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1862, de juillet à décembre




 37 jours de chômage au moulin

1er juillet 1862 : le maire écrit au Sous-Préfet : « Parmi les individus soumis à la surveillance de la haute police qui habitent la commune de Châteaubriant, il n’est survenu aucun changement. Ils sont au nombre de trois :Guerchet Jean, Pelé François, Roussel François.
Tous forçats libérés et leur conduite n’a donné lieu à aucune remarque ».

1er juillet 1862 : le maire écrit au sous-intendant militaire à Nantes pour lui faire parvenir les factures du sieur Buron, boulanger :
- Un mandat d’étape établissant le nombre de rations de pain qu’il a fournies aux militaires de passage pendant le deuxième trimestre 1862
- Un état des rations de pain distribuées aux militaires et marins détenus dans la prison et marchant sous l’escorte de la gendarmerie pendant le même temps.

3 juillet 1862 : M. René Hupel est autorisé à ouvrir un débit de boissons à Châteaubriant en remplacement de M. Bossé René qui a déclaré y renoncer.

6 juillet 1862 : un Conseil Municipal se réunit sous la présidence de M. Béchu du Moulin Roul. Celui-ci propose d’abord une légère modification au plan du pont de la Rue des Halles. Elle consiste dans la construction au long du mur de ville, sur la largeur de la rue, d’un aqueduc de 70 cm de largeur, palatré en pierres de Nozay « dont l’effet sera de débarrasser des immondices qui l’encombrent constamment la portion supérieure de la douve comprise entre le pont et le mur de ville ». Cette dépense sera amplement couverte par les rabais obtenus sur l’ensemble des travaux dont le prix est de 2350,34 frs.

Dans la suite du Conseil, « l’honorable M. Dorn est élu comme directeur de la Caisse d’Epargne en remplacement de M. Toullic nommé juge à Nantes ».

 Un dortoir de 15

Ce même 6 juillet 1862, le maire soumet au Conseil Municipal une proposition de l’instituteur communal et le plan du dortoir de l’école. De l’avis de messieurs les inspecteurs, le nombre de lits ne devrait pas excéder 12.

Après avoir examiné le plan de l’ancien dortoir et s’être rendu compte des améliorations apportées à ce local par M. Lucas Delaunay, le Conseil Municipal est d’avis de porter à 15 le nombre de lits des élèves.

 Religieuses de l’asile

Ce 6 juillet 1862 le maire propose de résoudre la difficulté relative à la pension demandée par l’hospice en échange de la mise à disposition de religieuses pour la salle d’asile. D’abord fixée à 400 frs, elle a été portée à 600 frs par le Conseil Municipal du 10 novembre 1861. Mais cela ne convient pas à l’administration de l’hospice : « en maintenant le chiffre de 800 frs, l’administration de l’hospice paraît oublier qu’elle ne doit pas bénéficier sur un établissement aussi nécessaire et soutenu par la charité. D’autre part l’administration de l’hospice demandant une subvention motivée par l’exiguïté de ses ressources et la perte résultant de la conversion des rentes en 3 %, je propose de voter une subvention de 600 frs applicable tant à l’augmentation de la pension de ces dames qu’au bénéfice de l’hospice ».

Autres subventions : le maire propose une subvention de 100 frs en faveur du Tambour de ville, souvent employé à faire des tournées en compagnie du commissaire de police.

Il propose aussi une gratification de 150 frs en faveur de M. Moisdon, commis expéditionnaire de la mairie, chargé du recensement quinquennal de la population en 1861. Ces 150 frs représentent le quart de son salaire annuel.

Une somme des 500 frs, applicable à la Grande Vicinalité servira à la réparation des terrassements et au creusement des rigoles sur le chemin n°41 dans les parties non encore empierrées.

Une somme de 500 frs est attribuée pour l’installation d’une pompe sur le puits public de Béré.

600 frs sont nécessaires pour indemniser Mlle Delalande de la parcelle de son jardin sera prise pour l’élargissement du chemin de petite communication n°6 de la Vannerie à la Barre. En fait le maire proposera 390 frs à Mlle Delalande, pour 130 m2 avec faculté, si elle ne trouve pas cette indemnité suffisante, de recourir à la voie de l’expertise.

