- 1861
- Trompés dans leur espoir
- Des reproches
- Ne pas faire un remblai si (...)
- Deux ouvroirs
- Pierres …
- … Et remblai
- Première brèche
- Encore des chemins
- Cordeurs jurés
- Atteintes à l’honnêteté et à la (...)
- Lieux d’aisance
- Pont des Halles
- Tabac : l’urgence
- Glémois … avarié
- Encore les routes
- Procès de famille
- … et projet en panne
1861
1er janvier 1861 : création du bataillon des zouaves pontificaux, sur le modèle des troupes de zouaves de l’armée française. Il est constitué de volontaires, majoritairement français, belges et hollandais, venus défendre l’État pontifical dont l’existence est menacée par la réalisation de l’Unité italienne au profit du Piémont. Leur histoire s’identifie avec la dernière décennie de l’État du Saint-Siège (1860-1870). Le Pape tient à ses propriétés et à son Etat, s’opposant en cela aux prétentions républicaines des "chemises rouges" de Giuseppe GARIDALDI.
5 janvier 1861 : le maire de Châteaubriant transmet au Préfet la demande de permission formée par le sieur Duclos Désiré dont la conduite, « depuis le 25 juin dernier qu’il habite Châteaubriant, a toujours été bonne et à l’abri de tout reproche ». Ce jeune est soldat au 6e régiment d’infanterie de ligne.
Même demande pour Galivel Constant, tambour, qui veut épouser Mlle Rougé Marie, de la commune de Soudan. « Une raison morale lui fait le devoir de se marier ». Le maire de Soudan reconnaît que « la jeune personne appartient à une famille honnête, mais qui est malheureusement, comme celle du réclamant, sans fortune ». Le maire de Châteaubriant demande au Préfet de faire « tous ses efforts » pour que l’autorisation soit accordée « à ce brave et loyal militaire dans le but de sauvegarder l’honneur de cette jeune fille et d’empêcher le scandale ».
[il est bien connu que, lorsqu’une jeune fille est enceinte prématurément, cela n’est évidemment que de sa faute …]
Trompés dans leur espoir
10 janvier 1861 le maire rappelle au Sous-Préfet qu’il lui a adressé, le 16 novembre dernier, les délibérations du Conseil Municipal du 28 octobre 1860 concernant les réparations de l’horloge et des pompes, l’éclairage, les fêtes publiques, les promenades publiques et l’atelier de charité. Mais qu’il n’a pas encore reçu l’approbation du Préfet…. Il lui faut donc attendre….
14 janvier 1861 : le maire fait des reproches à l’agent-voyer : « Vous n’avez pas voulu délivrer un certificat de paiement pour les travaux de petite vicinalité que j’ai fait exécuter et dont le crédit est ouvert au budget régulièrement autorisé pour 1861 »
« De ce fait, les ouvriers malheureux, sans pain et sans ouvrage, que j’emploie, n’ont pu recevoir l’argent nécessaire à leur subsistance et à celle de leur famille, qu’ils attendaient avec impatience. Trompés dans leur espoir, ils élèvent des plaintes auxquelles il eût été désirable de ne pas donner lieu par une mesure qui entrave mon administration ».
Le maire demande à l’agent-voyer les raisons « impérieuses et valables » de son attitude.
16 janvier 1861, lettre à M. Pohier, propriétaire à Ancenis et à La Caillerie à Châteaubriant : « L’administration municipale, pour rendre service aux propriétaires, pour faciliter l’exploitation des terres et les abords de la ville, a classé et fait approuver par l’administration supérieure, plusieurs chemins ruraux. Depuis un mois, à la demande des intéressés, j’ai établi des ateliers de charité sur plusieurs de ces chemins, me contentant de très faibles redressements et de faire des élargissements la plupart sur d’anciens envahissements, afin d’amener les chemins à une largeur normale de 6 mètres de chaussée et un mètre de rigole de chaque côté ».
