- De grands projets, peu de ressource
- Asile
- 13 février 1859
- Caisse d’Epargne
- Bienfaisance
- Pompes
- Plan d’alignement
- Des projets, des projets, des (...)
- Libéralités
- 2 mars 1859
- Balayage
- Provocations
- Que la guerre est jolie !
- Frais
- Comice agricole
- Imposera-t-on un rôle de prestation
- Donnant-donnant
- Rectifications ?
- Solférino
Sommaire général - sommaire histoire
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De grands projets, peu de ressources
1er janvier 1859 : Napoléon III, en recevant le corps diplomatique, fait une réflexion à l’ambassadeur d’Autriche : « Je regrette que nos relations ne soient pas aussi bonnes que dans le passé ». Ces paroles semblent annoncer une guerre, et la Bourse baisse. Mais le peuple est favorable à cette guerre. Mérimée dira : « La masse est pour la guerre, les soldats partent comme pour le bal ».
En 1859 l’Italie était partagée en plusieurs Etats ayant à leur tête des princes absolus, la plupart protégés par l’Autriche qui, elle-même possédait la Lombardie (capitale Milan) et le Vénétie (capitale Venise). Les Italiens, autour de Victor-Emmanuel II, roi de Piémont-Sardaigne, voulaient chasser les Autrichiens et s’unir pour ne former qu’un seul Etat. Cavour, ministre de Victor-Emmanuel II, persuada Napoléon III d’envoyer une armée française en Italie. Ce fut La guerre d’Italie avec, notamment, les victoires de Magenta et Solferino. Avec aussi les horreurs inhérentes à toutes les tueries ...
2 janvier 1859 : lettre du maire de Châteaubriant au Sous-Préfet : « la commune de Châteaubriant conserve toujours au nombre de ses habitants les trois individus ci-après assujettis à la surveillance de la haute police :
Guerchais Jean
Pelé François
Roussel François, tous forçats libérés.
Leur conduite n’a été le sujet d’aucune remarque contre eux durant le 4e trimestre 1858. »
8 janvier 1859 : un essai a été tenté le 22 novembre dernier pour la mise en ferme des droits de pesage et mesurage dans la ville de Châteaubriant, mais sans suite, aucun concurrent ne s’étant présenté.
Le maire demande donc l’autorisation du Préfet pour « louer à l’amiable et même séparément le pesage et le mesurage qui s’effectuent dans le bureau appartenant à la ville situé sous les anciennes halles, et dans la Halle au blé »
10 janvier 1859 : le médecin Claude BERNARD fait une communication à l’Académie des Sciences, montrant le rôle glycogénique du placenta alors que, avant lui, on croyait que le placenta remplissait seulement un rôle analogue à celui du poumon.
14 janvier 1859 : le maire transmet au Sous-Préfet le bilan des opérations de la Société de Secours Mutuel de Châteaubriant pour 1858. « L’établissement de cette société est un grand bienfait pour la classe ouvrière et je me plais à espérer qu’elle trouvera des imitateurs dans les communes de nos environs ».
25 janvier 1859 : le maire a fait établir, pendant trois marchés successifs, le poids moyen d’un hectolitre de froment de première, seconde et troisième qualité. Il a fait de même pour le seigle, l’orge et l’avoine provenant de la récolte de 1858.
25 janvier 1859 : la concession perpétuelle au cimetière, pour M. du Raquet, se monte à 153 frs.
7 février 1859 : le sieur Prime François, boucher, a fourni au Bureau de bienfaisance 85 frs de viande qui a été distribuée aux indigents de la commune.
11 février 1859 : le sieur Klein Jacques, boucher demeurant à Châteaubriant, s’est porté adjudicataire de la viande nécessaire à la consommation de l’hospice pour 1859.
11 février 1859 : le maire de Châteaubriant demande des renseignements sur le jeune Leroy Julien, né à Guenrouet mais dont les parents demeurent à Châteaubriant. Ceci est destiné à compléter « les tableaux de recensement des jeunes de la commune appelés à faire partie du recrutement de l’année 1858 ». Le tirage, pour le canton de Châteaubriant, aura lieu le 22 février.
11 février 1859 : l’Hospice de Châteaubriant n’a trouvé qu’un adjudicataire pour la viande. La Commission administrative demande l’autorisation dont l’économe a besoin « pour traiter de gré à gré et par voie d’économie ».
13 février 1859 : au Conseil Municipal de Châteaubriant est donnée lecture du courrier par lequel le Sous-Préfet refuse « de sanctionner la taxe sur la viande de boucherie que le Conseil a votée » [revoir au 28 novembre 1858]. Le Conseil exprime tout son regret du rejet de cette mesure qu’il « perssiste » (avec deux s) à croire très opportune et renvoie à une prochaine réunion l’examen approfondi des droits d’octroi à l’entrée de Châteaubriant.
En ce qui concerne l’élargissement du marché aux chevaux, qui est réclamé, le maire répond que les conditions d’existence de ce marché sont anormales puisqu’il se tient sur un chemin public. « Il sera probablement régularisé avant peu et reporté sur les terrains du BourgGérard lors de la rectification du chemin de St Aubin à Châteaubriant qui nécessitera de la part de la commune l’acquisition d’une partie de ces terrains ».
