Mille fois, répétons notre cri national...
1er janvier 1867 : le maire de Châteaubriant, M. Hippolite Béchu du Moulin Roul, écrit au général de brigade de Loire-Inférieure : « Louis-Joseph Renault, soldat de la classe de 1860 appartenant à la réserve et classé dans le 76e de ligne, demande la permission de contracter mariage avec Jeanne Hubert, de bonne vie et mœurs et appartenant à une honorable famille de Châteaubriant. Renault étant entré dans sa dernière année de service, je vous prie, M. le Général de vouloir bien lui accorder l’autorisation nécessaire ».
1-7 janvier 1867 : en France des changements se préparent. Napoléon III souhaiterait confier un ministère à Emile Ollivier. Celui-ci est connu pour avoir été le rapporteur de la loi du 25 mai 1864, abolissant le délit de coalition créé par la loi Le Chapelier de 1791 et instaurant le droit de grève. Emile Ollivier refuse mais conseille à Napoléon III de prendre des mesures libérales notamment sur la presse. « Les ministres me consultent parfois, mais en général je ne sais pas ce qu’ils font ; les journaux me l’apprendront de temps à autre » aurait dit Napoléon.
10 janvier 1867 : à Châteaubriant le maire envoie au Sous-Préfet un procès-verbal établissant, d’après les expériences faites, le poids moyen et légal des premiers, deuxièmes et troisièmes qualités de froment, de seigle, d’orge et d’avoine provenant de la récolte de 1866.
16 janvier 1867 : revenant sur le dissentiment existant entre la municipalité et l’hospice, le maire écrit aux membres de la commission administrative de l’hos-pice : « Le prix de l’ancienne pension montant à une somme annuelle de 400 frs ayant été payé par la salle d’asile, les 600 frs alloués par la commune pour supplément de pension et subvention ayant été aussi régulièrement payés », le Conseil Municipal ne s’est pas rendu compte des raisons motivant les deman-des de nouveaux paiements réclamés par l’administration de l’hospice. Il annonce qu’une commission travaille à ce sujet.
19-20 janvier 1867 : Napoléon III demande la démission de ses ministres et annonce des projets de loi sur la presse et le droit de réunion.
25 janvier 1867 : A Châteaubriant, qu’en est-il de l’acceptation ou du refus du legs de la cirière, Mlle Thébault ? Le maire envoie au Sous-Préfet les délibérations intervenues et y joint une « déclaration de non-acceptation et de renonciation » à la succession. [Voir au 10 mars 1867]
26 janvier 1867 : une concession perpétuelle au cimetière a été signée pour l’inhumation de Georges Bienaimé Ney, aide au bureau des Postes de la ville, pour la somme de 153 frs.
4 février 1867 : un bail à loyer est établi pour une maison et ses dépendances appartenant à l’hospice de Châteaubriant, située Impasse de la Torche, dont jouit actuellement M. Grimault Michel, mar-chand de vins en gros. Ce bail est établi pour 9 ans entre la commission administrative de l’hospice (propriétaire de la maison et du jardin) et M. Legal René, négociant. Loyer annuel : 710 frs.
6 février 1867 : le maire transmet au Sous-Préfet trois demandes de secours pour des femmes de la ville [Ndlr : il y aura refus pour l’une d’elles].
7 février 1867 : à l’adjudant comptable de l’hospice de Rallamay, division d’Oran, en Algérie : « Dans l’intérêt de la famille du nommé Malgogne Aimé Marie, spahi au 2e régiment de spahis », le maire envoie un certificat d’hérédité et une procuration pour retirer une médaille de Crimée appartenant à ce militaire. « Les héritiers pensent qu’ils pourront également obtenir le prix du cheval que montait leur frère ainsi que son fonds de masse ».
14 février 1867 : le maire envoie à l’économe de l’hospice ’’une lettre du Sous-Préfet relative au projet de construction de partie des bâtiments de l’hospice et à la donation Lorette de la Refoulais d’une somme de 30 000 frs dont l’emploi doit avoir lieu dans l’acquisition d’une propriété’’.
14 février 1867 le maire envoie au Sous-Préfet le registre des vaccinations opérées gratuitement par M. Delourmel de la Picardière, docteur en médecine, vaccinateur spécial, pour 1866.
24 février 1867, conseil municipal à Châteaubriant, avec peu de choses importantes. Le maire obtient l’autori-sation de vendre sans frais et d’urgence le produit de l’élagage des arbres de la promenade [près du château] et de deux pieds d’arbres qui ont été abattus, et les boues déposées dans le chemin de St Aubin.
