Mai 1852 : lors d’une cérémonie au Champ de Mars à Paris, il est distribué des aigles aux drapeaux de l’armée. Les soldats crient « Vive l’empereur ».
23 mai 1852 : à Châteaubriant, M. Delourmel remplit toujours, par vacance, les fonctions de maire. Il annonce que l’article 14 de la Constitution du 14 janvier 1852, prescrit une prestation de serment. Les membres présents s’exécutent : « Je jure obéissance à la Constitution et fidélité au Président ». Seul M. Guimené refuse le serment. Il démissionne du Conseil.
Rouge, bleu, vert
Ce jour-là, trois dossiers concernant des chemins sont à l’ordre du jour.
il est question d’abord du chemin de grande communication n° 34, de Fougeray à Châteaubriant, partie comprise entre la ville de Châteaubriant et la limite de la commune de St Aubin des Châteaux. Une enquête publique, qui s’est terminée le 24 décembre 1840, contient une lettre de M. de St Luc, propriétaire de la métairie du Bourgérard, qui s’oppose au tracé qui traverserait le grand champ de cette métairie
Un deuxième dossier concerne le chemin de grande communication n°41, de Soulvache au Grand Auverné, partie comprise entre la ville de Châteaubriant et le bourg de Rougé, en passant par la Borderie.
Enfin le troisième dossier concerne la partie comprise entre Châteaubriant et la limite d’Erbray où trois projets ont été dessinés, « l’un en rouge, l’autre en bleu et le dernier en vert ». M. Bivaud fait remarquer qu’un 4e tracé est possible « qui se dirigerait de la route de Nantes, près la Ville en Bois, par le chemin existant, lequel serait mis en état à très peu de frais et aboutirait au même point de la limite d’Erbray que les trois premiers ». Cette option a été tour à tour appuyée et combattue et ... aucune résolution n’a été prise.
Ce 23 mai 1852 : M. Delourmel expose qu’une demande a été présentée en faveur de la fabrique de l’église Saint Jean de Béré : faire don des quatre ormeaux qui se trouvent dans le petit cimetière entre l’église et le mur du jardin Saint Sauveur appartenant à M. François Provôté. Comme l’emploi de ces arbres n’est pas indiqué, leur prix non plus, le Conseil Municipal « n’a pas cru devoir accueillir la demande qui n’est fondée sur aucun motif connu ». Le maire est d’avis de les vendre au profit de la caisse municipale si M. Provôté exige, comme il en a le droit, qu’ils soient abattus.
Impôt foncier - Ce même jour, le Conseil Municipal examine la question de la contribution foncière de la maison connue sous le nom de « Ecole charitable ». Cette contribution, et celle du jardin qui en dépend, a été payée, jusqu’à ce jour, sur les fonds de la caisse municipale « parce que ces immeubles avaient été affectés à l’habitation et à l’usage des membres d’une congrégation religieuse de femmes qui se livraient à des actes de charité et à l’instruction ».
Mais cette congrégation s’est procuré un autre local. La maison et le jardin, se trouvant actuellement loués au profit du Bureau de Bienfaisance, « l’impôt foncier qui les frappe doit être laissé désormais à la charge de ce bureau ».
Répurgation - Le produit de la répurgation de la ville a été vendu :
1848 : 1405 francs
1849 : 775 francs
1850 : 839 francs
1851 : 617 francs
Le Conseil Municipal de Châteaubriant, en retranchant l’année 1848 qui a été exceptionnelle, estime que la moyenne des trois autres années est de 744 francs (recette). Les frais de répurgation établis au budget pour 650 francs s’élèvent en réalité chaque année à 700 francs « par l’addition des frais de réparations successives du tombereau ». En conséquence le bénéfice tend à décroître et est « tellement minime qu’il n’est pas une compensation des soins et des embarras que suscite ce service ».
Le maire propose d’adopter un système qui, en allégeant la surveillance, procurerait à la ville des ressources plus étendues. Il suggère la mise en adjudication pendant 6 ans avec une mise à prix de 150 francs.
Horloge - Dans l’emplacement qu’elle occupe depuis quelques années, dans la tour du clocher de l’église Saint Nicolas, l’horloge communale, dont le marteau sonne les heures sur la grosse cloche paroissiale, « est exposée à diverses chances de détérioration et à des avaries fréquentes ». Le mairie est autorisé à consulter un mécanicien sur le meilleur moyen à employer pour assurer un bon service de l’horloge.
