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1848 (de septembre à décembre)



2 septembre 1848 : la liste des électeurs pour le Conseil d’arrondissement attribué au Canton de Châteaubriant comporte 1034 noms. Election prévue pour le 3 septembre. M. Prosper Guimené sera élu avec 963 suffrages.

7 septembre 1848 :
à sept heures du matin, le Sous-Préfet installe les nouveaux conseillers municipaux élus le 30 juillet dernier

 Travaillez !

9 septembre 1848 :
la journée de travail, dont la durée avait été réduite le 2 mars 1848 (passant de douze heures à onze heures en province), est de nouveau fixée à 12 heures.

9 septembre 1848 : à Châteaubriant le conseil municipal se réunit sous la direction de Jules de la Pilorgerie, maire, notamment pour une histoire de puits. En effet les travaux effectués sur la route nationale 178, de Caen aux Sables d’Olonne, dans le faubourg de la Torche, ont conduit à la suppression d’un puits public situé au milieu du nouveau tracé. Le sieur Félix Ploteau, propriétaire d’un jardin situé sur le bord de cette traverse a bien voulu consentir à ce que le nouveau puits y soit établi. M. l’abbé Laheux (voir au 11 juin 1848) a retiré sa proposition de subvention (50 francs), préférant ouvrir un puits particulier dans l’enceinte du collège.

Une somme de 200 francs est nécessaire pour niveler et paver l’emplacement de l’écurie de la famille Belot qui vient d’être démolie pour l’élargissement de la ruelle de la Coquerie

Le pavage de la Place St Nicolas qui devait être de 1747 m2, passe à 1941 m2 à cause de l’extension donnée à l’Est et à l’Ouest, aux deux bouts de l’église, et à la restauration du pavé de la ruelle de la Coquerie. Dépense supplémentaire : 788 francs.

 Affaire d’Arimont

Il est à nouveau question de l’affaire « d’Arimont » liée au nivellement de la Place St Nicolas.(revoir novembre 1846). M. Guibourg explique au Conseil Municipal de Châteaubriant que « des portions de murailles de bâtiments sous lesquels il y a peu de cave, ont été déchaussées et se trouvent aujourd’hui en quelque sorte suspendues ».

Par l’effet des pluies, des glaces et d’autres circonstances, le massif de sable sur lequel reposent ces bâtiments « peut subir des dégradations et se trouver emporté au delà de l’affleurement de la base du mur » - « dans cette situation, des pierres peuvent s’échapper et alors le mur éprouverait des avaries ». Le sieur Guibourg pense qu’il serait convenable de mettre M. et Mme d’Arimont en demeure de faire enfin connaître leurs demandes d’indemnité, afin que, s’il survient quelque sinistre, la responsabilité n’en retombe que sur eux.

15 septembre 1848 : Victor Hugo : discours sur la peine de mort

17 septembre 1848 : le prince Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er, est élu dans cinq départements. Il promet : « La république démocratique sera l’objet de mon culte ». Cela ne l’empêchera pas de se proclamer empereur, le 2 décembre 1852. Mais en 1848, il est si gauche, si maladroit, si embarrassé dans son expression au Palais-Bourbon, qu’il est l’objet d’un mépris assez général. « La tribune est fatale aux médiocrités et aux impuissants » écrit le journal Le National.

18 septembre 1848, le maire de Châteaubriant, dans une lettre au Sous-Préfet, se plaint de « la langueur apportée dans les réparations des chemins vicinaux de grande communication, et notamment de celui n° 14 [d’Ancenis à Bain de Bretagne] »

30 septembre 1848 : le maire de Châteaubriant transmet au citoyen sous-intendant militaire deux mandats « consta-tant la fourniture de pain faite à deux détachements de soldats, l’un destiné au 46e de ligne et l’autre au 47e de la même arme ». Il s’agit de 24 rations. Ces détachements étant arrivés sans prévenir « le boulanger fournisseur a été obligé de leur donner du pain pur froment ».

15 octobre 1848 : un arrêté du 19 septembre 1848, pris par le Président du Conseil des Ministres, nomme :
- le citoyen Jules Victorien Luette de la Pilorgerie, comme maire de Châteaubriant
- les citoyens Daniel Lacombe et Pierre Dorange, comme adjoints.

