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1839 (de janvier à juin)



L’année 1839 commence mal. Le 9 janvier le gouvernement, dirigé par le comte Louis Molé, présente, comme chaque année, son programme à la Chambre des Députés. Celle-ci ne le vote que par 221 voix contre 208.

16 janvier 1839 : le maire de Châteaubriant écrit au maire de St Calais pour lui signaler le passage d’un individu, condamné pour vagabondage à 6 mois de prison et 10 ans de surveillance !

22 janvier 1839 : Devant la faiblesse de sa majorité, Louis Molé donne sa démission. Louis-Philippe décide de dissoudre la Chambre.

14 février 1839 : à Châteaubriant , messieurs les ingénieurs des Ponts et Chaussées proposent de changer la direction de la route n° 163 [Rennes-Angers] et de la faire passer désormais par la Rue du Dos d’Ane et la rue St Michel [actuellement rue du château]. Le Conseil approuve à l’unanimité. Cela démontre que la rue du Dos d’Ane, qui n’était autrefois qu’un cul-de-sac est définitivement ouverte

A propos de la rue du Dos d’Ane et de la rue St Michel, le Conseil Municipal demande que leur largeur soit restreinte à 7 mètres « dimension parfaitement suffisante, ce qui devrait procurer une économie du tréfon tout en ménageant, sans préjudice pour la circulation, les intérêts des propriétaires riverains ». Il demande aussi que la maison faisant l’angle de la rue St Michel et de la Grand Rue soit démolie et qu’enfin, dans un but de propreté, le pavage soit maintenu dans la rue St Michel, « attendu que le mackadamisage ne convient point pour la traversée des villes où il est une cause permanente de boue ou de poussière ».

24 février 1839 : un long débat s’engage sur le balayage des rues de Châteaubriant. Il est décidé que l’obligation de balayer dans toutes les parties de la ville, sera désormais imposée à l’adjudicataire des boues de la ville. (ce qui exonère les habitants de cette tâche).

Le maire, Louis Brossays, se plaint de la lenteur des recherches faites au Greffe de la Cour Royale de Rennes à propos du Champ de Foire de Béré. Le Conseil autorise le maire à diriger des poursuites contre M. de Boispéan « pour qu’il lui soit fait défense de labourer et de faire aucuns travaux qui puissent nuire à l’exercice de la foire ». Il est précisé que le champ doit être libre dès le 8 septembre pour les préparatifs de la Foire qui se tient les 13 et 14 septembre (et le 15 quand le 14 est un dimanche).

28 février 1839 : le bureau de bienfaisance a autorisé les Dames Supérieures de l’école charitable à construire une nouvelle chapelle à leurs frais dans la cour de leur établissement, et à supprimer celle qui existe, à condition que cette nouvelle chapelle devienne propriété communale, comme la maison même, dans le cas où ces Dames viendraient à abandonner leur établissement.

Une somme de 300 francs est donnée par la famille royale (Louis-Philippe) pour les réparations de l’église de Béré.

Enfin le Conseil décide de ramener à 2 mètres (y compris les fondations de 50 cm), la hauteur des murs du cimetière (au lieu de 2,50 m)

2 mars 1839 : les élections législatives sont favorables à l’opposition qui obtient 247 membres à la Chambre des Députés (contre 221). Le journal « le National » écrit « il faut maintenant que le ministère se retire, et se retire honteusement ». Le Comte Louis Molé donne sa démission. Louis Philippe forme à la fin du mois de mars un ministère d’attente espérant que l’opposition se divisera.

15 mars 1839 : il y a un litige à Châteaubriant avec le contrôleur des contributions directes qui ne veut pas appliquer les dispositions fiscales de la loi du 25 mars 1817 parce qu’il considère que Châteaubriant n’est pas une ville. Dans un courrier, le maire s’interroge : « Je ne saisis pas bien la différence que vous faites entre Châteaubriant et une ville, attendu que Châteaubriant a une partie rurale et fait partie d’un canton rural. Toutes les grandes villes ont elles-mêmes des parties entièrement comprises dans les campagnes et hors de la limite de leurs octrois. C’est donc une différence de plus ou moins , là la ville absorbant le canton rural, ici la canton rural s’appropriant la ville ? ». Il est indiqué, au 28 mars 1839 une population de 2932 individus dans le rayon de l’octroi de Châteaubriant .

