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1861, de septembre à décembre




5 septembre 1861 : lettre au Sous-Préfet : « Les finances de l’hospice sont en mauvais état et insuffisantes pour faireface à ses dépenses même de première nécessité, si l’on ne vient à son secours ».
[Résultat : son excellence le Ministre de l’Intérieur accordera un secours de 500 frs, qui seront utilisés pour achat de farine]

10 septembre 1861 : le maire demande l’approbation du Préfet pour un arrêté soumettant à des peines de simple police « les personnes qui seront prises en état d’ivresse dans les cabarets et dans les lieux publics ».

17 septembre 1861 : le maire demande un congé « soutien de famille » pour le jeune DERVAL, militaire à Nancy, car son épouse, mère d’une petite fille de 2 ans, n’a rien pour se sustenter. « Sa conduite a toujours été irréprochable et je me plais à vous dire que sa position est digne de votre bienveillante sollicitude » écrit le maire à son sujet.

 Pour qui les lits ?

23 septembre 1861 : Le Sous Préfet a demandé un état statistique sur l’hospice civil de Châteaubriant. Le maire lui répond ceci : « L’hospice de Châteaubriant n’a pas de lits spécialement affectés aux malades, aux vieillards. Il possède trois vastes salles bien aérées destinées l’une aux hommes, l’autre aux femmes, la troisième aux enfants, contenant ensemble 70 lits ».

« Les lits sont, suivant les besoins, occupés par des malades ou des indigents. S’ils ne suffisent pas, d’autres sont provisoirement établis. L’hospice a en outre 7 chambres pour les particuliers ».

 Mercuriales

28 septembre 1861 : le maire écrit au commissaire de police : « Le Sous-Préfet se plaint du retard qu’éprouve depuis plusieurs mois l’envoi des mercuriales, et ordonne que les choses ne ne passent plus ainsi à l’avenir ».

« A ma connaissance personnelle, et je vous ai même écrit à cet égard, ces retards proviennent de votre inexactitude à remettre à la mairie les mercuriales que souvent on ne peut obtenir de vous qu’après des demandes réitérées ».
[Note : dans la mythologie romaine, Mercure est le dieu du commerce et des voyages. La mercuriale est le document qui présente la cotation de tous les produits du marché, à un jour donné]

28 septembre 1861 : la rétribution scolaire pour le 3e trimestre de 1861 se monte à 266 frs, soit 198 frs pour les élèves "urbains" et 68 frs pour les élèves étrangers.

Ancien presbytère de Béré

2 octobre 1861 : par décret du 14 septembre 1861 Sa Majesté l’Empereur a autorisé la Fabrique de l’église paroissiale de St Jean de Béré à acquérir l’ancienne maison presbytériale.

17 octobre 1861 : le bureau de bienfaisance sollicite l’autorisation d’organiser une loterie dont le produit serait utilisé au soulagement des personnes nécessiteuses « qui malheureusement cette année se trouveront en bien plus grand nombre en raison de la chèreté et du peu d’abondance des céréales ». Il est prévu 3000 billets à 50 centimes. Accord du Préfet

 Hommes 850, Chevaux 350

21 octobre 1861 : le nombre d’hommes et de chevaux qui peuvent être logés dans la commune de Châteaubriant (troupes de passage) est :
- hommes : 850
- chevaux : 350
[ndlr : il paraît évident que cela correspond à un logement chez l’habitant]

21 octobre 1861 : le Préfet accorde une nouvelle aide de 500 frs pour l’hospice.

10 novembre 1861 : nouveau conseil municipal à Châteaubriant qui renouvelle « les honorables membres » de la Caisse d’Epargne, « dont notre population a depuis 2 ans pu apprécier le dévouement désintéressé ».