Sur proposition du Préfet, le Conseil Municipal accepte de percevoir les droits de pesage et de mesurage publics par voie de régie.
Asile
13 février 1859
: La salle d’asile de Châteaubriant étant régulièrement constituée et reconnue par un décret impérial, le maire établit un budget :
Recettes : Subvention communale 400 Subvention départementale 300 Produit d’une quête 800 1500
Dépenses Pension des religieuses 800 Loyer du local 200 Chauffage 50 Prix et vêtements 100 Divers 50 1200
Caisse d’Epargne
13 février 1859 : Le Maire propose une liste d’administrateurs pour la Caisse d’Epargne de Châteaubriant : le maire, le curé, M. de la Pilorgerie, M. de Tugny, etc. Le Conseil Municipal adopte cette liste, « s’estimant heureux du concours que messieurs les administrateurs veulent bien prêter à la classe ouvrière ».
Bienfaisance
13 février 1859 : Le Conseil Municipal accepte
1. un legs de Mlle Guibourg en faveur du bureau de bienfaisance :
2. Un jardin et deux pavillons et leurs dépendances situés au faubourg de la Barre
3. Une somme de 1000 frs de M. d’Arimont aux pauvres de la ville.
Ecole : Mlle Mercier institutrice demande qu’on lui loue une portion de terrain communal contiguë à la Maison Richer qu’elle occupe, pour faire une cour de récréation des élèves, à raison de 5 frs la cour, par an, pour une année seulement.
Pompiers : sur demande du capitaine de la compagnie des saleurs-pompiers de Châteaubriant, le Conseil Municipal vote l’acquisition de six demi-garnitures de pompes dont deux en cuir et 4 en toile dont le prix ne devra pas excéder 250 frs. Il autorise le maire à faire exécuter, dans une maison, les réparations nécessaires au logement et à la bonne installation des pompes à incendie. [le Préfet donnera son accord le 25 mars]
Logements insalubres , après lecture d’une missive du Sous-Préfet concernant les logements insalubres, le Conseil Municipal remet au dimanche suivant la nomination d’une commission.
[c’est la première fois qu’on voit le Conseil Municipal s’inquiéter de l’insalubrité des logements]
17 février 1859 : cela fait des mois qu’une flotte française se trouve à proximité de Saïgon, en Indochine, pour forcer l’empereur d’Annam à laisser les chrétiens en paix. Mais le climat, les fièvres et le choléra l’empêchent d’agir. Enfin le 17 février 1859, les Français s’emparent de Saïgon. C’est l’amorce d’une colonisation de près d’un siècle (fin de la guerre d’Indochine en juillet 1954).
19 février 1859 : Une nommée Bonnier Jeanne, femme Poignon Joseph, revendeuse de poissons et de légumes, vient depuis quelques jours de se trouver atteinte d’aliénation mentale de manière à compromettre l’ordre public et la sûreté des personnes. Le maire l’a fait conduire à l’hospice de Châteaubriant et demande son placement d’office à l’asile St Jacques à Nantes.
Et il rappelle que « le mari de cette malheureuse a été lui aussi frappé d’aliénation [voir au 25 août 1857] et, après avoir été renvoyé de l’asile St Jacques, il a voulu la tuer, fait pour lequel il a été produit devant la Cour d’assises de Loire-Inférieure et condamné à un an de prison ».
Pompes
20 février 1859 : au cours du Conseil Municipal, le maire fait état des plaintes des propriétaires des maisons auxquelles, jadis, on a appuyé des pompes qui servent à l’alimentation de la ville. Il propose donc des modifications :
pour la pompe de la place St Nicolas, il propose de « la reporter sur le pont d’où elle tire son eau » [semble-t-il : sur la fontaine de la Vannerie]
installer une pompe-borne posée immédiatement sur le puits de St Nicolas dont l’ancienne margelle en pierre de granit servira de support ou de protection à cette pompe
la pompe adossée à la maison de M. Margat serait également replacée sur le puits qui l’alimente.
il y aurait installation d’une pompe sur le puits de la place dite « de la pompe »
et il y aura acquisition de deux pompes pour doter le centre-ville et le faubourg de la Barre d’un approvisionnement complet et facile.
- Vieille pompe, à Chelun
Vu l’urgence, le Conseil Municipal autorise le maire à faire exécuter les achats et les travaux à l’économie et sans retard.
Plan d’alignement
20 février 1859 : une lettre du Sous-Préfet signale l’insuffisance du plan général d’alignement dressé le 18 mars 1816 et rappelle au Conseil Municipal que déjà plusieurs fois, notamment le 14 février 1841, le Conseil Municipal de Châteaubriant a voté la rédaction d’un nouveau plan d’alignement et d’une échelle plus grande qui puisse en rendre l’application plus facile sur le terrain.
Le Conseil Municipal émet un avis favorable à la rédaction d’un nouveau plan mais ... « croit devoir ne pas en préciser l’époque et remettre à plus tard le vote du crédit nécessaire à sa levée ».
