- Un territoire pour prier à (...)
- Contrôle de la Garde Nationale
- Le château : caduc
- Chemins
- Douve et places
- Bornons nous à
- Incivilités ?
- Bains publics ?
- Violon
- Foire à St Aubin
- Marché aux moutons et aux veaux
- Règlement intérieur du Conseil
- Concessions au cimetière
- Pain et illuminations
- Mobiles et inodores
- La baraque
- Ouverture des fossés
7 janvier 1838 : M. Brossays, maire, explique aux conseillers municipaux que les habitants de Béré qui se proposent de faire des réparations à l’église Saint-Jean ont réuni la somme de 1319 francs. Le Conseil, conformément à la délibération déjà prise le 30 octobre 1836, les autorise à restaurer l’église « quand bon leur semblera parce que la caisse municipale n’aura rien à fournir » et leur conseille « de consulter leur intérest » soit pour mettre les travaux en adjudication soit pour les faire exécuter par économie, « certains habitants feraient des travaux gratuitement ce qui serait profitable à l’œuvre ».
Le Maire fait remarquer que ces travaux concernent un bâtiment communal, mais puisque ce sont les habitants qui paient, « ce serait les gêner inutilement que de leur prévoir un mode ». Le Conseil ne juge même pas bon de nommer un surveillant « pour s’assurer si les travaux ne portent pas préjudice à la solidité de l’édifice »
Par ailleurs, les habitants de Béré présentent une pétition : « s’engageant, tant pour eux que pour les autres habitants de Béré, à fournir un logement convenable au desservant qui sera appelé à Béré et cela gratuitement. Ils demandent si le Conseil vouloit concourrir au logement ». Le Conseil déclare à l’unanimité ne vouloir y concourir.
28 janvier 1838 : l’évêque de Nantes a pensé qu’il y avait lieu « de demander l’érection de l’église de Béré en succursale, ce qui seroit favorable au diocèse en général et aux habitants de Béré en particulier ». [Ce point de vue de l’évêque est en soi un renversement de situation : à l’origine, c’est l’église de Béré qui était l’église paroissiale, la chapelle Saint Nicolas n’étant qu’une succursale. Lors de la Révolution les deux lieux de culte ont été fermés (en fin d’année 1793). La chapelle Saint Nicolas a été ré-ouverte la première, (demande des habitants le 20 Germinal an V, rétablissement de la liberté du culte le 15 juillet 1801, allocation-logement versée au Ministre du Culte en février 1803), et il est question maintenant de rouvrir Béré, comme succursale de la chapelle Saint Nicolas].
Le Conseil Municipal, par 14 voix sur 18, accepte la demande de l’évêque « si les habitants font connaître la maison qui doit servir de logement au desservant » et s’engagent à en donner la jouissance, à perpétuité, à la fabrique de Béré.
Un territoire pour prier à Béré
Puis le Conseil procède à la délimitation du territoire de la commune, pour dire aux habitants de quelle paroisse ils relèvent.
« Allant de la ville à Béré à droite, on prend pour limite le chemin du pompier [actuelle « rue de Condé »l ], on prend le moulin de Choisel en passant, se dirigeant directement au dessus de la dernière maison du faux-bourg de la Torche et toutes les habitations et métairies qui se trouvent à la gauche de la route de Martigné jusqu’à la sortie du territoire ».
« Allant de la ville à Béré à gauche, la séparation s’opère par une ruelle qui sépare les maisons de l’hospice de celles du Faubourg de Couëré, en montant vers la Trinité qui feront partie de la paroisse de Béré. De cette ruelle on descend derrière les jardins de l’hospice vers la rivière de Chère, on suit le cours de cette rivière jusqu’à la Goupillère et on prend tout ce qui se trouve à gauche et à droite de cette rivière, en renfermant dans la circonscription de la succursale de Béré toute la campagne qui se trouve à droite du chemin de Saint-Aubin-des-Châteaux jusqu’à la sortie du territoire. Chanteloup se trouve excepté par l’effet de sa population ».
