De Charrette en Brouette
15 nivôse an II : (4 janvier 1794) la société républicaine de Montagne sur Chère désire que son règlement soit écrit sur un tableau qui sera affiché au lieu des séances et autorise le trésorier à faire marché avec l’écrivain et à le payer
Le citoyen Charrette, capitaine de gendarmerie, se présente à la société comme l’un de ses anciens membres. « mais je préviens que le nom que je porte ayant été déshonoré par un ennemi de la république, j’en ai changé, j’ai pris le nom de Brouette que portait mon épouse » (Le Charrette dont il parle comme « ennemi de la République » est François de Charrette de la Contrie, chef vendéen qui dirigea l’insurrection de Machecoul en mars 1793 et participa au siège de Nantes)
Fête pour la prise de Toulon
L’année 1794 peut être considérée comme « une année ordinaire » avec tous ses problèmes de sécurité, d’approvisionnement en suif, en grains, en chevaux, mais aussi comme « une année de guérilla » : à la bataille de Savenay, le 23 décembre 1793, la Grande Guerre de Vendée s’est terminée par une boucherie horrible. Mais la défaite militaire ne fut pas considérée comme suffisante : une véritable chasse à l’homme fut organisée pour retrouver les rescapés et les exterminer. Dans la région de Châteaubriant, Louis Fresnais de Beaumont, ancien juge de Paix de St Julien de Vouvantes, fut capturé le 31 décembre 1793 et guillotiné à Châteaubriant, en février 1794. Mais d’autres rescapés réussirent à se cacher et, n’ayant plus aucune chance, organisèrent dès mars 1794 une vraie guérilla connue sous le nom de Chouannerie (du nom de Jean Chouan, qui tenait tête à la République, dans la région du Maine, depuis août 1792)
12 nivôse (1er janvier 1794) . La municipalité propose que le citoyen Ballais, procureur de la commune, soit nommé « Agent National de la Commune de Châteaubriant », sorte de « Préfet » avant l’heure. Les citoyens de Châteaubriant sont convoqués, en l’absence du citoyen Ballais, « pour procéder à l’épurement du procureur de la commune, c’est-à-dire délibérer si ce dernier est digne de remplir les fonctions d’agent national » .
« Chaque membre a émis son voeu à haute voix » et le citoyen Ballais a obtenu la totalité des suffrages.
La ville demande des marchandises à Nantes notamment savon, et huiles grasses « pour la fabriquation des étoffes qui est le plus grand commerce de la Commune de Châteaubriant ». Par ailleurs, à la demande de la Société Populaire de Montagne-sur-Chère, il est interdit de fabriquer des gâteaux et des pâtisseries, de façon à économiser les grains.
15 nivôse (4 janvier 1794) : Le directoire du district est invité « à faire déposer à la monnoye les effets d’or et d’argent des églises où il n’y a pas de curé, et qui, convertis en monnoye, seront très utiles à la nation »
L’assemblée du District invite aussi la municipalité à mettre en adjudication « l’illumination des réverbaires » et à faire réparer par ceux à qui elles appartiennent, les « trapes des caves qui ouvrent dans la rue »
20 nivôse (9 janvier 1794) a lieu la fête annoncée à propos de la prise de Toulon « et de la défaite des brigands ». Un feu de joie est allumé sur la Place de la Liberté, la fête est ouverte par un discours patriotique prononcé par l’agent national. Les troupes défilent puis le citoyen maire prend dans une corbeille apportée par des citoyennes patriotes, « des branches de chesne » qu’il présente au général en le félicitant de la défaite des brigands. D’autres officiers municipaux présentent des branches de chêne aux autres commandants des forces de l’armée et leur donnent « l’accolade fraternelle » .
Pendant toute la cérémonie, il a été chanté des hymnes républicains. « et tous les patriotes se sont livrés à la joie »
21 nivôse (10 janvier 1794) : le Comité de Salut Public envoie 5 exemplaires d’une note sur la fabrication de l’acier, à transmettre au directeur des Forges de Moisdon
22 nivôse (11 janvier 1794) : l’Abbé Grégoire, prêtre constitutionnel, présente un rapport à la Convention, à Paris, demandant que le français remplace le latin sur les monuments publics. Il dénonce le « vandalisme » (mot qu’il crée ce jour-là) c’est-à-dire les destructions, mutilations, et dégradations d’œuvres d’art et insiste sur la nécessité de sauvegarder le patrimoine artistique du passé
5 pluviôse (24 janvier 1794) : la société populaire de Montagne-sur-Chère demande de mettre les bustes de Rousseau et de Voltaire à droite et à gauche du président de la dite société. Seul problème : ces bustes sont à prendre dans la maison d’un émigré (le sieur Catellan). Par ailleurs la société populaire rappelle que les citoyennes ont leur place dans le lieu des séances (notamment pour chanter quelques couplets patriotiques, comme cela se produira le 30 ventôse, 20 mars 1794)
6 pluviôse (25 janvier 1794) : le Conseil Général de la Commune (1) « considérant que les deux hérauts de la commune ont été considérablement occupés tant de jour que de nuit à faire des courses extraordinaires occasionnées par les mouvements de la Guerre » décide de leur accorder une augmentation.