Sur la réclamation de Dame Veuve Péan ancienne concierge de la Maison d’Arrêt, le Conseil lui alloue 60 frs à titre d’indemnité pour avoir reçu pendant 5 ans, sans frais, les individus déposés au violon par mesure de police municipale.
Les réclamations auprès du Conseil Général ayant été vaines, le Conseil vote 1250 frs pour prix de la location, pendant 5 ans, du bureau de la station télégraphique.
Le Préfet avise le maire qu’un crédit de 3000 frs a été mis à la disposition de l’administration des Ponts et Chaussées pour restaurer le Pont Glémois dans un bref délai.
Le maire communique au Conseil l’acte d’acquisition faite par la ville du terrain de Mme Veuve de la Touche pour l’agrandissement de l’école communale, et un avant-projet des travaux à effectuer s’élevant à 1400 frs.
La commission nommée pour examiner les difficultés pendantes entre la commune et l’hospice a conclu au rejet des prétentions de cet établissement et a proposé, pour terminer ’’une contestation regrettable’’, d’augmenter de 200 frs/an la subvention accordée par la ville, à condition que l’administration de l’hospice cesse toute réclamation pour le passé et qu’elle n’élève pas le loyer de la salle d’asile. Accord du Conseil Municipal.
M. Houdemont, décédé à St Julien, a légué à l’hospice une somme de 1000 frs.
Le Conseil Municipal émet un avis favorable pour l’acceptation de cette libéralité.
Le maire est invité à surveiller une tentative d’envahissement faite par un riverain sur le chemin de Châteaubriant à St Aubin des Châteaux. [Ndlr : le maire a déjà donné des consignes à ce sujet au commissaire de police, le 23 novembre 1866).
Le Conseil demande au maire de poursuivre la mise à l’enquête du projet de tracé du chemin de grande communication de Soulvache à Ancenis, section entre Châteaubriant-Briotais et le Chêne au Coq.
Enfin le Conseil Municipal demande à l’administration des Ponts et Chaussées un plan uniforme des berges de la rivière de Chère dans la traverse de Château-briant et sollicite du Préfet, dans l’intérêt de la salubrité publique, un arrêté de curage.
Sur la carte ci-dessous on voit (en dessous du titre CHATEAUBRIANT) le tracé sinueux de la Chère, les lieux-dits Bourgérard et Paluel
28 février 1867 : lettre du maire à M. Buron, boulanger, car « le sous-intendant militaire à Nantes demande de fournir du pain à la gendarmerie, à raison de 10 rations de 750g par jour, jusqu’à nouvel ordre ».
10 mars 1867 : Nouveau conseil municipal à Châteaubriant. Le maire expose que la demoiselle Thébault, cirière, décédée à Châteaubriant, avait fait un legs d’une rente annuelle de 100 frs au profit de la salle d’asile. Le Conseil pense que la situation mentale de la testataire ’’n’a pu lui permettre de faire un acte sérieux et à l’abri des critiques des héri-tiers de sang’’, que le dérangement de ses facultés était constant et de notoriété publique. Il engage la salle d’asile à répudier ce legs. [voir 18 mars 1867]
Vers le boulevard Saint Luc
A ce conseil municipal du 10 mars 1867, le maire expose qu’il devient urgent de prendre une décision sur le projet de rectification du chemin de grande communication de Juigné à Fougeray, partie comprise entre la ville de Châteaubriant et Paluel [Ndlr : on en parle depuis 1862 !]. La nouvelle traverse du chemin serait prise sur un champ appar-tenant à M. de Saint Luc et il conviendrait de s’entendre avec le propriétaire pour la largeur à donner à la nouvelle voie et pour le montant de l’indemnité à lui proposer. [Ndlr : la nouvelle voie, longtemps appelée ’’boulevard St Luc’’ porte de nos jours le nom de Rue Alsace-Lorraine].

Le Conseil Municipal pense que le marché aux chevaux qui se tient hebdoma-dairement près du champ du Bourgérard, pourrait être amélioré sensiblement si Monsieur de St Luc, au lieu de céder une traverse de dix mètres, consentait à vendre une largeur de 20 mètres de terrain. « Cette large voie qui constituerait plus tard un boulevard planté d’arbres serait de nature à augmenter singuliè-rement la valeur de la propriété du vendeur qui le borderait de deux côtés. Le Conseil Municipal espère que M. de Saint Luc, prenant en considération ses propres intérêts, n’hésiterait pas à faire à la ville des conditions modérées et équitables quant à la fixation du prix de vente ». La modération sur laquelle le Conseil croit devoir compter est « d’autant plus impérieuse actuellement qu’un proprié-taire vient d’offrir à la ville, gratuitement, un terrain de 50 ares dans le but d’établir sur un autre point le marché aux chevaux ».