Ce territoire ainsi délimité correspond à 820 habitants environ. « On a cherché à concilier les convenances des localités et leurs distances respectives des deux églises, ce que le cours de la rivière de Chère ne présentait qu’imparfaitement ». Le découpage laisse à Saint-Nicolas, « le Bois Briand, la Rouaudière, la Porte, la Thébergeais, la Malhorais, Laudais, etc, qui, pour venir à Saint Nicolas passent devant l’église de Béré ».
Le Sous-Préfet pense que « la distraction d’une partie de la population de la paroisse pour former la succursale de Béré » fait qu’il n’y aura pas lieu de donner suite au projet d’agrandissement de la chapelle Saint Nicolas.
Contrôle de la Garde Nationale
11 février 1838 : sous la direction du Maire Louis Brossays, se fait la révision annuelle des contrôles de la Garde Nationale. Plusieurs conseillers municipaux demandent que cette révision soit remise à huitaine « afin de rendre les listes de population complettes ». Refus du maire. Un conseiller insiste pour que « les absens, tels qu’ouvriers faisant le tour de France » soient néanmoins portés au contrôle du service ordinaire. L’assemblée écarte cette proposition à la presque unanimité.
Un certain nombre d’hommes sont alors portés sur les contrôles du service ordinaire. Cela donne une idée des métiers que l’on trouvait à cette époque : mégissier, meunier, cordonnier, menuisier, paveur, boulanger, charpentier, teinturier, maître d’hôtel, notaire, cabaretier, poëlier, maître de poste, charron, perruquier, peigneur, jardinier, bourrelier, huissier, commis des contributions directes.
D’autres hommes sont mis sur le contrôle de réserve : sellier, ferblantier, étudiant en droit, tanneur, tisserand, maréchal, étudiant ecclésiastique, fendeur, sabotier, laboureur.
Certains sont rayés : l’un parce qu’il a quitté la commune, un autre parce qu’il est paralysé, un troisième parce qu’il a 55 ans.
Le château : caduc
Ce même 11 février 1938, le maire signale « l’état caduc et chaque jour plus mauvais de la portion du château louée à M. Le Baron Normand, Sous-Préfet », et les vastes locaux délabrés, « actuellement inhabités et inhabitables » qui se trouvent en d’autres parties du château. Il ajoute que si la ville ne se détermine pas à de grands travaux afin de prévenir une ruine absolue, elle devra prendre le parti de vendre afin de se décharger d’une charge stérile.
Il annonce cependant des travaux dans la portion du château occupée par la gendarmerie.
Chemins
Une circulaire du Préfet autorise la vente des parcelles inutiles sur le bord des chemins communaux. Le recensement de ces parcelles aurait dû être entrepris depuis longtemps « mais le mauvais temps a régné presque sans discontinuer depuis le mois de décembre (1836 sans doute) jusqu’à l’époque des élections municipales et ensuite la contestation de ces élections a retardé les recherches ».
Des travaux sont à entreprendre sur le chemin d’Issé qui a déjà été empierré sur 840 m pour 1760 francs. Il reste 660 m à confectionner y compris les remblais, le rétablissement d’un ponceau et les frais de construction d’un autre, pour 1200 à 1300 francs. Le reste du crédit de 2000 francs mis au budget de 1838 sera consacré au chemin de Saint-Aubin sauf si « des travaux inopinés doivent être faits en urgence » sur d’autres chemins.
Douve et places
Le marché aux chevaux, qui se trouve sur le chemin de Saint-Aubin « dans le sein du Faubourg des Loges » sera « mackadamisé » dans toute sa largeur.
L’attention de l’assemblée est appelée sur l’importance de terminer promptement le comblement de la douve entrepris l’année précédente au-dessus de l’aqueduc régnant le long du boulevard de l’Eperon [actuel boulevard Victor Hugo].
Il est question aussi de rectifier le nivellement de la place de la Motte où se tient chaque semaine le marché aux bestiaux, de combler les ravins formés par le cours des eaux pluviales, enfin de défendre cette place du dommage que lui cause le passage des voitures qui la parcourent dans tous les sens, en plaçant à l’Est et à l’Ouest des bornes en bois, « correctement espacées pour empêcher le passage des voitures et non le passage des bœufs accouplés ».