Plus que huit
30 mai 1852 : M. Delourmel fait toujours fonction de maire. Ce jour-là, il fait le point : le Conseil Municipal est réduit à huit membres pour différentes raisons.
d’une part « la retraite de M. de la Pilorgerie et de sept autres conseillers, en conséquence de l’acte préfectoral du 8 décembre 1851 » [destitution, suite au Coup d’Etat]
d’autre part la démission de M. Guimené qui a refusé de prêter serment
et enfin le décès, assez ancien, de trois conseillers
Lors de la séance, diverses dépenses additionnelles au budget de 1852 sont adoptées :
honoraires de M. Chenantais, architecte de la Halle : 2577,70 francs
emballage et transport à Nantes des armes déposées à la mairie : 67,17 francs
achat d’un buste du Président de la République : 25 francs
Par décret du 17 mars 1852, le droit d’octroi dans la commune est réduit du dixième à compter du 1er mai 1852. Le Conseil Municipal commente : « Cette réduction, qui constitue un sacrifice important de la part du Trésor, n’est sensible qu’à l’égard des négociants et des débitants ayant une forte clientèle. Relativement au petit consommateur qui boit au cabaret ou qui introduit des boissons pour l’approvisionnement de sa maison, cette réduction est d’autant plus imperceptible que la boisson usuelle est le cidre, lequel n’est assujetti qu’à un droit léger » . En somme, les réductions d’impôt ne profitent qu’aux gros contribuables !! On le disait déjà en 1852 !
Le tarif de l’octroi, arrêté par le directeur des contributions directes, est resté le même de mars 1819 à mars-avril 1852. Il doit être modifié suite au décret du 17 mars 1852, de la façon suivante :
Tarif de l’octroi
et décret du 17 mars 1852 :
avant après
Vins en cercle, par hl 1,50 1,362
Cidres et poirés, par hl 0,50 0,454
Vins en bouteille, par hl 3,00 2,724
Alcool pur, par hl 9,60 8,716
Le Conseil Municipal estime que « l’application du tarif réduit entraîne des calculs fort longs et susceptibles de produire des erreurs qu’une vérification minutieuse faite en détail sur toutes les opérations peut seule faire reconnaître ». [Par exemple, pour le cidre, il faut multiplier, à la main évidemment, par 0,454 au lieu de 0,5]
« D’autre part cette complication de calcul, en les rendant plus longs, apporte du retard dans la délivrance des expéditions aux déclarants, ce qui est aussi incommode pour le public que pour le receveur ».
Unanimement le Conseil Municipal est d’avis de fixer ainsi le tarif de l’octroi :
Vins en cercle, par hl : 1,50 francs
Cidres et poirés, par hl : 0,50
Vins en bouteille, par hl : 3,00
Alcool pur, par hl : 10,00
Ainsi, l’octroi a baissé d’un dixième mais rien n’a changé, on retrouve les mêmes tarifs qu’avant, sauf celui qui concerne l’alcool qui est élevé à 10 francs car, dit le Conseil Municipal, « cette boisson doit être considérée comme une boisson de luxe dont il serait bon de restreindre plutôt que d’encourager l’usage ».
30 mai 1852 : trois personnes ont acheté des terrains appartenant à la ville et provenant d’excédents disponibles dans le pré acquis par celle-ci pour l’établissement de la Halle au Blé et de ses abords [terrain Dupin de la Ferrière]. Mais, un mois après l’adjudication, ces personnes n’ont pas payé le prix fixé et, lorsque le Conservateur des Hypothèques prend une inscription d’office au bénéfice de la ville, elles manifestent leur intention de se libérer. Le Conseil Municipal accepte de radier l’inscription hypothécaire.
30 mai 1852 : le Conseil Municipal de Moisdon demande d’établir au mardi de Pâques la foire qui a lieu le 2e mardi d’avril. Le Conseil Municipal de Châteaubriant n’y voit pas d’inconvénient car : « c’est une foire de création nouvelle dont les résultats sont comme ceux de toutes les nouvelles foires improvisées dans ces derniers temps, plus ou moins stériles, sous le rapport commercial, pour les localités où elles sont établies ». Considérant une foire de ce genre comme « plus nuisible que profitable », le Conseil Municipal de Châteaubriant pense que « le changement de fixation ne saurait avoir pour effet de lui donner plus de renommée et de prospérité ».
