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1864, octobre-novembre




11 octobre 1864 : la dame Buron, veuve, boulangère, a fourni au détachement du 3e régiment d’artillerie venant de Nantes et se rendant à Metz, la quantité de 3 rations de pain, soit 20 frs. « Je vous dirai que le kg de pain de froment pendant le mois de septembre dernier s’élevait à 26 centimes ».

12 octobre 1864 : arrêté du Préfet autorisant la commission administrative de l’hospice de Châteaubriant à accepter le legs de Mlle Guérin.

13 octobre 1864 : M. Jean-Charles Lorette a fait un legs en faveur de l’hospice civil de Châteaubriant.

14 octobre 1864 : le Préfet annonce que le jeune Vivien Victor ne peut être admis à l’Hôtel-Dieu de Nantes car « le chirurgien en chef des hospices a fait connaître que son traitement en cette saison resterait sans résultat. Il importe donc d’attendre la belle saison ».

17 octobre 1864 : le jeune Jean Baptiste Hessant (ou Haissant, on trouve les deux écritures), est admis en qualité d’élève boursier à l’école départementale des sourds-muets située à La Persagotière à Nantes. « Vous voudrez bien le faire conduire sans perte de temps dans cet établissement, l’ouverture des cours ayant eu lieu le 13 octobre courant » écrit le maire à son père en ajoutant « si vos moyens de fortune ne vous permettaient pas de payer le trousseau obligatoire et qui est d’une valeur de 200 frs, vous auriez à vous entendre avec M. le directeur de l’école pour la réduction à obtenir »

18 octobre 1864 : le maire de Châteaubriant écrit aux maires de Soudan, St Aubin, Ruffigné, en envoyant un questionnaire communal pour la statistique agricole.

22 octobre 1864 : le maire, M. Béchu du Moulin Roul, adresse au Sous-Préfet un double de l’inventaire des archives de la commune de Châteaubriant antérieures à 1790. « Pour la conservation des registres des délibérations, ou d’une partie des pièces qui en font l’objet, j’ai fait confectionner des boites en bois pour les renfermer »

24 octobre 1864 : le Préfet a ouvert un crédit de 300 frs, au budget de la commune de Châteaubriant, pour l’entretien de la salle d’asile.

 Infailliblement

25 octobre 1864 : le maire de Rhetiers écrit à celui de Châteaubriant : « Je suis heureux de vous annoncer que par arrêté du 30 septembre dernier, M. le Préfet d’Ille et Vilaine a classé au nombre des chemins vicinaux ordinaires, le chemin n° 41 de Rhetiers à Châteaubriant par Fercé ».

[Ce chemin 41 est, de nos jours, la "route de Fercé " qui emprunte la rue Guy Môquet et se poursuit par Fercé et Retiers]

« Nous allons immédiatement prendre les dispositions nécessaires pour sa confection par entreprise sur la commune de Rhetiers, il ne restera plus que la lacune entre la limite de votre commune et la rivière du Semnon qui, par la force des choses, finira par s’ouvrir. Je vous engage fortement, M. le Maire, à vous joindre à nous pour obtenir que le chemin soit classé de grande communication pour faire suite à celui déjà classé dans votre département. En insistant vivement auprès du Conseil Général d’Ille et Vilaine, nous y arriverons infailliblement ».

A la suite de cette lettre, le maire de Châteaubriant écrit à l’agent voyer de l’arrondissement :

« Pour la réussite de ce projet, je me plais à l’avance à compter sur votre bienveillant concours. Il sera, je pense, nécessaire d‘étudier le terrain formant la lacune indiquée par M. le maire de Rhetiers, non sur le territoire de la commune de Châteaubriant, mais bien sur ceux des communes de Rougé et Fercé en poursuivant jusqu’à la limite du département d’Ille et Vilaine, si vous ne l’avez déjà fait.

Cette nouvelle voie de communication dans l’intérêt du commerce et de l’agriculture et par suite de la ville de Châteaubriant est de la plus grande importance »

28 octobre 1864 : la ville vend à Jean-Baptiste Catellier, propriétaire et docteur en médecine, des parcelles de terrain excédant la largeur du chemin de grande communication n° 41 moyennant la somme de 324,15 frs.