Les matières employées au comblement de la douve et au nivellement de la place de la Motte, « proviendront de l’abaissement de la côte qui conduit au faux-bourg des Loges et subsidiairement des vieux pavés et pierres que la ville possède ».
Bornons nous à ...
Le maire Louis Brossays estime que le plan de la ville arrêté par ordonnance royale du 16 mars 1816, est sur une trop petite échelle et qu’il est impossible de donner avec certitude un alignement correct. Il propose de faire lever un nouveau plan dans des proportions plus convenables. Un conseiller met en garde : « pour obtenir toutes les rectifications d’allignement qui s’imposent, pour ouvrir toutes les rues nouvelles, il faudrait bouleverser la ville sans intérêt pour le présent et pour l’avenir et ruiner, pendant de longues années, les modestes finances de la ville, pour l’indemnité d’expropriation et pour les frais de diverses formalités. Ne nous engageons point dans des entreprises gigantesques et téméraires. Ne tombons point dans la faute grave et cependant bien commune d’opérer par imitation des villes géantes, riches et populeuses. Sachons bien que ce qui est praticable chez elles ne l’est pas ici. Bornons-nous à ce qui nous est possible, sans compromettre notre avenir et sans occasionner à nos concitoyens des désagréments trop onéreux ».
Et il poursuit : « selon mes idées, messieurs, dans la vieille enceinte l’ouverture d’un nombre fort limité de rues nouvelles est actuellement nécessaire. L’élargissement et la rectification d’allignement des rues anciennes doit se réduire à la simple et stricte nécessité eu égard à leur situation, aux débouchés qu’elles établissent. Loin de nous les prétentions aux larges dimensions, aux belles proportions, à la correcte régularité qu’offrent les rues nouvelles des grandes villes. Commodité et propreté sans luxe, voilà tout ce que nous devons ambitionner relativement à nos vieilles rues ».
Mais un quartier nouveau tend à se former à l’extérieur (le quartier de la Barre) « Là tout est à créer et il y a lieu d’y appliquer toute la rigueur d’un plan conçu pour tous les endroits où les probabilités sont en faveur d’érection de quartiers nouveaux »
Incivilités ?
Ce 11 février 1838, des crédits additionnels sont votés au budget de 1838 :
pour acheter deux boites garnies d’un treillis en fil de laiton pour contenir les affiches de l’administration « afin de prévenir désormais les inconvénients trop fréquents de leur lacération » [ oh ! Il y avait donc de telles incivilités à l’époque ?].
pour acheter 5 feuilles de papier timbré qu’il est nécessaire d’ajouter aux registres de l’Etat-Civil
pour acquérir un réverbère de rechange afin qu’il n’y ait point d’interruption de l’éclairage lorsqu’un accident contraint de mettre en réparation l’un des réverbères de service. A ce propos, deux conseillers ont demandé, sans succès, que des réverbères soient placés et allumés, Basse rue et faux-bourg de Couëré.
Octroi : le conseil entend avec satisfaction que les recettes de l’octroi se sont élevées en 1837 à 9673 francs et que le nombre des retardataires s’est beaucoup affaibli.
18 février 1838 : au Conseil municipal de Châteaubriant, les noms des habitants en retard de paiement de l’octroi suscitent surprise et rumeurs ....
Château : après avoir discuté des réparations à faire, un conseiller souhaite que le château soit conservé par la ville comme monument « craignant que, s’il était vendu, on ne le livrât au marteau du démolisseur ».
Bains publics ?
Place des Terrasses, M. Gautron désire 68 m2 de terrain communal, à l’est et au sud-est de l’établissement de bains publics qu’il prépare (il en a été question déjà le 18 avril 1837). Il les obtient au prix de un franc du mètre-carré, prix fixé par l’administration des Ponts et Chaussées.
Une discussion longue et vive s’engage entre les conseillers municipaux à propos de l’alignement proposé pour la place des Terrasses. Il y a ceux qui veulent avoir des emplacements à offrir aux habitants qui voudraient bâtir « ce qui tend à augmenter et embellir la ville » - Il y en a d’autres qui objectent « l’inconvénient grave de réduire la place des Terrasses, qui sert de chantier, où se tiennent chaque année deux foires qui n’y sont pas déjà trop à l’aise et où la nécessité forcera peut-être prochainement d’installer le marché aux bestiaux ».