Les propriétaires reconnaissants du bienfait et de la dépense que la commune consent à faire dans leur intérêt cèdent gratuitement et sans aucune difficulté le terrain nécessaire et renoncent à toute indemnité. Il est évident d’ailleurs que l’indemnité se réduirait à un chiffre insignifiant en appliquant suivant la loi le principe de la plus value.
Les maçons sans ouvrage ont demandé à extraire de la pierre pour l’empierrement de la partie la plus voisine du chemin, dans une carrière où l’administration des Ponts et Chaussées en faisait prendre pour la route de Martigné, il y a une vingtaine d’années. Pour essai je leur ai permis d’en tirer quelques toises sachant bien, Monsieur, qu’il serait facile de s’entendre avec vous dont je connais la famille et l’honorabilité.
Je vous envoie la note cadastrale de votre propriété. L’affermage des terres a gagné une notable augmentation, le terme moyen est maintenant de 40 frs l’hectare.
16 janvier 1861 au Sous-Préfet : « les frères de la doctrine chrétienne sont à Châteaubriant dans une position très nécessiteuse. Pour venir à leur secours et aider à combler leur déficit, je vous prie, Monsieur le Sous-Préfet, de demander en mon nom à Monsieur le Préfet de vouloir bien autoriser l’établissement d’une loterie en leur faveur » . Il est question de 2000 billets de cinquante centimes l’un. « Je ne doute pas que la population reconnaissante des services que rendent les frères en donnant l’instruction aux enfants pauvres, en faisant pour les ouvriers une classe de dessin linéaire, ne soit très portée à prendre des billets et à fournir des lots »
Des reproches
18 janvier 1861 : on ne sait pas si l’agent-voyer interpellé (voir au 14 janvier) a répondu. En tout cas le maire s’explique à nouveau : « J’agis conformément aux délibérations du Conseil Municipal demandant des travaux et votant des fonds pour les chemins de petite communication de la Maison Brûlée au Pont Dix Heures et de Béré vers le Moulin Neuf et le Bois Briant.
Au lieu de refuser votre concours, je le réclame. Et depuis 2 ans je vous demande le plan de ces chemins. Il est vrai qu’un désaccord s’est élevé entre nous sur le tracé du chemin de la Maison Brûlée. Vous vouliez faire de longs redressements et un chemin neuf. Je ne voulais que l’élargissement du chemin existant pour épargner à la commune des frais d’acquisition de terrain et je vous faisais aussi observer que la direction que vous proposiez ne satisfaisait pas aux besoins des terres et métairies auxquelles ce chemin était destiné.
Vous me dites que, dans ces conditions, vous ne vouliez pas faire de plan, que je n’en avais pas besoin pour travailler comme bon me semblerait. Cependant je vous ai fait appeler quand j’ai été obligé de commencer les travaux pour occuper des ouvriers au chômage. Vous êtes venu et vous avez donné des indications conformément à un plan ébauché par M. Dejoie. Vous êtes retourné une fois sur les lieux et vous auriez rendu service au piqueur si vous lui aviez donné des instructions. A votre défaut je suis obligé de diriger les travaux. »
Sur le chemin de Béré j’emploie au lieu-dit La Mercerie des ouvriers du voisinage pour relever le chemin dans cette partie sous eau et impraticable. Ce chemin a besoin d’être élargi depuis Béré. Il y a un travail d’alignement et de piquetage à faire. Je vous invite à y concourir et à cet effet de vouloir bien venir me prendre lundi prochain à 11 h à la Trinité.
Ce qui précède répond assez à vos allégations tendant à établir que je veux mettre en dehors de tout concours du service vicinal , les chemins de petite communication » conclut le maire.
Ne pas faire un remblai si élevé
Et le maire continue sa longue lettre : « J’aimerais l’assistance, les soins et la bonne volonté des agents-voyers. Je vous demanderais d’être plus conciliant, de tenir compte de quelques observations.
L’année dernière en reconnaissance de la concession de la petite vicinalité à la grande, vous auriez pu, sans manquer à vos devoirs, vous rendre aux désirs de l’administration et du Conseil Municipal et de l’opinion publique, ne pas faire un remblai si élevé dans les champs de Virel et Herbert, remblai en remontant et si fatigant pour les harnois des prestataires, ne pas remblayer près du Moulin Gendry et au dessous, au détriment du chemin, dans une partie que j’avais déblayée à grands frais ».