400 frs sont prévus pour améliorer les promenades publiques et 500 frs pour améliorer les fontaines et lavoirs publics.

Enfin 1000 frs sont mis au budget pour installer, dans un des appartements de l’Hôtel de ville, une salle des archives de la commune.

7 juillet 1862 : « Je vous invite et au besoin vous requiert de bien vouloir faire conduire, pour y rester jusqu’à une date ultérieure, la nommée Leroux Octavie-Perrine atteinte d’aliénation mentale » écrit le maire au commissaire de police. « Vous voudrez bien prendre les mesures nécessaires pour éviter son évasion ». Le maire précisera, le 15 juillet, « Cette malheureuse est méchante et même furieuse. Elle en veut particulièrement à sa mère et menace continuellement de la tuer ». Elle sera admise à l’asile St Jacques à Nantes

13 juillet 1862 : le maire de Châteaubriant, M. Béchu du Moulin Roul, réunit son Conseil Municipal pour examiner les comptes de l’année 1861 pour la commune, l’hospice et le bureau de bienfaisance et pour élaborer le budget de 1862.

Il étudie notamment la liste des jeunes garçons admis gratuitement à l’école communale pendant l’année scolaire 1861-62. Pour quatre d’entre eux il estime que « l’état de fortune de leurs parents leur permet de payer la rétribution scolaire ». Il approuve ensuite la liste supplémentaire comprenant 22 noms qui, ajoutés aux 36 noms de la liste principale, portent à 58 le nombre des enfants admis gratuitement au bénéfice de l’instruction.

 Le lit de la Chère

« Plusieurs de nos concytoyens » dit le maire, « m’ont fait observer qu’il serait fort utile que le lit de la rivière de Chère fut régularisé dans son parcours de l’étang de la Torche au Pont Glémois mais surtout derrière les halles : un alignement régulier, une largeur uniforme satisferaient les yeux des promeneurs et donneraient aux riverains l’usage d’une nappe d’eau plus étendue ».

« En outre les déblais auraient pour résultat l’exhaussement des terrains sis au nord de la maison Richer, terrains que la ville peut sans grands frais rendre très utiles au voisinage par l’établissement d’un lavoir public »

Le Conseil Municipal est d’avis, pour la salubrité publique :
— Que le lit de la Chère soit porté à une largeur de 5 mètres.
- Que le pont provisoire soit laissé en dehors et sur la rive droite, pour que le cours d’eau soit, dans la traversée de la place, parallèle à l’hôtel de ville.
- Qu’en quittant la place, la rivière, s’infléchissant à gauche, vienne se raccorder aux culées du pont de l’usine de M. Legal [ndrl c’est à dire de la tannerie Legal]

 M. le Comte de St Luc

M. le Comte de St Luc est propriétaire d’une grande quantité de terres situées à l’ouest de la ville de Châteaubriant qui constituent la ferme du Bourgérard. Il a fait dresser un plan pour l’emploi futur des terres qui touchent la ville et de quelques pièces de terrain enclavées dans sa métairie. Le but qu’il poursuit, dit-il, est le développement de la ville de ce côté.

Plan

Son plan propose notamment une rue qui, partant de Béré vient aboutir à l’extrémité du Faubourg de la Barre. Elle traverse du Nord au Sud le grand champ du Bourgérard que doit lui-même traverser de l’Est à l’Ouest le chemin de grande communication n°34 de Juigné au Grand Fougeray par St Aubin des Châteaux. Au point d’intersection de la rue projetée et du chemin serait aménagée une vaste place.

En même temps, dans une lettre au maire de Châteaubriant, M. le Comte de St Luc propose d’abandonner gratuitement à la ville le terrain nécessaire à la réalisation du projet qu’il présente. Mais en imposant à la commune diverses charges relativement lourdes pour l’accomplissement desquelles il accorde seulement un délai de deux ans.