6 pluviôse : le citoyen Duclain, de l’hôtel du Lion d’Or, affirme avoir fourni cinq cordes de bois à la municipalité pour les différents postes des Corps de Garde de la commune, et ensuite trois autres cordes pour le même objet. Il en demande le paiement « ou le même nombre de cordes qu’il a fourni » . Le citoyen Beguer, aubergiste du Pot d’Etain demande trois cordes de bois pour les mêmes raisons. Le Corps municipal décide de les leur accorder « sur ce qui sera abattu dans le parc du château »
Histoire de suifs
6 pluviôse toujours : « la disette la plus complète existe en cette commune sur les chandelles. Personne ne peut s’en procurer ». Il paraît que c’est parce que « les bouchers font passer leur suif à des communes éloignées ». Le Corps municipal ordonne aux bouchers de déposer chaque semaine tout le suif qu’ils feront, et qui leur sera payé sur le champ. S’ils ne le font pas, ils seront condamnés à une amende de 30 livres et à la confiscation de toute leur marchandise.
6 pluviôse : il y a beaucoup de cadavres des brigands enterrés autour de la ville. Un officier municipal fait valoir que ces cadavres sont à cinq ou six pieds de profondeur sous terre dans une sablonnière écartée des maisons, (2) qu’ils sont en putréfaction et que s’il fallait les exhumer pour les porter au cimetière de Béré, cela pourrait porter préjudice à la santé des habitants et suffirait à provoquer une épidémie. Il est donc décidé de laisser les morts en paix, même s’ils sont des brigands. « Pour la plus grande précaution, les dites fosses seront rechargées de terre et couvertes de gazon ».
7 pluviôse (26 janvier 1794) : la Convention crée une Administration révolutionnaire des poudres et salpêtres. Un véritable Ministère de l’Armement sera créé quelques jours plus tard.
Le repos de Décadi
9 pluviôse (28 janvier 1794) : désormais, ce sera le jour de « décadi » qui devra être « solennisé comme jour de repos » pour tous : « Les marchands et ouvriers de cette commune seront obligés de cesser leur commerce et leurs travaux tous les decadi, à l’exception des marchands et de ceux qui travaillent les denrées de première nécessité seulement ». Chaque jour de decadi, « il sera donné lecture des loix, aux deux heures de l’après-midi, dans un lieu public, à laquelle tous les citoyens seront invités à se trouver »
10 pluviôse (29 janvier 1794) : il est décidé le séquestre provisoire des biens meubles et autres effets appartenant aux père et mère des émigrés
11 pluviôse (30 janvier 1794) : le Conseil Général de la Commune décide de nommer des commissaires à l’effet de prendre l’état des habitants (nombre, âge), des chevaux, des bœufs, vaches et génisses, cochons, foin, paille et avoine, « et ce qu’il en a coûté aux différents chartiers dans les différents charois de l’armée »
12 pluviôse (31 janvier 1794) : la société populaire proteste parce qu’on amène les chevaux à l’abreuvoir « en trop grand nombre et avec une trop grande vitesse » . Elle fait remarquer aussi qu’il y a des bestiaux tués journellement sous les halles, ce qui occasionne des odeurs pestilentielles. Elle demande de faire balayer les halles tous les jours, de même que les rues qui sont remplies de fumier. Enfin, elle demande de mettre de la chaux sur les cadavres engloutis dans la Sablonnaie (2), parce qu’ils produisent une exhalaison pestilentielle.
16 pluviôse (4 février 1794) : La société populaire de Montagne-sur-Chère demande d’édifier une montagne autour de l’arbre de la liberté, de convoquer les citoyens à cet effet et de requérir « les pelles, piques, tranches, broüettes et autres outils qui pourraient être nécessaires » .
La municipalité demande qu’il soit procédé à cette opération « avec méthode et régularité » et suggère au « Citoyen Général Kléber » de faire donner, par un officier du génie, le plan à suivre pour l’élévation de la montagne. Kléber accueille cette délégation « avec la plus grande fraternité » et demande six maçons, quatre charpentiers, quatre menuisiers et deux serruriers ou cloutiers.
La société républicaine demande aussi à la municipalité de se transporter chez le citoyen Turoche « pour l’inviter à ne plus dire de messe et à venir au sein d’une société populaire où il est désiré, à apporter ses lettres de prêtrise afin que ces titres qui nous rappellent nos malheurs n’existent plus chez un homme fait pour avoir celui de Républicain ». Prié de donner sa réponse, le curé Turoche accepte
16 pluviôse (4 février 1794) : la société populaire propose aussi de faire édifier une montagne dans la chapelle St Nicolas, qui sera utilisée lorsqu’il ne sera pas possible (en raison du mauvais temps, sans doute) de faire la lecture des lois sur celle qui se trouvera près de l’arbre de la liberté
16 pluviôse : la Convention décrète la suppression de l’esclavage dans les colonies françaises.