Violon
Un crédit de 9 francs est accordé au concierge de la prison « pour peines et soins et fourniture de paille de couchage pour chaque tapageur que la police fait mettre au violon ».
Foire à St Aubin
La commune de Saint-Aubin-des-Châteaux demande l’institution de deux foires, le mardi après les Rogations et le mardi après le 14 septembre. Le Conseil, quoique persuadé que les foires sont trop multipliées, a manifesté l’avis que la foire du mardi après le 14 septembre puisse être octroyée.
4 mars 1838 : le Conseil municipal entend un exposé sur les travaux à faire au cimetière :
ouverture d’un nouveau chemin
travaux de clôture à l’Ouest et au Sud-Ouest
placement d’une « croix schisteuse »
creusement d’un reliquaire « pour déposer les ossemens qui pourront être mis à découvert »
Extraction des bois, haies et broussailles « qui seront laissés en grumes, mis en corde ou convertis en fagots suivant les convenances, pour être ensuite vendus aux enchères ». Toutefois les arbres de belle venue, susceptibles d’être utilisés dans l’ordonnance de la plantation future du cimetière, seront épargnés.
Une commission est créée pour rédiger un projet de règlement à propos des concessions de terrains au cimetière.
Tribunal : l’une des poutres supportant le plancher au dessus de la salle d’audience du Tribunal (établi au château) s’est rompue. Une autre poutre du même plancher est altérée. « il faut donc remplacer par une poutre en bon bois de 9 mètres de long, de 40 sur 40 cm, et étayer la poutre brisée »
11 mars 1838 : M. Victor de la Bothelière demande la concession gratuite d’une petite parcelle de forme presque triangulaire contenant un peu moins d’un mètre-carré et formant enfoncement dans la ligne de clôture de son jardin. Le Conseil accepte en considérant que cette concession contribuera à entretenir la propreté en supprimant un recoin où se déposent quelquefois des ordures.
Marché aux moutons et aux veaux
La fin des travaux de comblement de la douve, au dessous du Pont de la Porte Neuve, en donnant de l’accroissement aux abords de la place du Marché [place de la Motte] va permettre à la ville, à partir du premier mercredi d’avril 1838, de donner de l’extension au commerce des bestiaux « en réalisant l’idée d’y introduire les bêtes à laine et les veaux de lait qui jusqu’à présent n’y ont point figuré ».
Règlement intérieur du Conseil
« Pour mettre de l’ordre et de la méthode dans les délibérations du Conseil Municipal, en évitant tout ce qui serait de nature à prolonger les discussions sans utilité et à y introduire de la confusion » le Conseil Municipal adopte un règlement intérieur qui favorise le rôle du maire et du secrétaire de séance. Il est ainsi rédigé (extraits) :
1.- l’exactitude à se rendre aux séances est réciproquement recommandée
2.- Nul ne parlera sans avoir demandé la parole et l’avoir obtenue du Président
3.- Chaque opinant s’exprimera avec bienveillance et modération et s’attachera à être bref et concis, sans entrer dans des digressions étrangères et surtout sans jamais se permettre aucune personnalité ou allusion politique.
4.- Aucun opinant ne devra être interrompu, si ce n’est par le Président
7.- Les membres du Conseil s’interdisent de former des
groupes de même que de se livrer à des conversations particulières. Chacun s’engage à conserver gravité et silence. (...)
11.-Les suffrages seront ordinairement exprimés par assis et levé. Cependant le scrutin secret, par oui ou non, sera mis en pratique dès qu’il sera demandé ou appuyé par 3 membres.
Concessions au cimetière
Le Conseil décide qu’une contribution de 6 francs sera demandée pour les croix, autres que celles en bois, qui seront posées sans maçonnerie, sur socle ou piédestal, de même pour les pierres sépulcrales qui seront mises simplement sur les tombes (cette disposition sera refusée ultérieurement par l’autorité supérieure).
Le Conseil fixe le prix des concessions à 24 francs le mètre carré, sous la condition que les deux-tiers de cette somme appartiendront soit à l’hospice, soit au bureau de bienfaisance, suivant le vœu du demandeur de concession.