Le maire communique ensuite les plans du chemin de petite vicinalité allant du Faubourg de Béré au Moulin Neuf (voir plan page précédente). Les travaux « devront être poussés avec la plus grande énergie ». Cependant l’estimation du terrain paraît pouvoir être encore abaissée. « Le maire est autorisé à réduire les offres de l’administration selon les cas et à prendre comme base de la réduction un quart de l’estimation de MM. Les agents-voyers ».

Le Conseil Municipal engage le maire à « réclamer dans le plus bref délai de M. l’agent-voyer :
- La remise du plan du chemin de la Vannerie aux Briottais
- Celui de la Maison Brûlée au Pont Dix Heures
- Celui de Béré à Palluel »

 Lavoirs

Lavoir
Lavoir

10 novembre 1861 : à propos de ses rapports (toujours tendus, semble-t-il) avec MM. les agents-voyers, le maire fait connaître qu’il a, lors de la construction du pont du chemin n°3 sur le ruisseau de Choisel, « ménagé à droite et à gauche l’emplacement de quatre lavoirs à deux places, qu’il l’a fait sans autorisation préalable, dans le but de favoriser le quartier du faubourg de Couëré »

L’assemblée, consultée, approuve.

 Atelier de charité

10 novembre 1861, toujours : le maire propose de consacrer « quinze cents francs » pour un atelier de charité.

« Cette ressource pour les malheureux paraît si précieuse à l’assemblée qu’elle s’empresse de la voter à l’unanimité ».

 Bourgérard

10 novembre 1861 : le maire explique à son Conseil la nécessité d’acquérir un emplacement convenable pour déposer les boues provenant de la répurgation de la ville, assez vaste pour y remiser les charrettes les jours de marché et y installer le marché aux chevaux : le champ de Bourgérard qui doit être traversé par le chemin de Châteaubriant au Grand Fougeray, lui semble le lieu le plus convenable pour l’installation des divers établissements mais, en présence du refus du propriétaire de faire aucune concession, la commune sera obligée d’avoir recours à l’expropriation.

 Belêtre

Au sujet de la propriété de Belêtre, le maire donne lecture d’une lettre de M. de Villemorge qui demande, au nom de sa mère [ou plutôt sa belle-mère ??] l’abandon des chemins délaissés sur la propriété de Belêtre, en déduction du prix des terrains employés par la commune pour la construction du chemin n°3 et du chemin n° 41, mais suivant la valeur qu’ils auront au moment de la vente.

Le Conseil Municipal adopte en principe les offres de M. de Villemorge mais « en présence de l’énorme plus value donnée par les chemins nouveaux à la propriété traversée, il est d’avis que de larges concessions soient demandées par l’administration et obtenues de M. de Villemorge »

 Les sœurs de l’asile

Toujours le 10 novembre 1861, le maire donne lecture d’une délibération de l’hospice, élevant de 4 à 800 frs la pension des dames religieuses attachées à la salle d’asile.

« Il convient, dit-il, d’écarter de cette délibération les raisons alléguées de dignité et de pension décente. Que la pension soit de 400 frs ou 800 frs, elle sera la même et personne n’a la pensée de manquer du respect qui est dû à la dignité des Dames Religieuses, ni l’administration de l’hospice qui a soulevé la question, ni le Conseil Municipal qui doit y répondre »

« il y a trois intérêts à sauvegarder :
- L’intérêt de l’hospice respectable à touts (sic) égards
- L’intérêt de la salle d’asile, établissement d’une grande qualité
- et enfin celui des finances très circonscrites de la commune ».

Les dépenses actuelles de la salle d’asile sont :
- loyer du local appartenant à l’hospice 200
- entretien des deux Dames religieuses 400
- pension à l’hospice des deux dames 400
- frais de chauffage, réparation, etc 200

TOTAL 1200

Les ressources sont :
- allocation du Conseil Municipal 400
- allocation du département 300
- souscriptions particulières
- loteries etc 500

TOTAL 1200

« il faut bien reconnaître qu’il est impossible de demander aux souscripteurs charitables de plus grands sacrifices et que, s’il y a lieu à une augmentation de dépenses, il sera nécessaire d’imputer au budget communal une allocation d’autant plus forte ». Le Conseil Municipal examinera si l’augmentation demandée est légitimement due.