Le maire présente au Conseil Municipal une circulaire du 30 septembre 1848, relative à la création d’ateliers de charité sur les chemins vicinaux « pour occuper la population ouvrière et servir en même temps les intérêts de l’agriculture par une amélioration des chemins ».

L’Assemblée Nationale a ouvert un crédit de 6 millions de francs dont la première moitié sera répartie entre les départements (sauf celui de la Seine). Celui de la Loire-Inférieure recevra 35 294 francs. Les crédits doivent être distribués aux communes « dans le double rapport des travaux à effectuer et des bras à employer ».

Les communes doivent créer des « centimes additionnels » dans la limite de 3 centimes, ce qui ferait 673 francs pour Châteaubriant. Le Conseil Municipal considère qu’il a déjà cette somme disponible et décide de ne pas créer d’imposition supplémentaire « étant donné la crise financière et commerciale actuelle » .

Il indique par ailleurs qu’il a déjà mis 2806,39 francs au budget de 1849 pour les travaux des chemins, ce qui fait à peu près le sixième de ses revenus ordinaires, et que ce sacrifice est de nature « à fixer la sollicitude du M. le Préfet et de le déterminer à comprendre la commune de Châteaubriant pour une forte part des 35 294 francs ».

19 octobre 1848 : l’ouverture de la traversée de la route nationale 163, par les rues de St Michel et du Dos d’Ane, a nécessité l’acquisition, par la ville, d’un petit terrain de 3,50 m2 afin de procurer aux voitures plus de facilités pour entrer et sortir de la Grand Rue dans cette traverse.

22 octobre 1848 : le nouveau mode de répurgation de la ville donne des résultats favorables (voir au 14 février 1847) puisque les boues vendues le 11 septembre dernier ont produit 1405 francs. Cependant, au lieu d’une allocation de 600 francs, pour le salaire des préposés au balayage et à l’enlèvement, le budget de 1848 n’a inscrit que 550 francs (dont 50 francs pour l’entretien du cheval). Le Conseil Municipal vote donc un supplément de 100 francs.

M. Chenantais a renvoyé les plans et devis relatifs au projet de halle au blé, pour 42 062,72 francs. Le Conseil Municipal donne son accord.

Cependant M Dupin de la Ferrière et les mineurs Julien Yvon (héritiers de M. Lemaître), ont, pour leurs terrains, des prétentions bien supérieures à l’évaluation donnée par l’architecte : le maire est autorisé à procéder par expropriation pour cause d’utilité publique. M. Delourmel s’abstient car, décidément, l’emplacement ne lui paraît pas convenable.

24 octobre 1848 : le maire de Châteaubriant explique au Sous-Préfet les choix faits autour de la future Halle : « ne pas rompre cette active circulation qui lie, les jours de marché, les trois places principales destinées au commerce, c’est-à-dire la Place de la Motte, la Place Saint Nicolas et les Anciennes Halles. Déplacer la circulation eût abaissé la valeur locative de toutes les maisons de la ville ».

29 octobre 1848 : le maire de Châteaubriant donne lecture d’une lettre du Sous-Préfet selon laquelle, « se fondant sur des conditions d’humanité et de sûreté » il est nécessaire de réinstaller dans le Pavillon des Champs, dépendant du Château (appartenant au Duc d’Aumale), la prison de l’arrondissement, qui est établie, depuis une trentaine de mois, dans une maison de la Rue Porte Neuve faisant partie de la dotation immobilière du Bureau de Bienfaisance [revoir au 18 juillet 1845]. Cette maison est louée par le Département qui y a effectué les travaux nécessaires.

« Après résiliation du bail, le bureau de bienfaisance recouvrera la libre disposition de la maison de la Porte Neuve dans laquelle la classe gratuite des jeunes filles pourra être ramenée sans préjudice puisque le bail de la maison de la Boule d’or, dans laquelle cette classe a été transférée, expirera le 24 juin 1849 ». Le Conseil Municipal donne son accord sur ces projets

Par ailleurs le Conseil « appuie de toute l’énergie que lui inspire la profonde connaissance des misères locales » la demande d’allocation présentée par le bureau de bienfaisance, à imputer sur les 500 000 francs votés, pour secours, par l’Assemblée Nationale.