16 mars 1867 : le maire écrit à M. le Comte de St Luc à Rennes.
« J’ai l’honneur de vous communiquer une délibération prise le 10 mars courant par le Conseil Municipal. Le chemin de grande communication n°34, de Châteaubriant à Fougeray, presque entièrement terminé sur tout son parcours, doit recevoir ouverture dans la ville. Des fonds sont mis à la disposition du service vicinal par M. le Préfet pour couvrir cette dépense. Il est de l’intérêt de la ville de profiter de l’allocation en fournissant le sol du chemin. D’autre part, il faut une place pour le marché aux chevaux si on veut le conserver de ce côté de la ville habitué à en jouir.
Dans cet ordre d’idées est intervenue la délibération du 10 mars votant l’acquisition du terrain nécessaire pour l’emplacement …
- 1) de la route
- 2) d’un boulevard sur lequel on tiendrait le marché et qui, de plus, serait une promenade et un embellissement pour la ville.
Il est à espérer, Monsieur le Comte, que vous seconderez les intentions du Conseil dans votre intérêt et pour rendre service à une commune où vous possédez d’importantes propriétés.
Il semble même que c’est pour vous l’occasion de maintenir l’offre que vous avez faite de donner gratuitement le sol du chemin et une place de marché, de retirer la condition - pour vous inutile - trop onéreuse pour la commune de macadamiser à toute largeur et de paver immédiatement les caniveaux, de trouver bon que
ce marché soit tenu le plus près possible du Faubourg des Loges où il est actuellement établi et où il ne peut rester.
Il n’y a là ni opposition ni contradiction au plan général et d’ensemble que vous
nous avez servi et dont l’exécution successive dépend de l’avenir.
En donnant le terrain demandé par le Conseil Municipal vous auriez droit à la reconnaissance publique. Dans le moment où nous avons beaucoup à faire et très peu de ressources, nous serions heureux d’avoir à vous remercier des facilités que vous auriez créées pour exécuter des améliorations dont vous profiterez dans une large mesure. Vous seriez dans la position de M. de Ville-morge. Il a bénéficié du quartier ouvert dans sa propriété de Bel Etre [Ndlr : Belêtre au nord de la mairie]. Il ne nous a fait payer ni l’emplacement des chemins construits aux frais de la commune ni les rues qu’il a établies et en ce moment nous offre gratuitement une place de marché.
Je vous prie Monsieur le Comte de vouloir bien me faire part de vos intentions. Elles seront favorables, généreuses, équitables et le Conseil ne pourra qu’applaudir à vos résolutions. Nous espérons de votre connaissance des lieux et des intérêts, de votre intelligence d’affaires, de votre grande position de fortune et de famille ». [Ndlr : quel envoi de fleurs ! ].
18 mars 1867 : finalement le comité de la salle d’asile a refusé la rente annuelle de 100 frs léguée par Mlle Eugénie Thebault.
26 mars 1867 à l’agent-voyer au sujet de chemin N°34 : « les indemnités pour le sol seulement, à payer à MM. de la Pilorgerie, de St Luc et Ernoul, s’élevant de 4 à 5000 frs, nous paierons les intérêts et il est à espérer que les propriétaires voudront bien attendre le paiement du capital. Malgré le manque de ressources dispo-nibles, le Conseil désire donner immédiatement une solution à cette affaire pour profiter du crédit de 3000 frs ouvert au service vicinal par M. le Préfet et affecté à l’exécution de la route de Châteaubriant à Paluel ».
27 mars 1867 : au sujet du legs Houdemont (revoir au 24 février 1867), le Préfet demande une délibération du Conseil Municipal de St Julien de Vouvantes constatant que ’’les hardes et vêtements ayant appartenu au sieur Houdemont et à sa femme, ont été distribués aux pauvres selon les volontés exprimées par lui’’. Le maire de Châteaubriant écrit donc à ce sujet au maire de St Julien de Vouvantes.