31 octobre 1864 : par arrêté du Préfet du 24 octobre 1864, M. Hanet, juge de paix, est renouvelé comme membre de la Commission Administrative de l’Hospice de Châteaubriant. Même chose pour M. Foutrel-Gaugy notaire à Châteaubriant .

 Enfance et indigence

3 novembre 1864 : Agathe Gaillard, domestique, originaire de Fercé, a accouché dans la commune de Châteaubriant où ses père et mère habitent depuis à peu près 3 ans, d’un enfant de sexe masculin, le 17 octobre dernier. « Elle est dans un état complet d’indigence et la famille ne peut lui venir en aide pour élever son enfant ».

Le maire demande qu’elle soit admise à « jouir du bénéfice des dispositions de l’arrêté portant règlement général sur le service des enfants assistés en date du 21 octobre 1861 »

5 novembre 1864 : l’enfant Aron Mathilde est née à Châteaubriant le 29 octobre 1863 de Bautier Jeanne, tailleuse, qui a quitté la commune le 15 juillet dernier et demeure depuis à St Nazaire où elle exerce la profession de domestique. « L’enfant a été abandonnée par sa mère aux soins de sa grand-mère, Mme Bled Louise, femme de Bautier Jean-Baptiste, maçon, ensemble demeurant à Châteaubriant et chez lesquels elle est tout à fait bien. Comme vous le voyez, monsieur le Préfet, l’enfant demeurant à charge de sa grand-mère, il me semble bien naturel et même très équitable qu’elle touche le secours qui doit servir à l’élever et que, pour éviter à l’avenir aucun embarras, ses nom et prénom seront substitués à ceux de la mère sur le livret ».

5 novembre 1864 : les actes ont été signés avec Mme Veuve Thuau le 28 octobre et avec MM. Boutruche père et fils le 2 novembre 1864 [pour la vente de leurs maisons, préalable nécessaire à la démolition des vieilles halles].

7 novembre 1864  : le Conseil Municipal se réunit à Châteaubriant. Le maire lit une lettre de M. le Comte de Villemorge [propriétaire des terrains de Bel-être] qui demande à la commune la cession de tous les anciens chemins devenus inutiles par suite de l’ouverture des deux routes qui coupent sa propriété. Le Conseil Municipal nomme une commission

Le Conseil Municipal autorise le maire à faire, s’il y a lieu, acquisition d’une seconde glace pour décorer la grande salle de la mairie.

Elle l’autorise aussi à prendre, dans la Carrière du Prince, la quantité de macadam nécessaire au rechargement de la Rue Neuve des Halles « dont la chaussée est gravement endomagée » (avec un seul m).

Le maire annonce aussi que « les contrats d’acquisition des maisons Thuau et Boutruche sont depuis peu passés et approuvés. Les congés vont être donnés aux divers locataires et les travaux de démolition des immeubles et des vieilles halles pourront être entrepris dans les premiers jours de juillet prochain ».

La démolition des vieilles halles va fournir à la commune une assez grande quantité de matériaux. « il serait peut-être plus profitable pour la ville de les utiliser à la construction d’un abattoir projeté depuis longtemps ». Après en avoir délibéré, le Conseil est d’avis d’établir cet abattoir sur le terrain communal « des Planches » que doit traverser le chemin de Béré à Paluel. Un plan est demandé aux agents voyers.

 Violon, prison

Violon
Dessin de Eliby - 06 23 789 305

7 novembre 1864 (suite) : au Conseil Municipal, le maire, M. Béchu du Moulin Roul, dit qu’il est question de supprimer le « violon » depuis longtemps établi à la maison d’arrêt de Châteaubriant « pour le service de la police municipale ».

« Par suite la commune aurait à en établir un autre où bon lui semblerait ».

Mais, dit le maire, « cette mesure serait fâcheuse pour le bon ordre et pour les intérêts communaux ».

C’est pourquoi il propose de s’adresser à l’administration supérieure en lui offrant de payer au gardien-chef une indemnité annuelle et en lui faisant remarquer que « la commune a toujours été disposée à être agréable au Département et au Conseil Général et que, en présence de la demande de M. le Directeur des Prisons, il est prêt à en fournir les preuves »

Le Conseil Municipal, considérant que « les gracieuses concessions faites par la commune au Département sont de nature à en appeler de sa part » est unanime pour engager M. le Maire à s’entendre à ce sujet avec l’administration supérieure .