Un rappel : la salle d’asile a été fondée en 1844 sous l’administration de M. de la Pilorgerie. Une convention a été signée avec l’administration de l’hospice qui s’engage :
- à fournir, moyennant un fermage annuel de 200 frs, le local consistant en une maison séparée de l’hospice
- à fournir pour le prix de 400 frs la pension aux deux dames de la salle d’asile du même ordre que celles de l’hospice : ordre de St Thomas de Villeneuve

Le maire commente : « Par suite de cette convention le local a été approprié à la destination de la salle d’asile : une vaste salle, des planches, des gradins ont été établis. Dans la cour des arbres ont été plantés De vastes préaux couverts et vitrés ont été construits. L’administration de l’hospice n’a payé aucune de ces dépenses. Tous les ans elle a reçu le prix du loyer 200 frs, de la pension 400 frs, en tout 600 frs ».

 Doubler la pension ? Le maire se fâche

Le maire interroge alors avec quelque véhémence : « Cette convention ainsi exécutée est-elle de nature à être arbitrairement rompue au gré, à la volonté de l’une des parties, de telle sorte qu’un établissement public, utile, nécessaire, soit à merci et menacé de ruine ? ».

« Cette convention n’est-elle pas de celles qui ont une durée illimitée et doivent exister autant que les raisons qui les ont fait naître ; qui ne prennent fin que pour des raisons de force majeure, du mutuel consentement des parties contractantes et par l’effet de nouveaux arrangements ? »

« le prix de la pension, porté au double est-il justifié par l’élévation de celui des denrées ? Et doit-on prendre pour base de raisonnement une année exceptionnelle de renchérissement ? Le prix de 400 frs était-il suffisant lors de l’établissement ? Il n’y a pas lieu de mettre en discussion une base de convention conclue et affirmée par une longue exécution. Et si on le faisait, il serait facile d’établir, par les comptes et les budgets de l’hospice, que cette somme était rationnelle et qu’elle est encore suffisante ».

Malgré ces réflexions du maire, le Conseil Municipal, ne voulant pas que l’hospice soit dans une moins bonne position qu’au début, et entendant largement rémunérer l’hospice, offre de porter de 400 à 600 frs la pension des deux dames religieuses attachées à la salle d’asile. « Et si l’hospice n’admettait pas cette augmentation, bien qu’elle soit avantageuse, le Conseil Municipal propose de soumettre cette affaire à la décision du Préfet. ».

 Hospice désargenté

Toujours le 10 novembre 1861, le maire donne communication d’une délibération du Conseil d’Administration de l’hospice, en date du 24 septembre 1861, contenant un long exposé sur la situation financière de cet établissement. « Il en résulterait que les besoins du 4e trimestre ne seraient pas assurés complètement et qu’il y aurait un déficit de dix-neuf cents francs ». L’hospice demande 1900 frs de subvention au Conseil Municipal .

Mais le maire réplique que l’hospice a reçu une subvention de 500 frs du Préfet (le 21 octobre) et 400 frs sur le produit des concessions dans le cimetière. « Il a lieu d’espérer que les dépenses prévues subiront réduction en même temps que les recettes éprouveront de l’augmentation. En touts (sic) cas, il sera possible aux honorables cytoyens (sic) d’une capacité éprouvée qui composent l’administration, de parvenir à assurer le service jusqu’au mois de mai, époque du règlement des budgets » …. [mais c’est qu’il persifle, le maire !].

Dernière pique : « Si d’ici là l’administration reconnaissait l’insuffisance des revenus actuels, on pourrait décider la vente d’immeubles produisant peu et d’une grande valeur vénale ».