[Ndlr : le chemin n° 34 correspond à l’actuelle Rue des Anciens Combattants. La Route de St Aubin des Châteaux faisait un arrondi vers le Nord (voir plan). Elle se poursuivait vers le Bois Hamon sur le tracé qui correspond à l’actuelle « Rue Vieille Voie ». La rue projetée est l’actuel Boulevard de la République)

 Oui mais …

Le Conseil Municipal verrait avec joie réaliser le plan dont il s’agit et remercie vivement M. le Comte de St Luc de l’intérêt qu’il porte à la ville. « Malheureusement les ressources dont dispose la ville ne permettent pas de l’engager à remplir seule les conditions posées par M. de St Luc. Elle ne pourrait tout au plus qu’y contribuer dans la mesure de ses forces ».

Et le Conseil poursuit, en montrant à M. de St Luc quel serait son intérêt : « Sans doute M. le Comte de St Luc serait largement rémunéré des dépenses qu’il ferait lui-même, pour l’exécution de son projet, par la plus-value considérable que ne manqueraient pas d’acquérir ses terrains ».

Maison dite du Bourgérard, prise en 1989

« La ville a besoin d’un emplacement pour y établir le marché aux bestiaux qui se tient actuellement sur le chemin public près du Bourgérard, pour des dépôts de voitures le jour du marché, etc, etc . Le terrain compris entre l’ancien chemin de St Aubin et le tracé de la nouvelle route, tel qu’il a été porté sur le plan fourni par M. le Comte de St Luc, convient parfaitement à cette destination. En consacrant ce terrain à l’usage indiqué, on favorise l’exécution du projet de M. de St Luc.

Ce projet dut-il même n’être pas réalisé, le fait seul de l’établissement d’un marché sur le terrain dont il est question fera certes augmenter la valeur des terrains voisins, qui deviendront des emplacements très recherchés ».

En conséquence de quoi, ce 13 juillet 1862, le Conseil Municipal autorise le maire à acquérir à l’amiable le terrain dont il s’agit avec « le ferme espoir que M. de St Luc aura des prétentions modérées, espoir fondé sur l’intérêt que M. le Comte de St Luc a exprimé pour la ville et des avantages qu’il retirera lui-même de l’établissement d’un marché dans sa propriété ».

 Quel vieux débris ?

14 juillet 1862 : le maire de Châteaubriant demande au Ministre de la Guerre les états de service du sieur Duperrin Jean qui a été décoré de la médaille de Ste Hélène sous le n° 249 764.

« Ce vieux débris de nos anciennes gloires, qui est dans le plus grand besoin, désirerait obtenir un secours du gouvernement mais, à cet effet, il est nécessaire qu’il ait une copie de ses états de service ».

 Honéreux

17 juillet 1862 au Sous-Préfet « Lorsque le Conseil Municipal, pour complaire au gouvernement bien plus que pour les besoins de la localité, s’empressa d’accepter la proposition qui lui était faite de voir établir une station télégraphique à Châteaubriant, il ne s’engagea à payer au département purement et simplement qu’une subvention annuelle de 250 frs, il n’entendait pas contracter l’obligation d’un bail honéreux (sic !) et sans nécessité ».

« Je regrette d’avoir signé ce bail par déférence pour l’administration supérieure qui le voulait » dit le maire, « J’étais loin de penser que cette complaisance m’entraînerait à payer des droits et doubles-droits d’enregistrement s’élevant à plus de 500 frs »

Exposition de Londres 1862
Médaille de l’exposition de Londres

Brittania assise à droite,
un lion à ses pieds,
entre plusieurs jeunes filles représentant les produits du commerce et de l’industrie.

19 juillet 1862 : 200 ouvriers délégués français quittent Paris pour Londres. Les ouvriers anglais leur offrent une fête, au cours de laquelle ils évoquent « l’union des travailleurs » et l’espoir de trouver « un moyen international de communication ». Ce n’est pas encore l’internationale ouvrière mais c’est un début.