29 mars 1867 : le rôle relatif aux jeunes gens ayant fréquenté l’école primaire communale de Châteaubriant pour le 1er trimestre de 1867 est :
- - élèves de la commune 382 frs
- - élèves qui y sont étrangers 166 frs
Total 548 frs
Luxembourg
Le 26 mars 1867, Guillaume III, roi des Pays-Bas accepte de céder le Luxembourg à la France pour trois millions. Mais, le 1er avril, Bismarck, chancelier de la Confédération de l’Allemagne du Nord, télégraphie au roi des Pays-Bas en lui disant que cette cession du Luxembourg n’est pas une garantie pour la paix. Le roi des Pays-Bas annule donc la cession à la France, et pour la France c’est là un échec public qui se produit juste le jour de l’inauguration de l’exposition universelle de Paris. Le 11 mai 1867, lors de la Conférence de Londres à laquelle participe la France, le Luxembourg devient un Etat souverain héréditaire dans la famille de Nassau ’’perpé-tuellement neutre sous la sanction et garantie collective des Puissances’’. Avant d’accéder ainsi à l’indépendance, le Luxembourg a appartenu successi-vement aux comtes, puis aux ducs de Luxembourg, aux ducs de Bourgogne, aux rois d’Espagne, aux rois de France, aux empereurs d’Autriche et aux rois des Pays-Bas.
1er avril 1867 : pour les trois individus soumis à la surveillance de la Haute Police : Jean Guerchais, François Pelé, François Rouxel, leur conduite pendant le 1er trimestre de 1867, n’a donné lieu à aucune remarque.
8 avril 1867 : la liste électorale de 1867 comporte 1289 électeurs à Châteaubriant.
8 avril 1867 : les effets déposés à l’hospice civil de Châteaubriant, provenant d’un militaire décédé à Nozay le 24 septembre 1866, seront demain expédiés au Conseil d’Administration du 97e régiment de ligne en garnison à Nantes par la voie des transports de la guerre.
10 avril 1867, le maire de St Julien de Vouvantes dit que le Sieur Houdemont n’a laissé aucun héritier naturel connu et que deux distributions de hardes et vêtements ayant appartenu au testataire et à sa femme ont été faites aux pauvres, selon les volontés exprimées par le bienfaiteur.
[Ndlr : les hardes désignent habituellement des blouses ou des vêtements usagés, mot dérivé de l’ancien français farde, lui-même issu de l’arabe farda, qui peut désigner une pièce de coton].
13 avril 1867, le maire écrit au général de brigade commandant le département de Loire-Inférieure pour que deux jeunes matelots de la division de Toulon puissent obtenir prolongation des congés renou-velables dont ils sont porteurs.
14 avril 1867, au conseil municipal, le maire informe que M. de Saint-Luc offre de vendre son terrain à raison d’un franc le mètre, plus le prix de l’établissement des clôtures et de ponceaux qui peuvent être nécessaires. L’indemnité s’élèverait à 2650,10 frs et à 300 frs pour les clôtures et ponceaux et les frais de purge légale. Les ressources de la ville présentent un excédent suffisant pour faire face à cette dépense. ’’M. de Saint-Luc n’exige pas le paiement immédiat, moyennant le service des intérêts à 5 %’’. Le Conseil Municipal autorise cette acquisition.
26 avril 1867, le maire de Châteaubriant a reçu et transmet à M. Fernand Daniel-Lacombe le diplôme de Licencié en Droit obtenu à la Faculté de Droit de Paris et délivré par M. le Ministre de l’Instruction Publique. [Ndlr : M. Daniel-Lacombe est aussi Conseiller Municipal).
Substitueur
26 avril 1867 : le maire demande au Préfet un extrait d’acte de substitution. « Le sieur Menuet Auguste faisant partie de la classe de 1866 et ayant obtenu au tirage le numéro 6 de la liste du canton de Châteaubriant, est déjà sous les drapeaux comme substitueur. Les parents n’ont pu jusqu’à ce jour obtenir aucune pièce du corps dont il fait partie.
Pour justifier devant le Conseil de Révision, la position de ce jeune homme, sous le rapport du recrutement, je vous serais bien reconnaissant de me faire parvenir un extrait de l’acte par lequel il a substitué le sieur Menuet Jules, son frère, jeune soldat de la classe 1864 (numéro 25 de la liste du canton de Châteaubriant) ».
3 mai 1867 : le maire envoie au Sous-Préfet les livrets appartenant à Lahaye Jeanne et à Blouin Anne, ’’mères secourues’’ dont les enfants sont décédés [Ndlr : il s’agit d’enfants ’’naturels’’]
4 mai 1867 : encore le legs Houdemont. Un extrait du testament devra être inséré dans le Journal de Châteaubriant ’’avec une invitation aux héritiers d’avoir à transmettre à M. le Préfet leurs obser-vations dans le délai d’un mois. Cet appel fait aux héritiers inconnus devra en outre être affiché trois fois, à huit jours d’intervalle, à la mairie du domicile du testateur’’.