 Revoilà le télégraphe

Toujours le 10 novembre 1861, le maire demande d’ouvrir un crédit « pour faire face au payement d’un double droit encouru par la faute des employés de la Préfecture qui n’ont pas renvoyé à temps, au secrétariat de la mairie, le bail sous signature privée intervenu entre le maire et le Préfet au sujet de la station télégraphique ». Le délai de 3 mois pour l’enregistrement étant expiré, il incombe à la commune de payer ! « Du reste M. le Préfet s’est engagé à chaudement appuyer la demande de dégrèvement, qui sera adressée au directeur général de l’enregistrement ».

 Foire : non

Toujours le 10 novembre 1861 : La commune de St Julien de Vouvantes souhaite établir un marché de denrées le 1er mardi de chaque mois. Le Conseil Municipal de Châteaubriant donne un avis favorable mais un membre fait observer : « Si le futur marché de St Julien répoond aux espérances des habitants et aux besoins de la population, il tendra forcément à devenir hebdomadaire. Le Conseil Municipal de cette commune eut mieux fait de demander immédiatement la création d’un marché de cette nature ».

 Non, monsieur Nion

Lors de sa séance du 26 mai 1861, le Conseil Municipal de Châteaubriant a accepté de payer les 13 500 frs demandés par M. Nion-dit-Lacroix. Mais … mais … les titres qu’il a présentés prouvent que sa maison lui a coûté seulement 11 400 frs. « En conséquence je propose au Conseil de n’engager les finances de la ville que jusqu’à concurrence du chiffre porté sur les actes de propriété ».

Le Conseil municipal dit que, dans une affaire de cette nature, « les dires d’un citoyen, quelqu’honorable qu’il soit d’ailleurs, ne peuvent infirmer la valeur d’actes authentiques ».

 Pans coupés

Lors de l’ouverture du chemin n° 3 [actuelles rue Jean Jaurès et rue Annie Gautier-Grosdoy], il avait été laissé, à son point de jonction avec la route n° 163, aux abords de la Trinité, deux pans coupés, l’un de 10 mètres et l’autre de 21 m. Sur la réclamation de M. le Comte du Boispéan, et l’avis des ingénieurs et de l’agent-voyer, ces pans coupés ont été réduits, celui du Sud à 5,80 m et celui du Nord à 7 m de développement.

Le Conseil Municipal, « considérant qu’il a le devoir de favoriser les riverains des voies de communication », quand la sécurité et la facilité de leur parcours n’ont point à souffrir « des modifications qu’on peut y apporter dans l’intérêt d’un ou plusieurs propriétaires, approuve à l’unanimité cette modification »

[ndlr : c’est en raison de ces pans coupés trop courts qu’il y avait des difficultés de visibilité au débouché de la rue Annie Gautier-Grosdoy et de la rue du Boispéan !!]

Fin du Conseil Municipal du 10 novembre 1861

12 novembre 1861 : M. Fresnais de Lévin demande l’annulation des délibérations prises par l’hospice les 10 et 19 mai 1853, dans le but d’accepter un legs de Mlle Fresnais de Lévin . [Huit ans après, il est bien temps !].

13 novembre 1861 : le maire transmet au Sous-Préfet « une supplique des membres du Bureau de bienfaisance sollicitant de Sa Majesté l’Impératrice un ou plusieurs lots ».

18 novembre 1861 : la comédie d’Alfred de Musset, "On ne badine pas avec l’amour" écrite en 1834 est jouée pour la première fois à la Comédie-Française. Deux amis d’enfance se retrouvent, mais Camille n’ose pas accepter l’amour de Perdican. Un jeu compliqué de cache-cache et de « je t’aime, moi non plus » conduira à la mort de la jeune Rosette, séparant à jamais Camille et Perdican.