19 pluviôse (7 février 1794) : la société populaire demande l’arrestation du sieur Phelippe, curé de St Vincent, parce qu’il a rédigé un calendrier contraire à la loi, prescrivant « des fêtes d’obligation qu’on n’admet plus ». En clair, le curé a maintenu les dimanches, alors qu’il n’en existe plus dans le nouveau calendrier.
Le curé Phelippe se défend d’être un bon républicain, et de l’avoir prouvé en se mariant. Il dépose ses lettres de prêtrise et abdique ses fonctions curiales et sacerdotales. La société populaire applaudit mais un membre demande que le citoyen Phelippe reste « scrupuleusement surveillé »
23 pluviôse (11 février 1794) : le citoyen Lefeuvre, menuisier, quitte la ville. Il propose une statue susceptible de figurer le Génie de la Raison.
La société populaire adresse une demande au Comité de Salut Public de la Convention, pour « le jugement du grand coupable Fresnais de Beaumont ».
27 pluviôse (15 février 1794) : toujours un problème d’approvisionnement en grains. Le Conseil Général de La Guerche réclame les grains « qui ont été requis et consommés par les armées de la République ». La municipalité de Châteaubriant fait valoir qu’il en a été de même pour la ville et les autres communes du district et que, de plus, des grains ont été envoyés à Nantes et à Ancenis d’après des réquisitions légalement faites. « Encore actuellement il y a des troupes dans le District qui consomment le restant des grains ». La municipalité de Châteaubriant demande donc à deux de ses représentants de conférer avec les administrateurs de la Guerche et d’avancer « un fait vrai qui consiste à dire qu’il n’y a pas de grain dans la commune de Châteaubriant »
28 pluviôse (16 février 1794) : Fresnais de Beaumont est guillotiné à Châteaubriant, place de la Motte. En cette occasion on fit venir la guillotine de Rennes pour impressionner la population castelbriantaise.
29 pluviôse (17 février 1794) le Corps municipal fait annoncer au son du tambour que le lendemain est la fête du decadi. Tous les citoyens et citoyennes sans exception, la Garde Nationale et la Garnison de cette place sont invités d’y assister et de s’assembler aux neuf heures du matin sur le Champ de Mars. Défilé des troupes et chants patriotiques « propres à élever et soutenir les sentiments républicains » sont prévus. Un général, présent dans la commune (Kléber ? Marceau ?) se dit « retenu chez lui par la maladie et la multitude de ses affaires » et regrette beaucoup « de ne pouvoir fraterniser avec la société le jour de l’inauguration de la Statue de la Raison »
29 pluviôse (17 février 1794) : la société populaire demande de désigner les gens les plus robustes et les plus intelligents pour aller à Paris s’instruire sur la manière de fabriquer la poudre.
Ce même jour, deux estampes sont déposées sur le bureau de la société populaire « l’une représentant la force terrassant sous ses pieds un serpent, emblème de la fureur et de la rage de nos ennemis » - « l’autre représentant un bonnet de la liberté avec les mots unité, indivisibilité de la République, liberté, égalité, fraternité ou la mort ». Ces emblèmes sont encadrés et mis au lieu habituel des séances de la société populaire.
L’emblème de la Raison
30 pluviôse (18 février 1794) : fête à l’occasion de l’élévation de la montagne sur la place de l’Egalité (le rédacteur veut sans doute parler de la Place de la Liberté). « Les corps constitués ont porté tour à tour sur un brancard l’emblème de la Raison qui a été placé au son des tambours et de la canonade sur la montagne élevée à cet effet, place de la Liberté. Des Nymphes ont fait un dialogue. L’agent national de la Commune a prononcé un discours. Des hymnes patriotiques et républicains ont été chantés et répétés au bruit de plusieurs salves d’artillerie. Et la danse a fini la fête qui s’est passée dans le plus grand ordre »
Le 6 ventôse (24 février 1794) : la société populaires redemande le nettoyage des rues de la cité. Elle insiste surtout sur la nécessité de réquisitionner la gendarmerie « pour accompagner les commissaires sur les grands chemins qui aboutissent à la commune afin de protéger la facile entrée des denrées de toutes espèces » (pour le marché)
Le 6 ventôse toujours : la société populaire organise une collecte en ville « pour être distribuée aux pauvres honteux, et aux ouvriers qui n’ont pas été payés de leurs travaux relatifs à l’élévation de la montagne »
11 ventôse (1er mars 1794) : les militaires casernés au château manquent de draps, sauf ceux qui ont pris la précaution d’en apporter de chez eux. « Ceux qui n’en ont pas, c’est de leur faute ! » La société populaire invite quand même la municipalité à leur fournir des draps blancs
Le 12 ventôse (2 mars 1794), il est fait réquisition des selles et des brides à Châteaubriant
Le 13 ventôse (3 mars 1794), le directeur des vivres et viandes des armées de la République, expose qu’il y a « disette de bœufs et difficulté de se procurer des bestiaux pour la subsistance des armées républicaines » . Un arrêté demande donc à la municipalité de s’occuper de réquisitionner « tous les bestiaux non susceptibles d’être occupés au travail de l’agriculture et destinés à la boucherie » pour pourvoir à la subsistance « des braves deffenseurs de la République »
Le même jour, la municipalité est priée de « requérir tous les propriétaires de bœufs et de charettes (sauf ceux des mines et des forges) de se transporter aussitôt à Nantes, avec leurs harnois, pour y être en permanence aux besoins de l’armée »
Le même jour, la société populaire redemande à la municipalité de faire répandre de la chaux vive sur les cadavres des brigands « afin que ces cadavres bientôt dissous et anéantis, ne soient plus susceptibles d’exhaler des vapeurs pestilentielles et conséquemment nuisibles à la santé des citoyens de cette ville »
13 ventôse : un citoyen signale un abus à la société populaire : des pères se font remplacer par leurs enfants pour le service de la Garde Nationale.