30 mai 1852 : le Conseil Municipal de Châteaubriant a pu examiner à loisir les plans déposés le 23 mai, au sujet des chemins vicinaux, et donne un avis détaillé :
N° 34 de Fougeray à Juigné : Obscurité et nullité
Sur le chemin n° 34 de Fougeray à Juigné, il y a 3257 m entre la ville de Châteaubriant et le territoire de St Aubin. Frais d’expropriation : 1183 francs. Mais rien ne va :
« Ce plan a été conçu d’après des idées entachées d’exagération. Ce chemin n’a point et ne peut avoir l’importance que son nom de "chemin de grande communication" semble indiquer. Il n’y a entre Fougeray et Juigné aucune communication, ni grande ni petite. Juigné comme Fougeray sont des localités ignorées que tous les chemins possibles, même un chemin de fer, ne feront pas sortir de leur obscurité et de leur nullité commerciale ».
Le chemin de Châteaubriant vers St Aubin, Sion et Fougeray, de même que celui vers Juigné, sont tout simplement des chemins d’intérêt local et essentiellement secondaire. Solidement repavés et mis à l’état complet d’entretien, par les soins de la mairie de Châteaubriant, ils suffisent parfaitement par leur aspect et leurs courbes modérées, à tous les besoins de communication auxquels ils sont destinés à pourvoir ».
« Dans la direction de Saint-Aubin se trouve la côte du Bois Hamon qui, par suite d’un vote d’urgence, émis sans inspection préalable suffisante des lieux, a été abandonnée en 1849, pour faire place à un nouveau tracé à travers le taillis du même nom.
Ce nouveau tracé a été ouvert il y a 4 ans. Il est toujours, et il y a lieu de craindre qu’il demeure longtemps impraticable. D’où il suit que la côte jugée inabordable doit cependant et forcément être fréquentée malgré les dégradations successives et le défaut d’entretien qui la rendent de plus en plus difficile » .
D’après les considérations qui précèdent, le Conseil Municipal ne peut admettre spécialement l’ouverture d’un débouché à travers le grand champ de la métairie du Bourgérard, à la sortie du Faubourg des Loges à Châteaubriant [actuellement : boulevard de la République, ndlr].
« Cette propriété appartient à M. de Saint-Luc qui, par lettre du 14 décembre 1840, a déclaré s’opposer formellement à l’expropriation en faisant valoir à juste titre que le nouveau chemin ne permettrait pas de renoncer au chemin actuel qui doit indispensablement être conservé pour l’exploitation non seulement des diverses pièces de terre, mais encore d’un établissement industriel » [ndlr : on ne sait de quel établissement industriel il s’agit ].
N° 41 de Soulvache au Grand Auverné : Un chemin sans luxe suffit
Sur le chemin N°41 de Soulvache au Grand Auverné, le Conseil Municipal s’intéresse à la partie nord, comprise entre la route n° 163 (près de la Trinité) et la limite de Rougé au delà du Bois de la Galissonnière, soit 2684 m. Frais d’expropriation : 1345,72 francs.
« La route nationale n° 163, d’Angers à Rennes, qui passe à Châteaubriant et à Soulvache, suffit surabondamment à toutes les communications possibles entre ces deux points. Aussi ce chemin n’est-il en réalité que celui de Fercé à Châteaubriant ».
« Quelles sont les relations entre Châteaubriant et Fercé ? Il est bien incontestable qu’elles sont rares et d’un caractère purement agricole. Or que faut-il pour répondre aux vœux des cultivateurs que leurs affaires, leurs besoins, appellent de Fercé à Châteaubriant ? Il n’est pas nécessaire qu’ils aient une grande route faite à grands frais avec beaucoup de temps en majeure partie à leurs dépends, une route analogue à celles que fait exécuter l’Etat pour le grand mouvement commercial, pour le gros roulage, pour les messageries, pour ses malles-poste ».
« Il leur suffit d’avoir un chemin sans luxe, simple, modeste mais solide, en un mot un chemin dans le genre de ceux que la mairie de Châteaubriant a fait réparer, comme il vient d’être dit, dans la direction de Saint Aubin et dans celle de Juigné. Ce genre de chemins n’a jamais entraîné qu’une dépense de 2,60 francs et quelques centimes par mètre »
« Le chemin principal de Fercé à Châteaubriant aboutit aujourd’hui sur la route nationale n°163. Pourquoi ne pas lui conserver cette direction qui aurait l’avantage de diminuer considérablement les frais d’expropriation et de construction ? Le Conseil Municipal de Châteaubriant ne peut donc donner son approbation au plan du chemin de Châteaubriant à Soulvache, ni par conséquent voter la dépense d’expropriation ».