17 avril 1839 : un certain nombre de propriétaires sont convoqués en mairie pour constituer une « société des marais » à l’effet d’arriver à débarrasser les prairies de ces marais et d’entretenir les cours d’eau de la commune. On y relève les noms de MM. Du Boispéan, Béchu du Moulin Roul, Ernoul Provôté, Margat, Le Pays de la Riboisière, etc

12 mai 1839 : les discussions entre le Préfet et l’architecte se poursuivent en vue de l’établissement d’un hôtel de la Sous-Préfecture dans le château de Châteaubriant .

Le Maire est autorisé à faire casser les pierres en dépôt sur La Motte afin de continuer le macadamisage de cette place.

12 mai 1839 : à Paris une émeute se déclenche à l’occasion d’un mouvement de troupes. MM. Martin Bernard et Louis Blanqui s’emparent de la Préfecture et de l’hôtel de Ville, puis du Marché Saint-Jean. Quelques barricades sont dressées dans les quartiers Saint Denis et Saint Martin. Mais en moins d’une heure les gardes nationaux mettent fin à cette opération. Louis Philippe dissout le ministère d’attente et demande au maréchal Soult de former un gouvernement « éner-gique ».

13 mai 1839 : Châteaubriant recherche toujours, cette fois dans ses propres archives, les pièces dont elle a besoin pour soutenir ses droits sur le Champ de Foire de Béré, vendu nationalement à M. Baguet en 1791 et actuellement propriété de M. du Boispéan. On est loin de l’émeute parisienne qui a failli se ranimer, ce jour, devant l’Ecole Polytechnique. Quelques jours plus tard l’un des insurgés de Paris , Barbès, est condamné à mort. Les écrivains (dont Victor Hugo) et les étudiants demandent sa grâce. Ils l’obtiennent. Il est condamné à la prison à perpétuité.

 En pente douce, la route !

16 mai 1839 : une discussion s’engage entre les conseillers de Châteaubriant à propos d’une route que les Ponts et Chaussées font construire sur La Terrasse de la ville. [en remplacement de la route Châteaubriant-Laval, déjà existante, qui va être abandonnée].

Le maire Louis Brossays espère faire établir des parapets en terre battue sans qu’il en coûte aucun sacrifice à la ville. Mais des conseillers font remarquer que « ces bourrelets de terre, d’ailleurs d’un aspect ignoble même en les supposant couverts de verdure » ne remédieraient point à l’inconvénient « dont on se plaint généralement, celui de la division de la place des Terrasses en deux parcelles, séparées par la route qui se développera au fond d’une large douve ou tranchée, présentant par endroit une profondeur d’environ un mètre et demi ». Ils expliquent que la place n’est déjà pas trop spacieuse pour la tenue des foires et que la construction de la route sera fort incommode « à raison de l’impossibilité de communiquer d’une parcelle à l’autre, autrement que par les extrémités ». Ils ajoutent que, en remplacement des parapets, ils préfèrent « une pente douce pour descendre des deux côtés de la terrasse sur cette route » évitant par là un précipice dangereux. (l’administration accepte).

Le Conseil demande aussi à l’administration des Ponts et Chaussées de faire transporter les décombres, provenant de l’excavation entreprise pour la route, « dans le petit terrain en pré, à la suite de la salle de danse de la promenade, de manière à atteindre, s’il est possible, le niveau de la promenade basse située au dessous du Bout du Monde » [actuellement derrière le kiosque à musique]

 Redressement

Par ailleurs le maire entretient le Conseil d’un projet de redressement de la route royale n° 178 entre Joué sur Erdre et La Meilleraye. Le Conseil note que la route existante passe par « la Chauvelière » suivant une direction fort sinueuse avec des côtés fort prononcées « et que de plus il existe un pont et un cours d’eau dangereux à la rencontre d’un angle aigu formé par la route ». Un nouveau tracé à travers la forêt de Vioreau, le réservoir formé pour l’alimentation du canal de Bretagne » [Canal de Nantes à Brest] et le bas du bourg de Joué, permettrait de réduire la distance d’une lieue « et d’épargner aux voyageurs ainsi qu’au roulage du temps et de la fatigue ». Le Conseil exprime son empressement à l’unanimité mais regrette que la caisse municipale ne puisse pas « encourager l’adoption par un vote de fonds ».