Bref le contentieux est important !
La merOn connaît le grand Jules Michelet, celui qui écrivit notamment une Histoire de France, une passionnée et passionnante Histoire de la Révolution Française et, plus tard, La sorcière. Il traita aussi des thèmes liés aux sciences naturelles, comme L’Oiseau, l’Insecte, La Montagne. En 1861 il fit paraître « La mer » alliant une sérieuse documentation scientifique à une grande métaphore. Pour lui, l’homme chassé de son poste par l’Empire en 1851, l’Océan, terrible dans ses colères, mais composé d’une multitude d’humbles créatures, propose à l’évidence une figure du peuple. Le 26 janvier 1861 Gustave Flaubert lui écrit son admiration : « une œuvre splendide d’un bout à l’autre. Vous nous donnez des rêveries immenses avec l’atome, la fleur de sang, les faiseurs de monde ! Il faudrait tout citer ! Vous faites aimer les phoques. […] . Et de ce haut plaisir il reste peut-être une force nouvelle, une énergie plus longue ». |
Deux ouvroirs
28 janvier 1861 : « Il existe à Châteaubriant deux ouvroirs. L’un sous la direction de Mme la supérieure de l’Hospice contient ordinairement plus de 30 à 40 jeunes filles employées à des travaux de lingerie. L’autre au château, dirigé par les dames de la Congrégation naissante le l’Immaculée Conception donne en ce moment asile à 53 enfants de 8 à 15 ans qui reçoivent l’instruction, apprennent la fabrication des dentelles et font des apprentissages » écrit le maire au Sous-Préfet.
Il demande que la subvention départementale soit partagée entre les deux établissements qui l’un et l’autre ont de grands besoins et sont d’une incontestatble utilité.
Pierres ….
30 janvier 1861 : encore une lettre à l’agent-voyer … « Vous m’avez dit que la pierre qui est à Chanteloup près le chemin de grande communication n° 34 était portée dans un inventaire comme dépendant de cette route.
Je vous ai répondu et je crois devoir vous écrire officiellement que cette pierre est la propriété de la commune. C’est aux frais de la commune et avec la permission généreuse et gratuite du propriétaire de Chanteloup qu’elle a été extraite des terrains où elle se trouve et c’est encore aux frais de la commune qu’elle a été cassée plus tard pour occuper des ouvriers sans travail.
La commune a employé une partie de ces pierres pour le premier empierrement de la place de la mairie. Cette année elle aura besoin de ce qui reste pour le nouvel empierrement de la place et pour le chemin n°3 dans l’intérêt de la commune. Je dois en maintenir la propriété.
C’est à tort que la grande vicinalité a disposé d’une certaine quantité de ces pierres cassées et qu’elle s’est emparée de pierres non cassées qui avaient été tirées par les ouvriers de la mairie en faisant le remblai et qui leur étaient payées par la commune en dehors du remblai à raison de 1 fr le mètre ».
… Et remblai
Le maire poursuit : « Voici l’explication de cette affaire de remblai. Il y a 5 ans la commune appliqua les fonds de la petite vicinalité et des fonds des Ateliers de Charité à faire le remblai de la côte du Bois Hamon. M. l’agent-voyer Obalski s’était chargé seulement de faire transporter [la pierre] aux frais de la grande vicinalité. C’est ainsi que s’est fait le travail de la côte du Bois Hamon depuis la croix de Chanteloup.
Le dépôt de Chanteloup ne pouvait appartenir à la grande vicinalité, selon les plus simples règles du droit commun, qu’autant qu’elle eut fait extraire ou casser ces pierres sur ses ressources spéciales ou qu’elle en eut obtenu la concession de la commune. Cette concession n’a même pas été demandée par vous et vos prédécesseurs ».