Des projets, des projets, des projets
20 février 1859 : le Conseil Municipal de Châteaubriant considère que le revenu de la Halle « ne s’élève malheureusement qu’à 300 frs, grevés encore des appointements du concierge, alors que le directeur des contributions directes a compté le revenu cadastral à 900 frs ». L’assemblée invite le Maire à réclamer sans retard un dégrèvement équitable dans l’intérêt de la commune
A propos du refus du Préfet de donner suite au vote du Conseil Municipal instituant un droit sur la viande, le Conseil Municipal vote à l’unanimité les centimes spécialement affectés par la loi au « payement » du garde-champêtre.
Un conseiller fait remarquer que la ville réduit autant que possible les dépenses mêmes les plus urgentes pour ne point augmenter les charges des habitants mais il ajoute qu’il est « très urgent et très important de créer des ressources abondantes à une ville comme la nôtre où tout est en quelque sorte à créer ». « En effet la plupart de nos marchés sont, par leur position même, une menace permanente pour la sécurité publique puisqu’ils obstruent les routes et les chemins. Il est donc nécessaire et même urgent d’acquérrir [avec deux r] une partie des terrains du BourgGérard pour y placer le marché aux chevaux, vaches, veaux et moutons ».
Ce déplacement du marché coûtera à la ville au moins 10 000 frs. L’abattoir depuis si longtemps réclamé par la population exigera pour sa construction plus de 45 000 frs. L’acquisition des terrains de Belêtre et la construction des voies de communication qui doivent s’y rendre, dépassera 30, si elle ne s’élève pas à 35 000 frs.
De plus « l’exiguïté du terrain sur lequel on a construit notre insuffisante maison d’école nous obligera soit à l’acquisition d’un jardin voisin qui nous permettra d’accroître maison et jardin, soit à la reconstruction sur un autre emplacement, d’une école plus en harmonie avec les besoins de la ville et les exigences du service, faisant entrer en ligne de compte la vente de l’ancien local, ou s’en servant, il faudra bien encore 12 à 13 000 frs »
Sans compter que « l’état déplorable de nos pavés absorbera bien, pour arriver à l’état de leur entretien, une somme annuelle de 3000 frs pendant 12 ou 15 ans »
Et puis, il est évident pour tous les habitants que, dans un avenir prochain « nous serons obligés de remplacer notre église St Nicolas, déjà trop petite et dans de mauvaises conditions de stabilité et de durée, par une église nouvelle dont la construction ne peut être évaluée à moins de 100 000 frs ».
D’autre part, grand nombre de nos « concytoyens » [avec deux y] verraient avec joie, après la construction d’une nouvelle église, « l’ancienne chappelle [avec deux p] St Nicolas convertie en un marché couvert utile à tout le monde et profitable aux finances de la commune dont on ne peut pas évaluer les travaux d’appropriation et de réparation à moins de 15 000 frs ».
Et il serait désirable que la commune devienne acquérreur [avec deux r] du champ de Foire de Béré. Cette acquisition coûterait environ 24 ou 28 000 frs ».
« L’ensemble de ces opérations plus ou moins prochaines, que la ville sera nécessairement conduite à réaliser, présente un total de 230 à 240 000 frs ».
« Il est donc du devoir d’une administration prévoyante et paternelle de créer à la ville des Châteaubriant des ressources qui lui permettent d’entreprendre quand le moment sera venu, la série de créations et d’améliorations » que ce Conseiller vient d’exposer au Conseil.
Le maire fait alors remarquer que la loi dispose que le droit d’entrée ne pourra dépasser le droit d’entrée déterminé pour les villes de 4000 âmes (auxquelles Châteaubriant se trouve assimilée) - et que le Département est rangé dans la 2e classe, « de ce fait nous sommes privés d’une notable partie des revenus de la ville » - et que c’est seulement « en ne faisant aucune amélioration et à l’aide de la plus stricte économie que nous maintenons l’équilibre dans nos budgets ».
Finalement, conclut le maire : « A l’avenir, si nous voulons faire quelque chose dans l’intérêt de la ville, il faut de toute nécessité lui créer des ressources nouvelles. L’établissement de droits d’octroi paraît la seule mesure de nature à doter la commune des ressources qui lui manquent ».
Le Conseil Municipal se prononce à l’unanimité pour l’établissement d’un octroi et nomme une commission de 5 membres pour, de concert avec la commission municipale, « réviser, examiner et s’il y a lieu adopter dans son ensemble tout ou partie du travail déjà fait sur cette grave question par la commission municipale en 1852 ».
(sept ans de passés, déjà !).
—
Un membre du Conseil Municipal rappelle que les propriétaires de la terre de La Ferrière ont envahi une portion de terrain communal sur le bord de la route n° 178. Le Conseil Municipal décide que le garde-champêtre notifiera à la famille Dupin de la Ferrière de détruire des clôtures dans le délai d’un mois à dater de la notification.
Libéralités
25 février 1859 : le maire de Châteaubriant envoie au maire de Soudan :
Un certificat délivré par le ministre de la guerre constatant que le sieur Deroual Pierre, grenadier, est disparu le 7 juin 1853, pendant le combat livré au Mamelon vert devant Sébastopol.