 Asile

Une somme de 400 francs a été allouée à la commune de Châteaubriant pour aider à la fondation d’une salle d’asile. Le Conseil attribue 100 francs pour être partagés, à titre de secours, entre diverses maîtresses de petites écoles et décide d’employer 300 francs pour améliorer le bâtiment de l’école charitable qui est consacré en partie à la tenue de l’école gratuite des petites filles indigentes.

 11 francs les petits cochons

19 mai 1839 : en établissant son projet de budget pour 1840, le maire Louis Brossays propose d’augmenter le montant brut de l’octroi (qui atteint 8500 francs, soit près de 60 % des recettes ) en établissant une taxe sur les cochons amenés au marché. Il propose 11 francs par tête de cochon et aussi 11 francs par panier de petits cochons. Mais des conseillers font observer que les frais de perception absorberont les recettes attendues. Cette suggestion est donc rejetée.

Quelques dépenses pour 1840 :

600 francs pour le secrétaire de mairie,
500 francs pour l’agent spécial de police,
900 francs pour l’instituteur,
935 francs pour l’éclairage de la ville,
333 francs pour le loyer de la mairie
200 francs pour le loyer de l’école mutuelle
2000 francs pour les chemins communaux
150 francs pour les fêtes publiques, essentiellement pour distribution de pain aux pauvres à cette occasion
20 francs pour l’entretien des pompes à incendie
9 francs comme indemnité au concierge de la prison à l’occasion d’individus mis au violon

21 mai 1839 : la ville loue à un particulier une petite maison de trois pièces, dont elle est propriétaire, et qui est située sous les halles.

26 mai 1839 : l’archiviste départemental dit que l’acte de vente du champ de foire de Béré comme propriété nationale ne fait aucune mention du droit qu’aurait la commune de Châteaubriant d’y faire une foire et que dans les papiers de l’ancien couvent de Marmoutier il a trouvé une déclaration rendue le 13 février 1716 au Prince de Condé, Baron de Châteaubriant, par le Prieur de Béré et dans laquelle on lit : « item, le droit de foire, chacun an, à chacun jour et fête de Sainte Croix en septembre dans le champ de foire ci-devant nommé et au bourg du dit Béré, avec le droit de prévoté et accoutumé ».

Par ailleurs, il est donné lecture au Conseil Municipal d’une lettre écrite au notaire de Châteaubriant, « par un client jusqu’à nouvel ordre anonyme » qui offre d’acheter pour 13 000 francs une partie du château, en particulier la partie dont jouit le sous-préfet, la prairie au bord de l’eau, la petite maison et le jardin à l’entrée de la grande cour. Le Conseil dit qu’il serait temps que le département se décide à acheter la partie du château nécessaire pour construire un hôtel permanent de la Sous-Préfecture.

Ce 26 mai 1839, le Conseil Municipal complète son budget pour 1840. On note une prévision de recettes de 461 francs pour produit de la vente de 192 m3 de pierres provenant de la démolition de la Porte de la Torche et de la Porte Saint Michel.

En dépenses, il est envisagé 2580 francs pour finir la clôture de la deuxième partie du cimetière et de la maison du fossoyeur. Pour celle-ci M. Guibourg regrette qu’il n’ait été ménagé ni façade ni ouverture quelconque du côté de la rue d’où il suit, d’après son goût, que « cette muraille n’offre aux regards qu’un massif désagréable tandis qu’on aurait pu en faire un ornement pour le quartier ».

40 francs sont prévus pour transport et main d’œuvre pour le pavage au bout de la Rue de la Planche Marguerite (Rue Tournebride) aux emplacements qui étaient occupés par des murs et édifices communaux démolis afin d’élargir le passage.

300 francs permettront d’achever le macadamisage de la Place de la Motte

325 francs sont prévus pour deux salles hautes de la maison de l’école charitable avec des planchers en bois de sapin pour remplacer un vieux carrelage hors de service.

40 francs sont accordés comme indemnité à Mlle Marie Meignan, institutrice, dont la petite école, peuplée presque exclusivement d’un grand nombre d’enfants pauvres admis gratuitement, a été considérée comme équivalent d’une salle d’asile.

 Les fusils étaient mauvais

A part ça, le Conseil ajourne l’exécution du projet de remplacement « de la campanille actuelle de l’horloge par une campanille en fer, étant donné l’assurance donnée d’une solidité suffisante pour long-temps ».