« Je vous prie Monsieur de m’accuser réception de cette lettre. Post-scriptum : j’ai l’intention de proposer au Conseil Municipal de voter 500 frs pour transporter les déblais amoncelés de la Butte de Morval qui gênent la circulation et pour améliorer avec ces déblais les terrassements. Rejetterez-vous ces conditions et ces désignations ? ».
Première brèche
2 février 1861 : à Paris, première publication des débats de l’Assemblée dans le Journal officiel. C’est un événement, une première brèche dans le régime autoritaire de l’Empire. En effet, jusqu’à présent, l’Empereur avait le droit de prononcer « le discours du trône » mais l’opposition n’avait pas le droit de répliquer !
4 février 1861 : M. le ministre du commerce et des travaux publics demande divers renseignements sur la literie de l’hospice de Châteaubriant.
4 février 1861 : M. Morisson Félix, docteur en médecine à Châteaubriant, remplacera M. Lesage, décédé, à la commission administrative de l’hospice de Châteaubriant.
5 février 1861 : à Paris l’opposition catholique propose l’amendement dit « des cardinaux » par lequel la France devait déclarer qu’elle maintiendrait à Rome, la souveraineté temporelle du Pape. L’amendement est repoussé à une petite majorité.
17 février 1861 : Conseil Municipal à Châteaubriant
Le Conseil de Fabrique de l’église paroissiale de Béré souhaite demander l’autorisation de Sa Majesté l’Empereur pour acquérir le Presbytère de Béré, « par suite d’une promesse de vente signée entre M. Sorin, curé de Béré et M. Sablé Robert propriétaire ». Valeur de l’immeuble : plus de 10 000 frs. Le Conseil Municipal donne un avis favorable.
Le maire explique à son Conseil les travaux qu’il a donnés à l’atelier de Charité :
1. Sur le chemin de Faubourg St Michel à la Fontaine des Petits Prés, « dans une portion où il était impraticable ». Il a reçu le concours des riverains qui ont contribué à la dépense pour un tiers.
2. Chemin de Béré au Moulin Neuf
3. Et surtout sur le chemin de la Maison Brûlée au Pont Dix Heures.
Dans la dernière session du Conseil Municipal, il avait été voté 1000 frs afin de donner de l’ouvrage aux ouvriers inoccupés. Plusieurs conseillers avaient fait remarquer que cette somme serait insuffisante. Le Maire explique alors : « En l’absence des propositions de MM. les agents-voyers et des plans des deux derniers chemins, le crédit voté par le Conseil Municipal a été rejeté par le Préfet et tous les fonds de petite vicinalité affectés au chemin de la Torche à la Trinité. Par la suite M. l’agent-voyer a refusé de viser le payement sur les fonds de la petite vicinalité, des travaux faits sur les chemins de Béré et de la Maison Brûlée ».
« Ces travaux ayant dû, dès lors, être soldés sur les fonds des ateliers de charité, les 1000 frs votés par le Conseil Municipal sont devenus insuffisants ».
« L’hiver a été long et rigoureux et les chômages des maçons surtout, ne sont pas encore finis. Depuis 15 jours les fonds sont épuisés », cependant le maire n’a pas cru devoir arrêter les travaux « pour ne pas réduire à la dernière misère des malheureux sans ouvrage auxquels il ne donne qu’un minime salaire de 1,25 frs par jour ».
Le maire n’a pas cru devoir arrêter les travaux parce qu’il était nécessaire « de mettre en état de terrassement et de viabilité les travaux entrepris sur une assez grande longueur ». « Les fortes gelées, dit-il, rendent les terrassements plus difficiles, il fallait se contenter d’opérer l’abat et le déracinage des bois des haies et des talus et de piocher les déblais. La campagne finie, le chemin de la Maison Brûlée sera, grâce au concours des propriétaires riverains, ouvert à la largeur normale dans toutes les parties étroites (sauf au droit d’un champ) et dans les plus mauvais passages au moins à un état de viabilité suffisant pour attendre plus ou moins longtemps son achèvement »
« Le chemin de Béré au Moulin Neuf ne sera pas en aussi bonne position. De la Mercerie à Béré il reste encore à faire de grands travaux d’élargissement, de redressement et d’abat des terres supérieures. Il fournira l’hiver prochain d’utiles travaux aux ateliers de charité ».