Ce même jour, un membre de la société populaire observe que « pour extirper entièrement le fanatisme dans cette commune et enlever aux malveillans le plus faible espoir » il est nécessaire d’enlever tous les ustensiles d’église, calices, ciboires et autres ornements et d’envoyer tout « à la monnoye »
16 ventôse (6 mars 1794) : la Convention fait voter un crédit de 500 000 livres pour les miséreux. Sous cet aspect généreux se cache un autre choix au détriment du peuple : celui de distribuer aux pauvres l’argent des terres confisquées aux ci-devant nobles et émigrés, plutôt que ces terres elles-mêmes.
26 ventôse (16 mars 1794) : le Conseil Général de la Commune est mécontent : un rapport sévère et très détaillé (13 pages !) des officiers municipaux révèle que « le compte des directrices de l’hôpital n’est pas exact ; les registres sont mal tenus ». Il est question de « falsifications » et que, de plus, les dites directrices (les citoyennes Gallouïne et Jolivel) achetaient des poulets, du poisson, du pain frais, du beurre frais, du vin, des œufs, pour leur usage personnel, alors que les pauvres et les malades n’en avaient pas. « C’est un abus qu’il est bon de supprimer. Dans un hôpital les supérieures doivent vivre des subsistances de la maison et ne pas occasionner d’autres dépenses ».
Pour toutes ces raisons, les directrices de l’hôpital sont destituées et remplacées par une personne « patriote, intelligente, honnête et munie de beaucoup de noblesse et de charité » à savoir la citoyenne Jeanne Marteau, et il est demandé « d’obliger les administrateurs de l’hôpital à remplir leur devoir en les invitant à faire de fréquentes visites à l’hôpital, et à en arrêter les comptes tous les mois »
27 ventôse (17 mars 1794) : il y a un problème d’approvisionnement au marché : « des habitants s’emparent des denrées dès qu’elles paraissent. D’autres les suivent de fort loin à la piste et les font entrer chez eux avant qu’elles aient été exposées à la vente ». Décision est prise de nommer 5 autres commissaires pour le marché.
28 ventôse (18 mars 1794) : un membre avise la société populaire de ce que « la Vendée est en feu, les Brigands poursuivis et nos armées triomphantes ». La société populaire estime qu’il n’y a pas de danger pour Châteaubriant mais demande cependant de prendre des mesures de sécurité, notamment d’arrêter Terrien de Gastines en Issé , Rodrigue, Rossignol et Pacory d’Issé.
1er germinal (21 mars 1794) : la Convention a décidé de se procurer des bois « propres à la construction des vaisseaux ». Le Corps municipal dit qu’il existe à Châteaubriant et dans les communes environnantes « une quantité considérable de bois d’émigrés, plus qu’il ne sera possible d’en exploiter et qu’il est indispensable de commencer par faire abattre ceux-là, de préférence à quelques pieds qui se trouvent éparts sur les propriétés de certains particuliers autour de leurs pièces de terre » d’autant plus que « l’abat de ces bois éparts principalement autour des prairies et terres ensemencées en grains préjudicieroit considérablement dans des circonstances où les grains et subsistances sont si précieuses »
3 germinal (23 mars 1794) : il est question de l’extraction et de la fabrication des matières salpêtrières et il est demandé aux citoyens de Châteaubriant de fournir 30 « bariques »
3 germinal : le trésorier de l’hôpital invite la municipalité à envoyer les citoyens composant le bureau du dit hôpital pour se rendre compte de la mauvaise qualité du pain
6 germinal (26 mars 1794) : l’adjudant général Savary, (adjoint du Général Kléber), cantonné à Châteaubriant s’inquiète : « Je suis en course contre 300 ou 400 Chouans, armés pour la plupart. Ils agissent dans l’ombre. On ne sait où les prendre »
10 germinal (30 mars 1794) : la municipalité accède à la demande du commissaire de la Société Populaire et fait descendre la cloche qui existe « dans le clocher de la ci-devant Chappelle St Nicolas »
La police du marché
10 germinal : la société populaire demande que deux officiers municipaux « décorés de leur écharpe » se trouvent les jours de marché, de 8 heures le matin jusqu’à midi pour établir l’ordre, réprimer les abus et faire appliquer les lois relatives au prix maximum des denrées, en faisant, si nécessaire, appel à la force armée pour empêcher « toute émeute populaire et toute infraction à la dite loi du maximum »
10 germinal : la citoyenne Jeanne Marteau est installée dans ses fonctions de directrice de l’Hôpital. « Nous l’avons fait reconnaître tant aux malades qu’aux pauvres et aux enfants qui y habitent ». Ensuite la citoyenne Jolivel s’est retirée « avec les hardes et nipes à elle appartenant »
10 germinal (30 mars 1794) : la société populaire de Montagne-sur-Chère sollicite auprès du département, des canons pour servir à l’instruction des gardes nationaux. Mais des membres estiment que ces pièces de canon « seraient un sujet de convoitise pour nos ennemis qui chercheraient à nous les prendre et que, dans un moment de crise où les brigands rôdent encore autour de nous, il y aurait tout à craindre et peu d’avantages à espérer ».