Et puis voilà la meilleure : on se souvient que la ville a réexpédié 100 fusils à l’arsenal de Nantes, en août 1837, parce qu’ils se trouvaient en excédent des besoins du service de la Garde Nationale de Châteaubriant.
Voilà que pour leur réparation le Ministère de l’intérieur réclame 346 francs . Le Conseil reçoit cette communication avec une extrême surprise : « Comme il est certain que ces armes étaient mauvaises dès le moment où elles ont été livrées, que depuis leur arrivée elles n’ont pour la plupart jamais servi, qu’en conséquence leur mauvais état ne peut être imputable à la Garde Nationale, il serait souverainement injuste que la commune fut obligée de fournir de bons fusils lorsqu’elle n’a été fournie que de fusils de rebut. La ville décide de ne pas payer un préjudice qu’elle n’a pas commis ».

28 mai 1839 : à la maison du cimetière, l’exécution de deux fenêtres coûterait 100 francs.

Des modifications sont décidées à la pompe de la Place des Halles pour ne pas gêner le voisin, en particulier l’ouverture et la fermeture des contrevents et pour faire en sorte que les eaux soient dirigées vers la rue.

On se demande où mettre les déblais qui vont sortir de la Place des Terrasses dont le raccordement avec la nouvelle traverse de la route va être entrepris . Il est suggéré de les mettre dans l’ancienne douve, convertie en promenade basse, à peu près au dessous du premier pavillon circulaire du château à la suite du préau de la prison. Le Conseil considère que c’est un avantage immense d’obtenir le raccordement très dispendieux dont il s’agit, que le comblement d’une partie de la dite promenade procurera de l’accroissement à la place des Terrasses et permettra un plus grand développement des foires qui s’y tiennent deux fois par an, sans que l’agrément des habitants en souffre sérieusement. Il est simplement demandé à l’administration des Ponts et Chaussées d’établir une rampe commode pour descendre dans la portion qui reste de la promenade basse.

 Les enfants dans la clôture

Lettres de M. de Boispéan, écrites les 10 et 19 mai, disant que, lors de la mort de ses enfants, il n’avait pas pu acquérir pour leur inhumation un emplacement dans le cimetière et qu’il a fait déposer leurs restes mortels à l’endroit où va s’élever le mur de clôture du cimetière. Il demande que le Conseil lui accorde la faculté de ménager soit une porte soit une claire voie de 5 à 6 mètres de longueur et d’une hauteur égale à celle des murailles pour établir communication entre le cimetière et le tombeau qu’il se propose d’ériger. Plusieurs membres ont alors un mouvement d’humeur, faisant remarquer que les procédés dont M. de Boispéan use envers la ville, à propos du Champ de Foire, sont exclusifs de toute concession de faveur à son profit. Mais la séance est levée sans conclure car la sortie d’un conseiller a réduit l’assemblée à un nombre insuffisant pour délibérer valablement. On en reparlera.

 Odeur de sainteté

On en reparle effectivement au Conseil Municipal du 30 mai 1839. Un conseiller signale à la vigilance du Conseil :

- 1.- l’envahissement par M. de Boispéan d’une portion assez considérable du chemin du cimetière par l’ouverture de fossés d’une dimension démesurée et fort dangereux.
- 2.- l’anticipation sur le pâtis communal des Planches, par l’ouverture de fossés de ce genre.
- 3.- la réunion à la Métairie de la Miottrie du puits public de Bourg de Béré qui jadis était isolé au bord de la route.
- 4.- le dépôt permanent de litières (désignées dans le pays sous le nom de vuées ??) à l’entrée du chemin de Fercé par la Borderie au point de jonction avec la route de Rennes. Bref M. de Boispéan n’est pas en odeur de sainteté.

Le maire dit que l’ouverture de fossés et l’envahissement du puits sont des faits antérieurs à son entrée en service. Le Conseiller l’admet mais rappelle de la part de M. de Boispéan d’autres entreprises nuisibles à la fontaine et au lavoir Saint Jean !

Après cette digression le Conseil revient sur la clôture du cimetière et déclare que, sans s’occuper du point de savoir à qui appartiennent les haies qui séparent le cimetière de la propriété de M. de Boispéan, les murs seront construits sur la limite entière du sol du cimetière en ayant soin de les établir avec les signes voulus pour démontrer qu’ils ne sont point mitoyens avec les voisins. [ d’après le guide des usages locaux de l’arrondissement de Châteaubriant, édité en 1923 et reprenant un livre de 1902 et sans doute des usages anciens, il est indiqué : « on nomme chaperon, le sommet du mur présentant un plan incliné. Le chaperon présentant un plan incliné de chaque côté du mur est une preuve de mitoyenneté. Le mur est censé appartenir exclusivement au propriétaire du côté duquel est l’égoût »].