N° 41 de Châteaubriant à Erbray :Trois tracés, trois non
Cette partie de chemin, comprise entre la ville de Châteaubriant et la limite de la commune d’Erbray, au delà des Briotais, représente 2256 m.
Trois tracés différents sont proposés. A l’exception de deux membres dissidents, le Conseil Municipal repousse les trois, plus exactement entre Châteaubriant et le Chêne au Coq car, de ce dernier point « le chemin existe déjà jusqu’à Auverné et d’Auverné jusqu’à Ancenis ».
Les partisans du chemin font valoir l’intérêt pour Châteaubriant de communiquer rapidement avec Ancenis « où se trouve le chemin de fer » et de se rendre par là à Nantes ou à Paris ou autres villes intermédiaires.
Les adversaires du chemin soutiennent que, dès à présent, il y a deux chemins de Châteaubriant à Ancenis. L’un par St Julien et St Mars la Jaille. L’autre par Erbray, Auverné et Riaillé (chemin n°14). « Un nouveau chemin abrégerait la distance d’un un ou deux kilomètres, n’apporterait aux voyageurs à cheval ou en voiture qu’une économie de temps de 5 à 10 minutes dont on ne doit pas se préoccuper sur un trajet de 48 à 50 km ».
Pour ces opposants, « si l’on tient absolument à posséder un troisième chemin pour Ancenis, il faut l’embrancher à la Ville en Bois, sur la route de Nantes. C’est du reste ce qui a été proposé par une délibération du 23 août 1846 demandant le déclassement du chemin vicinal aboutissant à la Vannerie. C’est le moyen d’éviter l’ascension de la côte des Briotais et de prévenir des dépenses très élevées ».
Pour les trois tracés proposés (et refusés !) les frais d’expropriation sont évalués à 4528,72 francs, somme « qui ne manquerait pas d’être accrue dans une large proportion par une fixation définitive déterminée par des expertises ou décisions des jurys d’expropriation, parce que les dépossessions dans la banlieue s’appliqueraient à des terrains d’une très grande valeur ».
La somme de 4528,72 francs représente le tiers des revenus de la commune ! dit le Conseil Municipal
11 juillet 1852 : le Conseil Municipal prend acte de la délibération du Conseil d’Administration du Bureau de Bienfaisance qui accepte la somme de 132,84 francs offerte par l’Etat à titre d’indemnité pour une parcelle de jardin de 29,52 m2 « abandonnée, en vertu d’alignement, à la route nationale n°178, dans le faubourg de la Barre »
15 juillet 1852 : Le maire écrit au Sous-Préfet : « Pour satisfaire aux dispositions de la circulaire de M. le Préfet en date du 2 juin 1852, je m’empresse de vous faire connaître que la commune de Châteaubriant n’a eu à déplorer aucun cas d’hydrophobie jusqu’à ce jour »
25 juillet 1852 : selon une lettre du Sous-Préfet, la commune de Châteaubriant doit céder à l’Etat, au devant de la place de l’hôtel de ville, sur le bord de la route n° 163, une parcelle de terrain de 83 m2 au prix de 4,50 francs le m2. Accord.
Le Conseil Municipal décide de payer au sieur Joubrel, entrepreneur des travaux de construction de la Halle au blé, une somme représentant le dixième du montant de son exécution, retenue à titre de garantie. L’architecte Chenantais a en effet constaté la bonne exécution des travaux.
Enfin le Conseil Municipal paie 10,60 francs à M. Hervochon, forgeron à Béré, pour quatre réparations en août, décembre et janvier au tombereau servant à la répurgation de la ville .
et 21,95 francs à M. Laurent, charron à la Barre, pour deux réparations au même tombereau.
30 juillet 1852 : à propos de l’octroi, le maire explique : « Comme vous le savez, M. le Sous-Préfet, les revenus de la commune sont bien modiques, les charges vont tous les jours en augmentant, les droits sur les boissons sont les seuls compris dans la perception de l’octroi et les consommateurs les paient sans aucune difficulté. Il conviendrait donc, dans l’intérêt financier de la commune, que le nouveau tarif soit révisé et fixé aux termes antérieurs au 1er mai ».
15 août 1852 : célébration de la Fête de Napoléon. Le duc de Persigny, ministre de l’Intérieur déclare : « l’Empire se fera pour ou contre l’Europe ». Louis Napoléon Bonaparte, Président de la République, hésite encore.
27 août 1852 : un boulanger de Châteaubriant réclame le paiement du pain qu’il a fourni, pendant le deuxième trimestre de 1852, « aux militaires de passage et marchant sans escorte ».