Octobre 1848 : Montalembert, Falloux et l’abbé Dupanloup lancent à Paris le journal « L’Ami de la religion », dans le but de combattre le socialisme chrétien.

1er novembre 1848 : le Conseil Municipal transmet au citoyen Préfet une délibération afin d’obtenir du Citoyen Ministre de l’intérieur, l’inscription du bureau de bienfaisance de Châteaubriant sur l’état de répartition du secours accordé par l’Assemblée Nationale aux établissements de ce genre.

« Jusqu’ici la ville a fait face avec ses seules ressources aux nécessités que le ralentissement général de l’industrie lui a imposées. Mais l’approche de l’hiver menace d’augmenter considérablement ces charges. Notre bureau de bienfaisance secourt beaucoup d’indigents. Si peu que nous obtenions de l’Etat, nous le recueillerons avec reconnaissance et l’ingénieuse sollicitude des dames distributrices de ce secours en doublera l’importance et l’efficacité réelles ».

4 novembre 1848 : la Constitution de la Seconde République est votée solennellement « en présence de Dieu et au nom du peuple français ». Impôt proportionnel, enseignement primaire gratuit, éducation professionnelle. Tout est promis. Rien ne sera tenu.

Des personnalités comme Jules Grévy, républicain modéré, soulignent (déjà !) le danger que représente, à leurs yeux, le suffrage universel. A cette époque ne votent encore que les hommes.

16 novembre 1848 : Selon le décret de l’Assemblée Nationale du 6 novembre, la cérémonie de proclamation de la Constitution aura lieu dimanche 19 novembre 1848 à 10 heures et demi, place des Terrasses à Châteaubriant. Monsieur le Curé chantera un Te Deum d’action de grâces une heure plus tard à l’église Saint Nicolas. Le maire demande au citoyen commandant de la Garde Nationale de réunir ses hommes pour assister aux deux cérémonies.

 Eventail et berceau pour miasmes insalubres

19 novembre 1848 : une demande a été adressée au maire, tendant à l’abattage de la seconde ligne d’arbres du Boulevard de l’Eperon (actuel Boulevard Victor Hugo à Châteaubriant). La raison ? « les branches de ces arbres gênent les maisons voisines ».

Plusieurs conseillers se prononcent énergiquement contre cette demande qui, à leurs yeux, serait un acte de vandalisme.

« Si quelques branches nuisent, d’une manière quelleconque [sic ! ] aux rares maisons situées au bord de ce boulevard, il est juste de les couper. Au surplus l’élagage de tous ces arbres, fait d’une façon intelligente et dirigé de manière à ce qu’ils formassent éventail, tant du côté de la route que vers les maisons, et d’autre part berceau d’une ligne vers l’autre, serait une opération convenable : on obtiendrait non seulement la circulation de l’air, tout en conservant des grands végétaux qui ont la propriété d’absorber les miasmes insalubres, mais encore une assez notable quantité de bois de chauffage ».

Le Conseil se range à cet avis et décide que ces arbres, qui sont jeunes, doivent être élevés sans autre élagage que celui des branches inférieures « afin de former des pieds susceptibles d’atteindre une certaine valeur, lorsqu’ils seront arrivés à l’âge d’être abattus ».

 Fin du conflit Voiton

19 novembre 1848 : M. Heulard de Montigny, avocat à Châteaubriant, a plaidé en première instance la cause gagnée par la ville contre M. Voiton le 22 janvier 1848. Il s’agit de la propriété de la Ruelle de la Coquerie que ce particulier revendiquait comme sa propriété exclusive et privée [revoir juillet 1847]. La sentence des premiers juges a été contestée par M. Voiton devant la Cour d’Appel de Rennes qui, par arrêt du 14 juin 1848, a confirmé le jugement. La ville, « pour repousser l’agression dont elle continue d’être l’objet » a dû prendre un avocat à Rennes. Celui-ci réclame 100 francs. Le Conseil, « tout en regrettant l’emploi des fonds de la ville à un usage aussi profondément stérile » vote ces 100 francs.

Il vote aussi 383,47 francs pour frais d’actes notariés suite à l’acquisition d’immeubles appartenant aux familles Gauchet et Belot « pour dégager la place des Halles et permettre l’ouverture de la Rue de la Coquerie ».