Chaque concession sera d’une durée de 20 ans et comportera 3 m2 pour un individu de plus de 10 ans et 2 m2 en dessous de cet âge.
50 francs du mètre-carré seront demandés pour une concession perpétuelle et le terrain demandé ne pourra excéder 36 m2
Le plan des monuments sera préalablement soumis au maire ainsi que les inscriptions qu’on désirera y faire graver. S’il doit être établi des plantations à l’entour des concessions perpétuelles, l’administration sera juge du nombre et de l’espèce des arbres ou arbustes « afin d’empêcher qu’ils ne nuisent à la circulation de l’air et à la facilité des communications ».
27 mai 1838 : la suppression de l’entrepôt des poudres est acceptée par l’administration des contributions indirectes. (Le Conseil en a émis l’idée le 27 août 1837). Le maire est invité à prendre en charge les poudres de la ville qui se trouvent emmagasinées avec celles de la régie. Le Conseil décide de laisser ces poudres où elles se trouvent, dans le bâtiment près de la Porte de la Torche. « Lorsque ce bâtiment, dont la ville a fait l’acquisition pour faciliter l’entrée de la rue Tournebride, sera démoli, on avisera le meilleur parti à prendre » [La rue Tournebride est le nouveau nom de la rue de la Planche Marguerite qui figure sur le plan de 1814, ci-dessous ]
31 mai 1838 : sans recopier tout le budget de 1839, notons qu’il est mis 110 francs pour l’horloge ( 100 francs pour la personne chargée de la monter et 10 francs pour huile, brosses, etc).
Il est question du traitement de l’agent spécial de police, fixé à 400 francs et pour lequel le maire, Louis Brossays, propose 600 francs. Un conseiller s’y oppose en invoquant « les principes d’une juste économie » et blâme « le système qui tend à se propager, de l’accroissement des salaires ». Il cite alors un « honorable membre de l’assemblée municipale qui, moyennant 300 francs, a rempli d’une manière satisfaisante la mission pour laquelle on demande aujourd’hui le double ».
L’honorable membre, présent dans la salle, répond qu’il ne voudrait pas faire aujourd’hui le même service aux mêmes conditions ! Finalement le Conseil vote 500 francs pour l’agent de police.
Pain et illuminations
Ce 31 mai 1838, la somme réservée aux fêtes publiques est portée de 72 francs à 120 francs avec une faible part réservée aux illuminations de la ville. « Le maire a demandé l’augmentation de 48 francs afin de pouvoir donner, deux fois l’an, du pain aux pauvres inscrits sur le rôle des indigens ». [on notera la différence avec ce qui s’est fait depuis 2001 à Châteaubriant ].
Le maire propose un réverbère dans le faux-bourg de Couëré, à l’endroit où la route décrit une courbe ce qui offre la chance d’accidens lors du passage des voitures durant la nuit ». Mais le Conseil municipal refuse ce réverbère (comme il l’avait fait le 11 février 1838). Il en refuse un autre rue Claire-Goutte.
100 francs sont mis au budget pour le macadamisage de la Place de la Motte
2000 francs sont réservés pour la création d’une maison d’école
1663 francs sont destinés à achever les murs de clôture du cimetière
10 juin 1838 : le Conseil débat à nouveau sur la distribution de pain aux pauvres pour l’anniversaire des événements de juillet (avènement de Louis Philippe). Quelques membres font remarquer qu’à pareille époque les travaux sont en pleine activité, que la misère ne pèse pas sur les pauvres, et qu’il serait préférable de réserver cette « largesse » pour la morte-saison.
Place de la Motte, il sera installé « une barrière ouvrant à volonté » près du marché aux cochons
Mobiles et inodores
On n’arrête pas le progrès : voilà qu’à ce Conseil Municipal du 10 juin 1838, il est voté la somme de 150 francs pour établir, sous les halles, des latrines « dites fosses mobiles et inodores » (souligné dans le texte). Sous certains aspects Châteaubriant est en avance, par rapport à d’autres villes, du fait de l’existence, depuis longtemps, de latrines publiques.