8 août 1862 : le maire de Châteaubriant écrit au Sous-Préfet au sujet du chemin de grande communication n° 41 qui doit être prolongé vers « Rhetiers » en abandonnant son ancienne direction sur Soulvache à partir du bourg de Fercé (revoir au 15 juin 1862) :

« Je vous ferai observer, Monsieur le Sous-Préfet, qu’il serait à désirer, avant de prendre une détermination définitive, que la direction de ce chemin, partant de Fercé, soit examinée pour aller à Janzé, centre beaucoup plus important que Rhetierts, qui possède un marché hebdomadaire où il se fait de nombreuses affaires »

« Le chemin, s’il était établi ainsi, desservirait un plus grand territoire et par suite une quantité plus considérable de communes et villages qui sont sans communications et dont les habitants, pour venir au marché de Châteaubriant et chercher de la chaux à la Rousselière, commune d’Erbray, sont obligés d’emprunter les routes impériales n° 163 et 178 en parcourant pour les atteindre plus de 12 ou 15 km au moins »

« Je me plais, Monsieur le Sous-Préfet, à vous soumettre ces observations pour que, dans l’intérêt du commerce et de l’agriculture, vous les méditiez et, par une étude sérieuse des lieux, vous puissiez être mis à même de juger à laquelle de ces deux lignes la préférence doit être accordée ».

[ndlr : à l’examen des routes existant en 2008, on s’aperçoit que
la direction vers Janzé
n’a pas été retenue]

12 août 1862 : lettre du maire au receveur municipal : « Le produit spontané des herbes de la promenade des Terrasses, l’élagage des arbres dans le cimetière en 1861 et 1862, s’élèvent à 11,80 frs » - « Vous voudrez bien faire recette et passer écriture au profit de la commune ».

16 août 1862 : au même receveur « Le prix des locations des greniers dans la Halle aux Blés s’élève à 371 frs » que le receveur devra inscrire en recettes.

21 août 1862 : le maire demande à M. Pasquier, marchand fabricant et teinturier à Pouancé, s’il a toujours l’intention d’établir un atelier de teinturerie à Châteaubriant « pour que je puisse donner suite à l’enquête ouverte à ce sujet et vous mettre en mesure d’obtenir l’autorisation qui vous est nécessaire pour son ouverture ».

 Le legs Lorette

4 septembre 1862 : le maire annonce à l’ordonnateur des dépenses de l’hospice de Châteaubriant qu’il a reçu une lettre par l’intermédiaire des bureaux du ministère de l’Intérieur, émanant de Me Mongin, notaire à Nantes (rue Voltaire) : « il me fait le plaisir de m’informer que M. Lorette de la Refoulais, en fin de son testament du 12 octobre 1860 et de son codicile en date du 3 février 1862, lègue à l’hospice de Châteaubriant une somme de 30 000 frs pour être employée à l‘achat d’un immeuble rural »

(Ce M. Lorette de la Refoulais est décédé le 15 août 1862 à l’âge de 85 ans. Il était sans doute très riche au vu du montant de son legs : 30 000 frs à l’hospice de Châteaubriant, s’ajoutant à la fondation d’un hospice en 1846 à St Laurent des Autels (Maine et Loire), à la donation d’un immeuble de 130 000 frs à Nantes à « la Maison de travail et de secours pour l’extinction de la Mendicité publique dans la ville de Nantes », à la donation faite en 1853 à l’hôpital de la commune de Mortagne sur Sèvre, en Vendée, en souvenir de son fils Alexandre décédé à 32 ans. Il était marié à Marie Pélagie Boutillier de St André, décédée très jeune : 22 ans. Originaire du Maine et Loire, il était propriétaire d’un château à Riaillé et fut fonctionnaire fiscal à Nort sur Erdre)

10 septembre 1862 : Joachim Nouvel, fusilier au 3e régiment de ligne, demande l’autorisation de se marier. Le maire transmet au général commandant de la Loire-Inférieure :
- Un certificat de bonne conduite
- Le congé provisoire de ce soldat
- L’extrait de naissance de « la future de Nouvel ». Elle se prénomme Marie Julienne [ndlr : nom de famille illisible ]

20 septembre 1862 : le maire a passé un contrat avec Roinet Etienne « pour l’abandon que fait celui-ci d’une portion de bâtiment et d’un puits qui doivent être occupés par le chemin vicinal n°3 du Faubourg de la Torche à la Trinité, moyennant la somme de 850 frs, sous la condition de réserve des matériaux ». (cf 17.12.1862).