Un mandat de masse de 34,65 frs délivré au profit du sieur Rougé Louis, fusilier, délivré par le Conseil d’Administration du 98e régiment d’infanterie de ligne à Alençon.
2 mars 1859
: trois concessions sont demandées au cimetière pour :
Mlle Pigrée Jeanne, religieuse de l’ordre de St Vincent de Paul
M. Ballais Julien Victorien
Mlle Ballais Marianne
L’approbation du Sous-Préfet est demandée pour que ces attributions soient définitives. On voit ainsi, une nouvelle fois, à quel point les maires étaient privés de pouvoir de décision !
8 mars 1859 : le maire demande une prolongation du congé accordé à M. Luce Pierre à titre de soutien de famille, « attendu que la position de sa pauvre mère est loin de s’améliorer ».
« Je me plais à espérer, Monsieur le Général, que vous daignerez prendre intérêt à mon protégé ».
8 mars 1859 : à propos du testament olographe du 28 janvier 1857, par lequel Mlle Guibourg Julie lègue au bureau de bienfaisance la nue propriété de deux pavillons situés au Faubourg de la Barre à Châteaubriant, avec toutes leurs dépendances et un jardin, le maire transmet au Sous-Préfet une déclaration de M. Guibourg, Juge de paix du canton, son frère et unique héritier, par laquelle il fait connaître « son acquiescement empressé à la délivrance du legs ». Il ne manque donc plus que l’approbation du Préfet.
8 mars 1859 : Mme la Comtesse de Schonnendalle d’Arimont, décédée le 10 mai 1857, a légué aux pauvres de la commune une somme de 1000 frs payables deux ans après son décès. Le bureau de bienfaisance fait les démarches pour recueillir cette libéralité.
- Tableau du paupérisme
Tableau du paupérisme
A cette époque il existait une « Œuvre des blés noirs » avec un « tableau du paupérisme » comportant 378 noms. En face de chaque nom : le nombre de membres de la famille (cela pouvait atteindre 9 ou 10 personnes) et, en alternant les encres rouge et noire, la date des dons. (voir dossier référencé F)
20 mars 1859 : au Conseil Municipal, le maire évoque « le prix assez élevé auquel sont évaluées les réparations à faire aux pompes de la ville » - « Même en tenant compte des économies qu’on pourra réaliser, la commune aura encore 500 frs à débourser ». Le Conseil reconnaît l’urgence des réparations et engage le maire à les faire exécuter dans retard.
Des habitants du rempart de la Torche font connaître au Conseil leurs plaintes au sujet de « l’état fâcheux dans lequel la grande voirie laisse les bas-côtés de la route n° 163 et de la route n° 178 entre la Torche et le Pont St Jean. Les caniveaux manquent dans la plus grande partie du parcours et les portions existantes sont en si mauvais état que les eaux s’y accumulent au lieu d’y courrir [avec deux r ] et deviennent pendant les chaleurs une source d’évacuations malfaisantes qui mettent en danger la santé des habitants du voisinage ».
Le Conseil engage le maire à faire, auprès de l’administration des Ponts et Chaussées, « les démarches nécessaires à la cessation d’un aussi fâcheux état de choses ».
Un membre à cette occasion fait remarquer que la ville, bien que chef-lieu d’arrondissement, est moins favorisée que la plupart des bourgs et villages des environs traversés par les routes impériales et départementales.
Balayage
20 mars 1859 : M. Etienne, commissaire de police, écrit au Conseil Municipal pour « faire connaître la convenance et l’utilité incontestables d’un balayage plus fréquent des rues et places publiques de la ville ». En effet, le balayage n’ayant lieu que 3 fois par semaine, « il en résulte que les déchets de légumes et autres immondices déposés sur la voie publique par les habitants, y séjournent assez longtemps pour être répandus par les chiens, les enfants ou les pigeons, au grand préjudice de la propreté et de la salubrité de la ville ».
Le Conseil, « pénétré des inconvénients que présente cet état de choses » vote une somme de 200 frs pour être ajoutés aux 600 frs déjà alloués au répurgateur et décide que « le balayage et l’enlèvement des immondices aura lieu tous les jours sans exception ».
[et le 2 juin 1859 il interdira aux habitants d’enlever les immondices eux-mêmes].
21 mars 1859 : la rétribution scolaire pour le 1er trimestre de 1859 s’élève à 358 frs
30 mars 1859 : Mme Hunault (née Ballais), propriétaire demeurant à Nort, s’est déterminée à recevoir le prix offert par la commune de Châteaubriant (477,50 frs) pour le terrain qu’elle doit céder au chemin n° 41 de Soulvache au Grand Auverné [Revoir au 13 décembre 1857].
1er avril 1859 : Le sieur Buron, boulanger a fourni 50 rations aux troupes de passage à Châteaubriant au cours du 1er trimestre 1859 et 4 rations pour des militaires voyageant sous escorte de la gendarmerie. « La ration de pain, selon la mercuriale, étant de 0,16 frs, il en résulte qu’il lui est dû la somme de 8,64 frs » écrit le maire au sous-intendant militaire à Nantes en signalant que « des fournitures analogues s’élevant à 124,74 frs sont toujours dues au sieur Buron. Veuillez me faire connaître la cause d’un semblable retard qu’il est temps enfin de faire cesser ». [L’armée n’honore point ses engagements !].