« On appelle violon, à Paris, et aujourd’hui dans beaucoup de départements, une prison que chaque section a dans son enceinte, pour enfermer ceux qu’on arrête la nuit et qui sont, le lendemain, transférés dans une maison d’arrêt. » (Guadet. Mémoires de Buzot, 1823)

Origine du mot : la lucarne garnie de quatre barreaux, rappelle les cordes tendues sur le violon.

Mais on dit aussi que l’expression remonterait au temps de Louis XI : à cette époque les nombreux plaideurs qui assiégeaient le palais de justice faisaient un tel tapage dans la salle des pas-perdus, qu’un bailli fit enfermer les plus tapageurs dans une salle de la conciergerie. Seulement, l’excellent homme ordonna qu’un Violon restât constamment suspendu aux murs de la prison, afin que les captifs de quelques heures pussent se divertir honnêtement.

Source : http://www.metronimo.com/fr/

 55 becs de gaz

Toujours le 7 novembre 1864, l’adjudication de l’éclairage de la ville a eu lieu à raison de 3 frs par bec pour les mois d’hiver et de 2.50 frs pour les mois d’automne ou de printemps. Il en ressort une économie de 99 frs pour les 55 becs établis par la commune

Les becs de gaz des mauvais coins
Éclairent les filous en loques
Et ceux qui, pleins de soliloques,
S’en vont jaunes comme des coings

écrira Maurice Rollinat en 1883

 Rues et passerelle

Toujours le 7 novembre 1864, en présence des réclamations des habitants et du danger que présente la circulation des voitures élargies sur la partie du chemin comprise entre le faubourg de la Torche et la Maison Brûlée, le maire fait dresser un plan par les agents voyers. Le Conseil Municipal estime que les travaux pourront donner du travail pendant l‘hiver aux ouvriers inoccupés et autorise le maire à les faire exécuter.
(Ndlr : il s’agit, de nos jours, du bas de la rue des Déportés Résistants, partie comprise entre l’étang de la Torche et la rue Maréchal Foch)

Par ailleurs le maire dénonce au Conseil le mauvais état de la passerelle du gué du Moulin Neuf dont les solives tombent de vétusté. M. l’agent voyer en chef présente le projet d’un pont « peu dispendieux » consistant en « un aqueduc à 4 voies d’un mètre de largeur chacune, le tablier en pierre de Nozay serait la partie la plus coûteuse » - « Avec le concours des propriétaires riverains, le village du Moulin Neuf sera bientôt j’espère relié au faubourg de Béré » dit le maire.

 Acquérir l’étang de la Torche ?

Toujours le 7 novembre 1864, à l’occasion de l’abat de 3 pieds de peupliers à prendre sur la promenade au-dessous du château, M. le Maire appelle l’attention du Conseil Municipal sur l’opportunité qu’il y aurait peut-être pour la commune d’acquérir de la famille Artur toute la partie de l’étang de la Torche non vendue au Dr Delourmel. Une commission va examiner la question.

Enfin le maire rend compte à l’assemblée des opérations du Comice Agricole et le Conseil Municipal décide à l’unanimité que la somme restant en caisse sera versée à titre de gratification entre les mains des employés municipaux dont l’établissement du comice a augmenté le travail. Puis le Conseil s’occupe du renouvellement de 5 membres du Conseil de Surveillance de la Caisse d’Epargne

14 novembre 1864 : le maire accuse réception de la lettre du Recteur de l’Académie de Nantes envoyant le diplôme de bachelier obtenu par M. Le Coconnier Ludovic, dans la faculté des Sciences de Rennes.

17 novembre 1864  : pour les frais de notaire liés à l’acquisition des maisons Boutruche et Thuau, le Conseil Municipal du 5 juin 1864 avait voté une somme de 1500 frs. Mais le Préfet a omis d’ouvrir ce crédit dans le budget de la commune. Le maire demande de remédier à cette omission.