Site du Bois-Briant
Châteaubriant-Ouest , Bois Briant

21 novembre 1861 : le maire de Châteaubriant envoie au Sous-Préfet les pièces correspondant aux travaux à effectuer sur le chemin de petite communication de Béré au Bois-Briant, sur une longueur de 1334,30 m, entre le chemin de la Bricaudière et la route impériale n° 163.

29 novembre 1861 : le Conseil Municipal renouvelle la demande d’un bureau de tabac à Béré (voir au 6 juillet)

7 décembre 1861 : à M. L’agent-voyer : « Les talus en déblai et en remblai font partie intégrante des chemins et, dès lors, le sol sur lequel ils sont assis fait partie de la propriété de la commune. »

« En ce moment, M. de Villemorge et ses ayant-droit, font disparaître sur le chemin n° 41, derrière les halles, une partie des talus en déblai. A ceci je ne vois nul inconvénient. Mais pour sauvegarder la propriété de la commune, je vous prie de faire un plan constatant toute la hauteur primitive des déblais et toute la hauteur des talus sur le chemin ».

7 décembre 1861 : le maire de Châteaubriant demande au Sous-Préfet l’autorisation de convoquer un Conseil Municipal, pour deux raisons : d’une part le retrait des offres de M. de Tugny et d’autre part la demande de M. Dudouet.

M. de Tugny avait proposé « un don de terrain à la commune et une avance de fonds au service vicinal », si le chemin n° 41 se faisait à son avantage entre la ville et les Briotais. Mais les travaux de ce chemin ont du retard, et M. de Tugny retire son offre.

La ville réclame cependant le plan des travaux parce que M. Dudouet, qui veut faire bâtir une maison « à l’encognure du chemin et de la rue de la Vannerie » réclame avec insistance un alignement depuis plus d’un an.

« Ce plan est encore nécessaire pour l’expropriation des terrains de Mlle Delalande, en saillie sur la rue et le chemin de la Vannerie ».

 Arbres crûs

7 décembre 1861 : le maire a pris un arrêté pour que l’élagage des haies « et des arbres crûs et plantés sur le bord des chemins vicinaux » soit opéré dans la commune de Châteaubriant. Il demande l’approbation du Préfet.

15 décembre 1861 : au Conseil Municipal, un membre dit : « le retard apporté à l’ouverture du chemin n°41 n’aura pas les conséquences que fait entrevoir la lettre de M. de Tugny car celui-ci est toujours disposé à venir au secours de la ville de Châteaubriant dès que les travaux seront entrepris »

Quant au plan du chemln n°41, nécessaire pour M. Dudouet et Mlle Delalande, le retard est dû aux agents-voyers. « Le Conseil Municipal, qui a déjà émis avec instance le vœu du prochain achèvement et de la remise de ce plan entre les mains de M. le maire, prie ce dernier d’activer un peu le travail de MM. Les agents-voyers dont l’inaction est si nuisible aux intérêts de deux personnes recommandables à touts (sic) égards ». Bouh ! Ca ne s’arrange pas avec les agents-voyers !

 Inssistance

15 décembre 1861 : Le Préfet refuse d’ouvrir un atelier de charité auquel la commune de Châteaubriant avait prévu d’affecter 1500 frs (revoir au 10 novembre 1861). La raison : « d’après les éléments de comptabilité qu’il a sous les yeux, les ressources de la commune ne dépassent pas 323,40 frs ». Le Conseil Municipal est unanime pour « engager M. le maire à ne pas se laisser décourager par le refus de M. le Préfet dont les bureaux auront sans doute été mal informés et à revenir au contraire à la charge avec inssistance (sic) car, d’un moment à l’autre, les intempéries de la saison peuvent nous forcer à pourvoir à l’occupation de 40 à 50 ouvriers terrassiers ou maçons »

19 décembre 1861 : le maire de Châteaubriant prend un arrêté dans le but d’accorder aux boulangers de Châteaubriant la même faculté qu’à ceux de Nantes dans la composition du pain de méteil. [on n’en sait pas plus !]. [Le méteil c’est du seigle et du froment mêlés qu’on sème et récolte ensemble] .