7 avril 1859 : la reine Victoria a déjà dit, depuis 2 mois, que l’Angleterre n’entrerait pas en guerre avec l’Autriche. L’ambassadeur anglais demande nettement à Napoléon III s’il veut la paix ou la guerre. Napoléon répond « la paix » mais précise qu’il considère la guerre comme inévitable.
Provocations
12 avril 1859 : l’Autriche n’est pas prête pour faire la guerre. Elle a demandé la médiation de l’Angleterre et accepterait les « quatre points » qu’on lui propose si la Sardaigne cesse tout préparatif militaire. Mais Victor-Emmanuel II multiplie les provocations en suscitant la création de « comités révolutionnaires » dans les régions occupées par les Autrichiens.
Le gouvernement autrichien tombe dans le piège et prend la responsabilité de la guerre cependant que Victor-Emmanuel II invoque l’alliance défensive franco-piémontaise.
12 avril 1859 : le maire de Châteaubriant écrit au Préfet maritime de Toulon à qui il demande un certificat constatant que le jeune Hourdeau Jean « fait toujours partie de l’armée de mer ».
« Ce certificat est d’une indispensable nécessité pour justifier le droit à l’exemption que réclame le sieur Hourdeau Mathurin, son frère germain » [Frère germain = frère issu du même père et de la même mère]
18 avril 1859 : le Préfet a nommé Mme Baudouin Anne, sœur Laurence de la Congrégation des Ursulines de Jésus, dite de Chavagnes, comme institutrice communale à Châteaubriant en remplacement de Mme Fulgent Marie, décédée.
22 avril 1859 : la ville est devenue propriétaire de l’Hôtel d’Arimont qui deviendra la cure de l’église St Nicolas.
Que la guerre est jolie !
24 avril 1859 : à Paris, sous les applaudissements des ouvriers et des républicains, les régiments quittent la capitale. Ils prennent la route avec des effectifs incomplets et mal équipés car Napoléon III n’a pas voulu que des préparatifs puissent effrayer l’Europe.
De ce fait les approvisionnements sont déficients et les munitions insuffisantes. Les communes seront sollicitées plus tard pour fournir de la charpie et des chaussures aux soldats.
Les nouveaux fusils sont dépourvus de hausse *, la France possède de nouveaux canons rayés dont le tir est plus précis mais .... elle n’en a que 68 !
29 avril 1859 : l’Autriche prend l’offensive et franchit le Tessin
3-5 mai 1859 : Napoléon III annonce la guerre pour défendre l’Italie. Il prend lui-même la tête de l’armée française. Le peuple crie « Vive l’Empereur ! Vive l’Italie »
11 mai 1859 : le maire de Châteaubriant transmet au Sous-Préfet « apostillée par moi, la pétition formée par le sieur Basile Victorien » ancien militaire qui demande un secours à l’empereur.
20 mai 1859 : bataille de Montebello remportée par les Français menés par le Maréchal Bararguey d’Hilliers.
27 mai 1859 : le sieur Buron, boulanger à Châteaubriant, demande le paiement de 2035 rations fournies aux troupes de passage au cours du mois de mai courant.
- Courrier
30-31 mai 1859 : bataille de Palestro. Victoire des Franco-Piémontais sur les Autrichiens.
2 juin 1859 : le Conseil Municipal de Châteaubriant indique que « les boues et immondices entassés ou épars dans les rues ou places de la commune ne pourront être enlevés par les habitants attendu qu’ils appartiennent à la ville et constituent un revenu pour elle ».
Le maire fait savoir qu’il existe à la Torche des terres végétales qu’il a fait mettre en monceau. Le Conseil Municipal l’autorise à les vendre de gré à gré, ainsi que les boues placées derrière la mairie et à l’entrée du BourgGérard.
Le Conseil Municipal donne un avis favorable à la commune de Soudan qui désire déplacer sa foire du mardi de la Pentecôte au lundi de la Pentecôte. En revanche, il donne un avis défavorable pour Martigné-Ferchaud qui demande l’établissement d’un marché aux bestiaux le vendredi de chaque semaine, jour où il y a un marché de denrées : « la multiplicité des foires et marchés nuit à leur importance et porte préjudice à l’agriculture en donnant aux laboureurs l’occasion d’abandonner leurs travaux » dit-il.
Enfin le Conseil Municipal, considére que le chemin de Soulvache au Grand Auverné, par Le Chêne au Coq, dessert des hameaux d’une certaine importance : la Feuvrais, les Landelles, la Maugonnais et qu’il est « de la plus haute utilité ». Il émet le vœu que ce chemin soit achevé le plus promptement possible.
3 juin 1859 : bataille de Turbigo remportée par le Maréchal Mac-Mahon sur les Autrichiens.
4 juin 1859 : bataille de Magenta remportée par le maréchal Mac-Mahon.
