valeur de ce terrain, je n’ai pas besoin de vous en faire ressortir l’excessive modicité ».

Outre ce terrain pris par les routes, Mme la Comtesse-mère offre de céder gratuitement aussi des rues d’une contenance de 5000 m [qui correspondent aux actuelles rue de Belêtre et rue de la Vernisserie]. « Assurément, si ma mère donne beaucoup à la ville, elle demande bien peu et si ses offres devaient être rejetées, la ville en éprouverait un notable préjudice, ainsi que les nombreux acquéreurs de terrains à Belestre ».

« L’alignement de la place de la mairie que réclame ma mère n’est d’aucune utilité pour elle-même. C’est uniquement pour éviter que la ville ne soit plus tard entraînée dans des dépenses plus fortes qu’elle réclame un élargissement de la place de la mairie, La dépense en sera peu sensible aujourd’hui. Veuillez avoir la bonté de fixer un délai pour l’exécution de cet alignement ».

Le Conseil Municipal résume ainsi la situation : Mme la Comtesse cède gratuitement les terrains dépendants de la ferme de Belestre qui ont été nécessaires pour faire :

1) la route de Châteaubriant à Soulvache,
2) la route de L’étang de la Torche à l’ancien couvent de la Trinité,
3) deux rues d’angle (Ndlr : rue de Belêtre et rue de la Vernisserie) allant de la route de la Torche jusqu’à la place de la mairie, ainsi que le terrain entre la rivière et la maison Catrel à l’extrémité des deux rues d’angle.
4) une rue allant du chemin qui longe le pressoir de Belestre à l’une des deux rues d’angle ci-dessus mentionnées.
5) un chemin de 10 m de longueur (actuelle rue Charles Goudé) se dirigeant en droite ligne de la route de Soulvache à celle de Martigné pour remplacer le chemin terreux actuel large de 3,50 m tout au plus et presque impraticable, plus le raccord de la route à la prolongation jusqu’au nouveau chemin de deux voies rurales qui se desservent par l’ancien et qui passent, l’un par derrière le village de Choisel, l’autre derrière les jardins Balzer.

 Echange de terrains

Au nom de la commune, le Conseil Municipal abandonnera gratuitement à M. de Villemorge les vieux chemins ci-dessous désignés qui sont devenus inutiles :

1 - le chemin qui descend de la route de Soulvache (Route de Fercé) au ruisseau de Choisel
2 - le chemin qui se trouve entre les deux parcelles cadastrées 100 section H et 398 section A.
3 - le chemin allant de la route de Martigné à la route de Soulvache sauf à Mme de Villemorge à désintéresser les propriétaires riverains qui voudraient faire valoir leurs prétentions sur partie de ce chemin.
4 - deux petits excédents bordant le chemin rectifié de la Trinité à la Torche et touchant, l’un la maison de Belestre, l’autre le champ n°398 section A. [Terrain dont jouit l’hospice et qui sert de chantier au charpentier Soulard].

Le Conseil Municipal s’engage à obtenir l’alignement de la place de la mairie suivant la direction des deux rues d’angle mentionnées ci-dessus, de manière que les deux rues aient pleine vue sur la place de la mairie.

Une commission avait été nommée pour visiter les lieux. Unanimement, elle s’est prononcée pour l’adoption des propositions. « La commune accepte avec reconnaissance les concessions faites par M, de Villemorge et s’engage à remplir les conditions stipulées en retour par Mme de Villemorge dans son intérêt, dans l’intérêt surtout des personnes ayant acheté des terrains et élevé des constructions dans les deux rues d’angle aboutissant à la place des halles ».

La rectification de la place des halles [actuelle place E.Bréant] nécessitera l’acquisition à l’est d’une parcelle appartenant à M. Yvon. Il faudra aussi prendre à l’ouest une parcelle du terrain communal, près la maison Vietrier.

« Le terrain communal à l’ouest de la place des halles étant maintenant délimité d’une manière définitive par le vote de l’agrandissement de la place, le Conseil Municipal, dans le double but de préparer des emplacements de construction et de créer des ressources à la commune, vote la vente de ce terrain projetée depuis longtemps ». Il dit que ce terrain contenant 5 ares sera divisé en deux lots lesquels seront réunis en un seul s’il se trouve une surenchère de 200 frs au moins sur le prix d’adjudication des deux lots séparés. Le Conseil décide qu’il n’y aura pas de vente au dessous de 6000 frs pour la totalité conformément à l’estimation faite par M. Morin architecte de la ville. Par ailleurs, vu l’alignement donné à Mme la Comtesse, un terrain de 3,21 m2 sera abandonné à la voie publique, le Conseil autorise le paiement à environ 6 frs le mètre.