24 décembre 1861 : M. Monnier Jean, débitant de tabac, ancien militaire, est admis au bénéfice du secours viager pour une somme annuelle de 100 frs.

 Des stipulations inadmissibles

Au nord de la mairie

26 décembre 1861 : le maire écrit au sieur YVON Julien, propriétaire à Châteaubriant, au sujet du terrain que la ville souhaite acquérir, près de l’hôtel de ville, et appartenant à ses enfants mineurs.

« Jusqu’ici l’affaire n’a pu être terminée parce que, sans parler des conditions que vous vous réservez encore de produire, vous avez ajouté dans la requête, à fin d’homologation de la délibération du Conseil de famille, des stipulations inadmissibles dans un acte administratif et dont un avenir prochain démontrera l’inutilité aussi bien que l’injuste méfiance que vous avez manifestée ».

« Le Conseil Municipal n’est point animé de l’intention de nuire, il sauvegardera toujours vos intérêts et vous n’aurez pas à vous plaindre de ses agissements qui ont donné et donnent encore à vos terrains une énorme plus-value »

« Au lieu de tant d’exigence, ce serait bien plutôt le cas pour vous de faciliter une affaire qui aura pour effet de régulariser la place, de nécessiter des travaux de nivellement et de remblais dont vous serez le premier à tirer profit ».

27 décembre 1861 : Julienne Jolivel, 18 ans, se trouve enceinte et, d’après un certificat délivré par le Docteur Delourmel de la Picardière, médecin de l’hospice, elle serait entrée dans son 9e mois de grossesse. « Elle est comme ses parents dans une position d’indigence telle qu’elle ne peut faire aucun sacrifice dans l’intérêt de son état ».

Le maire demande au Préfet son admission à l’Hôtel-Dieu de Nantes et joint « les pièces exigées par votre arrêté pris à cet effet le 21 novembre 1861 ».

27 décembre 1861 : le montant de la rétribution scolaire pour le 4e trimestre de 1861 est de 441 frs.

28 décembre 1861 : la société St Vincent de Paul de Châteaubriant est dissoute [le registre n’en dit pas la raison].

Le martyrologe de la presse

En 1861, A.Germain a publié le Martyrologe de la presse pour « rassembler quelques souvenirs du passé pour les offrir aux hommes du présent (…) une simple étude (297 pages quand même !) pour faire connaître les pénibles tribulations de la liberté de la presse ».

Il remonte à Louis XIV et commente : « le journaliste, ce premier-né de la lumière, avait le choix ou de rester indépendant ou de devenir un instrument pensant mécaniquement, par ordre et sous la dictée du pouvoir ; s’il en est qui ont accepté ce rôle mercenaire, d’autres ont préféré le silence à l’ignominie : le talent meurt quand il s’avilit ». Il définit ainsi le rôle du chroniqueur : « attaquer les hommes c’est essayer de les rendre plus sages, critiquer les institutions c’est tenter de les avoir meilleures. (…) Aujourd’hui les efforts de l’esprit et de l’intelligence sont étouffés par ce que l’on appelle les intérêts : succès et profit telle est la morale du jour »….

L’auteur parle des mesures répressives contre les journaux, des suspensions voire des suppressions pour des motifs parfois incroyables. « Dans les départements, la condition des journaux est plus intolérable que celle de la presse parisienne. Ils sont trop près d’un pouvoir étroit, chatouilleux, tracassier.(…) A côté du journal officiel et louangeur, il y a le journal indépendant. De temps à autre, s’il ose timidement, avec réserve, se permettre des observations sur les intérêts généraux et locaux, ou quelques velléités d’opposition, l’administration le surveille étroitement et l’attend avertissement au poing…. »

On peut lire ce livre sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k2207383/