Concrètement, la situation de Châteaubriant est grave car le bataillon de la Garde Nationale est sans armes et par conséquent sans défense : « En ce moment il est difficile de se procurer des fusils, mais on pourrait aisément obtenir des piques »
12 germinal (1er avril 1794) : chaque citoyen est invité à lessiver le sol de sa cave pour en extraire le salpêtre nécessaire à la fabrication de la poudre.
14 germinal (3 avril 1794) : tous les ouvriers de Châteaubriant capables de fabriquer « des Bayonnettes » sont priés de se présenter à l’agent du District.
Lecture est faite d’une circulaire de la Commission des Armes et Poudres de la République : « Toutes les cendres de bois provenant des foyers des habitants de la cité, des fours communs et particuliers de tous les boulangers ainsi que toutes les eaux de lessive sont en réquisition et seront portées au château », tout ça pour la fabrication du salpêtre. Chaque citoyen sera payé à raison du maximum par boisseau de cendre et recevra cinq sols pour deux seaux d’eau de lessive
15 germinal (4 avril 1794) : le commandant des hussards du 7e régiment, demande à l’hôpital une chambre garnie de six lits et autres ustensiles nécessaires pour « la guérison des galleux ». Le Corps municipal refuse, considérant qu’il est bien plus avantageux d’envoyer ces malades dans des grands hôpitaux comme Rennes ou Nantes
17 germinal (6 avril 1794) : le Conseil Général décide d’établir le tableau des indigents de la commune
18 germinal (7 avril 1794) : un certain Mathurin Joseph Phelippes, demeurant rue de Rigalle, s’offre pour être instituteur de la jeunesse masculine de cette ville, suppliant la municipalité de faire venir les livres élémentaires pour l’instruction de la jeunesse.
En ce début d’avril 1794, la Chouannerie prend de l’extension autour de Châteaubriant. Cette guerre est pour partie une guerre de religion, les curés constitutionnels comme Joseph Marteau d’Erbray, étant particulièrement visés. (il fut tué le 2 floréal, 21 avril 1794). Mais c’est surtout une guerre contre la République, en particulier contre les maires et officiers municipaux républicains. La ville de Châteaubriant se devait donc de prendre d’énormes précautions.
18 germinal (7 avril 1794) : les recherches des Chouans se poursuivent dans les forêts de Juigné, Chanveaux et Ombrée, mais un problème se pose : quel signal sonore faut-il utiliser pour rassembler les troupes dans la forêt ? Le débat tourne autour des roulements de tambour. Les uns disent qu’ils préviennent les ennemis et les incitent à se sauver. L’adjudant-général Savary explique que « l’ennemi est épouvanté de ce bruit et de cet appareil guerrier, cherche à se sauver, fait des mouvements, se fait apercevoir et tombe presque irrésistiblement entre les mains de ceux qui le guettent ». Ce Savary est un dur, il annonce qu’il ne donnera « aucune relâche aux conspirateurs, aux traîtres, aux ennemis de la chose publique, qu’il ne fera aucune grâce aux fauteurs de ces manœuvres aristocratiques »
20 germinal (9 avril 1794) : la municipalité « considérant qu’une bonne éducation est la base du bonheur social, que le choix de l’instituteur ou d’une institutrice ne peut être fait que parmi un nombre suffisant de prétendants à cette place » décide d’ouvrir un registre des candidatures, et de ne faire son choix que lorsqu’il y aura trois ou quatre candidats.
Par ailleurs, elle décide de faire couper dans tous les bois et autres lieux de la commune tous les « Bois de Bourdennes de 3 à 9 ans d’âge, le sanguin rouge et blanc, le coudrier ou noizettier, la tige de l’osier, la tige de l’aulne et enfin la tige du saule en cas d’insuffisance des autres bois » pour y être convertis en charbon pour salpêtre. Toujours le salpêtre.