Quant à la brèche demandée par M. de Boispéan sur le mur du cimetière, un Conseiller propose de surseoir à la décision jusqu’à ce que M. de Boispéan ait « renoncé à toute prétention contre le libre exercice des usages anciens de la ville pour la tenue de la Foire de Béré ». D’autres conseillers suggèrent d’accepter la demande de M. de Boispéan moyennant une forte rétribution. D’autres se demandent tout simplement s’il y a lieu de s’occuper d’une telle requête. Un vote final montre qu’à une très grande majorité le Conseil décide de ne pas s’occuper de la demande de M. de Boispéan.

L’adjoint insistant sur la nécessité de réprimer les abus reprochés à M. de Boispéan, le Conseil autorise le maire à poursuivre, s’il en est besoin, M. de Boispéan durant les tribunaux pour obtenir au profit de la commune les réparations convenables. Quant au dépôt de litières le maire les fera enlever par mesure de police.

 Pétitions

Toujours ce 30 mai 1839, le conseil municipal de Châteaubriant examine deux pétitions :

- La première émanant d’un certain nombre de propriétaires riverains des cours d’eau de la commune, pour en obtenir le curage. Ces propriétaires sont invités à constituer rapidement une commission avec trois conseillers municipaux pour constater l’état des cours d’eau (largeur, profondeur, obstacles pouvant empêcher le libre et facile écoulement) et rédiger un règlement complet approprié à tous les cas, en ce qui concerne le curage, l’époque à laquelle il devra être fait et même la détermination d’un lit certain dans les endroits marécageux.

- La seconde pétition émane de la fabrique de l’église paroissiale de Béré con-cernant l’enlèvement et le transport dans le cimetière des terres qui sont derrière l’église, en contre-haut du sol. Le Conseil accepte à condition que cette opération ne portera pas préjudice à la solidité de l’édifice. Le Conseil approuve en outre une pétition de la fabrique à Monsieur le Ministre des Cultes, afin d’obtenir des fonds pour réparer l’église de Béré.

 Avec des béquilles

Le Maire obtient des crédits :
- 1.- pour consolider la poutre qui, au pâtis des Planches, établit passage sur l’un des bras de la rivière de Chère.
- 2.- pour améliorer le chemin descendant de Belêtre qui conduit à Rennes, vis-à-vis la Trinité.
- 3.- pour réparer le Chemin « des Marres » où il sera établi un ponteau.
- 4.- pour réparer passage de la Vannerie.

Le Conseil vote en outre un crédit de 2400 francs à mettre au budget de 1840 qui devront être employés plus tard à concourir aux frais de construction d’une maison d’école.

Enfin le Conseil municipal désigne une commission pour faire partie du jury cantonal chargé de distribuer les primes d’encouragement à l’agriculture. Et une autre pour analyser « le long mémoire de travaux réclamés par le lieutenant de Gendarmerie ».

18 juin 1839 : il passe régulièrement à Châteaubriant des individus soumis à surveillance.... surveillance qui, si elle résout les problèmes d’insécurité, ne résout pas les problèmes humains : « Un homme avec sa femme et trois enfants a été libéré du Mans et se rend à Tours. Cet individu marche avec des béquilles et se trouve sans aucune ressource et dans l’impossibilité de trouver de l’occupation. J’ai cru devoir déférer à sa demande de lui viser son passeport pour Beaugency qu’il m’a désignée pour y établir sa nouvelle résidence » écrit le maire.

25 juin 1839 : M. Victor Duhamel de la Bothelière, propriétaire, ancien Brigadier des Gardes du Corps du Roi, est admis à jouir d’une pension de retraite à titre de capitaine, avec le grade honorifique de Chef d’escadron. Lui au moins n’a pas de problèmes de logement et de ressources. Fracture sociale ?



Sources :

- Archives municipales série 1 D 18 et 2 D 9

- Histoire de la France et des Français par A. Castelot et A. Decaux (Editions Robert Laffont)
- Le Vieux Châteaubriant par l’image par Yves Cosson