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Histoire au jour le jour

1798



26 Nivôse an VI (15 janvier 1798) : lettre du département de Loire-Inférieure qui rappelle l’obligation de célébrer l’anniversaire de « la juste punition du dernier roi des Français » et précise que, dans les 15 jours qui suivront, le procès-verbal de cette fête devra être envoyé au Ministère de l’Intérieur.

Ce même jour, le Département envoie un avis pour le cours gratuit d’accouchement destiné aux sages-femmes de Châteaubriant.

2 Pluviôse an VI (21 janvier 1798) : Talleyrand aime l’argent. A titre d’exemple, il a reçu un million-or de l’Autriche pour certains articles d’une convention, et un autre million-or de la Prusse pour lui avoir communiqué le texte de ces articles et en avoir ainsi empêché l’exécution.

4 Pluviôse an VI (23 Janvier 1798) : Bonaparte demande à Barras de le faire nommer Directeur. Barras lui répond qu’il n’a pas l’âge légal.

12 Pluviôse an VI (31 janvier 1798) : pour éviter des renversements de majorité, les Conseils (Conseil des Anciens et Conseil des Cinq-Cents) s’attribuent la vérification des pouvoirs des nouveaux élus : les 236 conventionnels sortants et les 297 restants procéderont à la validation (l’épuration) des nouveaux élus.

13 Pluviôse an VI (1er février 1798) : le Directoire institue une fête de la souveraineté du peuple, à célébrer le 20 mars.

1er Ventôse an VI (19 février 1798) : lettre du Département qui rappelle les dispositions de la loi du 24 Nivôse portant que « tous les arbres de la liberté qui ont péri ou ont été abattus, doivent être remplacés aux frais des communes »

5 Ventôse an VI (23 février 1798) : Bonaparte insiste à nouveau sur son projet d’atteindre l’Angleterre par la conquête de l’Egypte.

9 Ventôse an VI (27 février 1798) : discours de Benjamin Constant contre les « anarchistes » : « La propriété est un miracle de l’ordre social ; elle en est devenue la base ; tous les moyens du gouvernement doivent tendre à l’entourer d’une barrière sacrée »

15 Ventôse an VI (5 mars 1798) : le Directoire décide qu’il y aura une expédition d’Egypte. Bonaparte est chargé de réunir une armée de 38 000 hommes

30 Ventôse an VI (20 mars 1798) : fête de la souveraineté du peuple, à Châteaubriant : « à neuf heures du matin, quinze vieillards non célibataires et quatre jeunes gens, le juge de paix et ses assesseurs,l’institutrice et ses élèves, se mirent en marche pour se rendre place de la Liberté. Les quatre jeunes gens portaient chacun une bannière avec les inscriptions prescrites par le Directoire. Les vieillards tenaient à la main une baguette blanche.

Arrivés au milieu de l’enceinte, les jeunes gens plantèrent leurs bannières aux deux côtés de l’autel de la patrie, élevé au pied de l’arbre de la Liberté, entouré de verdure, de guirlandes de fleurs et rubans tricolores, un drapeau ornait l’autel où se voyait le livre de la constitution.

Après des chants relatifs à la fête, les vieillards s’avancèrent et réunirent leurs baguettes en forme de faisceau qui fut lié avec un ruban tricolore. Puis vinrent les discours. Les honneurs de la séance furent pour un jeune élève de 11 ans qui prononça un discours brûlant du feu de plus ardent patriotisme. Pendant toute la cérémonie le canon se fit entendre et le soir il y eut bal, rafraîchissements, danses et enthousiasme indescriptible dans les salles de la maison commune »

14 Germinal an VI (3 avril 1798) : un arrêté du Directoire prescrit la stricte observation du calendrier républicain, le repos obligatoire du décadi et la célébration des seules fêtes révolutionnaires. Plus tard, le Directoire ira jusqu’à interdire la vente du poisson le vendredi pour contraindre les catholiques à ne pas faire maigre ce jour-là. Ces mesures se heurtent à l’indifférence ou à l’hostilité du peuple. Dans la région de Châteaubriant on s’en moque : la galette de blé noir et la bouillie de blé noir est un plat très apprécié le vendredi comme les autres jours

20 Germinal an VI (9 avril 1798) : début des opérations électorales en France. Les députés exclus à la suite du coup d’Etat du 18 Fructidor n’ayant pas été remplacés, ce n’est pas le tiers mais plus de la moitié des Conseils qu’il faut élire : 437 députés sur 750. Presque partout des majorités de gauche se dessinent. On évoque la possibilité d’avoir 300 députés « anarchistes » !

26-29 Germinal (15-18 avril 1798) : il se produit des scissions dans les assemblées électorales. On va se trouver en beaucoup d’endroits devant deux listes d’élus, ceux de gauche élus par les assemblées légales, ceux de droite élus par les scissionnistes.