20 germinal : un citoyen vient se plaindre « des propos injurieux et mortifians que ne cessent de vomir contre lui divers citoyens de cette cité ». Il affirme que des « malveillans » ont mis le feu à sa maison et que, sans cesse, « divers particuliers escaladent nuitamment les murs de son enclos et y pillent continuellement ». La municipalité, considérant que « seuls des contre-révolutionnaires peuvent se permettre les injures et déprédations dont se plaint ce citoyen » l’invite à rechercher les coupables de ces divers délits et envoie des commissaires et un expert « pour déterminer l’alignement que demande ce citoyen pour faire élever le mur de sa cour du côté du Grand Chemin »
21 germinal (10 avril 1794), la citoyenne Agnès Guiard, qui est chargée de 4 enfants tous en bas âge, vient exposer sa situation : elle ne peut s’occuper de « sa mère, âgée de plus de 70 ans qui est infirme et réduite dans la plus affreuse indigence et qui n’a trouvé refuge que dans une écurie ». Agnès Guiard demande que la municipalité lui accorde « une place dans la maison d’humanité de cette cité » (c’est-à-dire à l’hôpital).
21 germinal (10 avril 1794) : les administrateurs du District de Châteaubriant écrivent aux représentants du peuple à Rennes, pour demander du renfort pour « le général Savary qui n’a avec lui qu’un détachement de 150 hommes excédés de fatigue pour fouiller toutes les forêts immenses dont nous sommes environnés ».Ca va mal : le commissaire chargé du recensement des grains est assassiné à Villepôt, l’arbre de la Liberté est abattu à Juigné, les registres de la municipalité sont déchirés à Erbray, le maire de Moisdon est assassiné dans la nuit du 21 au 22 germinal ...
22 germinal (11 avril 1794) : il est fait lecture, à la société populaire, d’une lettre de la commission des subsistances et approvisionnements de la République qui annonce « l’envoi de la feuille du cultivateur, rédigée par un conseil d’agriculteurs, et destinée à perfectionner cet art, source inépuisable de nos richesses, et à développer les grands principes dont l’exécution nous assurera, en dépit de la ligue impie des despotes, les ressources premières de l’existence »
23 Germinal (12 avril 1794) : la sécurité c’est bien joli mais ça présente quelques inconvénients. La société populaire de Châteaubriant demande donc que la Poterne et la Porte St Michel ne soient pas fermées à demeure « mais qu’il y soit placé une porte qui ouvre et ferme au besoin »
Le citoyen Régnier demande de former une compagnie de tirailleurs composée « des plus vigoureux et des plus braves gardes nationaux de la commune de Châteaubriant, pour voler au premier appel où la sûreté publique l’exigera »
Par ailleurs, il sera rédigé une adresse aux habitants des campagnes « pour les avertir du sort terrible qui leur est réservé s’ils ne s’empressent pas de concourir de tous leurs moyens à la destruction des brigands qui attaquent nos vies, nos propriétés et insultent à la République »
23 germinal (12 avril 1794) : un arrêté du District demande à la municipalité de Châteaubriant de prendre des mesures en cas d’attaque des rebelles. L’assemblée municipale décide de boucher la Porte St Michel et la Porte de la Poterne, et de rajouter deux Corps de Garde à ceux existants. L’un de ces Corps de Garde sera établi à la Porte St Jean, dans une maison « occupée par la citoyenne Rose Ricard, laquelle est requise de déloger au plus tard dans les 24 heures ». L’autre Corps de Garde sera établi à la Porte de la Torche, dans une maison située sur cette porte qui, « si elle est occupée, sera aussitôt évacuée sur la réquisition qui lui en sera faite de suite ».
Les commissaires chargés de boucher les portes demandent des explications : « s’agit-il que la résistance du venteau puisse faire opposition à des gens armés, ou seulement qu’il puisse empêcher le passage des personnes et des bestiaux ? »
26 germinal (15 avril 1794) : c’est bien beau d’établir deux nouveaux Corps de Garde, mais il est essentiel de les munir « d’une paillasse ou d’un lit de camp ». L’assemblée municipale choisit plutôt un lit de camp en planches, car « il est disette de paille dans l’étendue de la commune » et parce que, de plus, « une paillasse serait d’une faible résistance et engendrerait beaucoup de malpropreté »
26 germinal (15 avril 1794) : il est édicté un règlement de sûreté générale qui commence ainsi : « Tous les amis de la République sont invités à se tenir serrés et unis pour déjouer les complots de nos perfides ennemis. La société populaire (de Châteaubriant) promet secours et vengeance à tous les patriotes persécutés. Elle les invite à venir déposer dans son sein leurs douleurs et leurs craintes ».
Les chefs de la force armée sont invités à établir des cantonnements un peu partout, particulièrement à Moisdon, Issé, Erbray, Soudan, Villepôt, St Julien, Rougé, Juigné et Noyal. Sera arrêté « quiconque protègerait les brigands en leur donnant azile, en leur fournissant des secours alimentaires ou en favorisant leur course par des avertissements, des espionages et en gardant un coupable silence sur le lieu qui les recèle »
Coupez les haies !