5 juin 1859 : lors d’un conseil municipal à Châteaubriant, le maire M. Béchu du Moulin Roul, déclare qu’il y a beaucoup de logements d’ouvriers insalubres dans la ville et qu’il y a « nécessité et même urgence d’appliquer la loi du 13 avril 1850 sur les habitations insalubres ». Une commission de 12 membres est nommée pour visiter et reconnaître les logements à assainir.... Ce qui ne sera pas évident car la loi n’a pas donné de définition précise de cette insalubrité.
[Cette loi ne sera reprise et complétée qu’à la fin du siècle. Insuffisamment coercitive, elle laissa persister de façon massive un habitat populaire totalement insalubre, garnis et meublés sur-occupés, pièces noires, cherté des loyers , et bien entendu ni eau courante ni sanitaires...]
5 juin 1859 : lors de ce même Conseil Municipal, quatre conseillers sont nommés pour examiner l’éclairage de la ville, reconnaître s’il est suffisant et si l’adjudicateur accomplit toutes ses obligations.
Cinq conseillers sont, en outre, chargés d’examiner la question des urinoirs et lieux d’aisance à établir en ville « pour être ensuite décidé ce qu’il appartiendra » (1)
- Pissotières en Schiste, à Visseiche
Par ailleurs le bail de pesage et mesurage publics, dont le sieur Genêt Jean Marc, maître menuisier à Châteaubriant, était fermier, a expiré le 31 décembre 1858. Dès lors le Conseil Municipal accepte de lui rembourser, avec les intérêts, la somme de 217,50 frs qu’il a versée à titre de cautionnement.
Frère Lothier : le frère
Lothier, directeur de l’école chrétienne de Châteaubriant, expose que, « travaillant depuis 12 ans sans rétribution alimentaire », il manque des fonds nécessaires pour subvenir aux divers besoins de son établissement, et prie le Conseil de lui allouer une somme annuelle de 300 frs.
Le Conseil Municipal, à l’unanimité, « voulant donner au frère Lothier une preuve de son estime et reconnaître les services qu’il a rendus à la localité », vote une somme de 600 frs annuellement, à titre de pension alimentaire mais seulement pendant que le dit-frère occupera et exercera la fonction de directeur à Châteaubriant.
6 juin 1859 : Napoléon III entre à Milan
12 juin 1859 : au Conseil Municipal le maire de Châteaubriant communique un procès-verbal d’expertise et d’estimation des terrains situés au nord des Halles neuves, appartenant à Mme Dufresne de Virel, que la commune a le projet d’acquérir pour les affecter à différents établissements publics et à la route n° 41 de Soulvache au Grand Auverné. [Revoir au 21 novembre 1858] :
. La portion de terrain à employer pour le
chemin n° 41 est estimée à 1409, 46 frs
. Le surplus de terrain est estimé à
19 570,85 frs
Total 20 980,31 frs.
Le Conseil Municipal trouve cette estimation excessivement élevée mais autorise quand même le maire à faire le nécessaire pour acquérir ces terrains, soit à l’amiable, soit par voie d’expropriation.
Frais
12 juin 1859 : Le notaire de Châteaubriant présente une note d’honoraires de 1493,78 frs à l’occasion de l’acquisition de l’hôtel d’Arimont.
Le maire fait observer qu’un tiers de cette somme doit être payé par la Fabrique (Paroisse). Le Conseil vote donc un crédit correspondant aux deux autres tiers, soit 995,86 frs.
Pour lequel, bien sûr, il sera demandé une autorisation au Préfet
Le Conseil Municipal vote aussi 666,66 frs pour payer les deux-tiers incombant à la ville dans les intérêts du prix de la maison d’Arimont à échoir au 1er janvier 1860.
Bien sûr, il sera demandé une autorisation au Préfet.
Comice agricole
12 juin 1859 : voulant faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider aux progrès de l’agriculture, le Conseil Municipal exprime le désir d’avoir à Châteaubriant, chaque année, un comice agricole pour le canton de Châteaubriant. « Il verrait avec infiniment de plaisir se joindre ceux de St Julien de Vouvantes, Moisdon et Rougé ». Il vote pour cela une somme de 500 frs par an.
Bien sûr, il sera demandé une autorisation au Préfet.
15 juin 1859 : à Châteaubriant, la rétribution scolaire se monte à 374 frs pour le 2e trimestre de 1859.
Imposera-t-on un rôle de prestation ?
19 juin 1859 : au Conseil Municipal le Sous-Préfet demande l’avis du Conseil sur le curage ou le renouvellement du curage des cours d’eau non navigables de l’arrondissement. Le Conseil Municipal exprime le vœu de voir ces travaux accomplis le plus promptement possible.