Archives hospitalières
20 mai 1867, le maire envoie des obser-vations à l’ordonnateur des dépenses de l’hospice : « L’Inspecteur Général De Stadler qui a visité récemment les archives hospitalières de la commune de Châteaubriant, a remarqué que le meuble qui les renferme est insuffisant et que les articles y sont entassés les uns sur les autres. Il ajoute qu’il serait à désirer que les liasses et les registres fussent placés debout sur les tablettes d’un casier ouvert. Cette mesure paraît d’autant plus facile à exécuter que la décoration de la salle de délibération où les archives doivent rester définitivement déposées, n’est pas encore faite, les murs étant nus, on pourrait sans faire de raccord, poser des tablettes ou construire un placard ».
28 mai 1867, le maire écrit à M. Masson négociant à Soudan : « Conformément à votre offre écrite du 22 mai courant, j’accepte au nom de la commune, pour 104 mètres à raison de 1,25 frs l’un, toute la pierre vous appartenant et restant actuellement dans la pièce de lande de la Perrière près la Croix Rouge en Saint-Aubin ».
28 mai 1867, l’État a vendu une parcelle de terrain à M. Caravanier Désiré, fabricant de briques à Châteaubriant, à la Ville en Bois, sise sur le bord de la route impériale n°178.
4 juin 1867 : le Sous-Préfet avait autorisé le maire à réunir le conseil municipal en session extraordinaire le 25 mai 1867, mais cette réunion n’a pas été possible parce que les conseillers n’étaient pas en nombre suffisant ’’par suite de l’absence de plusieurs d’entre eux en ce moment à l’exposition universelle et de l’état d’indisposition de quelques autres de ces messieurs’’. Le maire demande l’autoriation de réunir le conseil le 9 juin.
4 juin 1867 : le maire écrit au général commandant le département de Loire-Inférieure au sujet du jeune soldat Olivier François, sollicitant l’autorisation de contracter mariage avec la demoiselle Chevalier Anne, lingère, ’’dont la moralité est à l’abri de toute atteinte et qui appartient à une famille honnête’’.
5 juin 1867 : le maire écrit au commissaire de l’inscription maritime à Lorient au sujet du jeune Deshoux Julien, marin. « Ses père et mère n’ayant point eu de ses nouvelles depuis fort longtemps seraient désireux de savoir où il peut être’’
5 juin 1867 : son excellence le ministre de l’Intérieur fait connaître qu’il approuve l’inventaire sommaire des archives anciennes de l’hospice de Châteaubriant. Le Préfet demande de bien vouloir ’’faire opérer l’estampillage de toutes les pièces, la réparation de celles qui sont détériorées, la reproduction des numéros d’ordre et des lettres de série au dos des registres’’.
5 juin 1867, le maire écrit à M. Boutruche, lui demandant s’il est désireux de toucher la somme de 4000 frs que la commune lui devra le 24 juin 1868 pour le second terme du paiement de l’immeuble vendu à la ville pour la démolition des anciennes halles. (revoir au 21 janvier 1864).
Attentat
Paris, 6 juin 1867. En visite dans la capitale française, pour l’exposition universelle, et venant de quitter le champ de courses de Longchamp où ont défilé 40 000 hommes, le Tsar de Russie, Alexandre II, traverse le Bois de Boulogne aux côtés de Napoléon III, avec ses deux fils, le tsarévitch et le grand-duc Vladimir. Aux abords de la Cascade, un émigré polonais, Bere-zowski, tire sur le souverain russe.
Firmin Raimbeaux, écuyer de l’empereur, qui escorte la voiture, ayant vu à temps le geste du fanatique, jette son cheval entre lui et la calèche impériale. Le cheval reçoit la balle dans la tête, juste à la hauteur où Alexandre II se trouvait placé dans le landau.
Le Tsar est furieux, sa lourde moustache tremble de rage contenue. Il veut partir. L’impératrice se jette dans ses bras en pleurant. Emu, le Tsar cède et accepte de poursuivre le programme prévu, mais c’est un être sombre et triste que l’on traînera de réception en réception.
Le Conseil Municipal de Châteaubriant transmettra le 10 juin, une adresse à l’empereur.
