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Un étranger : Polonais

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UNE POLONAISE

Dans les bagages de M. HUGLO

L’émigration est souvent une affaire d’hommes. Il y a pourtant des femmes qui l’ont fait, assez jeunes. C’est par exemple le cas d’une jeune polonaise, Sophie J. qui a quitté sa région natale, celle des mines de sel de la région de Cracovie, pour venir s’embaucher à Amiens comme employée de maison. C’était en juin 1936. A cette époque, les associations catholiques et les patronages s’occupaient de trouver des contrats de travail pour les jeunes Polonaises.

« J’y suis venue pour 3 ans, et j’y suis restée 54 ans » raconte Madame Sophie J. En effet, après avoir travaillé chez diverses personnes, Sophie J. a été embauchée chez M. HUGLO, qui avait une nombreuse famille.

1940. L’exode. La famille HUGLO fuyant devant l’invasion allemande, se retrouve sur les routes avec ses onze gosses, et... la trentaine de salariés de l’entreprise HUGLO.

Et les voilà tous arrivés à Châteaubriant. M. HUGLO qui est industriel, ouvre un bureau place de la Motte et installe son entreprise sur la route de Nantes. Entre autres, il participe à la fabrication des gazogènes. Et c’est ainsi que les quelques Castelbriantais qui, à l’époque, possédaient des voitures, ont pu rouler un certain temps grâce au gazogène que M. HUGLO faisait fonctionner dans les communs du Château Belêtre (rue Charles Goudé).

Sophie, elle, avait fort à faire à la maison : faire la cuisine, laver le linge (à la main, évidemment), repasser, amidonner, repriser...

Et puis l’exode a repris. Sophie J. a suivi le frère de M. HUGLO qui remontait vers Amiens. Puis un jour, à Paris, elle en a eu assez et elle a décidé de revenir à Châteaubriant.

Après la guerre, elle a épousé l’un des polonais de Bonne Fontaine. En effet, depuis 1925-1930, on comptait 250 à 300 Polonais qui avaient été embauchés pour travailler aux mines de Rougé. Les paysans de chez nous boudaient ce travail pénible.

La plupart des Polonais étaient célibataires et puis, peu à peu, certains d’entre eux se sont mariés et ont fait venir leur famille à Bonne Fontaine.

La colonie polonaise avait son église, son école, ses Bonnes Sœurs pour faire l’école ou soigner les blessés de la mine. Et même son curé !

La colonie polonaise était fort vivante : il y avait de nombreuses fêtes, y compris des pièces de théâtre, en polonais, le dimanche après-midi. Mais la fête n’empêchait pas le drame : celui de la mort précoce des mineurs, victimes de la silicose.

Le temps a passé, les mines sont devenues moins rentables, la main d’œuvre a été réduite, la plupart des Polonais sont retournés au pays, sauf ceux qui s’étaient mariés sur place. Madame Sophie J. est restée : ses enfants sont devenus Castelbriantais. Et il y a par chez nous un certain nombre d’enfants et de petits-enfants d’origine polonaise...


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