22 septembre 1862 : en Amérique Lincoln rend publique sa « proclamation préliminaire d’émancipation ». Il offre au Sud un délai de 4 mois pour cesser la rébellion en menaçant d’émanciper les esclaves si les Sudistes continuent à combattre, tout en promettant de ne pas toucher à l’esclavage dans les Etats qui se rallieraient à l’Union.

 La société du Prince Impérial

23 septembre 1862 : conformément au règlement du 16 mars 1862, le maire présente au Sous-Préfet les personnes susceptibles de former le comité de la Société du Prince Impérial à Châteaubriant (Revoir au 15 juin 1862). Il s’agit de :
- Babonneau, constructeur de machines et de voitures,
- Besnier Denis, maître de poste, conseiller municipal et membre du bureau de bienfaisance,
- Bessin, notaire, membre de l’administration de l’hospice,
- Bourdier, receveur central des contributions indirectes,
- Dupré, père, propriétaire, ancien fabricant de machines, conseiller municipal, membre honoraire de la société de secours mutuels,
- Gautier-Rougeville, procureur impérial,
- Grimault, commerçant, officier de pompiers, conseiller municipal,
- Guibourg, juge de paix, membre de l’administration de l’hospice,
- Hervochon, chef d’atelier, conseiller municipal,
- Langouët, fabricant de machines, membre honoraire de la société de secours mutuels,
- Lecoconnier, négociant, conseiller municipal,
- Legal, fabricant tanneur, capitaine de la compagnie des sapeurs pompiers,
- Leray, greffier du Tribunal,
- Morin, conducteur des Ponts et Chaussées, sous-officier des pompiers, membre honoraire de la société de secours mutuels,
- Pasquier, maître d’hôtel, conseiller municipal,
- Picot de Plédran, adjoint au maire, conseiller d’arrondissement, membre honoraire de la société de secours mutuels,
- Le Pomblain, receveur des finances, trésorier de la salle d’asile, membre honoraire de la société de secours mutuels,
- Rigaud, chef d’atelier, sous officier des pompiers, vice-président de la société de secours mutuels,
- Salmon, chef de service dans l’administration des contributions indirectes,
- Vauquelin, officier des pompiers, conseiller municipal, membre de l’administration de l’hospice et de la société de secours mutuels.

« Je vous prie, Monsieur, de soumettre à la nomination de Sa Majesté l’Impératrice, ces messieurs qui m’ont tous assuré de leur concours ».

25 septembre 1862 : le montant de la rétribution scolaire due à l’instituteur communal se monte à 290 frs pour le troisième trimestre de 1862. [le détail n’est pas indiqué].

Moulins à Châteaubriant

Septembre 1862 : le Sous-Préfet constate que les deux arrêtés de janvier et mars 1855 sont exécutés pour la Torche mais pas pour le moulin de Couëré. Il met donc les sieurs Artur en demeure de s’y conformer. « Faute d’obtempérer les usines seront mises au chômage en faisant cadenasser les vannes motrices des usines et en retirant aux sieurs Artur la manœuvre de leurs vannes de décharge qui seront alors manœuvrées par les soins de l’administration. Le dérasement des vannes de décharge du Moulin de Couëré sera opéré d’office par MM. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées aux frais des usiniers »

 Le meunier au chômage

1er octobre 1862 : le maire annonce au Sous-Préfet que la commune de Châteaubriant va faire une troisième arche au Pont des Halles établi sur le bras de la Chère qui alimente le moulin de Couëré. De ce fait le meunier sera au chômage.

L’article 13 de l’arrêté préfectoral du 21 mars 1855 dit que : « le permissionnaire ne pourra prétendre à aucune indemnité ou dédommagement quelconque si, à quelque époque que ce soit, pour l’exécution de travaux dont l’utilité publique aura été légalement constatée, l’administration reconnaît nécessaire de prendre des dispositions qui le privent de manière temporaire ou définitive de tout ou partie des avantages résultant de la présente permission, tous droits antérieurs préservés »

Le maire demande donc au Sous-Préfet « si, selon l’article précité, les propriétaires du moulin sont obligés de subir gratuitement le chômage nécessaire ou si la commune devra payer une indemnité ».