7 juin 1867 : le maire a reçu l’arrêté de curage de la Chère en 1867, mais avant de le faire imprimer, afficher et exécuter, il demande que les affluents de la Chère soient compris. « Faute de prescription textuelle, le curage facile et peu dis-pendieux des ruisseaux pourrait rencon-trer opposition de la part de quelques riverains peu soucieux de leur intérêt et de l’intérêt public »
8 juin 1867 : M. Lecoconnier a fait construire une maison dans la basse rue mais, apparemment, en ignorant l’aligne-ment prescrit par arrêté, sur l’avis de M. Morin, architecte de la ville. Le maire lui rappelle ’’l’importance si grande de la parfaite régularité des alignements’’ et lui annonce que, dans son cas, ’’cela exige une vérification’’.
’’A cet effet, je vous prie et au besoin vous requiers de laisser les choses en l’état jusqu’à ce que cette opération ait été effectuée »
9 juin 1867 : conseil municipal à Châteaubriant. Une commission spéciale a examiné les comptes des finances municipales. Elle observe une irrégularité déjà signalée l’an dernier : ’’certaines sommes ont été ordonnancées avant qu’elles fussent dues’’. M. Delourmel de la Picardière fait observer que, lors du budget de 1866, un crédit de 1000 frs avait été alloué pour un atelier de charité, que c’était improprement qu’on avait qualifié ces travaux atelier de charité puisque quatre ouvriers avaient été employés. M. le maire répond qu’il en avait occupé davantage et que, du reste, il s’était toujours montré disposé à donner du travail à ceux qui se présentaient. D’une pièce produite ensuite par M. le maire il résulte que le nombre moyen des ouvriers employés par jour variait de 8 à 10.
Fêtes et chant : réduction
Ce 9 juin 1867, M. de la Pilorgerie, parlant au nom de la commission du budget, émet l’avis que les 450 frs pour les fêtes publiques pourraient être réduits. Le maire reconnaît que cette somme n’est presque jamais dépensée entièrement. La somme de 250 frs à la musique des sapeurs-pompiers a pour but de couvrir certains frais (achat d’instruments, éclairage et chauffage lors des répétitions)
Chant : M. de la Pilorgerie propose de réduire le crédit de 400 frs à 300 frs, dont moitié pour l’instituteur communal et moitié pour les Frères. Accord.
Affichage : M. Daniel-Lacombe demande de fixer un tarif pour le sieur Lucs qui a pour ainsi dire le monopole de l’affichage. Il fait observer qu’il prend 10 centimes par affiche et que ce prix lui paraît exagéré.
Le budget est ensuite voté.
Adresse à l’empereur
Ce 9 juin 1867, le Conseil Municipal adopte une adresse à l’Empereur :
« Sire,
Le Conseil Municipal de Châteaubriant vient témoigner à votre majesté sa profonde indignation de l’odieux attentat du 6 juin. Dieu protège la France, il n’a pas permis que le crime s’accomplisse sur notre terre hospitalière et a protégé votre Majesté et ses augustes hôtes.
Remercions-le. Dans notre reconnaissance, nos sentiments et nos vœux, mille fois répétons notre cri national : Vive l’Empereur ! »
Le Conseil Municipal ’’vote avec empressement cette adresse comme exprimant les sentiments de réprobation qu’il a éprouvés à la nouvelle de l’attentat’’ et, dans la lettre d’accompagnement qu’il envoie le lendemain, le maire dit que le Conseil Municipal veut « témoigner ses sentiments, ses vœux, sa reconnaissance pour l’auguste souverain à qui la France doit sa gloire, son bonheur, les merveilleux développements de l’industrie et la prospérité générale ».
L’Aluminium
Lors de l’exposition universelle de 1867, un nouveau métal, léger et résistant à la fois, attirait fort la curiosité : l’aluminium. L’aluminium est un élément chimique, de symbole Al et de numéro atomique 13. C’est un métal pauvre, malléable, de couleur argent, remarquable pour sa résistance à l’oxydation et sa faible densité. C’est le métal le plus abondant de l’écorce terrestre et le troisième élément le plus abondant après l’oxy-gène et le silicium. Trop réactif pour exister à l’état natif dans le milieu naturel, on le trouve sous forme combinée dans plus de 270 minéraux différents. Sa fabrication, au départ, donnait un métal dont le prix équivalait à celui de l’or. Désormais l’aluminium est utilisé pour les ustensiles de cuisine, les transports, la construction, les emballages, et même les cosmétiques. On s’interroge sérieusement sur sa neurotoxicité.