Le maire dit qu’il a demandé aux agents-voyers le plan de ces chemins pour que les travaux puissent s’exécuter régulièrement et sans difficulté. Il demande par ailleurs au Conseil de voter un crédit de 800 frs pour solder les travaux exécutés.
Le Conseil Municipal vote ces 800 frs et y ajoute un crédit de 500 frs destiné à terminer les travaux de terrassement du chemin n° 41 (de Soulvache à Châteaubriant). En effet, à la Butte de Morval, se trouvent des déblais amoncelés qui gênent la circulation. Il importe de les utiliser à la réparation et à l’achèvement des terrassements entrepris. « Les travaux seraient effectués sous la direction des agents-voyers (…) et ne pourraient être modifiés qu’autant qu’il y aurait amélioration notable. Les changements étant toujours d’un mauvais effet sur le public surtout s’ils amènent la destruction de travaux déjà faits ».
Finalement il s’agit d’un conflit de pouvoir entre la commune (chargée de la petite vicinalité) et l’administration supérieure (chargée des voies plus importantes). Ces pouvoirs sont-ils bien séparés ? Le maire précise qu’il aura besoin du concours de l’administration supérieure « surtout pour la construction du pont des Halles ». Le Conseil Municipal « a toujours prêté le sien à la grande vicinalité : en 1856 la ville fit exécuter les remblais de la Butte du Bois Hamon. En 1857-58-59 le chemin n°41 fut ouvert depuis le Moulin Gendry jusqu’à la limite de Rougé, avec les fonds de la petite vicinalité, des ateliers de charité et le concours des populations. En 1860 toutes nos prestations ont été abandonnées à la grande vicinalité ».
[ndlr : Cela fait plus d’un mois que les cahiers officiels parlent de cette discorde entre le maire et l’agent-voyer : les choses doivent être sérieuses !].
Toujours le 17 février 1861, le Conseil Municipal vote un crédit de 2660 frs pour le pavage de la Rue de la Ruette, suite à l’adjudication de juillet-août 1860.
Le Conseil vote aussi 336,47 frs « pour parfaire le solde de la pompe établie récemment dans le Faubourg St Michel : les frais d’installation ont été notablement augmentés par suite de la reconstruction du mur de clôture dans lequel se trouvait engagé l’orifice du puits ». Il s’agissait du mur servant de clôture à la propriété de M. Bauduz, prêtre demeurant à Nantes.
Planche de pierre : par lettre en date du 10 février 1861, M. le Comte du Boispéan demande au Conseil Municipal « l’abandon de l’ancien chemin de la Planche de pierre, qu’il offre de payer au même prix que le terrain qu’il a lui-même concédé à la commune pour la construction du chemin n°3 ». Avis favorable du Conseil.
Encore des chemins
Chemin des Briotays : M. de Tugny, dans le but de hâter l’ouverture et la costruction du chemin dit des Briotays, offre : « la cession gratuite de terrains traversés par la route sur sa propriété et d’avancer à la commune, sans intérêt 1 — la somme nécessaire à l’ouverture de la section du chemin n° 41, de la limite de la commune avec la route impériale n°163 et 2 — en outre tous les matériaux que pourra fournir sa propriété ».
[on voit ainsi l’importance des routes
pour les propriétaires !]
Vannerie : le Conseil Municipal nomme une commission « pour établir la question de savoir si le prolongement du chemin de la Vannerie jusqu’aux Briotays ne serait pas plus favorable à l’avenir de Châteaubriant ».
Cordeurs jurés
En dehors de ces préoccupations routières, le Conseil Municipal du 17 février 1861 aborde d’autres sujets :
Foire d’Erbray : le Conseil Municipal d’Erbray demande à reporter la foire qui se tient chaque année au chef-lieu de cette commune le lundi qui précède le 15 août au 5 du mois de mai. Avis favorable du Conseil Municipal de Châteaubriant.
Pompes à incendie : M. Legal popose, pour un loyer de 75 frs, un logement convenable pour les pompes à incendie.