27 germinal (16 avril 1794), sur demande des administrateurs du District, l’assemblée municipale ordonne, à son de tambour, à tous les propriétaires de faire couper à 600 pieds des Grands Chemins, tous les bois taillis, haies, buissons et genêts qui « peuvent servir de retraite aux scélérats contre-révolutionnaires »
29 germinal (18 avril 1794) : comme mesure de sûreté contre les complots liberticides, il est décidé de faire viser, par deux commissaires, l’un du district, l’autre de la municipalité, les lettres de la Poste « avant qu’elles soient délivrées aux citoyens à qui elles peuvent être addressées »
Le même jour, il est décidé de ne plus laisser du grain dans les villages voisins des forêts où se retirent les hordes de brigands et de demander que tous les grains soient déposés « dans un grenier d’abondance dans le chef-lieu du district, pour être distribué à chaque individu »
29 germinal (18 avril 1794) : le gardien de la maison d’arrêt de Châteaubriant dit qu’il n’a plus de pain pour les 18 personnes qui sont en prison et que « même en payant, ses recherches ont été inutiles » Il s’adresse au District qui le renvoie vers la municipalité. Celle-ci délibère, considère que les prisons de la cité sont nationales, et qu’on y conduit chaque jour « divers particuliers des différentes communes du district et même des départements voisins », que, de plus, la commune de Châteaubriant a à peine une quantité suffisante de grains pour faire subsister les citoyens qui l’habitent, et qu’il lui est donc impossible de fournir du pain aux détenus des prisons. Elle renvoie donc le gardien vers l’Administration du Directoire.
1er floréal (20 avril 1794) : pour se protéger des conspirateurs et des traîtres « qui épuisent toutes les ruses dont ils sont capables », l’Assemblée Municipale décide de fermer les portes de la cité « de 9 heures précises du soir, jusqu’à 4 heures du matin, et qu’il ne soit accordé aucun passe-porte qu’à des Républicains bien connus. Qu’il soit fait défense à tout cabaretier aubergiste ou hôte ou logeur quelconque, de vendre, de donner à boire à tout citoyen après 9 heures du soir ».
6 floréal (25 avril 1794) le citoyen Bongérard, agent national du district de Châteaubriant fait passer le décret du 8 germinal précédent sur la levée des chevaux pour le service des transports militaires. Tous les citoyens qui ont des chevaux sont convoqués pour le lendemain à 8 heures du matin pour en faire la déclaration « afin de savoir où les requérir lorsqu’il est nécessaire pour le service de la République »
6 floréal : le citoyen Delourmel observe que « la nation française s’étant régénérée d’elle-même et ayant tout changé parce que rien n’était à sa place, a été maîtresse de se donner les lois qu’elle a jugées convenables. Il constate donc avec douleur le nombre de femmes de cette cité qui affectent de célébrer avec une mondanité scandaleuse et insultante pour la République, les ci-devant fêtes et dimanches ». Le citoyen Martin ajoute que « l’Etre suprême n’en peut être glorifié ». Quatre jours plus tard, après enquête, il dit avec la plus grande satisfaction que la grande majorité se conforme à la loi « et qu’en peu, nous ne ferons plus qu’un même esprit et qu’un même cœur ». Il tient compte du fait « qu’il y a quelques anciennes personnes à suivre leurs vieilles habitudes » et qu’on peut, « en faveur de leur grand nombre d’années, ne pas tirer conséquences avec elles ».
L’adjudant général Savary observe qu’il faut craindre de heurter de front les opinions « et que c’est à l’empire de la Raison et au bon exemple de ramener les esprits ». En revanche, il demande que la municipalité donne de l’ouvrage, selon leurs facultés, aux personnes qui, les jours exceptés celui du décadi, diraient qu’ils ne travaillent pas parce qu’ils n’ont rien à faire.
7 floréal (26 avril 1794) : la commune accélère le dénombrement des indigents pour que « les familles pauvres des deffenseurs de la patrie soient indemnisées, que les citoyens pauvres et incapables de travailler soient secourus et que les patriotes indigents soient aussi soulagés ». Pour ce faire, la Société Populaire est invitée à nommer des commissaires par quartier
9 floréal (28 avril 1794) : il est rappelé aux cordonniers qu’ils doivent fournir chacun cinq paires de souliers par décade, jusqu’à la fin de la guerre
Une école pour les filles
9 floréal : la citoyenne Nolet habitant Rue de la Ruette à Châteaubriant (actuellement rue du Pélican) vient dire « son intention de se dévouer à l’instruction des jeunes républicaines de la cité, sous le bon plaisir et l’acceptation de la municipalité et autres corps constitués »
10 floréal (29 avril 1794) : un citoyen, résidant à la Trinité, demande « que les écuries des chevaux de la République, qui sont situées dans l’enclos de sa maison, soient transférées au château ». La municipalité considère qu’il y aurait des travaux trop importants à faire au château « ce qui, dans ce moment, pourrait nuire au service des troupes de cavalerie qui journellement passent dans cette cité ». Elle décide de laisser les chevaux où ils sont mais d’accorder une indemnité à ce citoyen « pour le loyer de sa grange »
10 floréal : la directrice de l’hôpital explique que « la maison d’humanité » n’a que de très faibles ressources qui sont presque absorbées « par le nombre considérable de militaires malades qui y abondent continuellement depuis 4 ans, qu’elle manque d’une quantité suffisante de lits pour coucher nos frères d’armes blessés et les autres citoyens infirmes de la commune, qu’elle est dans un entier dénuement de linge, que les enfants qui y habitent sont très mal vêtus ».