4 octobre 1862 : curage et élargissement de la Chère, enlèvement des terres qui en ralentissent le cours, construction d’une troisième arche au Pont des Halles : le maire demande au Préfet de prendre un arrêté d’urgence, enjoignant aux sieurs Artur, propriétaires des moulins, de lever leurs vannes à partir du 10 octobre. « Les travaux seront exécutés avec la plus grande célérité ».

[Ndlr : il s’agit des meuniers René Artur (le père) et de François Artur et Célestin Artur ses fils. Les moulins sont parfois qualifiés de "usines de la Torche et de Couëré" ]

13 octobre 1862 : Pierre Gautier, cultivateur, est autorisé par le Préfet à tenir un débit de boissons en remplacement du sieur Roinet.

 Pointage de la circulation

21 octobre 1862 : Les ingénieurs chargés de l’étude du chemin de fer de Nantes à Laval, par Châteaubriant, demandent à l’administration municipale de cete ville des données exactes sur le trafic et le mouvement général des marchandises et des produits divers dont Châteaubriant est le centre.

L’administration municipale désire prendre pour base les renseignements recueillis par MM. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées, au moyen du pointage opéré sous leur surveillance de l’arrivée des diverses voies de communication aboutissant à Châteaubriant. Elle prie donc M. l’ingénieur en chef de vouloir bien lui faire parvenir un extrait de ce travail.

« Comme il serait très important d’établir le degré d’activité de la circulation sur divers points des lignes principales à mesure, par exemple, qu’elles s’éloignent de notre localité considérée comme centre, il serait utile d’avoir les chiffres de pointage sur plusieurs points de ces lignes, surtout en ce qui concerne les routes impériales n° 163 et 178 et aussi la route départementale n°3 ».

[Ndlr : les routes impériales n°163 et 178 correspondent aux routes actuelles portant le même numéro. La route départementale n°3 est la route de Châteaubriant à Pouancé. Elle porte actuellement le nom de Nationale 171].

22 octobre 1862 : M. Toullic quitte Châteaubriant : il a été nommé juge à Nantes. Il s’agit de le remplacer au bureau de bienfaisance. Le maire propose au Sous-Préfet : M. de Tugny « propriétaire important, charitable et dévoué ».

 Fraude au permis de Chasse

23 octobre 1862 : le maire écrit à M. Laurent Pierre, marchand de grains à Châteaubriant, au sujet de son fils : « la quittance produite par votre fils, à l’appui de sa demande de permis de chasse, vous a été délivrée à vous personnellement et pour votre compte »

« N’ayant pu obtenir le permis de chasse que vous demandiez à la mairie de Châteaubriant, vous avez cru pouvoir utiliser la quittance que vous avez reçue de M. le Percepteur en faveur de votre fils. Ce Magistrat m’informe qu’il ne peut accueillir, malgré la similitude des prénoms de votre fils et de vous, et par le motif ci-dessus indiqué, la demande formée par celui-ci . Et qu’il attendra pour y faire droit qu’une nouvelle quittance délivrée au nom et pour le compte de votre fils, complète la demande ainsi que l’exigent les instructions ».

7 novembre 1862 : pour le legs de M. Lorette de la Refoulais, il y a des droits à payer. La Commission Administrative de l’Hospice demande qu’ils soient pris sur la somme de 30 000 frs. « Ce sera un nouveau bienfait rendu par la famille Lorette à l’Hospice de Châteaubriant qui, en ce moment, ne serait pas en mesure de faire face à cette dépense ».

[Ndlr : 30 000 frs c’est une somme énorme : 21 ans de salaire de l’employé local le mieux payé, c’est à dire le Commissaire de police].

11 novembre 1862 : le maire adresse au Sous-Préfet neuf bulletins individuels concernant les médecins, pharmaciens et sage-femmes exerçant à Châteaubriant. C’est pour la liste quinquennale dont le Préfet a demandé la confection.[On n’en sait pas plus].