En ce qui concerne les chemins, trois observations sont présentées au Conseil Municipal :
1. Un arrêté de M. le Conseiller d’Etat, Préfet de Loire-Inférieure, en date du 27 mai 1859, met en demeure les conseils municipaux des communes du département, de voter le maximum des centimes additionnels et des journées de prestation en nature, autorisés par la loi du 21 mai 1836, pour la réparation et l’entretien des chemins vicinaux en 1860
2. L’agent-voyer du canton de Châteaubriant, M. Dejoie, observe que la commune de Châteaubriant, « qui devrait marcher la première », est fort en retard et continuera à rester en cet état si l’on n’en vient pas à dresser un rôle de prestation. [ce rôle de prestation pose problème - voir au 24 août 1859]
3. Une lettre du Sous-Préfet en date du 10 mai 1859 engage le maire à provoquer au Conseil Municipal le vote d’un rôle de prestation pour 1860. Il y expose que ce rôle s’élèverait approximativement à 4000 frs et que la commune, en l’état actuel des choses ne fournit que 1200 frs en dehors de ses cinq centimes spéciaux.
4. De son côté le Conseil d’arrondissement, « frappé de cette situation anormale, a émis le vœu que la Commune de Châteaubriant fut soumise à la loi générale, avec d’autant plus de raison que son service vicinal est fort en retard et qu’en sa qualité de chef lieu elle devrait donner l’exemple et s’empresser d’achever des chemins dont elle profite plus qu’aucune autre localité puisque les principales lignes de l’arrondissement y convergent ».
Le Conseil Municipal, après délibération, pense qu’il ne doit pas contribuer à changer un état de choses établi depuis de longues années à l’avantage des habitants de Châteaubriant lesquels, jusqu’ici, n’ont point été assujettis à la prestation en nature, « cette commune étant dans l’état exceptionnel dont jouissent d’autres communes du département ». - et qu’un rôle de prestation serait difficile à établir d’une manière équitable à Châteaubriant.
Il fait observer aussi que les subventions pour les chemins ne se bornent pas à la somme de 1200 frs puisque tous les ans le Conseil Municipal verse des sommes assez importantes pour être employées par régie sur les chemins en construction. Et que « dans le budget de la présente année, il a été porté une somme de 1000 frs en sus des 1200 frs et que le Conseil votera, si nécessaire, de nouvelles ressources pour ne pas laisser les ouvriers sans travail lorsque, l’hiver, par l’effet du mauvais temps, les entrepreneurs ferment leurs chantiers ». Il ajoute qu’à la demande du maire, les cultivateurs viennent faire des charrois sur les chemins.
Par ces considérations, le Conseil Municipal croit qu’un rôle de prestation n’élèverait pas de beaucoup les ressources du service vicinal et aurait l’inconvénient de mécontenter les habitants de la ville.
En conséquence le Conseil Municipal « croit devoir ne pas voter un rôle de prestation en nature mais il vote une somme de 1000 frs pour être employée à l’achèvement des chemins en construction ».
Donnant-donnant
Le Conseil Municipal pense que « si les deux tiers des ressources vicinales attribuées au service des chemins de grande communication étaient employés dans la commune, et d’une manière utile, les allocations du Conseil Municipal seraient suffisantes pour le prompt achèvement des sentiers vicinaux ».
Le Conseil Municipal propose un échange : « une allocation avantageuse pour le chemin en construction n° 41 (de Soulvache au Grand Auverné) » en échange « de l’abandon gratuit fait au département, par la ville, du passage par tolérance sur une partie de la Promenade pour le service de la Caserne de Gendarmerie » [qui se trouve toujours au Château] et rappelle que la commune a effectué, à ses frais, des travaux « pour faire les abords de la dite caserne, abords qui ont nécessité des remblais, des nivellements et un chemin empierré ».
Rectifications ?
19 juin 1859, toujours : le maire communique au Conseil les plans et rapports concernant l’avant-projet de rectification de la route impériale n° 163 à l’entrée de la ville de Châteaubriant.
Ce projet fait aboutir la route n°163 dans le Faubourg de la Barre « qui est déjà le plus favorisé de la ville », alors que le Conseil Municipal demande le maintien de la route existante qui fait vivre le Faubourg St Michel et qui est nécessaire pour le chemin de Juigné à Châteaubriant .
Le Conseil demande d’abaisser et de réduire à une pente normale la côte St Michel et celle de la Fayère, ce qui permettrait de sauvegarder « les intérêts de la ville et ceux du roulage ». « Il est à désirer que l’on pût obtenir ce résultat. Mais l’avis du Conseil est, qu’en tout cas, la route ne doit point aboutir dans le faubourg de la Barre ».
Après ces longues considérations sur les chemins, le Conseil Municipal prend quelques décisions diverses :
. Il vote une somme de 200 frs pour l’établissement de bancs en pierre de taille de Nozay [schiste] sur la Promenade des Terrasses.
. Il vote une somme de 500 frs à l’effet de faire réviser et rectifier le plan de la ville de Châteaubriant
. Il autorise le maire à payer, à raison de 3 frs le mètre, les terrains rue de la Vannerie acquis des sieurs Babonneau et Nion-dit-Lacroix.
Bien sûr, il sera demandé une autorisation au Préfet.
Solférino
- Solférino
Sur le dessin ci-dessus on voit au centre Napoléon III qui montre de la main droite la Tour de Solférino vers laquelle les Français montent à l’assaut. Au premier plan un officier passe au galop devant l‘Empereur et le salue en enlevant son képi
24 juin 1859 : bataille de Solférino, en Italie. « La terre tremblait sous un ouragan de fer, de soufre et de plomb dont les volées meurtrières balayaient le sol. De toutes parts, sillonnant les airs avec furie comme des éclairs toujours mortels, des lignes de feu ajoutaient de nouveaux martyrs à cette hécatombe humaine » décrit Henry Dunant. Les Français sont vainqueurs, mais à quel prix en vies humaines !