Foire et droits
La séance du 9 juin 1867 se poursuit avec l’avis à donner sur la création d’une foire à Guémené le premier mercredi du mois. Le Conseil Municipal estime que cette localité a déjà plusieurs foires, qu’il en existe beaucoup d’autres dans l’arrondissement de Châteaubriant et les communes limi-trophes, que toutes ces foires paraissent suffire aux besoins des commerces, que plus on les multiplie plus l’agriculture est négligée. Il est d’avis de ne pas faire droit à la demande.
En ce qui concerne le droit à percevoir sur les animaux exposés en vente sur les marchés de Châteaubriant, le Conseil considère qu’il importe, pour faciliter la perception, de supprimer les centimes et les fractions de centimes. Prenant en considération la quantité de terrain occupée par chaque animal, le tarif suivant est soumis à l’approbation du Préfet :
- Une paire de bœufs : 0,20 frs
- Un bœuf seul, ou un bouvard : 0,10
- Une vache ou une génisse : 0,10
- Un taureau de moins de 2 ans : 0,10
- Un cheval, un âne ou un mulet : 0,10
- Un porc : 0,10
- Un taureau ou un cheval étalon : 0,50
- Un veau au-dessous de 6 mois : 0,05
- Un mouton ou une chèvre : 0,05
Un ou deux cochons de lait 0,05
Un plan de la Chère
Le Conseil Municipal a souhaité, le 24 février dernier, obtenir un plan de la rivière de Chère dans la traverse de la ville. Le Préfet demande les raisons motivant cette requête. Le Conseil répond que ’’la nécessité d’avoir un plan résulte des inconvénients produits par le défaut de réglementation de la rivière. Chacun bâtit à l’extrémité de son terrain sur des lignes disparates, sinueuses, sans harmonie entre elles’’. Le Conseil s’est ému de cet état de choses, ’’il pense qu’il est facile d’y remédier avec plus d’alignement. Les propriétaires seraient heureux de le suivre, ce serait dans leurs intérêts’’. Le Conseil a l’honneur de prier M. le Préfet de bien vouloir accueillir favorablement la délibération du 24 février dernier.
Demain l’Europe
Au vingtième siècle, il y aura une nation extraordinaire. Elle sera grande, ce qui ne l’empêchera pas d’être libre. Elle sera illustre, riche, pensante, pacifique, cordiale au reste de l’humanité. Elle aura la gravité douce d’une aînée. Elle s’étonnera de la gloire des projectiles coniques, et elle aura quelque peine à faire la différence entre un général d’armée et un boucher ; la pourpre de l’un ne lui semblera pas très distincte du rouge de l’autre. Une bataille entre Italiens et Allemands, entre Anglais et Russes, entre Prussiens et Français, lui apparaîtra comme nous apparaît une bataille entre Picards et Bourguignons. Elle considérera le gaspillage du sang humain comme inutile. Elle n’éprouvera que médiocrement l’admiration d’un gros chiffre d’hommes tués. Le hausse-ment d’épaules que nous avons devant l’inquisition, elle l’aura devant la guerre. (… ) Elle aura la suprême justice de la bonté. Elle sera pudique et indignée devant les barbaries. La vision d’un échafaud dressé lui fera affront. Les meurt-de-faim et les va-nu-pied, ces frères douloureux et vénérables de nos splendeurs myopes et de nos prospérités égoïstes, auront, en dépit de Malthus, leur table servie sous le même soleil.
La nation centrale (… ) sera plus que nation, elle sera civilisation ; elle sera mieux que civilisation, elle sera famille. Unité de langue, unité de monnaie, unité de mètre, unité de méridien, unité de code (…) une incalculable plus-value résultant de l’abolition des parasitismes ; plus d’oisiveté l’arme au bras ; la gigantesque dépense des guérites sup-primée ; les milliards que coûtent annuellement les armées permanentes laissés dans la poche des citoyens ; (…) partout le fer disparu sous la forme glaive et chaîne et reforgé sous la forme charrue ; la paix, déesse à huit mamelles, majestueusement assise au milieu des hommes ; aucune exploi-tation, ni des petits par les gros, ni des gros par les petits ; l’égalité sortant toute construite de l’instruction gratuite et obligatoire ; le châtiment remplacé par l’enseignement ; la prison transfigurée en école ... La liberté du coeur humain respectée au même titre que la liberté de l’esprit humain, (…) Cette nation aura pour capitale Paris, et ne s’appellera point la France ; elle s’appellera l’Europe et, aux siècles suivants, plus transfigurée encore, elle s’appellera l’Humanité. (…)
Victor Hugo
Introduction au Paris-guide de l’exposition universelle de 1867
15 juin 1867 : M. Pierre Bossé, demeurant à Châteaubriant, a le projet d’établir un atelier de pelleterie (prépa-ration et commerce de fourrures) sur le ruisseau du Rollard. Il y a eu enquête publique, le maire transmet le dossier au Sous-Préfet.