13 novembre 1862 : le maire écrit à M. Morin, conducteur des Ponts et Chaussées au sujet des travaux sur la Chère :

« Dans l’intérêt des sieurs Artur nous devons faire cesser le plus tôt possible le chômage de leurs usines. A cet effet veuillez :
- Prescrire au sieur Freulon d’enlever immédiatement de la rivière les terres provenant des fondations, et en amont et en aval toutes celles qui, par leur élévation, ne s’accorderaient pas avec le radier de l’arche en construction. Les terres seront utilement employées aux remblais de la rue.

- Informer les sieurs Artur qu’à partir du samedi 15 novembre au soir, ils peuvent cesser de tenir les eaux au cours et en jouir selon leurs droits ».

Le maire exprime cependant un regret : « que les sieurs Artur n’aient pas profité de la circonstance pour enlever du bief les boues à peu près desséchées et qu’après avoir mis au cours les eaux de l’étang de la Torche, ce qui ne leur était pas demandé, ils n’aient fait aucun travail de curage ». Décidément les relations ne sont pas bonnes entre les meuniers et les autorités municipales.

13 novembre 1862 : le maire demande à l’instituteur communal, M. Lucas Delaunay, s’il a toujours l’intention de convertir son jardin en cour pour la récréation des élèves de l’école primaire communale.

16 novembre 1862 : un bref Conseil Municipal se tient à Châteaubriant sous la présidence de M. Béchu du Moulin Roul. Il considère que les travaux de pavage de la Rue de la Ruette [dite Rue du Pélican] ont été exécutés conformément aux plans, devis et cahier des charges et accepte de délivrer à l’adjudicataire, M. Morin, la somme de 231.38 frs pour solde.

Il décide aussi de verser 300 frs à la Société Philharmonique de Châteaubriant, pour achat d’objets d’équipement, parce que cette société prend l’engagement de former la musique de la Compagnie des Sapeurs Pompiers.

18 novembre 1862 : à Madame la Supérieure des religieuses Ursulines de Jésus à Châteaubriant : « Votre Congrégation, établie à Chavagnes en Paillers (Vendée) a demandé la reconnaissance légale de son établissement de Châteaubriant et la rétrocession d’immeubles acquis par les sœurs avec les deniers de la communauté. Avant de donner suite à cette affaire, Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Instruction Publique et de Cultes prescrit de joindre au dossier copies des actes notariés » en vertu desquels les religieuses rétrocédantes sont devenues propriétaires. [On apprendra par la suite que ces acquisitions n’était guère légales !].

 Le canal, par la grâce de Dieu

Canal de Suez

18 novembre 1862 : En Egypte, le lac Timsah est presque desséché. Ferdinand de Lesseps s’avance : « Au nom de Son Altesse Mohamed Saïd, je commande que les eaux de la Méditerranée soient introduites dans le lac de Timsah, par la grâce de Dieu ». Alors, dans un bouillonnement, les eaux se réunissent sous les acclamations de l’assistance. Les eaux de la Méditerranée communiquent avec celles de la Mer Rouge. Des notabilités religieuses musulmanes prononcent des prières et un Te Deum est chanté dans l’église d’El-Guisr. Un banquet de trois cents couverts suit la cérémonie. C’est la fin des premiers travaux du Canal de Suez.

21 novembre 1862 : le maire de Châteaubriant écrit à M. Morin, conducteur des Ponts et Chaussées. « A la demande de M. Célestin Artur je vous prie de constater que les eaux ont mis du temps à venir et à monter à la hauteur du déversoir de Couëré, depuis samedi 15 novembre, jusqu’au moment où le meunier s’en est servi pour moudre ».

« En même temps que vous ferez cette constatation, vous voudrez bien selon vérité établir les raisons qui ont occasionné le long retour des eaux, l’une générale - sécheresse actuelle fort peu ordinaire pour cette saison - l’autre particulière résultant de ce que, à la grande gêne publique, les sieurs Artur ont tenu au cours les eaux de la Chère et de l’étang de la Torche, ce qui ne leur était pas demandé, ce qui n’était que nuisible ».

La Chère à Châteaubriant

« Ils souffrent à leur tour de cet état de choses qui provient de leur fait, il a fallu et il faudra encore du temps pour faire remonter les eaux de la Chère et de l’étang de la Torche au niveau légal de la retenue » poursuit la lettre du maire.