Eclairage : le Conseil Municipal attire l’attention du maire et toute la sévérité de l’administration sur l’état défectueux de l’éclairage de la ville.
Cordeurs : le Conseil Municipal souhaite que le maire désigne 2 ou .3 personnes, au titre de cordeurs-jurés, « pour encorder et mesurer le bois de chauffage entrant en ville, les habitants ayant souvent reconnu des différences importantes entre les quantités vendues et celles qui leur ont été livrées. Le Conseil propose de fixer à 50 centimes par corde le salaire qui, à moins de stipulation contraire, sera payé par l’acheteur »
18 février 1861 : le parlement italien se réunit à Turin et proclame Victor-Emmanuel II « Roi d’Italie par la grâce de Dieu et la volonté de la Nation ». Il sera proclamé roi le 14 mars 1861.
24 février 1861 : à Châteaubriant se tient un Conseil Municipal. La commission nommée précédemment au sujet du nouveau tracé proposé pour le chemin n° 41 (de Soulvache au Grand Auverné, considère que l’ouverture d’un chemin prolongeant le chemin de la Vannerie aura les effets suivants :
De favoriser la création d’un faubourg en offrant de nombreux vastes terrains à bâtir
D’empêcher le déclassement du chemin n° 41 qu’Erbray et diverses communes persistent à solliciter
De créer plus value et facilités de communication assurées aux terrains sis au midi de la ville
De donner suite, et un avenir plus assuré, aux projet de percée des halles neuves dont ce chemin serait le prolongement et de satisfaire l’opinion des habitants qui demandent depuis longtemps qu’une voie traverse enfin la ville et la fasse franchir l’ancienne enceinte.
Atteintes à l’honnêteté et à la décence
Toujours ce 24 février 1861 le maire donne lecture d’une lettre de M. Richer se plaignant
du mauvais état des terrassements de la place sise derrière les Halles
des dépôts de charrettes et d’immondices « induement laissés autour d’un monument public ».
« des atteintes à l’honnêteté publique et à la décence sont les habitants du quartier ont constamment à souffrir par suite de cet état de choses ».
Le Conseil, regrettant de ne pouvoir par lui-même faire droit aux justes observations de M. Richer, invite l’agent-voyer à terminer les travaux de nivelement (sic) pour que la commune puisse à son tour terminer les travaux de terrassement et d’empierrement de la place. [Il s’agit de la place qui se nomme, de nos jours, place Ernest Bréant].
Lieux d’aisance
En ce qui concerne les dépôts d’ordures « et considérant que la plupart des déposants sont locataires ou propriétaires de maisons où il se trouve des lieux d’aisance, le Conseil Municipal invite le maire à faire une sévère et rigoureuse application des règlements de police »
[Ceci est assez étonnant … doit-on en conclure que les habitants continuaient à se soulager dans la rue ?]
Pont des Halles
« Par suite de l’exhaussement des salaires et de diverses denrées », la somme de 1700 frs prévue au budget primitif pour
la 3e arche du Pont des Halles (voir au 26 février 1860), se révèle insuffisante. Le maire a demandé un nouveau devis en particulier « pour les deux murs latéraux destinés à soutenir les terres de la Rue des Halles Neuves ». Il demande donc 800 frs supplémentaires à son Conseil Muni-
cipal.
Toujours le 24 février, un élu attire l’attention du Conseil sur l’état de la charpente du puits de Béré. « Elle menace ruine, fait à chaque foiqs trembler les parents qui ont des enfants en bas âge ». Une pompe, dit-il rendrait à tout le monde d’éminents services.
Tabac : l’urgence
Le Conseil Municipal du 24 février 1861 pense que « un bureau de tabac placé à Béré serait fort utile aux habitants et aux voyageurs qui sont obligés de venir en ville s’approvisionner de cette denrée ». Il engage le maire « à réclamer cette amélioration dont il reconnaît l’urgence’ ».