Sur quoi le Conseil Général de la Commune, considérant que « la maison d’humanité n’est point un hôpital militaire mais seulement un azile de charité pour les citoyens indigens et infirmes de la commune » demande à l’administration du District de faire fournir aux militaires résidant à l’hôpital les subsistances militaires et une quantité suffisante de lits et de linges.
10 floréal toujours : Les ouvriers qui travaillent à l’élagage des mauvaises branches des arbres destinés à la marine, demandent à être payés, mais la municipalité n’a pas de fonds. Elle demande au District de lui en fournir, ou de l’autoriser à vendre une partie du bois pour payer les ouvriers.
10 floréal toujours : le Conseil Général de la Commune accepte la proposition de la citoyenne Nolet et l’autorise à ouvrir « une école d’instruction pour les jeunes filles ». En outre, la municipalité « pourvoira à ce que les enfans soient munis des livres élémentaires prescrits par la Convention ».
La Garde ou la culture ?
10 floréal : lors d’une réunion de la société populaire, un citoyen dit que les personnes aisées ne montent point la garde en personne. Les ouvriers « en font un métier de cette occupation parce qu’ils y trouvent leur compte puisque, outre les 30 sols accordés pour la Garde, ils n’ont pas honte de demander 15 et 20 sols à celui qu’ils remplacent, ce qui représente une somme considérable pour un travail peu fatiguant et cause qu’on ne trouve plus d’ouvriers pour la culture ». Il est donc désormais interdit de se faire remplacer sans le consentement du commandant de la place.
10 floréal toujours, le citoyen Turoche demande que les réunions de la société populaire aient lieu le jour de décadi à 10 h « pour obvier au désoeuvrement et prouver à tout le monde la facilité de venir puiser dans le sein de la société les instructions dont chacun a besoin, attendu que les habitants des campagnes ne peuvent se rendre pour la séance du soir à cause des dangers qu’ils pourraient courir en s’en retournant trop tard chez eux »
Ce même jour, « les braves républicains de Derval établissent parmi eux une société populaire » et celle de Châteaubriant adopte « avec la plus grande satisfaction l’affiliation de ces enfants de la liberté »
11 floréal (30 avril 1794) : un arrêté du District interdit aux bouchers de l’Armée de tuer des bestiaux dans l’enceinte de Châteaubriant et demande qu’on leur trouve un local hors les murs, où ils pourront tuer leurs bestiaux, charge à eux de laisser le local en bon état de propreté. La municipalité propose « le boulevard de Couëré »
Quant aux citoyens de Châteaubriant, il leur est demandé de « balayer et nettoyer soigneusement leurs pavés, de les rafraîchir souvent en y jettant de l’eau vive afin de faciliter l’écoulement des eaux qui peuvent y séjourner, de débarasser les rues de tous les fumiers et de les purger de tous les immondices dont elles sont remplies », tout ça pour « veiller à la salubrité de l’air et à la santé des citoyens ». Et si ceux-ci n’exécutent pas ces mesures de salubrité, ils seront condamnés à une amende de 10 livres.
La pension des prêtres
Le 25 germinal (14 avril 1794), la société populaire de Châteaubriant demande aux citoyens-prêtres qui, par un travail, « peuvent se procurer l’existence républicaine » de bien vouloir faire remise à la Patrie de la pension qui leur est accordée.
Le lendemain, le citoyen Nollet, secrétaire-greffier de la municipalité de Châteaubriant , « déclare céder à l’impulsion de son cœur et au vœu de ses concitoyens en offrant à la Patrie la remise de la pension qui lui est accordée comme ci-devant prêtre » mais il fait valoir qu’il a une mère de 72 ans dont il soutient la vieillesse infirme, que les déplacements réitérés qu’il a dû faire pour échapper à la poursuite des brigands lui ont occasionné des frais considérables, et même des dettes, d’autant plus qu’il a dû acheter des meubles en raison « de l’union qu’il vient de contracter »
Le citoyen Turoche, ci-devant prêtre, remet aussi sa pension à la Patrie, « il croit encore pouvoir, en labourant la terre, seule occupation à laquelle il désire être employé, se procurer le nécessaire qui convient à un vrai républicain.