28 novembre 1862 : au sujet du pavage de la Rue de la Ruette « dite du Pélican », le sieur Freulon réclame le paiement du solde de son adjudication et le remboursement du cautionnement qu’il a versé. Le Conseil Municipal du 16 novembre a donné son accord. Mais on attend toujours celui du Préfet.

4 décembre 1862 : (au sous-intendant militaire à Nantes) : « M. Besnier (Denis), maître de Poste à Châteaubriant et entrepreneur du service des convois par voiture à colier (sic !) est décédé ». Son frère Auguste est prêt à traiter avec l’administration aux conditions souscrites par son frère. [l’accord sera donné le 27.12.1862]

10 décembre 1862 : le maire transmet au receveur des finances un certificat constatant l’indigence de la veuve Boulay. « Les renseignements que j’ai pris m’ont donné la certitude de son incapacité à payer la somme de 174 frs qu’elle doit au département pour la pension de sa fille à l’asile St Jacques » (asile d’aliénés).

 Essentiellement éventuel

17 décembre 1862 : le traitement de l’instituteur communal est fixé annuellement à 500 frs. Cette somme est comprise dans la somme de 1000 frs portée au budget de 1863 à titre de produit de la rétribution scolaire. « Comme vous le savez, Monsieur le Sous-Préfet, le chiffre de la rétribution scolaire est essentiellement éventuel et si la distinction du traitement avec la rétribution n’en a pas été faite, ce n’est que le résultat d’une erreur que je regrette ».

17 décembre 1862 : au Préfet : « Le 27 novembre dernier j’ai transmis à M. Merson, gérant et propriétaire du journal l’Union Bretonne, désigné par vous pour recevoir les annonces judiciaires et administratives en Loire-Inférieure, un avis annonçant la cession par le sieur Roinet Etienne, maréchal-taillandier à Châteaubriant, d’une parcelle de terrain comprise dans l’établissement du chemin de petite communication n°3, pour être inséré dans son journal ». Cette insertion était nécessaire pour l’accomplissement des formalités exigées par la purge des hypothèques légales.

22 décembre 1862 : le maire réclame au sous-intendant militaire à Nantes, pour M. Buron (boulanger) le paiement de sa note du 13 juillet constatant la quantité de rations de pain fournies aux troupes de passage et « aux militaires et marins détenus dans la prison et marchant sous escorte de la gendarmerie »

24 décembre 1862 : M. Merson a bien envoyé un exemplaire du journal, mais le maire de Châteaubriant demande au maire de Nantes « de légaliser la signature de M. Merson »

30 décembre 1862 : le rôle de la rétribution scolaire établi par M. Lucas Delaunay instituteur communal pour le 4e trimestre de 1862 s’élève à 434 frs :
- 312 frs pour les élèves dont les parents habitent Châteaubriant
- 122 frs pour les élèves dont les parents habitent les communes voisines.

30 décembre 1862 : le maire écrit à M. Chatelier, docteur en médecine à Châteaubriant : « Je vous adresse un mandat de 300 frs délivré en votre nom par M. le Préfet le 22 de ce mois, pour secours en 1862 à la Société de patronnage [avec deux n] des enfants pauvres de Châteaubriant ». 

Le scandale de Lola

Lola de Valence

Lola de Valence est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet en 1862. La toile représente une danseuse vêtue d’habits espagnols traditionnels. Elle est la première œuvre de Manet à avoir suscité une désapprobation en raison, disait-on, de son érotisme suggéré.

Baudelaire enthousiasmé par ce tableau a écrit le quatrain :

Entre tant de beautés 	que partout on peut voir,
Je comprends bien, amis, que le désir balance ;
Mais on voit scintiller en Lola de Valence
Le charme inattendu d’un bijou rose et noir. 

 Barbares

1862 vit la parution des « Poèmes barbares » de Leconte de Lisle - http://poesie.webnet.fr/auteurs/lec...
Et des Misérables de Victor Hugo





Sources :

- Archives municipales séries 1 D 19
- 2 D 11 (courriers) - et 3.0.1