20 février 1869 : le maire de Châteaubriant écrit à M. de Villemorge : « il reste à régulariser les écritures. J’ai les documents nécessaires et très suffisants. Je ferai inscrire dans la délibération votre lettre qui explique bien l’affaire, les propositions que vous faites au nom de Madame votre mère. Et dans le dispositif, le Conseil acceptera les avantages et les charges pour éviter tout ennui à Mme de Villemorge et si vous ne tenez pas à ce qu’elle s’engage elle-même voulant bien vous porter fort et l’étant plus qu’à suffire ». « Dans le cas contraire, vous auriez la bonté de m’adresser les propositions revêtues de la signature de Mme la Comtesse »

« Je vous prie de vouloir bien lui offrir mes hommages respectueux et d’agréer l’expression de mes sentiments les plus distingués ».

[Ndlr : le sieur Balzer dont il s’agit pourrait être l’un des Suisses venus à Châteaubriant ouvrir un commerce de limonadier et de pâtissier, place St Nicolas. De là viendrait le nom de ’’Café Suisse’’ que porte encore un café, place de la pompe, acheté par la famille Balzer]

 Enfants abandonnés, encore

5 mars 1869 : lettre au Sous-Préfet, le maire sollicite l’admission à l’hospice de Nantes de Jeanne Désirée Plot, âgée de 14 ans. « Sa mère, la veuve Plot, a été condamnée par le Tribunal Correctionnel de Châteaubriant le 6 février 1869 à 4 ans de prison pour vol et abus de confiance. Jeanne est maintenant enfant abandonnée sans direction et aucun de ses parents n’est en position de veiller sur sa conduite ».

Par ailleurs, le maire écrit : « J’ai présenté à l’administration de l’hospice la demande du sieur Robert relative à son neveu âgé de 17 ans, orphelin idiot et incapable de gagner sa vie. Par délibération du 4 mars, l’administration a refusé de recevoir le jeune Robert. Je vous prie, M. le Sous-Préfet, de supplier M. le Préfet de vouloir bien ordonner l’admission à l’hospice de Nantes de ce malheureux orphelin dont la famille est sans ressources et qui devient une charge inévitable de l’assistance publique ».

7 mars 1869 : la commission administrative de l’hospice et Madame la supérieure désirent vivement avoir part dans la distribution d’arbres fruitiers que M.André Leroy veut bien faire charitablement et gratuitement aux établissements hospitaliers. « Les poiriers-pommiers-cerisiers-pruniers, en tel nombre que voudra M. Leroy car le terrain ne manque pas, et sans le spécifier par discrétion, seront reçus avec la plus grande reconnaissance » écrit le maire au Sous-Préfet.

8 mars 1869, le maire écrit à M. de Villemorge à son château du Mesnil à Candé, en lui envoyant la délibération du Conseil Municipal du 14 février dernier. « Je vous serais obligé de m’écrire qu’au nom de Madame de Villemorge et sous votre garantie personnelle, vous reconnaissez avoir reçu expédition de cette délibération. Il me semble que ce mode de procédure suffira pour obtenir l’autorisation de l’administration ».

9 mars 1869, le nommé Péan François a obtenu le 16 décembre dernier une prolongation de son congé de convalescence de trois mois. « Sa santé n’est pas encore rétablie, il a besoin d’une troisième prolongation » écrit le maire au général commandant de la Loire-Inférieure. Il fait une demande analogue pour le sieur Roussel Pierre, hospitalisé à Metz. Sans doute ne l’a-t-il pas obtenue car le maire écrit, le 13 mars, que Roussel Pierre va rejoindre son corps à l’expiration de son congé.

Château du Mesnil

13 mars 1869, lettre au même général au sujet du sieur Hamon Pierre, soldat au 90e de ligne, envoyé à Châteaubriant en congé et qui, ne trouvant pas d’ouvrage, demande à changer de résidence et à aller à Bonnoeuvre Saint Mars. Autre demande de prolongation pour Bréard Pierre, canonnier breveté à bord du vaisseau Le Solférino.

13 mars 1869, l’administration de l’hospice demande l’autorisation d’affermer de gré à gré la ferme de la Roussière achetée des fonds légués par M. Lorette de la Refoulais. « Les époux Morin qui étaient et sont encore dans cette ferme conviennent parfaitement. Ils sont capables de faire et le paiement est assuré et le prix suffisamment élevé. Dans cet état de chose, M. le Préfet, nous l’espérons, voudra bien reconnaître que les hasards de l’adjudication seraient préjudiciables aux véritables intérêts de l’hospice ». Le prix fixé est de 800 frs par an. [Le Préfet donnera son accord].

26 mars 1869 : le rôle de la rétribution scolaire pour le 1er trimestre de l’année :

- élèves de la commune 328 frs
- élèves étrangers à la commune 132 frs
- élèves gratuits 69 frs

Le maire précise : la commune de Châteaubriant possède une école de jeunes filles qui, jusqu’ici, n’a pas grevé son budget. Les jeunes filles pauvres y sont instruites par les religieuses ne percevant d’elles aucune rétribution et recevant tous les enfants qui se présentent.