Glémois … avarié
M. Tessier, de l’Aubinays, ayant demandé l’autorisation d’enlever des terre sur le chemin de Vieille Voie, le Conseil Municipal délègue un conseiller pour juger s’il y a opportunité à céder la terre ».
Par ailleurs le Conseil Municipal attire l’attention des agents des Ponts et chaussées sur le mauvais état des routes qui traversent Châteaubriant :
du coté de la place de l’hôtel de ville, « les caniveaux font déffaut (sic) sur un parcours de plus de 200 m. Du mauvais état de ceux qui existent, il résulte la stagnation et par suite la corruption des eaux pluviales »
« Sur la route de Rennes à Nantes, à l’entrée du Faubourg de Cou¨éré, il existe un pont en charpente dit « Pont Glémois », fort incommode puisqu’il forme une double rampe dont le sommet est à près d’un mètre au dessus du niveau de ses abords.
Ce pont est en très mauvais état, les bois sont avariés à un point qui fait chaque jour redouter des accidents. Depuis longtemps on parle de sa reconstruction prochaine et de l’abaissement de son tablier ».
Le Conseil Municipal souhaite l’achèvement des caniveaux et la reconstruction du Pont Glémois, autant que possible par l’administration des Ponts et Chaussées.
Encore les routes
Toujours le 24 février 1861, le maire, . Béchu du Moulin Roul, rappelle un peu d’histoire :
Avant la Révolution, dit-il, la ville de Châteaubriant était reserrée par une étroite enceinte de murs et de fossés de fortification. De nos jours, pour lui donner plus d’extension, des rues nouvelles et des percées ont été ouvertes à travers les vieilles murailles. Vis à vis de ces percées et en dehors des anciens murs, ont été bâtis un hôtel de ville et des halles. Les terrains voisins de ces établissements se sont couverts de constructions et forment maintenant un quartier populeux »
« La ville de Châteaubriant, participant à la prospérité générale et tendant à s’accroître, il était du devoir de la municipalité de préparer de nouveaux terrains à bâtir et des emplacements propres à recevoir des établissements d’utilité publique. Dans ce but le Conseil Municipal a demandé qu’une grande route fut dirigée sur les halles et l’hôtel de ville [il parle de la route n°41 de Soulvache au Grand Auverné, actuellement rue Guy Môquet] et qu’un chemin, ou plutôt une rue, coupant cette grande route à angle droit, mit en communication le Faubourg de la Torche et les quartiers de Béré et de Couëré.[il parle du chemin n°3 qui est, de nos jours, la rue Jean-Jaurès).
Procès de famille ...
Le maire continue : « Le Conseil Municipal a ensuite voté, par sa délibération du 2 août 1857, l’acquisition d’une partie des terrains destinés à entrer dans la ville par l’effet de l’exécution future des voies projetées, par les ponts à jeter sur les rivières et cours d’eau qui les en séparaient jusque là. Le Conseil Municipal demandait à faire cette acquisition pour créer des promenades et places publiques, une maison d’école communale, un nouveau quartier et un abattoir.
Des négociations ont été entamées avec Mme la Comtesse de Virel pour acquérir ses terrains [il s’agit des terrains de Belêtre] de gré à gré : elles n’ont pas abouti. Mme de Virel, dans la position particulière où elle se trouve, n’a voulu donner aucune solution : avancé een âge et voulant régler le partage de sa fortune entre ses deux enfants, M. le Comte de Virel et Mme la Comtesse de Villemorge, elle en a fait établir deux lots dont elle a donné le choix à son fils. Sa fille se prétend lésée. De là un procès de famille dans le but d‘équilibrer les lots.
Ce procès n’est point encore terminé et dans l’état des choses M. de Virel ne veut pas s’occuper de la vente à faire à la commune. De son côté M. de Villemorge, futur propriétaire du terrain dont la commune a l’acquisition en vue, ne veut prendre aucun engagement et il est de son intérêt de ne pas le prendre. En effet l’ouverture et la construction des voies de communication a donné à ses terrains une plus grande plus-value, il lui est offert de plusieurs parcelles des prix très élevés ».