Alcool et police politique29 décembre 1851 : un décret soumet à l’autorisation administrative les cafés, cabarets et autres débits de boissons à consommer sur place. Sous couvert d’hygiène publique, il s’agit d’un premier acte de police politique 6 janvier 1852 : le Préfet de la Loire-Inférieure, M. Gauja, impose à tous les propriétaires de cafés, cabarets et autres débits de boissons, de demander une autorisation dans les 15 jours, par l’intermédiaire du Sous-Préfet. Les contrôles ne seront pas toujours aisés : le juge de Paix de Châteaubriant se plaint, le 8 janvier 1852, de n’avoir à sa disposition « qu’un commissaire de police dont on ne peut rien obtenir ». Mauvaises passions En France le décret de décembre 1851 entraînera la fermeture de 60 000 établissements en quatre ans, essentiellement pour raisons politiques « considérant que, dans les campagnes surtout, ces établissements sont devenus en grand nombre des lieux de réunions et d’affiliation pour les sociétés secrètes et ont favorisé d’une manière déplorable les progrès des mauvaises passions ». Le nombre de débits de boissons, qui était de 350 000 en 1850, recommencera à augmenter par la suite pour atteindre 365 000 en 1869, à la fin de l’Empire. En 1851 il y a 5330 établissements en Loire-Inférieure. Pour conserver les clients plus longtemps dans leur établissement, certains propriétaires lancent les cafés-concerts (trois à Nantes et un à St Nazaire, aucun dans l’arrondissement de Châteaubriant). Une circulaire départementale du 6 avril 1853 leur demande de déposer le programme 24 heures à l’avance au Commissaire de police. « Tout chant contraire à l’ordre ou à la morale doit y être sévèrement interdit » L’ordre ... quel ordre ? D’après les travaux d’Olivier Ménard |
HydrophobieL’hydrophobie est le nom donné, autrefois, à la RAGE, maladie mortelle qui se déclare après morsure par un animal enragé. La rage "furieuse" se caractérise par une excitation psychomotrice majeure associant contractures, convulsions, agitation, agressivité, hallucinations, paralysies localisées d’apparition brutale. Les périodes de confusion mentale sont entrecoupées de moments de lucidité complète qui deviennent de plus en plus courts au fur et à mesure que la maladie progresse et que le malade sombre dans le coma. L’hydrophobie, spasme intense et douloureux, du pharynx et du larynx survient à la déglutition des liquides. Elle est caractéristique de la rage humaine et se rencontre dans environ 50% des cas : les malades sont fébriles, agités, transpirent abondamment et ont soif, mais à l’occasion de la déglutition d’une gorgée d’eau ils présentent un spasme brutal, horriblement douloureux qui bloque les voies aérodigestives supérieures. Déglutition et respiration bloquées, les malades s’agitent, tremblent, ont un regard fixe, épouvanté, mains à la gorge. La crise cède très vite mais laisse une impression de terreur si intense que malgré leur soif, ils n’oseront plus boire. Par réaction, un réflexe d’hydrophobie s’établit à la simple vue d’un verre d’eau ou au bruit de l’eau qui coule. Le fer dans la plaie Un médecin des environs de Saintes décrit ainsi le traitement à infliger aux blessés : « cautériser les plaies "sur le champ", ouvrir les pustules éventuelles avec "une aiguille rouge" et prescrire pour unique boisson "la tisane de sommités fleuries de genêt" ». Les mots laissent imaginer les souffrances endurées par les patients : « Toutes les plaies, bien reconnues, seront sondées dans leur profondeur, direction, sinuosités, excavations, autant que la partie blessée le permet. Le médecin se munira de plusieurs aiguilles de fer rond, de dix pouces de longueur au moins, bien pointues, de la grosseur de la dent de l’animal, pour les blessures profondes ; un fer quelconque est bon pour les autres. Pour être sûr de la guérison, il faut que la cautérisation frappe rigoureusement toute partie blessée. Cette cruelle opération doit se faire avec adresse, ménagement, promptitude ; il faut continuellement agiter l’aiguille dans la plaie, autrement la chair s’adapte au fer, quoique rouge, et il est très difficile de la tirer » (voir http://www.ifrance.com/seucaj/loup.htm) Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle (1885) que Louis Pasteur expérimente le vaccin contre la rage. Un gros progrès médical. |
Sources :
Archives municipales séries 1 D 20 ,
2 D 11 (courriers) et 3 F 1.
Histoire de la France et des Français
par A. Castelot et A. Decaux
(Editions Robert Laffont)