Texte d’Andrée Gaborit :
Le vent a secoué les roseaux et les arbres
Fait tourbillonner le lourd rideau de pluie
Le ciel mourant a des teintes de marbre
Les oiseaux se sont tus et les bêtes ont fui.
Les éclairs zèbrent le côté du couchant
Des lueurs embrasent tout à coup la campagne
Comme l’Apocalypse pendant juste un instant
Tandis qu’un grondement vient de la montagne
Emplit l’immensité d’un grand bruit de sabots
D’une horde sauvage d’un millier de chevaux
L’averse, rageusement, monte, crescendo.
L’air suinte, figé, lourd, oppressant.
Déchirée, la nue est en lambeaux.
Les minutes sont longues comme celles d’un mourant
Mon cœur, comme un tambour, cherche en vain le repos
J’attends avec langueur que l’aube revienne
Que s’apaise le ciel avec les éléments
Que cesse aussi cette pluie diluvienne
Et je m’endormirai quand faiblira le vent.
Andrée Gaborit