Il vote encore 623 francs pour l’architecte de la ville, M. Broët, pour :
- . Plans et devis, pour le projet déjà ancien d’installation de la mairie au château [projet abandonné]
- . Plan et devis pour la traverse du bas des Halles
- . Plans et devis pour l’agrandissement de l’école communale
- . Plan de nivellement de la rue de la Coquerie
- . Expertise pour le nivellement de la cour de la Sous-Préfecture, suite à l’abaissement du sol de la rue
- . Procès-verbaux d’estimation pour les maisons Jambu et Prod’homme [maisons à démolir pour percer la Rue des Halles]

Il est dû également des honoraires à M. Broët pour l’adjudication de 6071,48 francs (pavage de la place Saint Nicolas)et pour l’adjudication de 1309 francs (pavage de la rue Porte Neuve).

Le Conseil vote en outre 146,10 francs d’indemnité au sieur Masseron qui abandonne un bout de jardin, à titre de rectification d’alignement « au bord du chemin de la Vannerie et en face de celui de La Boule d’Or ».

L’ouverture de la rue de la Coquerie semble devoir être renvoyée à un avenir assez éloigné. Des travaux provisoires sont engagés, sur le crédit de 200 francs voté le 7 septembre 1848, pour assurer « un passage commode et propre pour les piétons » car le resserrement de la ruelle de la Coquerie, entre le mur neuf de la famille Belot et la maison de M. Voiton, « ne peut permettre sans danger la circulation des animaux et surtout ceux des charrettes »

21 novembre 1848 : la Constitution est proclamée officiellement. L’élection présidentielle est fixée au 10 décembre. Il y a cinq candidats : Cavaignac, Lamartine, Ledru-Rollin, Raspail et Louis-Napoléon qui mène campagne avec l’argent de sa maîtresse Miss Howard.

7 décembre 1848 : trois jours avant l’élection du Citoyen-Président de la République, le maire de Châteaubriant communique au Conseil Municipal la liste des 1060 électeurs de la ville, arrêtée la veille. Au soir elle ne comporte plus que 1059 noms : Jean Baptiste Dorange est décédé.

Selon les instructions du gouvernement, le maire demande qu’un poste de la Garde Nationale, commandé par un officier, soit établi dans le Corps de Garde de la mairie de Châteaubriant, à partir du 10 décembre six heures, jusqu’à la fin des opérations électorales. « Le scrutin durera deux jours. Le lundi il restera ouvert jusqu’à 2 heures du soir. Immédiatement après sa fermeture, il sera procédé au dépouillement du vote ».

7 décembre 1848 :

Ecole : le sous-maître de l’école communale a besoin de modèles d’ornementation pour enseigner le dessin à ses élèves. Le Conseil accorde 42 francs.

Droit de place : M. Pierre Chevalier, adjudicataire du droit de location des places sous les halles et sur les places publiques, demande la résiliation de son bail en raison « des difficultés qu’il éprouve dans la perception des sommes qui lui sont attribuées par le tarif ». Le Conseil Municipal accepte le principe de lui verser une indemnité proportionnée aux pertes qu’il justifiera. Le maire devra procéder à une nouvelle adjudication.

Futures halles : M. Dupin de la Ferrière entend ne vendre à la ville que la portion de son pré nécessaire à la future halle et à ses abords, et souhaite conserver le surplus pour en disposer comme bon lui semblera. Le Conseil n’est pas hostile mais demande assez de terrain pour aller « jusqu’à la rivière de Chère afin de ménager l’établissement et l’accès d’un abreuvoir public qu’il est de rigueur d’avoir en cet endroit ».

Le Conseil Municipal propose 3000 francs à M. Dupin de la Ferrière, à raison de 100 francs l’are [un are = 100 m2] « en considération de la plus value que ne pourra manquer d’acquérir le reste de la propriété ».

13 décembre 1848 : le maire écrit : « Je reçois la circulaire du citoyen préfet en date du 30 novembre 1848 concernant la distribution gratuite de drapeaux aux communes de la République. Comme il me serait difficile de réunir le Conseil Municipal avant le 15 courant, je prends l’obligation personnelle de payer les frais de transport et d’emballage si le gouvernement veut bien gratifier la ville d’un de ces drapeaux. Je verserai aussi à la caisse du percepteur le prix d’une écharpe de maire, à savoir 25 francs. Salut et fraternité ».