18 novembre 1864 : l’éclairage de la ville a été confié à M. Bressin, ferblantier-lampiste, pour 5 années à compter du 1er janvier 1865, moyennant la somme annuelle de 935 frs. (revoir au 7 novembre 1864)

 Débits de boissons

21 novembre 1864 : M. Livergnage, ouvrier charron, père de famille, a adressé une lettre au maire de Châteaubriant. Celui-ci écrit au Sous-Préfet : « Etranger alors à la commune de Châteaubriant, M. Livergnage avait loué pour la St Jean dernier, faubourg de la Barre, et à un prix élevé, l’auberge de la Croix Verte existant depuis un temps immémorial, avec l’intention de continuer la même industrie. La demande de débit de boissons de M. Livergnage a été rejetée : il n’était pas connu et c’eut été augmenter le nombre de débits de boissons, attendu que le locataire, qui sortait de la maison, le sieur Chevreuil, avait été autorisé à continuer ce même commerce dans sa nouvelle habitation »

« Ce rejet a beaucoup contrarié M. Livergnage et MM. Buron propriétaires de la Croix Verte, froissés dans leurs intérêts par une décision de nature à diminuer considérablement la valeur locative de cette auberge ». Des réclamations et plusieurs démarches ont été faites auprès du maire et renouvelées à l’occasion de la fermeture du cabaret de Mlle Letourneur. « D’après les renseignements qui m’ont été donnés, Livergnage et sa femme étant de très bonne conduite, très honnêtes et très moraux, je serais d’avis de leur accorder l’autorisation qu’ils sollicitent » conclut le maire.

21 novembre 1864 : le maire fait aussi une intervention pour M. Yvon qui souhaite être autorisé à continuer le débit de boissons actuellement exercé par M. Barat dans la maison qui lui appartient, place des Halles. « A tous égards il y a lieu d’accueillir favorablement la demande de M. Yvon. Il ne me semble pas cependant que ce soit une raison de refuser la nomination de M. Livergnage »

« M. Yvon n’a besoin de son autorisation que pour la St Jean et si d’ici là il n’y avait pas de nouvelle vacance, je vous prierais alors M. le Sous-Préfet d’autoriser également M. Yvon par anticipation et sauf à ne pas remplacer postérieurement un des cabarets qui viendraient à vaquer, bien persuadé que le très excellent décret du 29 décembre 1851, sagement appliqué, ne doit pas avoir pour effet de porter atteinte à la fortune et aux droits acquis des particuliers ».

23 novembre 1864 : le maire de Châteaubriant réclame au maire de Soudan le questionnaire nécessaire pour l’enquête agricole de 1864, qu’il lui demandait pour le 15 novembre (revoir au 18 octobre)

24 novembre 1864 : Mlle Caron, tante de M. Guibourg de St Julien de Vouvantes, vend un terrain pour la rectification du chemin de grande communication n°34 de Juigné des Moutiers à Fougeray.

26 novembre 1864 : la dame Buron, boulangère, a fourni 43 rations de pain aux troupes de passage pendant le 3e trimestre 1864

28 novembre 1864 : les époux Laumaillé demandent l’autorisation de remplacer la demoiselle Letourneur dont le cabaret a été fermé par mesure administrative.

« Les renseignements que j’ai recueillis sur les époux Laumaillé sont très satisfaisants, mais vous désirez, Monsieur le Sous-Préfet, réduire le nombre trop considérable des débits de boissons. Pour atteindre ce but, il est bien de ne remplacer ni les cabarets fermés par l’autorité supérieure, ni les cabarets venus à vaquer par cessation de commerce des titulaires s’il n’est nécessaire ou équitable de les maintenir soit pour les besoins de la population soit par respect des droits acquis »
« Le cabaret de Mlle Letourneur n’étant dans aucun de ces cas spéciaux, j’ai exprimé dans mon avis qu’il pourrait être supprimé. Si vous adoptez cette opinion, M. le Sous-Préfet, il n’y aurait pas lieu d’autoriser les époux Laumaillé, mais seulement de tenir note de leur demande pour l’avenir ».

29 novembre 1864 : Lettre du maire à M. Ganache, cabaretier à Châteaubriant : « Je viens vous donner avis que vous avez à vous occuper de chercher une maison pour la Saint-Jean prochaine, 24 juin 1865, par le motif qu’à cette époque elle sera démolie avec les vieilles halles dont elle fait partie. Ainsi, monsieur, regardez la présente [lettre] comme un congé qui vous est donné à cet effet ».