26 juin 1859 : à Châteaubriant le Conseil Municipal se réunit pour examiner le budget de 1860. On y note par exemple les rémunérations suivantes :
Secrétaire de mairie 900 frs
Garde-champêtre 600 frs
Concierge 100 frs
Commissaire de police 1400 frs
Tambours 80 frs
Instituteur 1100 frs
Sous-maître 400 frs
Bigre, il y a un an le salaire du Commissaire de police n’était que de 1000 frs.
Spectaculaire augmentation alors que les autres salaires n’ont pas bougé.
Solférino et la Croix Rouge.La bataille de Magenta avait laissé 9000 morts sur le champ de bataille. Celle de Solférino, qui se déroule sous une chaleur torride, avec des troupes fatiguées et qui, de plus, n’ont rien à manger, fera 40 000 morts et plus encore de blessés. Un témoin, raconte l’horreur : « une lutte corps à corps, horrible, effroyable : Autrichiens et Français se foulent aux pieds, s’entre-tuent sur des cadavres sanglants, s’assomment à coups de crosse, se brisent le crâne, s’éventrent avec le sabre ou la baïonnette ; il n’y a plus de quartier, c’est une boucherie, un combat de bêtes féroces, furieuses et ivres de sang ; les blessés même se défendent jusqu’à la dernière extrémité, celui qui n’a plus d’armes saisit à la gorge son adversaire qu’il déchire avec ses dents » (voir : http://pageperso.aol.fr/marsouin18/Solfe1859.html) Solférino inaugure une période de conflits très meurtriers, avec des batailles où mourront des dizaines de milliers de soldats sans emporter la décision. La guerre de Sécession, qui se profile aux États-Unis, sera le premier de ces conflits d’un nouveau genre. Henry DunantHenry Dunant, banquier genevois, visitant le champ de bataille de Solférino à l’occasion d’un voyage d’affaires, s’indigne du sort fait aux blessés. De retour à Genève, il lance un appel à l’opinion européenne dans un livre intitulé : Un souvenir de Solférino. Lui-même s’entretient avec l’empereur Napoléon III. Avec quatre amis genevois, il crée le 17 juillet 1863 une organisation internationale et neutre destinée à secourir les victimes de guerre : le Comité International de la Croix-Rouge (CICR).
Photo : Prix Nobel Convention de GenèveLe CICR réunit une conférence internationale dès le 26 octobre 1863. Elle aboutit à la signature le 22 août 1864 de la première Convention de Genève : désormais les services de santé sont considérés comme neutres et les blessés doivent disposer d’un traitement humanitaire. |
Le Mascareignes est un bateau de mort Ile de La Réunion : dix ans après l’abolition de l’esclavage (1848), la tension règne dans l’île. Les petits colons sont ruinés, de grands propriétaires ont racheté leurs terres à vil prix et manifestent une prévention contre les affranchis de 1848 « ces gens-là sont des paresseux. Depuis qu’il n’y a plus l’esclavage pour les obliger à travailler, ils ne veulent plus rien faire ! ». Ce à quoi les affranchis pourraient répondre, si on leur donnait la parole, qu’ils auraient plus de coeur à l’ouvrage si les méthodes esclavagistes avaient disparu ! Cherchant de la main d’œuvre à bon marché, des bateaux s’en vont en Afrique et à Madagascar essentiellement, aux mêmes sources que l’esclavage. Seule différence, après les avoir choisis et achetés, ces hommes sont déclarés ... libres. Pas libres de retourner chez eux ! Mais libres de monter librement dans le bateau qui part pour La Réunion. « Travailleurs libres avec contrat d’émigration de 5 ans » Le Mascareignes en emporte tout un chargement. Il en meurt sur le bateau. Le capitaine débarque 47 hommes parmi les plus mal en point, sur une île déserte appelée « Providence ». Ironie : en fait ils sont condamnés à mort par le soleil torride et la maladie. Quelle maladie ? 16 mars 1859, le bateau arrive à La Réunion. Le lendemain on compte 4 morts suspectes. Le choléra. Mais les autorités ne s’émeuvent pas. Ne suffit-il pas d’avoir une vie chaste et régulière ? D’éviter l’alcool et les repas trop lourds ? En un mois et demi, le choléra tuera 2700 Réunionnais, soit un sur sept. Un procès retentissant aura lieu en janvier 1860. Le capitaine du navire sera acquitté. L’armateur aussi. On fit même à ce dernier des funérailles solennelles quand il mourut en 1863. 2700 morts, en grande majorité des engagés malgaches, africains et indiens, ou des affranchis de 1848. Tués autant par la misère et le ventre creux que par le vibrion cholérique Quelques pauvres de moins, qu’est-ce que cela peut faire ? Source : http://reunion.rfo.fr/article50.html |
L’Angélus En 1859 Jean-François Millet peint |
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