22 Floréal an VI (11 mai 1798) : par une suite de manoeuvres et de pressions variées, l’un des Directeurs, Merlin, va « arranger » les choses : les élections sont cassées dans 8 départements, 45 élus scissionnistes sont validés et 106 élus majoritaires sont invalidés. 191 candidats gouvernementaux entrent dans les Conseils et 53 sièges restent sans titulaires. A Châteaubriant le « cahier d’enregistrement des loix » comporte des pages et des pages mentionnant des lois qui annulent ou valident les élections dans telle ou telle commune.

Ainsi sont suscitées, par cette opération de brigandage électoral souvent appelée « coup d’Etat du 22 Floréal », des assemblées à majorités de droite, ce qui donne un an de tranquillité au Directoire.

4 Prairial an VI (23 mai 1798) : lettre des administrateurs du Département de Loire-Inférieure relative à la célébration de « la fête de la reconnaissance des victoires » qui doit avoir lieu le 10 Prairial (29 mai 1798)

22 Prairial an VI (10 juin 1798) : l’arrivée de la flotte française à l’île de Malte crée la surprise totale chez les Anglais qui attendaient les Français en Irlande ! Pauvres Irlandais, ils y croyaient aussi et avaient lancé une insurrection contre les Anglais, à la suite de Wolfe-Tone (les Anglais noieront cette insurrection dans le sang, faisant plus de 30 000 morts)

Messidor-Thermidor an VI (juillet-août 1798) : Les Français prennent Alexandrie, et le Caire. Mais l’amiral anglais Nelson, renseigné sur les mouvements de la flotte française, fonce sur Aboukir et surprend complètement les Français les 14-15 Thermidor an VI (1-2 août 1798). Bonaparte est absent, il s’est lancé vers le sud à la poursuite d’Ibrahim Bey sur lequel il remporte une victoire à Salayeh. Mais en revenant au Caire, il apprend la défaite d’Aboukir et découvre qu’il est coupé du continent.

26 Messidor an VI (14 juillet 1798) : lettre des administrateurs du Département, à Régnier, maire de Châteaubriant, qui ordonne « de faire des visites domiciliaires pour découvrir des agents de l’Angleterre, des émigrés et des prêtres réfractaires ».

5-10 Fructidor (22-27 août 1798) : le général Humbert débarque en Irlande avec 1500 hommes, il bat les troupes anglaises à Balayna puis à Castlebar. La République Irlandaise est proclamée le 27 août 1798.

2 Vendémiaire an VII (24 septembre 1798) : le Directoire n’ignore pas les menaces qui pèsent sur la France : l’Angleterre, l’Autriche, la Russie se sont coalisées, l’armée française est lasse, mal équipée, désorganisée.

Une loi institue la conscription obligatoire de tous les Français de plus de 21 ans. Beaucoup d’entre eux, pour y échapper, rejoignent la chouannerie ou des bandes de hors la loi. La loi avait fixé un contingent de 200 000 hommes : 74 000 seulement rejoindront.

Pour équiper les hommes, le Directoire presse la vente des Biens Nationaux et la levée des impôts. Ceux-ci rentrent toujours lentement et difficilement.

19 Vendémiaire an VII (10 Octobre 1798) : arrêté du Directoire exécutif décidant de mettre à exécution le Brevet d’Invention du Citoyen Bridet pour la conversion des matières fécales en poudre végétative. S’occupait-on déjà des problèmes d’élimination des déchets ?

13 Brumaire an VII (3 novembre 1798) : le département autorise le commissaire des poudres de Nantes à délivrer de la poudre à mine au directeur des Forges de Pouancé pour l’exploitation de la Mine de Rougé.

14 Brumaire an VII (4 novembre 1798) : arrêté du Département qui autorise la démolition d’une maison au Faux-Bourg de la Torche à Châteaubriant, appartenant à Louis Joseph Baguet. Les « permis de démolir » existaient-ils donc en ce temps-là, comme maintenant ?

4 frimaire an VII (24 novembre 1798) : le Directoire crée un impôt sur les portes et sur les fenêtres (si vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les fenêtres de certains bâtiments anciens sont murées, voilà la réponse).




Sources :

- Archives municipales séries A et 1 D 15
- Jean Massin : Almanach du 1er Empire
(Ed ; Encyclopédie Universalis)
- Histoire de la France et des Français
par A. Castelot et A. Decaux
(Editions Robert Laffont)
- Archives de Sciences-Po (Lyon)
- Charles Goudé, histoire de Châteaubriant
- Marcel Buffé, Châteaubriant :
une cité dans l’histoire (Cid-éditions)