… et projet en panne
Le maire poursuit : « Il importe à la commune d’arriver promptement à la possession de ces terrains pour réaliser les améliorations réclamées par l’opinion publique ».
Le Conseil Municipal demande donc que les terrains qui l’intéressent soient déclarés d’utilité publique « et qu’à déffaut (sic) du consentement des propriétaires à une vente amiable, la commune soit autorisée à en poursuivre l’acquisition par voie d’expropriation forcée ».
27 février 1861 : Toutes les préfectures de France sont reliées à Paris par le télégraphe électrique utilisable par le public
Les paradis artificielsLa consommation de haschich …. un phénomène bien propre à la fin du XXe siècle, croit-on. C’est pourtant dès 1860 que Baudelaire fait paraître son ouvrage « Les paradis artificiels » qui a eu un si grand retentissement que l’expression « paradis artificiels » désigne désormais l’usage des drogues. Le docteur Jacques-Joseph Moreau crée le Club des Haschichins en 1844. Théophile Gautier est un des premiers poètes à participer aux expériences des drogues. C’est notamment là qu’il rencontre pour la première fois Charles Baudelaire, venu un jour en simple observateur. Cependant Théophile Gautier ne participera pas souvent aux séances, disant que « Après une dizaine d’expériences, nous renonçâmes pour toujours à cette drogue enivrante, non qu’elle nous eût fait mal physiquement, mais le vrai littérateur n’a besoin que de ses rêves naturels, et il n’aime pas que sa pensée subisse l’influence d’un agent quelconque. ». Baudelaire revient de temps en temps dans l’hôtel Pimodan. Il habite même pendant un certain temps en 1845 l’appartement situé au dessus de celui du Club des Haschichins. Cependant, tout comme Théophile Gautier, Charles Baudelaire ne restera pas très longtemps dans le club, il est lui aussi assez peu satisfait par les effets du « dawamesk ». Il décrira d’ailleurs d’une manière particulièrement précise les mauvais effets de cette drogue dans Les paradis artificiels. D’autres personnalités viennent de temps à autres dans le club comme le psychiatre Jean-Étienne Esquirol, le lithographe Honoré Daumier, le peintre Eugène Delacroix ou les écrivains Gérard De Nerval, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas et Honoré de Balzac. De ses expériences (et de sa consommation personnelle), le docteur Jacques-Joseph Moreau tirera une étude, parue en 1845, intitulée « Du haschich et de l’aliénation mentale » dans laquelle il établit une équivalence entre rêve, délire et hallucination haschichines A l’étranger, Thomas de Quincey fait paraître Les Confessions d’un mangeur d’opium, en 1821, traduites en français en 1828 par un auteur anonyme ADM, qui s’avère être … Alfred de Musset. Plusieurs scientifiques s’intéressent alors à ce produit qu’est l’opium faisant son apparition en Europe. La consommation des drogues s’étend particulièrement dans les milieux scientifiques et littéraires à des fins scientifiques ou récréatives. Source : Wikipédia |
USA :guerre de sécessionLa guerre civile américaine est née d’une opposition entre le Nord et le Sud du pays Le Nord, qui avait aboli l’esclavage, était protectionniste, tourné vers un marché intérieur et animé par l’égalitarisme. Le Sud, qui tenait à l’esclavage fournisseur de main d’œuvre à bon marché, était quant à lui libre-échangiste, orienté vers l’Europe pour ses exportations de matières premières (coton, textile), mû par un esprit de tradition. En novembre 1860, le candidat républicain Abraham Lincoln est élu avec seulement 39,8% des voix. Les États du Sud, qui avaient annoncé leur sécession si Lincoln était élu, le voient comme une véritable déclaration de guerre et entament aussitôt un processus de sécession de l’Union.
Un complot pour assassiner le nouveau président avant son investiture, précédé de nombreuses lettres de menace, est déjoué le 23 février 1861 à Baltimore. La guerre civile durera du 12 avril 1861 au 9 avril 1865. Lincoln sera assassiné le 14 avril 1865. une loi anti-esclavage est votée le 18 décembre 1865. Lincoln n’est pas mort pour rien …. |