17 juin 1867 : Pierre Dupré, mécanicien à Châteaubriant, prend une concession au cimetière à titre perpétuel, 6 m2 destinés à faire une fondation pour l’inhumation de membres de sa famille.
18 juin 1867, le maire, M. Béchu du Moulin Roul écrit à M. Lancelot percepteur des contributions directes. « Par applica-tion de l’article 42 de la loi du 18 juillet 1837, je vous invite à me faire parvenir la liste des 30 plus imposés de la commune. Je dois vous faire observer que la liste devra être formée en dehors des mem-bres du Conseil Municipal qui pourraient se trouver dans le nombre des plus imposés ».
19 juin 1867 : au capitaine des sapeurs-pompiers « je vous invite et au besoin vous autorise à donner les ordres nécessaires pour que la Compagnie de Sapeurs Pompiers prenne les armes dimanche prochain à l’effet d’assister à la cérémonie de la Fête-Dieu. Elle devra être réunie, musique en tête, sur la place de l’hôtel de ville à 11 heures ».
L’empereur exécuté
19 juin 1867 : au Mexique, Maximilien d’Autriche, est accusé d’avoir servi d’instrument principal à l’intervention française et d’avoir accepté la couronne offerte par une minorité inconstitutionnelle. Condamné à mort, il est exécuté. En mourant, il crie « Que mon sang soit répandu pour le bien du pays. Vive le Mexique ! Vive l’indépendance ! ».
Depuis que le Mexique avait proclamé son indépendance (1821), une multitude de coups d’État s’étaient succédé. En 1858, l’Indien Benito Juárez (photo), membre du parti libéral, s’empara du pouvoir. Napoléon III, voulut mettre fin à l’anarchie régnant dans ce pays, et y instaurer un Empire, dressant contre les États-Unis un empire catholique allié à la France, projet soutenu par Eugène Rouher, ministre de Napoléon III, qui en parlait comme de « la plus Grande Pensée du Règne ». Mais ce fut un désastre : plus de 6000 morts et 336 millions de dépenses, contribuant à l’impopularité du Second Empire.
L’exécution de Maximilien d’Autriche fut mal accueillie à Paris.
20 juin 1867 lettre du maire de Châteaubriant au Sous-Préfet : ’’en conformité avec votre lettre du 14 de ce mois, je m’empresse de vous faire con-naître que la nommée Peignet Perrine, réclusionnaire libérée, assujettie à la surveillance de la Haute Police, est arrivée ce jour dans la commune, munie d’un passeport avec secours de route qui lui a été délivré à Laval (Mayenne) le 8 juin’’.
22 juin 1867 : le maire envoie au Sous-Préfet les journaux dans lesquels insertion a été faite d’un extrait du testa-ment de François Houdemont et un cer-tificat du maire de St Julien de Vouvantes constatant que trois exemplaires de cet extrait ont été publiés et affichés dans sa commune les dimanches 26 mai, 2 et 9 juin, sans réclamation aucune.
25 juin 1867 : rétribution scolaire, rôle dressé par M. Lucas-Delaunay, instituteur primaire communal :
- Parents d’élèves de la commune : 358 frs
- Parents d’élèves étrangers : 164 frs
- Total 522 frs
25 juin 1867 : la ville paie le solde de la Maison Thuau achetée pour aboutir à la démolition des anciennes halles. Voir au 12 juin 1864.
30 juin 1867 : réunion extraordinaire du Conseil Municipal pour donner son avis sur l’opportunité de créer une foire, sollicitée par la commune de Combrée le 25 février de chaque année. Le Conseil « dans la pensée que cette foire aura pour objet de développer les transactions dans la commune de Combrée et que, d’autre part, elle ne paraît pas nuire aux marchés de Châteaubriant » donne un avis favorable.
Et puis, sur la proposition du maire, le Conseil demande qu’il soit fait des instances auprès du Préfet pour accélérer les travaux d’étude du chemin de Châteaubriant à Béré par Paluel et qu’un plan soit dressé aussitôt que faire se pourra. (voir au 22 juillet 1867)