A la même époque, à Paris, le comte Claude-Philibert de Rambuteau nommé par Louis Philippe préfet de la Seine depuis 1833, décide de faire bâtir les premières Vespasiennes, que le public dénommera bientôt « colonnes Rambuteau » non sans critiquer « ces tourelles de pierre (qui) dispensent la pudeur de baisser la paupière » : « ce genre d’architecture rappelle les minarets de l’Orient et je ne vois pas en quoi nos nouvelles colonnes peuvent avoir l’intention de nous rappeler les Turcs » écrivit Paul de Kock en 1845 (Livre « Les Lieux », op.cité)
Un crédit de 300 francs est voté pour construire un mur de soutènement le long de l’élargissement à donner à l’entrée de la rue Tournebride et de la rue de Rigale, lorsque le bâtiment servant de poudrière aura été démoli.
Par ailleurs un crédit de 15 F sera affecté à des travaux de reliure pour un ouvrage broché en 20 volumes, appartenant à la mairie, et ayant pour titre « Dictionnaire géographique universel ».
Il est signalé le mauvais état des appareils des puits de la Place de la Pompe et de la Place des Halles. Le maire propose un plan d’amélioration au moyen d’un treuil fonctionnant dans un châssis en fer. Un conseiller propose de fournir une pompe. Celle-ci sera installée Place des Halles.
2508,80 francs sont mis au budget pour construire une maison pour le concierge du cimetière et 247 F pour macadamiser (au lieu de paver) toute la longueur de la traverse compris entre la route de Rennes (près du lieu-dit Le Chêne Chollet) et l’angle Nord-Est du pré servant de champ de Foire, un peu à l’Ouest du cimetière
La baraque
14 juin 1838 : catastrophe ! Voilà qu’une famille, du fait de la tolérance d’un maire précédent, se construit une chaumière sur un terrain communal qui va se trouver enveloppé dans la nouvelle enceinte du cimetière et dont la suppression est indispensable pour l’exécution des travaux de clôture.
Le maire consulte l’assemblée « pour savoir s’il faut accorder une indemnité à cet homme complèttement indigent afin de le dédomager du déplacement qu’il va éprouver ». Le Conseil repousse l’attribution directe d’un secours mais vote un crédit de 50 francs pour payer à cette personne les frais de transport « des matériaux de sa barraque ».
Au vu de cette indemnité et en proportion de la somme consacrée, le 10 juin 1838, pour la construction de la maison du gardien du cimetière, on peut imaginer qu’il ne s’agit que d’une très pauvre baraque.
Ouverture des fossés
Le maire interroge le Conseil sur le prix de l’ouverture des fosses du cimetière. De 63 centimes pour les enfants et 1 franc pour les grandes personnes, il propose de passer à 1 franc et 1,50 franc. Quelques membres s’y opposent en disant que le fossoyeur va être logé gratuitement dans le cimetière quand sa maison sera construite. Le vote, par assis et levé, donne 7 pour et 7 contre. Finalement le nouveau tarif est adopté en raison de la prépondérance donnée à la voix du Président.
14 juin 1838 : sous la présidence du maire Louis Brossays, la ville de Châteaubriant décider de renvoyer à l’arsenal de Nantes les poudres que cet établissement avaient précédemment délivrées à la ville, mais garde cependant 10 paquets de cartouches « qui seront réservés pour des besoins éventuels »
Le Conseil abandonne à la disposition du maire le bois d’un acacia mort abattu sur la promenade des Terrasses et qu’il se propose d’employer à l’établissement d’étagères pour la mairie.
Pour faire face aux dépenses de la ville, le maire propose de voter :
1.- une journée de prestations pour la réparation des chemins communaux
2.- cinq centimes additionnels aux quatre contributions directes, également en faveur de la réparation des chemins
3.- trois centimes pour dépenses de l’instruction publique.
Le Conseil refuse à la presque unanimité
Sources :
Archives municipales série 1 D 18 et 2 D 9
Histoire de la France et des Français par A. Castelot et A. Decaux (Editions Robert Laffont)
Le Vieux Châteaubriant par l’image par Yves Cosson
Les Lieux de R.H. Guerrand (Ed. La Découverte)