14 avril 1869 : il y a de nouveaux enfants atteints de la teigne. Le maire demande l’admission à l’hospice de Nantes de François et Louis Gastineau, que tous les médicaments employés jusqu’ici n’ont pu guérir. « Ces deux enfants inspirent le dégoût et la crainte. Dans leur intérêt et pour la satisfaction de notre population et pour préparer à l’État deux hommes qui pourront être utiles, je fais appel à l’humanité de M. le Préfet et je le supplie d’ordonner que ces enfants soient soumis à un traitement spécial qui seul pourra réussir à leur rendre la santé ».

21 avril 1869 - M. Vidal, inspecteur d’agriculture du département de Loire-Inférieure veut venir faire une réunion à Châteaubriant le mardi 27 avril, un mardi ! Le maire lui écrit : « je suis disposé à mettre à votre disposition la salle de la mairie et à faire donner de la publicité à votre arrivée mais je crois devoir faire observer que ce jour vous n’auriez pas d’agriculteur à vous entendre ou à recueillir vos conseils. Il me semble que la réunion aurait plus de chances de succès un dimanche ou un mercredi jour de marché et d’affluence à Châteaubriant ».

 La Teigne

En 1811 Martin Chulet, chirurgien de l’hôpital de la Charité à Lyon, a publié une ’’dissertation sur la teigne’’ dans laquelle il dit qu’aux malades teigneux on applique « l’emplâtre surcomposé (la calotte) dont on fait un secret. La poix en est le principal ingrédient. Les guérisons les plus promptes s’opèrent rarement avant six mois, par ce moyen cruel de dépilation ; le terme le plus ordinaire est d’une année ».

La teigne est sûrement une maladie difficile à éliminer car M. Chulet évoque divers procédés utilisant « le cérat, le beurre, l’axonge, les graisses, la crème, les huiles, surtout siccatives, celle de lin, de noix qui ne rancissent pas ».

Il parle « des oxides métalliques, acides et alcalis, sels alcalins, oxide de carbone, le soufre et ses préparations, l’hydrogène sulfuré dissous dans l’eau, le charbon minéral, les poix, l’opium, la décoction de tabac, les onctions d’huile de laurier, tous moyens rationnels qui peuvent avoir du succès dans les circonstances convenables et qui deviennent empiriques dans tout autre cas ». Il parle aussi de vésicatoires, de légers caustiques, de la potasse et du carbonate de chaux ... bref on ne savait comment traiter cette maladie !

Il parle aussi de moyens empiriques : la calotte (encore), l’eau phagédénique, l’ammoniacum dans le vinaigre, les cataplasmes de ciguë, de douce-amère ou de morelle noire, de baies de genièvre.
Il évoque des procédés barbares comme comme l’évulsion successive des cheveux par des instrumens, la cautérisation, enfin le cobalt, l’eau végéto-minérale, le muriate d’antimoine, les pommades citrine et oxigénée, l’acétite de cuivre, les muriates de mercure doux et corrosif, etc.

Il ajoute l’importance de l’hygiène : « Il convient de faire respirer aux teigneux un air pur, sec, un peu frais. Les vêtements doivent être très secs, fréquemment lavés, d’un tissu léger et élastique (...) que les soins de propreté les plus minutieux, les bains tièdes, fréquens sont importans, et opèrent souvent la guérison, en rétablissant les excrétions dont le trouble peut causer la teigne.
Les alimens méritent aussi dans leur choix, la plus scrupuleuse attention. Enfin un exercice régulier, les promenades en plein air, le plaisir de la campagne, un sommeil modéré et une bonne direction des affections de l’âme, la plus grande quiétude de l’esprit ... ».

22 avril 1869  : par lettre du 21 décembre 1868, M. Constantin (magasin de Nouveautés, rue d’Orléans à Nantes) était avisé qu’un carton contenant une confection avait été déposé à la mairie en avril 1868 par M. Mammès. Le droit de garde se montait à 6,30 francs. Depuis le 21 décembre, le droit de garde se monte à 2,80 francs. Total 9,10 frs. M. Constantin ayant payé cette somme, le maire fait suivre le colis en le confiant aux soins de l’entreprise Coirre.

Avril : le Journal officiel annonce que 750 000 hommes sont disponibles en cas de guerre. Napoléon III est satisfait. Il souhaite un remaniement de la carte de l’Europe. Selon lui, les mouvements nationaux étaient un facteur d’instabilité qu’il fallait canaliser pour permettre l’avènement d’une Europe nouvelle, rééquilibrée, pacifiée par le respect du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de la souveraineté nationale.