14 décembre 1848 : il existe des raisons de mécontentement au sujet de deux chemins communaux, dotés chacun de 1000 francs par le Conseil Général.

« Dans l’intérêt de la classe ouvrière de Châteaubriant qui, à l’époque dans laquelle nous entrons, manque ordinairement d’ouvrage, il serait désirable que l’administration se mit en mesure de dépenser tout ou partie de cette somme de manière à atténuer les effets du chômage forcé produit par la saison d’hiver ».

Pour le chemin de Châteaubriant à Juigné déjà mis à l’état d’entretien sur 2000 m dans toute la traversée de la commune de Châteaubriant, la subvention extraordinaire permettrait de continuer les travaux. « Ce serait d’autant plus judicieux que ce chemin détermine la séparation des territoires d’Erbray et de Soudan qui d’ici longtemps n’y consacreront aucune de leurs ressources. On pourrait donc ouvrir une carrière à l’extrémité du territoire de notre commune et y employer les ouvriers qui ne manqueront pas de s’y présenter ».

Pour le chemin de Châteaubriant au Grand Fougeray, « l’important serait de disposer dans un bref délai de ces 1000 francs pour organiser un travail d’ensemble et ouvrir un atelier qui serait d’un grand secours pour ceux de nos ouvriers qui, d’un jour à l’autre, peuvent manquer de travail ».

20 décembre 1848 : séance solennelle à l’Assemblée Nationale. Louis-Napoléon a remporté les élections des 10-11 décembre avec 74,2 % des voix. Le citoyen Bonaparte est proclamé Président de la République. Il jure « de rester fidèle à la république démocratique, une et indivisible ».

Cela ne durera pas trois ans.

Le printemps des peuples

Quelques jours après l’insurrection parisienne contre le roi Louis Philippe, en 1848, des révoltes secouent l’Autriche, l’Allemagne, l’Italie. Les princes sont débordés par une vague d’insurrections d’étudiants, de bourgeois et d’ouvriers. C’est ce que les historiens appellent « Le printemps des peuples ». Trois préoccupations se mêlent : les libertés, l’indépendance, l’unité nationale.

Les libertés réclamées (par les bourgeois libéraux) sont la liberté de la presse et le droit de participer à la vie politique.

Le désir d’indépendance (ou d’autonomie) est le fait des minorités ethniques : Hongrois et Slaves (Tchèques, Croates, Polonais, Ukrainiens, etc)

L’unité nationale est le rêve des Italiens qui souhaitent se libérer de la tutelle autrichienne. En Allemagne un groupe d’intellectuels et d’hommes politiques prend l’initiative de faire élire un Parlement qui veut représenter la nation allemande sous le drapeau noir, rouge et or.

La musique et la poésie jouent un rôle de premier plan dans le développement du sentiment national. C’est l’époque de Verdi (Nabuchodonosor) et de Wagner (Tannhauser).

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Mais le printemps n’a qu’un temps : en Autriche et en Italie les armées cassent brutalement les espérances révolutionnaires. En Allemagne, le Roi de Prusse refuse l’idée d’une constitution mais prend à son compte les aspirations unitaires des Allemands.

« L’Europe a été ébranlée. Vingt révolutions ont eu lieu. La France a brisé la monarchie bourgeoise. L’Allemagne a vu dix foyers d’insurrection ouverts à la fois sur son sol. Vienne a rugi des colères du peuple, l’empereur a fui, le pape a fui. Le drapeau qui porte écrit : "Droit, liberté, indépendance" a flotté et tout cela est tombé. Pourquoi donc la réaction triomphe-t-elle aujourd’hui ? » écrira Mazzini en 1850.

°°°

Vingt ans après leur échec de 1848, Italiens et Allemands réaliseront leur unité nationale.



Sources :

Archives municipales série 1 D 19 , 2 D 10
- Histoire de la France et des Français
par A. Castelot et A. Decaux
(Editions Robert Laffont)
- Espaces et Civilisations, 4e, Ed Belin