3 mai 1869 : le premier régiment de Dragons est passé à Châteaubriant. Le boulanger Alphonse Buron a fourni 184 rations portées à raison de 0,2250 fr. la ration soit 41,40 fr.

5 mai 1869  : le maire demande au préfet l’autorisation d’ouvrir le scrutin dimanche 23 mai dès 6:00 du matin, tant à la mairie de Châteaubriant qu’à Béré au sortir des deux messes du matin. « il y aura lieu de faire à la mairie une expédition de la liste électorale laquelle contient 1231 noms » « je vous prie M. le Préfet de vouloir bien me faire adresser le plus tôt possible les imprimés nécessaires, une feuille de tête et 11 intercalaires » [Le 23 mai 1869 aura lieu le premier tour des élections législatives du Second Empire]

11 mai 1869 : le maire demande une seconde prolongation du congé pour le jeune Adolphe Level fusilier de troisième classe faisant partie des équipages de la flotte de la division de Cherbourg.

18 mai 1869  : le Sous-Préfet a fait parvenir à la mairie le livret de Ravin Victor pour le remettre à celui-ci en échange d’un passeport gratuit avec secours de route. Mais Ravin n’est plus là ! « cet ouvrier ayant trouvé à travailler à Nantes où il a sa famille, demande son livret et m’a adressé le passeport qui est déposé dans les archives de la mairie » écrit le maire au Sous-Préfet en ajoutant : « j’ai l’honneur de vous adresser la lettre et le livret du sieur Ravin et je vous prie de vouloir bien le faire transmettre à M. le préfet qui le fera venir au titulaire »

23 mai 1869, les élections législatives sont un net succès pour l’opposition qui obtient 3 333 000 voix contre 4 438 000 voix pour les candidats du gouvernement. L’opposition est nettement majoritaire à Paris et dans les grandes villes.

28 mai 1869 : le sieur Guerchais Jean , forçat libéré en surveillance en cette ville, est décédé hier à 10:00 du soir dans sa demeure sise rue de Rigale.

30 mai 1869, réunion du Conseil Municipal à Châteaubriant. Le sieur Chazé, demeurant Faubourg St Michel, a fait une demande d’alignement à la suite de laquelle il a cédé 3 m2 à la voie publique. Le Conseil lui vote une indemnité de 9 frs.

Le Sous-Préfet a interrogé le Conseil au sujet de la création d’une foire à St Sulpice des Landes (Ille et Vilaine), le mardi précédent les Rogations et de deux foires au Grand Auverné les 15 avril et 15 mai de chaque année. Le Conseil donne un avis défavorable, considérant qu’il existe déjà beucoup de foires dans l’arrondissement, qu’elles paraissent suffire aux besoins du commerce et que, « plus on les multiplie, plus l’agriculture est négligée »

 Cela s’est passé en 1869

Charles Baudelaire : "Le Spleen de Paris" et "Curiosités esthétiques" sont publiés à titre posthume.

Hector Berlioz : Disparition à Paris du compositeur français Hector Berlioz. il ne trouva pas le succès escompté pour ses œuvres, d’une grande audace formelle, mais parfois incomprises, et dut se tourner vers la critique musicale (au "Journal des Débats") pour faire vivre sa famille, ce qui ne l’empêcha pas de connaître l’indigence. "La Symphonie fantastique", le Te Deum et un majestueux et ambitieux "Requiem" furent redécouverts tardivement.

Chimie  : Mendeleïev présente sa "classification périodique des éléments" devant la Société chimique russe. Son classement des 63 éléments chimiques connus lui a permis de découvrir que les propriétés chimiques de chaque élément se répètent à intervalles réguliers. Ainsi, dans son tableau, tous les éléments d’une même colonne affichent des propriétés comparables. Son invention révolutionnera le monde de la chimie et de nouveaux éléments découverts trouveront naturellement leur place dans le tableau de Mendeleïev. (Quatre petits nouveaux ont été ajoutés en juin 2016).

Margarine et chewing-gum : Le chimiste français Hippolyte Mège-Mauriés remporte le concours lancé par Napoléon III pour trouver un produit de substitution au beurre et dépose le brevet de ce qu’il a appelé "margarine", présentant les mêmes caractéristiques nutritionnelles que le beurre et destinée au départ à la marine française.

L’Américain William Finley Semple dépose, lui, le brevet du chewing-gum, une gomme à mâcher produite avec la sève caoutchoutée du sapotier. L’année suivante le new-yorkais Thomas Adams met point une machine à produire du chewing-gum.

Sources :
- Archives de la mairie de Châteaubriant, 1 D 19 (Conseil Municipal) et 2 D 11 (courriers)
- Internet et notamment Wikipédia
- Histoire de la France et des Français par André Castelot et Alain Decaux

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